#901 – Caïman de Douala : Bana Ba Ngando

Les enfants des caïmans, en langue douala. Les origines sont confuses mais, selon le club, il aurait été fondé vers 1927, sous le nom de Lune de Douala. Le club est celui de la communauté akwa de l’ethnie douala, peuple vivant au Cameroun, autour de la ville de Douala. Dans cette cité, la Lune coexistait avec le club du Léopard, fondé vers 1924, et l’Oryx Club, créé en 1927. Toutefois, une rivalité forte naquit entre la Lune et les Léopards. Dans les années 1960 ou 1970, la Lune perdit une rencontre face aux Léopards. Ce fut la défaite de trop pour les dirigeants qui prirent plusieurs décisions. La première fut de recruter des joueurs au-delà du quartier akwa et de puiser dans le réservoir de Yaoundé ou des autres villes du littoral. L’autre mesure était d’abandonner le nom du club, Lune. En effet, face aux Léopards qui pouvaient inspirer la peur car leur emblème était un félin, le symbole de la Lune pouvait paraître fade et la direction estimait qu’il fallait que les adversaires pensent que l’équipe de la Lune puisait sa force dans un animal mystique. Or, la communauté akwa vouait un culte à l’eau, ce qui avait des années auparavant introduit la tradition de baignade nocturnes des joueurs dans le fleuve Wouri (fleuve dont l’estuaire est situé à Douala) pour y trouver force et courage avant les matchs. Résultat, le caïman apparaissait comme l’emblème le plus légitime.

Une autre légende accompagne le club. En effet, l’expression « Caïman à 6 h » est souvent utilisée. Près de l’enceintre du club, aujourd’hui stade Mbappè Leppé, se trouve la cathédrale St Pierre et St Paul de Bonadibong. A six heures le matin et à six heures le soir, les cloches de l’église sonnent. Lorsque le club jouait un match en fin de journée et était mené au score, les supporteurs tendaient l’oreille vers 18h. Dès que les cloches résonnaient, le public explosait et se mettait alors à chanter. Ses chants et musiques transcendaient les joueurs des caïmans sur le terrain qui parvenaient alors à renverser le sens du match. L’effet psychologique était important sur les adversaires puisque cette légende les tétanisait à l’approche de l’heure fatidique.

#283 – Bursaspor : Yeşil Timsahlar

Les crocodiles verts. 2 août 1995, le club de Bursa affrontait le Karlsruher SC en quart de finale de la toute nouvelle Coupe Intertoto. Bursaspor avait réalisait un beau parcours pour y arriver, notamment en terminant premier de son groupe (composé d’équipes telles que Wimbledon). Le club fut éliminé par les allemands au tir au but, après un match nul 3 partout. Durant cette épopée, la nouvelle recrue du club, l’attaquant ougandais, Majid Musisi, marqua 4 buts. Pour célébrer ses réalisations, il embarqua ses coéquipiers dans une chenille à quatre pattes, qui fut décrite comme la marche du crocodile, les joueurs évoluant dans leur maillot vert. Ainsi, naquit le surnom du club qui remplaça le précédent Yeşil İnci (la perle verte).

Le club évolue en vert et en blanc depuis sa fondation. Issu de la fusion de 5 clubs, les fondateurs ne reprirent pas les couleurs de ces 5 clubs et leur choix se porta sur l’image véhiculée par la cité. Tout d’abord, Bursa est surnommé Yeşil Bursa (Bursa la verte), en référence aux nombreux parcs et espaces verts qui jalonnent l’agglomération ainsi qu’aux forêts environnantes. Ainsi, le vert fut retenu. En outre, Bursa se situe au Nord de la montagne Uludağ, dont le sommet enneigé culmine à 2 543 mètres d’altitude, et fait de la ville l’une des stations de ski préféré de la bourgeoisie stambouliote. Le blanc fut donc associé au vert.

#85 – Nîmes Olympique : les Crocodiles, les Crocos

L’animal est l’emblème du club mais son origine dépasse le Nîmes Olympique. En effet, les armes de la ville expose un crocodile enchaîné à un palmier. Pour comprendre ce symbole, il faut remonter à 31 avant J.C et à la bataille d’Actium. Les armées romaines d’Octave réduisirent à néant les dernières ambitions de Cléopâtre et Marc-Antoine. L’Egypte des Pharaons tomba alors sous le joug de l’Empire Romain. La légende veut qu’Octave octroya des terres à ses vétérans d’Actium à Nîmes, favorisant l’essor de la ville. Au-delà de cette version, la colonie de Nîmes eut surtout le droit de frapper une monnaie en mémoire de cette victoire : l’as de Nîmes (aussi désigné comme dupondius au crocodile). Cette pièce de bronze affichait sur son avers Octave, désormais élevé au rang d’Empereur, et son gendre Agrippa (commandant de la flotte à Actium et principal artisan de la victoire) et, au revers, le fameux crocodile enchaîné à un palmier couronné de lauriers, surmontés de l’inscription « Col. Nem. », qui signifie COLonia NEMausensis, ie colonie nîmoise. Le crocodile et le palmier symbolisent l’Egypte soumise à Rome (la couronne de lauriers).