Le surnom est dérivé du célèbre nom du club (dans les anciens pays de l’Est). Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la résistance albanaise à l’occupation italienne puis allemande était tombée sous la coupe des communistes et son leader Enver Hoxha. Résultat, en 1946, les communistes prirent définitivement le pouvoir et instaurèrent la république populaire d’Albanie. Comme dans les autres pays du bloc de l’Est, le gouvernement copia l’organisation et les structures du grande frère soviétique pour rapidement affirmer leur pouvoir. Ceci passa par la main mise des grandes administrations et syndicats sur les mouvements sportifs et culturels. En 1950, le Ministère de l’Intérieur fonda donc son club de sport, dans le cadre de l’association sportive Dynamo. Ce dernier regroupait dans les pays de l’Est les associations sportives des membres et fonctionnaires des affaires intérieures et des organes de sécurité de l’État (principalement la police judiciaire et politique). La structure Dynamo fut créée en Russie le 18 avril 1923. Le choix du nom Dynamo s’expliquerait selon l’écrivain Maxim Gorky, membre honoraire de l’association ainsi : « Греческое слово «дина» значит сила, «динамика» — движение, а «динамит» — взрывчатое вещество. «Динамо» — это сила в движении, призванная взорвать и разрушить в прах и пыль всё старое, гнилое, все, что затрудняет рост нового, разумного, чистого и светлого — рост пролетарской социалистической культуры » (Le mot grec « dina » signifie force, « dynamique » signifie mouvement et « dynamite » signifie explosif. « Dynamo » est une force en mouvement, appelée à faire exploser et à réduire en cendres et en poussière tout ce qui est vieux, pourri, tout ce qui entrave la croissance du nouveau, raisonnable, propre et brillant – la croissance de la culture socialiste prolétarienne). L’idée était que les forces de police n’œuvraient pas contre le peuple mais par leur action repressive visait à protéger l’ordre nouveau et luttait contre les ennemies du peuple. Le slogan de l’association sportive fut donc « Сила — в движении » (la force en mouvement).
Le club albanais s’installa rapidement comme une pierre angulaire du football albanais, remportant déjà quatre championnats consécutifs rapidement après sa naissance (de 1950 à 1953). Par la suite, le club partagea avec le Partizani les trophées albanais jusqu’à la chute du régime communiste (15 titres de champions et 12 Coupes nationales). Mais, le communisme albanais qui rompit avec l’URSS en 1956 afin de ne pas se « déstaliniser » fut l’un des régimes les plus durs et fermés du bloc de l’Est, avec une police politique, Sigurimi, particulièrement repressive. En 1995, afin de laisser derrière eux ce lourd passé, certains estimèrent qu’il fallait changer de nom qui apparaissait comme un symbole négatif de cette époque (comme le Dynamo Zagreb avait pu le faire deux ans auparavant en devenant le Croatia Zagreb). Ainsi, le nouveau nom, KS Olimpik Tirana, était plus consensuel en se référant à l’esprit olympique. Mais, finalement, dans de nombreux pays de l’ancien bloc de l’Est, la quasi-totalité des clubs dont le nom se rattachait aux structures des régimes communistes tels que Lokomotiv (Ministère des Transports), CSKA (armée) et Spartak (Coopérative de production), ne changèrent pas de nom, estimant que celui-ci faisait parti de l’histoire du club, dépassant les liens avec l’autoritaire communisme. Et malgré la rattachement à la police, qui au vue de son action sous ces dictatures avait une mauvaise image, ce fut aussi le cas pour les Dynamo tels que le Dynamo Dresde, Dynamo Moscou, Dynamo Kiev, Dinamo Bucarest ou Dinamo Tbilissi. Finalement, deux ans plus tard, la direction du club de Tirana décida de revenir à l’ancien nom. Cette attachement des supporteurs à leur histoire s’est encore manifesté dernièrement quand le club modifia son écusson. Les fans ne cessèrent jamais de réclamer le retour du logo original de leur club de cœur et obtinrent gain de cause cette année.
