Les pharmaciens. Les origines du club remontent au début du XXème siècle lorsque plusieurs clubs furent créés et formèrent la base de l’actuel. Ainsi, en 1907, un groupe d’étudiants de la ville créa le Đački nogometni klub (Club de football des étudiants). Puis, en 1920, la célèbre famille croate Friedrich fonda un autre club dénommé Hrvatski športski klub Slaven. Mais ces clubs disparurent et la tradition fut reprit par le HŠK Victorija jusqu’en 1926. De 1926 à 1930, Koprivnica n’avait plus de club de football. Puis entre 1930 et 1945, un nouveau club prit le relais sous différents noms : HŠK Koprivnica, HŠK Danica et RNHŠK Sloga. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le club du FD Slaven apparût. Il changea de nom pour SD Podravka de 1953 à 1958. Puis, le nom se stabilisa pour NK Slaven jusqu’en 1992. En effet, à cette date, le naming fit son apparition pour le club. De 1992 à 1994, le premier sponsor qui donna son nom fut Bilokalnik, société active dans l’industrie de l’emballage papier. Puis en 1994, arriva le sponsor actuel Belupo. Cette dernière est une entreprise pharmaceutique ayant sa principale usine dans la ville de Koprivnica. Elle propose des médicaments, des compléments alimentaires ainsi que des produits cosmétiques. Présente dans 18 pays, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en 2020. Depuis 1994, Belupo s’est inscrit dans le nom du club, est le sponsor maillot et son président est également celui du club. Le club de football est devenu une extension de l’entreprise et a donc gagné le surnom de pharmacien.
Étiquette : Croatie
#541 – RNK Split : Crveni
Les rouges. Le surnom fait effectivement référence à la présence de la couleur dans le blason du club comme sur le maillot du club (aujourd’hui, le kit du club est même intégralement rouge). Mais, ce surnom fait également le lien avec l’orientation politique du club dont la couleur résulte. Le club fut fondé en 1912 sous le nom de HRŠD Anarch. HRŠD était l’acronyme de Hrvatsko Radničko Sportsko Društvo (Société Sportive des Travailleurs Croate) et Anarh, diminutif de Anarchiste. On comprend immédiatement que le club représentait des idées très à gauche de l’échiquier politique et avait le soutien de la classe ouvrière de la ville (notamment des travailleurs du chantier naval). Le fondateur du club, Šimun Rosandić, déclara « Mi učenici Muške zanatske škole – maranguni – odlučili smo osnovati nogometni klub. Igrali smo za gušt, ali i iz protesta prema svakom zlu. Dugo smo smišljali kako dati ime klubu, meni je prvome palo napamet ime – Anarhist! Poslin smo ga skratili u Anarh. Učinilo mi se da je to najbolje ime, jer je ono u sebi imalo i – ništo drugo! A šta drugo? E, neka to drugi misle! » (Nous, étudiants de l’école d’artisanat pour hommes – Maranguni – avons décidé de fonder un club de football. Nous jouerons pour le plaisir, mais aussi par protestation contre tous les maux. Nous avons longtemps réfléchi à comment nommer le club, j’ai été le premier à penser au nom – Anarchiste !. Il me semblait que c’était le meilleur nom, parce qu’il était tout et rien d’autre ! Et quoi d’autre ? Eh bien, que les autres pensent ça !). Cet engagement politique n’était pas de vains mots. Pendant la guerre civile espagnole, les membres du club tentèrent de monter un bataillon de volontaires pour combattre aux côtés de la coalition antifasciste contre Franco. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux joueurs et membres du club répondirent à l’appel des communistes pour combattre les occupants.
La première couleur du club n’était pas le rouge. Certains défendent que le maillot était noir (couleur des anarchistes) tandis que d’autres prétendent qu’il était rayé bleu et blanc. Toutefois, dès les années 1920 ou 1930, pour réaffirmer son appartenance aux mouvements ouvriers, le club opta pour le rouge. Tout au long de son histoire, Split modifia le design de son maillot relativement souvent au gré des changements de nom du club, du manque d’argent (qui ne permettait pas d’acheter le maillot souhaité) mais le rouge demeurait la couleur prédominante. Dans la décennie qui a suivi l’indépendance de la Croatie en 1991, la nouvelle direction souhaita imprimer une nouvelle marque et, en 1996, ils optèrent pour un maillot bleu et blanc à rayures verticales, sur le modèle du premier maillot du club. Mais, après quelques années, en 2001, la direction revint à la célèbre couleur rouge du club.
