#71 – Glasgow Rangers : Teddy Bears

Les tendres ours. Comme pour le surnom d’Hibernian (Cabbage – Article #49), il s’agit d’un jeu de mot en argot écossais (rhyming slang). La prononciation de Rangers avec l’accent écossais accentue la dernière syllabe et celle-ci rime avec Bears. Le jeu de mot consiste à remplacer un mot par une phrase, sans rapport avec le mot mais ayant la même sonorité que le mot. Puis, la phrase est réduite à son premier terme pour signifier le mot initial. Par exemple, si vous dîtes « I’m going up the apples » (je monte les pommes), cela signifie « I’m going up the stairs » (je monte les escaliers). En effet, stairs (escalier) rime avec apples and pears (pommes et poires) et, au final, dans le jargon, apples remplace stairs. Dans celui des Rangers, le jeu de mot est plus simple puisqu’il ne joue que sur la sonorité.

Pourquoi le club s’appelle-t-il Rangers ? Galvanisés après avoir vu une équipe locale de Glasgow, Queen’s Park, jouer une nouvelle forme de football, cinq jeunes sportifs enthousiastes (pratiquant essentiellement l’aviron) fondèrent les Rangers en mars 1872 : les frères Moses et Peter McNeil, et les amis Peter Campbell, David Hill et William McBeath. Moses McNeil, qui est considéré comme la force motrice dans la formation du club, aurait vu le nom de « Rangers » dans un magazine intitulé « English Football Annual » rédigé par Charles Alcock (membre fondateur et plus tard secrétaire de la Football Association, et également créateur de la FA Cup). Dans ce livre, publié chaque année depuis 1868, Moses McNeil découvrit une équipe de rugby anglaise dénommée les Swindon Rangers qui jouaient en chaussette blanche, short blanc et maillot blanc avec une étoile bleue sur la poitrine. Le nom aurait tellement plu à Moses qui l’aurait proposé et fait adopté au reste de la troupe. Les fondateurs des Rangers copièrent non seulement le nom des rugbymen de Swindon, mais également leur kit. Selon certain, Moses avait aimé ce nom car Rangers rimait avec strangers (étrangers), ce qui symbolisait le rassemblement sous la houlette du club d’hommes différents (mais tout de même protestants) provenant de toute la ville.

#49 – Hibernian FC : the Cabbage

Le club a été fondé en 1875 par des membres de la communauté irlandaise d’Édimbourg et sont nom provient du mot romain pour l’Irlande, Hibernia. Ses couleurs vertes et la harpe dans son blason sont d’autres symboles de l’attachement irlandais du club. Son surnom devait également y faire référence. The cabbage, qui signifie chou, est la référence au plat irlandais the cabbage and ribs (chou et côtes). Mais, surtout il s’agit d’un jeu de mot en argot d’ouvriers londonien (rhyming slang) car cabbage and ribs rime avec hibs, diminutif de Hibernian.

Ce style de parler consiste à remplacer un mot par une phrase, sans rapport avec le mot mais ayant la même sonorité que le mot. Puis, la phrase est réduite à son premier terme pour signifier le mot initial. Par exemple, si vous dîtes « I’m going up the apples » (je monte les pommes), cela signifie « I’m going up the stairs » (je monte les escaliers). En effet, stairs (escalier) rime avec apples and pears (pommes et poires) et, au final, dans le jargon, apples remplace stairs. Ce style de parler se développa dans tous les milieux ouvriers britanniques et de nombreuses phrases typiques du rhyming slang rentrèrent dans le langage courant.

#32 – Aberdeen FC : the Dons

Plusieurs histoires justifient ce surnom, sans savoir laquelle est vraiment à l’origine de ce surnom. En tout cas, il est utilisé depuis au moins 1913. Don signifie professeur, enseignant d’université. Il se pourrait que des professeurs fassent partie des fondateurs d’un des clubs prédécesseurs d’Aberdeen FC. En effet, selon certaines sources, Aberdeen FC fut formé en octobre 1881, à l’initiative de trois enseignants de l’école Woodside.

