Le Barcelone des Amériques. Du spectacle sur le terrain, des rafales de buts, des victoires mémorables … il y a 13 ans Cruzeiro captait le rayonnement de l’équipe catalane, qui sublimait l’Europe avec Messi, Xavi, Iniesta et Pep Guardiola aux commandes. Vice-champion du Brésil en 2010, Cruzeiro abordait la Copa Libertadores 2011 avec confiance après avoir été finaliste deux ans auparavant et quart de finaliste la saison précédente. Fábio gardait les cages tandis que Thiago Ribeiro emmenait l’attaque. Dans son groupe, le Cruzeiro devait affronter les argentins d’Estudiantes (Champion du Tournoi Ouverture 2010 et qui avait vaincu en finale 2009 Cruzeiro), les colombiens du Deportes Tolima et les paraguayens de Guaraní.
Au premier match, Cruzeiro donna un récital à domicile à Estudiantes avec une victoire 5 buts à 0. Dans la foulée, l’équipe brésilienne enchainait par une victoire (4-0) contre Guaraní, réalisait un autre impressionnant résultat contre Tolima à domicile (6-1) et battait une nouvelle fois Guaraní à l’extérieur (2-0). Le seul « faux pas » était un match nul contre Tolima (0-0) en Colombie. Pour le dernier match de poule, Cruzeiro affronta une nouvelle fois Estudiantes en Argentine et personne ne s’attendait à cette performance, une victoire 3 buts à 0. Ainsi, à l’issue des poules, Cruzeiro affichait le meilleur bilan de tous les participants avec 16 points, 20 buts marqués et un seul encaissé. Evidemment, ce parcours sans faute additionné à un style de jeu flamboyant (qualité du touchée de balle, pressing, jeu tout en mouvement et organisation qui ne disposait pas d’avant-centre fixe) effraya les autres prétendants au titre. Diego Aguirre, alors entraîneur de Peñarol, qui avait terminé à la 2ème place de son groupe, souhaitait éviter les brésiliens et ne tarit pas d’éloges sur Cruzeiro. Il déclara au site uruguayen Tenfield « Con las debidas proporciones, en el continente, (Cruzeiro) es como Barcelona. Su juego y los resultados que obtuvo en la Copa Libertadores son impresionantes » (Tout compte fait, sur le continent, Cruzeiro est comme Barcelone. Son Jeu et ses résultats qu’il a obtenu en Copa Libertadores sont impressionnants). A l’époque, Gardiola était à la tête du club catalan depuis 3 ans et avait peaufiné son style de jeu, lui permettant de devenir une référence mondiale avec un palmarès exceptionnel (3 championnats d’Espagne, 3 SuperCoupe d’Espagne, 1 coupe d’Espagne, 2 Ligues des Champions, 2 SuperCoupe d’Europe, 2 Coupe du monde des clubs). Les Puyol, Messi, Iniesta et Xavi avaient réussi l’exploit de remporter en 2009 six titres (soit toutes les compétitions dans lesquelles il était engagé), une première mondiale dans l’histoire du football.
Malheureusement, la comparaison avec Barcelone ajouta du poids sur les épaules des joueurs et fut peut-être une malédiction pour Cruzeiro, pourtant favori pour le titre. En huitième de finale, bien qu’il eût battu Once Caldas 2-1 en Colombie à l’aller, il perdit le match retour 2 buts à 0 à domicile, avec pour conséquence d’être éliminé. En championnat brésilien, Cruzeiro termina à une piteuse 16ème place, avec 17 défaites.
