Il s’agit des diminutifs du nom du club, Lokomotiva. Et en connaissant l’histoire du football (et même sans diplôme de culture sportive, la simple vue de l’écusson), le fan sait que les racines de ce club se mêlent au monde des chemins de fer. Il sait aussi que les cheminots constituèrent dans de nombreux pays les forces vives des premiers clubs de football. En effet, ce secteur en pleine croissance employait de nombreuses personnes (tant dans la construction des lignes que leurs exploitations) dont le football représentait un échappatoire facile et physique. La Croatie ne fut pas exclu de ce mouvement.
Intégré dans l’Empire Austro-Hongrois, le chemin de fer croate se développa sous la houlette de MÁV la compagnie hongroise avec pour objectif de donner à Budapest un accès à la mer (via Rijeka). La ligne Zagreb-Rijeka fut ainsi mise en service en 1873. Puis, au début du XXème siècle, Zagreb s’affirma comme le cœur du réseau, avec sa gare centrale, Glavni Kolodvor, inaugurée en 1892. Ce pan de l’économie créa une nouvelle classe sociale, les cheminots, qui était très organisée et disposait de ses propres institutions sociales. Ainsi, des ouvriers et des employés des chemins de fer de Zabreg souhaitèrent créer une structure sportive pour les travailleurs de la compagnie et le Željezničarski športski klub Viktorija (Club Sportif des Cheminots Victoire) naquit en 1914. Le club aménagea un terrain de football derrière les ateliers ferroviaires. Il retira Viktorija de son nom en 1919 pour ne pas être confondu avec un autre s’appelant ainsi. Outre le football, le club proposait des activités sportives telles que l’athlétisme, le cyclisme, le hockey sur gazon, le bowling, la boxe, les sports d’hiver, le tennis de table, ainsi que des activités éducatives et de loisirs.
En 1945, après la désintégration des institutions sportives croate d’avant guerre par les nouvelles autorités communistes, le club renaquit sous le nom de Fizkulturno društvo Lokomotiva (Société de culture physique Lokomotiva), dans la tradition soviétique de rattacher les clubs sportifs aux grandes administrations centrales.