#455 – Dinamo Zagreb : Purgeri
Le mot n’a pas de traduction officielle mais il signifie « ceux de Zagreb » ou « les citoyens de Zagreb ». Le mot puise son origine dans la langue allemande, du mot Bürger qui signifie un habitant de la ville, un citoyen. Au départ, il était attaché aux habitants de Zagreb qui résidaient dans la ville depuis des générations. Mais, au fil des années, le surnom s’est étendu à tous les habitants de la capitale croate, qu’ils soient récemment installés ou descendants d’une longue lignée de zagrebois. Ce surnom s’est également étendu au club du Dinamo et à ses supporteurs. En fait, fondé en 1945, le Dinamo perpétuait la tradition du plus grand club de Zagreb d’avant guerre, le HŠK Građanski Zagreb, en reprenant ses couleurs, son écusson, ses joueurs et également son surnom. Même s’il existait plusieurs clubs à Zagreb, Građanski était le plus populaire et le mot purgeri (citoyen) lui collait bien car HŠK Građanski signifiait « Club Sportif Croate Civil ou de la Ville ».
#316 – NK Osijek : Bijelo-plavi
Les blancs et bleus. En 1947, le club fut fondé sur les ruines de certains anciens de la ville, en particulier du Slavija Osijek, et en fusionnant les récents clubs de FD Udarnik, FD Jedinstvo et SD Bratstvo. Après la seconde guerre mondiale, le football en Yougoslavie devait se reconstruire car soit les clubs sportifs avaient disparus, emportés par la guerre, soit ils avaient été dissouts par le régime communiste pour collaboration avec les nazis. Si le Slavija Osijek jouait en noir et blanc pendant l’entre-deux guerre, le nouveau club, connu sous le nom de FD Proleter, opta pour les couleurs rouge et bleu, pour une raison inconnue. Peut-être que ces couleurs furent tirer de celles apparaissant sur les armoiries de la région de Slavonie, dont Osijek est la principale ville. Ces armoiries se découpaient en 3 bandes, dont deux bleues, représentant des rivières, et une rouge au centre, et remontaient à la fin du XVème siècle. Après quelques évolutions, notamment en se mariant avec des sections sportives d’autres clubs (tels que la boxe ou et l’athlétisme), le club de football reprît son indépendance en 1967 et changea de nom pour devenir le NK Osijek. Avec ce changement, le club souhaita affirmer son origine et choisit de changer de couleurs, pour le blanc et bleu, au début des années 70. Ces deux couleurs étaient celles de la ville d’Osijek mais apparaissaient aussi sur le drapeau de la région de Slavonie (ce dernier se compose d’une bande verticale bleu et d’une bande verticale blanche). Depuis, la combinaison des couleurs blanche et bleue s’est diffusé dans le blason du club, les sièges du stade, les chants des supporteurs … et représente une part importante de l’identité du club. Avec ces nouvelles couleurs, le club vit également éclore l’un des plus grands représentants du football croate, Davor Šuker.
#265 – Hajduk Split : Hajduci
Ce surnom est dérivé de Hajduk, qui est le terme croate pour désigner les Haïdouks, ces hors-la-loi opérant principalement en Europe Centrale et dans les Balkans (Hongrie, Bulgarie, Serbie, Croatie, Macédoine, Pologne, Roumanie, Grèce, Slovaquie, Ukraine) lors de la domination ottomane, de la fin du XVIème au milieu du XIXème siècle. A cette période, les différences culturelles et religieuses ainsi que les discriminations et la pression fiscale opposaient les populations autochtones avec les autorités de la Sublime Porte. Et certains, les Haïdouks, se soulevèrent contre cette colonisation. Pour les turcs, il s’agissait de bandits tandis qu’ils représentaient plutôt des rebelles aux yeux des populations locales. Dans la tradition folklorique, le Haïdouk se résumait à une figure héroïque et romancée qui combattait les autorités ottomanes et volait pour donner aux populations pauvres. Une version balkanique de Robin des Bois ou Thierry la Fronde. Mais, ils furent aussi des mercenaires qui se mettaient à disposition de certains gouvernements (Autriche, République de Venise, Dubrovnik, République des Deux Nations, Serbie, Valachie, Monténégro et Russie) mais toujours pour s’opposer à la présence ottomane. Finalement, les Haïdouks étaient aussi bien des guérilleros contre le pouvoir ottoman que des bandits de grands chemins qui s’en prenaient non seulement aux Ottomans et à leurs représentants locaux, mais aussi aux marchands et aux voyageurs locaux. Pourquoi dénommé le club ainsi ?