Plus probablement, ce surnom fait référence au fait qu’Aberdeen accueille 2 universités (University of Aberdeen, and Robert Gordon University) et la ville constitue depuis plusieurs siècle un important centre d’éducation. En 2007, 11% de la population, soit plus de 16 000 personnes, était des étudiants tandis que la moyenne nationale s’établissait à 7%. L’University of Aberdeen trouve ses origines dans le King’s College fondé en 1495 par William Elphinstone (1431–1514), évêque d’Aberdeen et chancelier d’Écosse. D’autres collèges furent par la suite créés et en 186o, par ordre du Parlement, ces différentes institutions furent fusionnées pour donner naissance à l’organisation actuelle. Régulièrement classé parmi les 200 meilleures universités du monde et parmi les 20 meilleures universités du Royaume-Uni, elle constitue la cinquième plus ancienne du monde anglophone et offre des diplômes dans de nombreuses disciplines. Son campus principal se trouve à Old Aberdeen, au nord de la ville, et compte actuellement environ 14 000 étudiants. La Robert Gordon University date de 1750 et s’est vue doté du statut d’université en 1992. Aberdeen abrite également deux écoles artistiques dont la Gray’s School of Art, fondée en 1886, qui est l’une des plus anciennes écoles d’art établies au Royaume-Uni. D’autres institutions d’enseignement supérieur complète ce panel telles que le Marine Laboratory Aberdeen, spécialisé dans la pêche, le Macaulay Land Use Research Institute (sciences du sol) et le Rowett Research Institute (nutrition animale).

Don est également le nom d’une rivière qui passe au Nord du Pittodrie Stadium, le stade de l’équipe depuis sa création et se jette dans la Mer du Nord à Aberdeen. Toutefois, cette rivière n’est pas limitrophe du stade.

Enfin, ce pourrait aussi être la contraction du gentilé d’Aberdeen, Aberdonians. Et là, on retrouve un lien avec la rivière précédemment cité. En effet, les premières colonies de population écossaise se concentrèrent dans la zone connue aujourd’hui sous le nom d’Old Aberdeen, qui se situe au nord du Pittodrie Stadium. Or, cette zone à l’origine s’appelait Aberdon, qui signifie « à l’embouchure du Don », car elle est située à l’embouchure de la rivière Don. Néanmoins, Aberdeen pourrait ne pas venir d’Aberdon. En effet, si le préfixe aber viendrait du celte et signifie « confluence des eaux », « l’embouchure d’une rivière », le suffixe deen parait plus complexe à identifier. En effet, il pourrait faire référence au nom de la ville en latin et grec, Denova. Si ce terme se rapporte bien à une rivière, ce pourrait être aussi bien le Don que le Dee, qui coule au Sud de la ville.

#18 – Motherwell FC : Steelmen

Les hommes d’acier, beau surnom qui pourrait comparer les joueurs de Motherwell à Superman. En réalité, Motherwell était connue pour être la capitale sidérurgique de l’Écosse et était parfois dénommé Steelopolis. L’écusson du club représente d’ailleurs des usines avec de longues cheminées fumées.

Avant le XIXème siècle, Motherwell était un groupe de petits hameaux dédiés à la fabrication artisanale de textile. Toutefois, ses riches ressources naturelles en charbon et en minerai de fer et l’arrivée du chemin de fer dans les années 1830 contribuèrent à l’installation de l’industrie sidérurgique dans l’élan de la révolution industrielle. La première usine sidérurgique de Motherwell se situait à Milton, au Nord. En 1872, la société Dalzell Steel and Iron Works de David Colville débuta sa production d’acier, bientôt suivie par les usines de la Lanarkshire Steel Company à Flemington, à proximité. Au tournant du XXème siècle, plus de 62 % de la main-d’œuvre de Motherwell était employée dans l’industrie sidérurgique (fer et acier) et ses cousines (services ferroviaires et industrie du charbon) et la Dalzell Steel and Iron Works était de loin le premier employeur de la ville. Au cours de la Première Guerre mondiale, la Dalzell Steel and Iron Works était devenue la plus grande aciérie d’Écosse, fournissant des tôles à l’industrie florissante de la construction navale sur la rivière Clyde. Le paysage de la ville était particulièrement marqué par le château d’eau et les trois tours de refroidissement de l’aciérie Ravenscraig. L’usine de Ravenscraig fut construite en 1954 et exploitée par Colvilles, puis à partir de 1967 par la British Steel Corporation. Elle possédait l’une des plus longues installations de production de coulée continue, de laminage à chaud et d’acier au monde. Elle était devenu la plus grande productrice de coil d’Europe occidentale. En 1992, l’usine ferma et marqua ainsi la fin de la production d’acier à grande échelle en Écosse. En 2015, l’usine Dalzell Steel and Iron Works, qui n’employait plus que 225 personnes et était détenu par le conglomérat indien Tata, arrêta également sa production.