Ce surnom est simplement le nom d’une marque de glace. En effet, dans les années 1940, le stade du club, situé à l’intersection des avenues Mariscal Lopez et General Santos à Asuncion, était rudimentaire. Sans mur d’enceinte, les spectateurs pouvaient regarder le match de l’extérieur du stade sans avoir à payer de billets. Cette perte de recettes ne convenaient évidemment pas à la direction du club, qui chercha alors une alternative. Un des membres du club possédait une usine de glace, dénommée Helados Kelito. Il offrit au club une clôture composée de barrière en laiton, sur lesquels le nom de sa marque de crème glace apparaissait. Cette structure précaire fut d’abord un support de promotion pour ce partenaire mais au fil du temps, elle était devenu un signe distinctif du stade et de son club résident, au point que le stade commença à être surnommé el Kelito. Malgré la construction et le déménagement dans un nouveau stade, le terme el Kelito était devenu populaire dans le milieu du football et, au fil du temps, il s’apparenta plus au club de River Plate qu’au stade lui-même. En 2016, le président du club se permit un jeu de mot après une victoire contre Sol de América en déclarant « El helado derritió al sol » (la glace a fait fondre le soleil).
Étiquette : Distribution/Magasin
#407 – Gazélec FC Ajaccio : le Bistro
Le Gazélec Ajaccio est issu de la fusion de deux club de la ville : le FC Ajaccio (fondé en 1910) et la section football du club omnisports du Gazélec Corse Club (fondée en 1956). Ces deux équipes évoluaient alors au plus haut niveau régional en Division d’Honneur. Même si le club glana quelques titres honorifiques et réalisa des beaux exploits (Champion de France Amateur en 1963, 1965, 1966, 1968, Champion de Corse en 1961, 1965, Coupe de France en 1963, 1967, 1969, un 32ème de finale en Coupe de France en 1962, première fois qu’un club corse atteignait ce niveau de la compétition), la structure demeurait modeste et les moyens limités. Le siège du club fut donc installé au fond d’un bistrot, dénommé « Claridge » (renommé depuis « L’esarc »), sur le Cours Napoléon. Si l’organisation et les structures se sont améliorées depuis (le club est propriétaire de son stade Ange Casanova), le bistro est resté le symbole de ces années amateurs mais belles, sous la direction de l’entraineur Pierre Cahuzac.
#174 – AS St Etienne : les Verts
Le club stéphanois a acquis sa popularité grâce à ses campagnes européennes des seventies (en particulier celle de la saison 1976 qui les verra prendre une bain de foule lors de la descente des Champs-Elysées alors qu’il venait de perdre la finale de la C1 face au Bayern Munich), et à une chanson « Qui c’est les plus forts ?… Évidemment c’est les Verts », sorti en 1976 et chanté par Jacques Monty. Car le club est reconnu parmi tous par ses maillots intégralement verts, une couleur assez peu portée par les équipes françaises. Est-ce la couleur du gazon qui inspira le club pour le choix du vert ? Oui et Non. Si la fondation du club remonte officiellement à 1933, le club puise ses origines dans l’équipe corporatiste de la grande enseigne de distribution, Casino. Le fondateur du groupe, Geoffroy Guichard, naquit au sein d’une famille d’épicier à St Etienne. En 1889, il s’allia à son cousin par alliance Paul Perrachon qui dirigeait depuis dix ans une épicerie installée dans l’ancien Casino Lyrique de Saint-Etienne. Ce Casino Lyrique était un cabaret aux mœurs légères, ce qui entraîna sa fermeture en 1858. L’espace rouvrit en 1860 mais pour accueillir une épicerie de détail. Le propriétaire, M. Bréchaud, conserva le nom de « Casino » pour son magasin (une notoriété facile à gagner auprès des clients), comme le feront les suivants, parmi lesquels la famille Perrachon et Geoffroy Guichard. Ce dernier racheta les parts de son cousin par alliance en 1892 puis fonda en 1898 la société des magasins Guichard-Perrachon, à l’origine du Groupe Casino. L’établissement se développa rapidement, comptant déjà 100 succursales dans toute la région en 1904. Comme souvent à cette époque, l’entreprise accompagna ses employés dans la vie courante via des oeuvres sociales et sportives. En 1904, les employés de Casino bénéficièrent d’une caisse de prévoyance et d’assurance décès, puis d’un service médical et pharmaceutique en 1905, de primes aux familles nombreuses et à la naissance en 1910 ou encore d’allocations familiales et d’une participation aux résultats à partir de 1916. En 1912, Casino créa également une association sportive (l’Amicale des employés de la Société des magasins Casino), qui lança une section football en juillet 1919. Réservée aux employés de Casino, cette dernière changea plusieurs fois de nom jusqu’à se fondre en 1933 dans le nouveau club professionnel créé à St Etienne, l’ASSE. Fortement affilié et soutenu par le groupe Casino, le nouveau club adopta les couleurs de l’enseigne, le vert. Pourquoi Geoffroy Guichard et Casino choisirent le vert comme couleur des magasins ? Le bâtiment du Casino Lyrique qui devint le siège du groupe était situé au 5 rue des Jardins. Or, les Jardins firent penser à la verdure, donc au vert.
