Le terme Bruket désigne une usine, en particulier sidérurgique. Au début des seventies, les cheveux longs volaient au vent, le power flower s’épanouissaient et une équipe d’une petite ville de 7 000 habitants dominait le football suédois. A cette époque, ce dernier connaissait plutôt une période mitigée, son équipe nationale bataillant pour tenter de se qualifier aux grands tournois nationaux. Nationalement, Åtvidabergs FF remporta deux championnat en 1972 et 1973 (après avoir terminé à la seconde place en 1970 et 1971 et gagné deux coupes nationales sur ces mêmes années). En 1973, le club avait terminé avec 6 points d’avance sur Östers et remporté 16 des 26 matches du championnat. Avec ces triomphes, Åtvidabergs FF rencontra en coupes d’Europe Chelsea, le FC Barcelone et le Bayern Munich, avec comme succès un quart de finale en 1974-1975. Enfin, lors de la Coupe du monde de 1974, pas moins de huit joueurs de l’équipe nationale évoluait à Åtvidaberg. Ce succès sportif reposait largement sur le support financier de la société Facit, fabriquant de machines de bureau (calculatrices mécaniques et machines à écrire), basée à Åtvidaberg et dont le président, Gunnar Ericsson, présidé également la fédération suédoise de 1970 à 1975.
Mais ce soutien financier décisif pour le palmarès du club n’est pas à l’origine du surnom du club. Il faut se tourner vers un autre pan de l’activité économique de cette région. Des gisements de cuivre furent découverts dans les environs d’Åtvidaberg au Moyen-Age et dès 1413, des mines furent mises en exploitation. Après un arrêt des mines au XVIème siècle, l’exploitation reprit en 1754 et au XIXème siècle, d’importants investissements furent réalisés et développèrent significativement la ville. Les principaux champs miniers se situaient à Bersbo (au Nord) et à Närstad (à l’Ouest). En 1857, la liaison ferroviaire entre le champs minier de Bersbo et la fonderie de cuivre située à Åtvidaberg fut inaugurée. Environ 35 000 tonnes de minerai de cuivre furent extraites des mines de Bersbo, qui représentaient une surface souterraine de 11 425 m². A l’Exposition universelle de Paris en 1889, ces dernières reçurent un prix pour son cuivre. A Närstad, la plus grande mine était celle de Mormorsgruvan, avec une profondeur de 407 mètres, ce qui en 1866, était considérée comme la mine la plus profonde de Suède. La production de cuivre à Närstad atteignit son apogée en 1869. Au total, la région d’Åtvidaberg devint le deuxième producteur de cuivre de Suède, représentant 25% de la production nationale. Mais, à la fin du XIXème siècle, le filon commença à se réduire et au début des années 1900, les mines furent fermées. Ce fut alors l’usine Facit qui prit le relais de l’activité économique de la ville.
Le nom de la ville fait référence à cette histoire. Il se compose des mots Åtvid, qui était le nom de la paroisse, et berg, qui signifie « montagne » , mais ici faisant référence à une mine. Sa première utilisation remonte à 1467 et désignait la communauté minière qui devint plus tard une ville. Les armoiries de la ville reprennent le symbole du cuivre des alchimistes, tout comme le club de football (à l’instar d’autres grandes régions minières dont le club de football reprend ce symbole cf. #231 et #668). Le stade de ce dernier se nomme Kopparvallen (la vallée du Cuivre).
