#269 – Atlético de Madrid : los Indios

Les indiens. Ce n’est pas la couleur rouge de leur tenue qui les a fait identifié aux peaux rouges. Le surnom a en fait plusieurs explications possibles. Il se pourrait que ce soit les supporteurs du club ennemi du Real Madrid qui donna ce surnom. En effet, l’ancien stade du club, le Vicente Calderón, était situé au bord du Manzanares (un cours d’eau qui longe Madrid sur son côté ouest avant d’aller se jeter dans le Jarama, l’un des affluents du Tage) comme le campement des indiens qui se trouvaient généralement au bord des rivières. En outre, dans l’imaginaire collectifs, les indiens détestaient l’homme blanc (le blanc couleur du rival, le Real Madrid).

Mais une autre histoire fait référence aux signatures par le club de joueurs sud-américains dans les années 1970. Tout commença en 1973 avec le recrutement de 3 internationaux argentins : les défenseurs Ramón Heredia et Rubén Osvaldo Díaz ainsi que l’attaquant Rubén Ayala. Cette communauté argentine fut renforcée par l’arrivée de l’attaquant Rubén Cano en 1976. Puis, 3 brésiliens complétèrent ou remplacèrent ces joueurs (Leivinha en 1975, Dirceu en 1979 et Luís Edmundo Pereira en 1975). Outre venir des Amériques, ces joueurs portaient des cheveux longs (au coeur des années hippies) et/ou avaient le teint mat, ce qui amena des supporteurs de clubs rivaux à appeler les joueurs et supporteurs de l’Atlético Madrid avec mépris, les Indiens. C’était peut-être aussi de la jalousie car pendant les années 1970, l’Atlético enchaina quelques beaux succès (2 championnats, 2 coupes d’Espagne, une finale des Coupes des Clubs Champions et un titre intercontinental). Il faut lire également ce surnom en mirroir de celui gagné à la même époque par les rivaux du Real Madrid, les Vikings (cf #42).

#110 – Club Guaraní : El Aborigen

L’aborigène. Créé en 1903, les fondateurs souhaitaient donner au club le nom de Guaraní, en hommage au peuple amérindien. Les Guaranís sont un peuple précolombien vivant aujourd’hui dans une région amazonienne s’étalant sur le Nord de l’Argentine (dans les provinces de Corrientes, Formosa et Misiones), le Sud-Ouest du Brésil (dans les États de Río Grande del Sur, Santa Catarina, Paraná et Mato Grosso del Sur), le Sud-Est de la Bolivie (dans les départements de Tarija, Santa Cruz et Chuquisaca), sur certaines régions de l’Uruguay et du Paraguay. Même s’ils partagent un mode de vie et une religion commune, il existe 4 principales composantes : les Aché, les Avá Guaraní, les Mbya et les Paĩ Tavyterã. Au total, l’Amérique du Sud compte environ 280 000 guaranís et la principale communauté se trouve au Paraguay (85 000 personnes), où elle de loin la plus importante parmi les peuples indigènes du pays. Au Paraguay, 88 à 95 % de la population totale parle la langue guarani (dont 39,2 % uniquement cette langue). Elle a obtenu un statut légal en 1967. Elle n’est devenue langue officielle, avec l’espagnol, qu’en 1992 et en 2010, l’Académie de la langue guarani fut créée. Outre la langue qui est un ciment de l’identité paraguayenne, le mot « paraguay » dérive d’un mot guarani, paraguay-ý, qui signifie « l’eau qui forme un océan ». Enfin, la monnaie locale s’appelle le guarani.

Le mot guaraní pourrait venir de l’expression guará-ny, ​​​​qui signifie « combattez-les », et que le peuple guaraní scandait comme cri de guerre face aux conquistadores espagnols qui envahissaient leur territoire. Selon une autre version, le nom proviendrait de la déformation d’un mot guarani, guariní, qui signifie « guerre » ou « guerrier ». Les indigènes s’appelaient ainsi afin d’indiquer qu’ils étaient des guerriers.

