Lorsque votre nom n’est pas commun, il a l’avantage de bien vous identifier et donc la presse comme vos supporteurs se simplifient la vie en l’utilisant comme raccourci et surnom. Ce fut naturellement le cas pour ce club de l’ex-RDA. Le 7 Octobre 1949, l’Allemagne de l’Est se sépara officiellement de la partie occupée par les troupes alliées et devint la République Démocratique d’Allemagne (RDA). Les autorités communistes entreprirent alors d’importantes réformes en ligne avec leur idéologie. Le sport n’y échappa pas. Dans le nouveau district de Cottbus, une première équipe de football vit le jour, le SC Aktivist Brieske-Senftenberg, sous le patronage d’Aktivist, qui regroupait les associations sportives d’entreprise des industries minières et des matériaux de base de la RDA. Mais, au début des années 1960, les autorités décidèrent une restructuration du système des clubs sportifs qui conduisait à un club sportif par district, situé dans la capitale. Résultat, le club omnisport du SC Cottbus fut créé. Situé à 40 km de la capitale du district et déclinant sportivement, le SC Aktivist Brieske-Senftenberg disparût au début de la saison de football 1963-1964 en se fondant dans le SC Cottbus. Mais, fin 1965, l’Association de football de la RDA prît le partie de séparer les sections de football des clubs omnisports et d’en faire des clubs à part entière. Ainsi, la section football du SC Cottbus devint indépendante en se transformant en une association sportive corporatiste, sous le nom d’Energie Cottbus à partir du 31 janvier 1966.
Le quotidien locale, « Lausitzer Rundschau » , organisa un concours pour trouver le nom de ce nouveau club. Bodo Krautz, l’un des 450 passionnés de sport qui participèrent, proposa le terme « Energie ». Car, la région de Cottbus était connue comme un producteur d’énergie grace à ses nombreuses centrales électriques et mines de lignite. Rien donc d’étonnant que son prédécesseur, le SC Aktivist Brieske-Senftenberg, fusse sous le patronage des industries minières. Cottbus-Senftenberg est l’un des principaux centres d’exploitation du bassin de lignite de Lusace, qui s’étend dans le sud-est du Brandebourg et le nord-est de la Saxe (même aux frontières avec la Pologne et la Tchéquie auapravant). Il s’agit du 2ème plus grand gisement de lignite d’Allemagne après le bassin rhénan. L’exploitation de ce bassin démarra vers 1789 mais, avec la révolution industrielle, elle s’intensifia. Après la Première Guerre mondiale, les mines à ciel ouvert de Lusace devinrent névralgiques pour l’économie allemande en alimentant les centrales à charbon. L’utilisation du lignite fut par la suite particulièrement intensive en RDA. Les gisements fossiles étaient de loin la première source d’énergie du pays et servait pour tout (électricité, chauffage urbain, briquettes, coke, goudron, pétrole, gaz). Au plus fort de l’exploitation minière du lignite, un tiers du district de Cottbus, qui avait gagné le surnom Energiebezirk (district énergétique), était consacré à l’exploitation minière. La centrale électrique de Boxberg (à 50 km de Cottbus) consommait environ 100 000 tonnes de lignite par jour. Aujourd’hui, environ un tiers du lignite allemand est extrait dans la région de Lusace. En 2018, 60,7 millions de tonnes était extrait en Lusace (provenant de 4 mines à ciel ouvert) sur les 166,3 millions produites en Allemagne. Ses débouchés portent essentiellement vers les centrales électriques de Jänschwalde, Schwarze Pumpe, Boxberg et Chemnitz-Nord. L’industrie du lignite emploie environ 4 500 personnes dans le Land de Brandebourg actuellement, l’un des plus grands employeurs privés. Cottbus, qui accueille aujourd’hui le Braunkohlenausschuss (Comité Lignite) qui prend des décisions régionales en matière de planification et de rénovation, connaissait une première mine, dont l’exploita débuta en 1981 et s’arrêta le 23 décembre 2015. La seconde mine de Jänschwalde se situe au nord-est de Cottbus. Environ 10 millions de tonnes de lignite y sont extraites chaque année, qui sert exclusivement à alimenter en combustible la centrale électrique de Jänschwalde.