Le club fut fondé dans le célébre café U Fleků à Prague (qui faisait alors partie de l’Empire Austro-Hongrois, comme la Croatie), par un groupe d’étudiants de Split (Fabjan Kaliterna, Lucijan Stella, Ivan Šakić et Vjekoslav Ivanišević). Ces derniers s’étaient retrouvés dans ce pub après un match entre les deux clubs pragois du Sparta et du Slavia et souhaitèrent que leur ville de Split se dota d’un club de football professionnel. Le club fut officiellement enregistré auprès des autorités le 13 février 1911. Plusieurs options furent avancées pour le nom : Mosor (en référence à la chaîne montagneuse proche de Split), Marjan (du nom d’une colline de Split), Borac (signifiant Combattant), Uskok (du nom d’un groupe de pirates croates de l’Adriatique aux XVIème et XVIIème siècles) ou Velebit (en référence à une chaîne de montagne côtière de la mer Adriatique). Aucune majorité se dessina et les étudiants décidèrent de se tourner vers leur ancien enseignant, passionné de sport, Josip Barač. Selon le récit, les étudiants firent irruption avec enthousiasme dans son bureau et Josip Barač les compara alors à des rebelles. Il leur proposa ainsi de retenir le nom de Hajduk en leur précisant que ces derniers symbolisaient « ce qu’il y a de mieux dans notre peuple: bravoure, humanité, amitié, amour de la liberté, défi aux pouvoirs et protection des faibles. Soyez digne de ce grand nom ».
#168 – NK Zagreb : Pjesnici
Les poètes. Les joueurs du NK Zagreb n’ont pas la réputation d’être des esthètes, des amateurs du beau jeu, même lorsqu’ils furent les premiers à briser l’hégémonie du Dynamo Zagreb et d’Hadjuk Split dans le championnat croate (saison 2001-02). L’explication est beaucoup basique. Le club évolue au stade Kranjčevićeva, situé dans la rue Kranjčevićeva dans le quartier de Trešnjevka. Construit en 1921 et avec 8.850 places, il est le deuxième plus grand stade de la ville après le stade Maksimir. Son nom, qui fut donné après la seconde guerre mondiale, rend hommage à Silvije Strahimir Kranjčević (1865-1908) qui était un poète croate. Son oeuvre fut en rupture avec les mouvements romantiques de l’époque et apparut « cosmique ». Il fut un observateur et un défenseur des malheurs du peuple croate, avec une approche nationaliste différente de ses contemporains. Il est un des grands poètes croates. À Zagreb, une statue en son honneur a été érigé devant la Faculté de philosophie. Son personnage figure sur un timbre émis par la poste croate dans la série « Croates célèbres », en 2008.
#99 – Dinamo Zagreb : Modri
Les bleus. Depuis sa fondation en 1945, le club évolue en bleu. Après la seconde guerre mondiale, les nouvelles autorités communistes dissolvaient les clubs de football accusés d’avoir collaboré. En particulier, en ayant participé au championnat indépendant croate pendant la guerre. Le Dinamo Zagreb fut alors fondé sur les ruines du plus grand club de Zagreb, le HŠK Građanski Zagreb. Le Dinamo reprit alors les joueurs, les fans, le blason du Građanski mais également sa couleur bleue.
#70 – Hajduk Split : Bili
Les blancs. Le club de Split évolue en maillot blanc et short bleu. Comme souvent, ce choix de couleur n’est pas anodin. A la fondation du club, Hajduk Split joua son premier match équipé d’un maillot rayé verticales rouges et blancs, qui rappelaient évidemment les armoiries croates. Sauf que dans le cadre de l’empire Austro-Hongrois, ces émanations nationalistes pouvaient être mal vues et le conseil municipal de la ville exigea du club de changer ses maillots. Hajduk changea alors pour un maillot rayé rouge (qui symbolisait la Croatie) et bleu (qui représente la mer). Puis, en 1914, un choix moins partisans et plus consensuels fut encore fait : maillot blanc, short et chaussettes bleus.
Ce choix était teinté de symbolisme puisqu’il représentait les voiles blanches d’un bateau sur une mer bleue. En effet, Split est une ville maritime, un des grands ports de la région. Historiquement, il fut un point de commerce important dès sa fondation sous les grecs, qui s’est confirmé sous la domination vénitienne ou ottomane. Depuis 2017, il est le plus grand port de passagers de Croatie et de l’Adriatique et le 11ème plus grand port de la Méditerranée. On y trouve aussi un grand centre de construction navale, Brodosplit.
L’avantage de ce mariage de couleur est qu’il correspondait également à celles de la ville. Les armoiries de Split représentent dans un écu rectangulaire la partie des murs nord du palais de Dioclétien, et au milieu, au-dessus des murs, le clocher de la cathédrale. Au début du XXème siècle, le palais et le clocher de la cathédrale étaient blancs sur un fond bleu. Aujourd’hui, les teintes sont inversées.