#69 – KAA Gent : de Buffalos

Les buffalos. En anglais, buffalo se rapporte aux buffles (ou bison d’Amérique du Nord) qui est dérivé de l’italien bufalo. Mais, dans le cas de ce club, ce n’est pas l’animal directement auquel il est fait référence. En effet, les supporteurs crient « Buffalo ! Buffalo ! » à l’entrée des joueurs sur le terrain et ce cri donna le surnom au club. Mais pourquoi crier Buffalo ?. La légende officielle veut que ce surnom vient de Buffalo Bill. Cela explique alors assez facilement ce cri. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Buffalo Bill n’était plus l’aventurier à la conquête de l’Ouest. Son surnom (son vrai nom était William Frederick Cody) provenait du fait qu’il était un chasseur de bison et fournissait en viande de bison les employés des chemins de fer Kansas Pacific Railway. Donc, de 1882 à 1912, Buffalo Bill fut la vedette d’un spectacle dénommé Buffalo Bill’s Wild West qui recréait l’atmosphère de l’Ouest américain et la vie des pionniers (chasse aux bisons, attaque de diligence, présence de vrai indiens …). Véritable succès populaire, le spectacle réalisa plusieurs tournées dans les villes européennes (Paris, Londres, Berlin, Rome, Barcelone …) et notamment à Gand (le 20 et 21 Septembre 1906). Lors de son passage dans la ville belge, le cirque, avec ses roulottes décorées de visages d’Indiens, prit ses quartiers à côté du stade. A l’intérieur du chapiteau, les spectateurs encourageaient Buffalo Bill en scandant « Buffalo! Buffalo! Wild West Ra! ». Un des événements du spectacle était un match de football à cheval (Soccer on Horseback) où les cavaliers avec leur monture jouaient un match de football avec un ballon de la taille d’un cheval. Le spectacle connut un grand succès et le cri fut alors repris plus tard dans le stade des supporteurs du club.

Si cette légende est la plus communément admise, d’autres pensent que le surnom ne provient pas de Buffalo Bill. En effet, le symbole du club est une tête de chef indien qui est apparu à partir des années 1920, soit bien après le passage de Buffalo Bill. Selon cette autre version, lors des Jeux olympiques d’été de 1920 à Anvers, les athlètes gantois Henri Cocquyt et Omer Smet avaient été surpris d’entendre les supporteurs américains crier pour encourager leurs sportifs. Ils décidèrent alors de créer le cri « Buffalo » pour s’encourager. Ce cri fut alors repris dans le club d’athlétisme de Gand et finit par venir jusqu’au stade de foot. Si en termes de date, cette version colle mieux, il n’empêche qu’il est assez étonnant d’inventer un cri et surtout signifiant « Buffalo ».

#27 – CSD Colo Colo : el Cacique

El cacique était un titre de chef d’une tribu des Caraïbes ou d’Amérique centrale. Par extension, ce mot a été utilisé par les chroniqueurs espagnols du XVIème siècle, pour d’une manière générale, désigner les souverains des civilisations précolombiennes. Le Colo Colo fut fondé en 1925, après la dissidence de certains joueurs du club de CSD Magallanes. Pour le nom du club, ils décidèrent de prendre le nom d’un célèbre cacique des Mapuches (peuple amérindiens du Chili et d’Argentine), Colo Colo. L’histoire de ce dernier est floue mais on sait qu’il fut l’un des chefs des soulèvements contre les Espagnols. Son aura provient surtout du poème épique d’Alonso de Ercilla y Zúñiga : La Araucana. Grâce à ce poème, Colo-colo est devenu un symbole de sagesse et d’héroïsme pour les Mapuches comme pour l’ensemble des Chiliens.

#10 – Kaizer Chiefs : Amakhosi

Amakhosi signifie Chef ou Seigneur en zoulou et fait bien référence au nom du club. Il faut dire que si le club est jeune (il ne fut fondé qu’en 1970), il s’est forgé un des plus beaux palmarès sud-africain et mérite donc son nom de Chef. Toutefois, celui-ci n’est pas tiré de sa suprématie mais simplement de la volonté de son fondateur, le joueur de football sud-africain, Kaizer Motaung. Après une carrière professionnelle aux Etats-Unis, il revint au pays en 1970 pour créer sa propre équipe de football à Soweto. Ce dernier décida, pour le nom de son club, de mixer son prénom, Kaizer, à celui de son ancienne équipe américaine, les Atlanta Chiefs. Résultat : Kaizer Chiefs FC. Côté écusson, le joueur emprunta également le blason du club américain d’où la présence d’un chef indien.