#172 – Leeds United FC : the Peacocks
Les paons. Les débuts du football furent difficiles dans la ville de Leeds où le rugby était roi. La première tentative se passa au sein du club de rugby de Holbeck où une section de football vit le jour. En 1897, le club d’Holbeck racheta un terrain situé au pied de Beeston Hill, sur la route principale de la ville voisine d’Elland, qui était la propriété d’une brasserie du nom de Bentley’s Brewery, l’une des plus importantes de Leeds. L’accord prévoyait que le terrain devait être réservé pour une durée de 7 ans à la pratique du football et que l’exploitation des buvettes soit concédée à Bentley’s. Surtout, ce terrain était connu sous le nom de Old Peacock Ground, du nom d’un pub local situé en face du terrain de jeu et qui appartenait à Bentley’s depuis 1878.
Ce pub existait depuis 1826 et s’appelait au départ The Peacock Inn. Puis, en 1842, un autre pub, dénommé New Peacock, s’installa un peu plus loin sur Elland Road. Comme il fallait se distinguer, The Peacock Inn, devint the Old Peacock. C’était le repère des travailleurs des industries environnantes mais il n’y avait pas encore de terrain de football. Quand elle deint la propriété de Bentleys, la brasserie fit aménager la parcelle adjacente pour y créer un terrain de sport. Naturellement, elle l’appela Old Peacock Ground, et la relation s’établit entre le pub et ce terrain.
Pendant un certain nombre d’année, le football se déroula donc à Old Peacock. Puis, quand le Holbeck disparu, Leeds City prit la relève du football dans la ville et reprit le terrain qui devint « Elland Road ». Leeds City laissa ultérieurement la place à Leeds United et le football prit son envol, tout en gardant son lieu d’expression, Elland Road. Pour rendre hommage au terrain qui malgré l’instabilité des clubs demeura le lieu des exploits du football, Leeds United hérita du précédent nom du stade comme surnom. Le club peut être fier d’avoir garder son stade malgré les turbulences. En 1978, l’écusson du club afficha même un paon.
Une autre version, peu connue et reconnue, indique que ce surnom fusse inspiré des premières couleurs du club qui était le bleu royal et le jaune, ce qui rappellerait un paon. Ces couleurs apparaissent encore aujourd’hui sur l’écusson du club et elles pourraient provenir de celles de la ville. Elles déteignirent aussi sur le pub qui existent encore aujourd’hui.
#97 – Everton FC : Toffees
Toffees (ou Toffeemen) qui fait référence à une sucrerie, un caramel. Il s’agit du surnom le plus commun d’Everton. Son origine est floue mais certainement liée à une confiserie se situant près du club. La version la plus admise fait mention de l’échoppe nommée Mother Noblett’s Toffee Shop. Elle avait l’avantage commerciale de se situer non loin de Goodison Park, le stade où le club s’installa en 1892 et d’y vendre les Everton Mint, un bonbon enveloppé dans un papier rayé noir et blanc, rappelant un ancien maillot du club. L’autre version rappelle une autre confiserie, Ye Anciente Everton Toffee House, qui se trouvait tout proche de l’hôtel Queen’s Head, siège officieux du club à ses débuts.
Peu importe l’origine puisqu’elle donna lieu à la même tradition, la Toffee Lady. Des jeunes filles distribuent avant les matchs aux spectateurs des bonbons. De quoi faire passer peut-être le gout amer des défaites et la suprématie du rival, Liverpool … . Mais, même cette tradition a sa propre légende. Une dame appelée Old Ma Bushell avait l’habitude de vendre de grandes quantités de caramels les jours de match près des anciens terrains où jouait Everton (Stanley Park, Priory Road et Anfield). Cependant quand Everton déménagea à Goodison, il y avait un vendeur de caramels déjà établi (Mother Nobletts) près de la nouvelle enceinte. Ma Bushell négocia et obtint la permission du club de vendre ses Toffees à l’intérieur du stade.
Il existe aussi une autre théorie beaucoup plus méconnue. Toffee était aussi un terme argotique pour désigner un Irlandais. Or, il existait une grande communauté irlandaise à Liverpool au XIXème siècle qui avait tendance à supporter Everton.
