La carrousel jaune et noir. Le football vénézuélien souffre d’un manque de reconnaissance sur le plan continental, en raison de l’absence de résultat de son équipe nationale et de ses clubs, amplifié ces dernières années par la situation politique et économique chaotique. Pourtant, une équipe parvint à porter haut l’étandard : le Deportivo Táchira. En seulement 50 ans d’existence, le Deportivo s’impose comme le meilleur club vénézuélien. Depuis son accession en 1975 dans l’élite nationale, l’équipe n’a jamais été reléguée en seconde division, ravissant au passage 11 titres de champion. Au niveau international, le Deportivo compte le plus de participations à la Copa Libertadores pour une équipe vénézuélienne et demeure la seule à avoir franchi la première phase de la Copa Libertadores, son meilleur résultat étant un quart de finale en 2004.
Tout commença dans les années 1970 avec l’italo-vénézuelien, Gaetano Greco. Après avoir introduit le karting et fondé l’Automobile Touring Club dans la ville de San Cristóbal, il décida de fonder une équipe de football dans la ville andine, sous le nom de Juventus Fútbol Club de San Cristóbal, étant un fan du club turinois. Cette équipe de jeunes portait donc un maillot rayé noir et blanc. Puis, en 1974, sur la base de cette structure, Gaetano Greco avec 14 autres amis créèrent une équipe adulte, San Cristóbal Fútbol Club. Représentant de la communauté italienne de la ville, la direction opta pour un maillot bleu et un short blanc, couleurs de la squadra azzurra. Mais, quelques mois plus tard, un changement de couleurs s’opéra au profit d’un maillot jaune et d’un short noir. Tout d’abord, il s’agissait des couleurs principales de la bannière de l’Etat de Táchira (il comporte trois bandes horizontales : jaune, noir et rouge). Le jaune symbolise la richesse de la terre, la loi, la science et la sagesse du peuple. C’était également la couleur des soldats du Général Cipriano Castro qui prirent le pouvoir en 1899 lors de la Revolución Liberal Restauradora. Le champ médian noir symbolise les vicissitudes et les difficultés surmontées par le peuple tout au long de son histoire. Il représente aussi deux des ressources de l’Etat : le pétrole et le charbon.
Puis, l’arrivée des premiers joueurs uruguayens, aux côtés des entraîneurs uruguayen José Gil, Nelson Silva Pacheco, Benjamin Fernandez, Victor Pignanelli, Esteban Beracochea et Luis Miloc, à la fin des années 1970, favorisa l’adoption des rayures verticales noires et jaunes, inspirées du célèbre club uruguayen, Peñarol. Depuis lors, l’équipe a conservé cette uniforme, avec parfois des variantes. Parfois avec des changements plus radicaux. Lors de la fusion avec l’Atlético San Cristóbal en 1986, la couleur jaune fut remplacée par l’orange. De même, quelques années plus tard, un uniforme similaire à celui de l’équipe nationale brésilienne (maillot jaune et short vert) fut porté. Ces deux incartades furent breves.
L’apparition du surnom remonte aux années 1980 quand le club devint une place forte du football vénézuélien (4 fois champion entre 1979 et 1986). A cette époque, le jeu flamboyant développé par l’équipe andine faisait tourner la tête de ses adversaires comme après un tour de carrousel.
