Les cimentiers. Dans la ville de La Calera, au centre du pays, le football cherchait à se professionnaliser au début des années 1950. Seulement la multiplicité des clubs n’aidaient pas. 3 clubs prirent les devant en fusionnant ensemble le 26 Janvier 1954 : Cóndor, Calera Comercio et Tifón. Ils donnèrent naissance au Club de Deportes La Calera. Le nouveau club fut accepté dans la ligue professionnelle. Mais le club rencontra ni les résultats escomptés, ni le public. De l’autre côté de la ville, le club de Cemento Melón, qui bénéficiait du soutien financier de l’usine de cimenterie locale, tenta d’obtenir une licence professionnelle mais sa demande fut rejetée. Pour essayer de renverser la situation, il décida de fusionner avec le club de Minas Navío, formant ainsi Deportes Melón. Il fallait se rendre à l’évidence qu’un club avait le statut professionnel mais manquait de ressources et de soutien populaire tandis que l’autre était amateur mais avait des moyens financiers importants grace à son sponsor. Le 15 Avril 1955, les deux clubs fondirent dans une nouvelle association dénommée « Unión » .
De cette fusion résulta un club à la symbolique rappelant chacun de ses membres fondateurs : le nouveau logo mettait en avant un « U » et le nom de la ville en blanc (Cemento Melón), sur un fond bleu (Cóndor et Tifón) et vert (Minas Navío) ainsi qu’un contour rouge (Calera Comercio). Surtout, il ne perdit pas le soutien financier de l’usine Cemento Melón, une des principales de la ville qui fournissait de l’emploi à une grande partie de ses habitants.
Calera compte de nombreuses mines de calcaire, qui lui donna son nom signifiant « mine de chaux vive » et qui furent la principale ressource qui permit à la cimenterie d’ouvrir en 1908. A cette époque, le formidable développement industriel du Chili passait par l’importation de ciment et laissait donc de la place pour une offre nationale. Cette situation favorisa la croissance de Cemento Melón qui détint une position quasi-monopolistique pendant plus de 50 ans. Au cours de sa première année, elle produisit 11 000 tonnes de ciment et atteignit près de 600 000 tonnes au début des années 1950, avec plus de 2 000 employés. Aujourd’hui, l’entreprise possède 4 usines de production de ciment, celle de La Calera étant la plus importante (26 hectares), 37 centrales à béton, 3 usines de granulats et 3 exploitations minières. Ce succès économique obligea Cemento Melón à attirer et fidéliser sa main d’oeuvre. La société investit dans un service d’aide sociale qui fournissait des prestations d’assistance sociale, de médecine générale, des écoles, des installations de loisirs et sportives et facilitaient la tenue de diverses manifestations culturelles. En 1938, l’usine fit construire une cité ouvrière à La Calera. Aujourd’hui, cette implication dans la cité se poursuit notamment au travers de l’école de musique et dans des programmes de formation ou de soutien aux créateurs d’entreprises et au réseau de transport.
