Les saucisses mécaniques. Le club de Bragantino intégra le giron de la galaxie Red Bull en Mars 2019, avec pour objectif de revenir dans l’élite brésilienne. Objectif rempli dès l’année suivante. Depuis, les supporteurs espèrent revivre l’âge d’or du club qui se déroula à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Et cette période donna le nom de linguiça mecânica.
A cette époque, le CA Bragantino se trouvait bien loin de Red Bull. L’équipe enchainait les saisons en seconde division pauliste jusqu’au début de la grande aventure. En 1988, le CA Bragantino remporta le championnat pauliste de seconde division, lui donnant accès à l’élite de l’État mais surtout à l’anti-chambre de l’élite brésilienne (la Série B). En octobre 1988, alors qu’il avait été recruté pour entrainer l’équipe réserve de Bragantino, l’entraineur Vanderlei Luxemburgo convainquit la direction de lui laisser prendre la tête de l’équipe première. Avec son jeu léché et une équipe composée de joueurs jusqu’alors inconnus, mais qui intégrèrent ensuite l’équipe nationale brésilienne, comme Gil Baiano, Mauro Silva et Silvio, il obtint d’excellents résultats. En 1989, son équipe remporta, notamment, dès sa première année la Série B. Promu en première division brésilienne en 1990 où il terminait à une très prometteuse 6ème place, Bragantino devint cette année là champion de l’État de São Paulo en battant Novorizontino pour la première fois de son histoire. L’année suivante, l’expérimenté Carlos Alberto Parreira succéda à Luxemburgo sur le banc et poursuivit son oeuvre. Après avoir terminé 2ème de la première phase du Championnat du Brésil 1991, l’équipe élimina en demi-finale le Fluminense et échoua de justesse à conquérir le titre suprême face au São Paulo FC de Telê Santana. La période dorée s’acheva en 1994 avec une relégation. Pendant ces années, l’équipe développa un jeu ciselé et il n’était pas rare qu’elle s’imposât face aux plus grandes équipes comme les Corinthians, Santos, Palmeiras et São Paulo FC. Au point qu’elle fut comparée à la grande équipe des Pays-Bas des années 1970 qui avait reçu le surnom d’Orange mécanique (en hommage au film de 1971 et en référence à son uniforme orange et la mécanique chirurgicale et efficace de son fameux football total).
Mais, évoluant en noir et blanc, le terme orange fut remplacé par saucisse. Pourquoi ? Au début du siècle dernier, Bragança Paulista constituait l’un des plus grands centres d’élevage porcin du Brésil et accueillait une grande communauté d’immigrés italiens. L’histoire raconte que Palmira Boldrini, une Italienne d’origine, préparait une saucisse maison à base de cuisse de porc, de vin et d’épices, qui conquit le palais de l’ensemble du Brésil. La ville devint ainsi connu grâce à cette charcuterie et gagna le nom de Terra da Linguiça (Pays de la saucisse). Aujourd’hui, la ville compte douze fabricants.
