#754 – Galatasaray : Avrupa Fatihi

Le conquérant de l’Europe. 17 Mai 2000 et 25 Août 2000, deux dates où l’équipe dorée de Galatasaray emmena sur le toit de l’Europe la Turquie. Depuis la première apparition d’un club turc en coupe d’Europe en 1956 jusqu’à l’année 2000, le football turc, dominé par les 3 grands clubs stambouliotes, s’était rarement distingué sur la scène européenne. En 1969, Göztepe fut le premier représentant turc à se hisser en demi-finale d’une compétition européenne (Coupe des Villes de Foire). Fenerbahçe et Galatasaray étaient parvenus quelques années auparavant en quart de finale respectivement en 1964 pour la Coupe des Coupes et en 1963 pour la Coupe des Clubs Champions. Par la suite, Göztepe, Bursaspor et Galatasaray s’illustrèrent parfois mais globalement les joueurs turcs regardaient les finales européennes à la télévision.

En 1999, Galatasaray remporta son 3ème titre de champion de Turquie consécutif et abordait de nouveau la Ligue des Champions. Nommé entraineur en 1996, Fatih Terim, ancien joueur du club (1974-1985) et ancien sélectionneur national, composa une solide formation avec quelques joueurs internationaux (les roumains Gheorghe Hagi et Gheorghe Popescu et le gardien brésilien Claudio Taffarel) et une talentueuse génération turque (avec le grand attaquant Hakan Sukur entouré de Umit Davala et Emre Belözoğlu). La phase de poule de la Ligue des Champions se solda par une 3ème place inespéré après une dernière victoire face au Milan AC (3 buts à 2) qui permit au club turc d’être repêché en 16ème de finale de Coupe de l’UEFA. En C3, Galatasaray réalisa un meilleur parcours face à de redoutables adversaires, éliminant respectivement les italiens de Bologne, les allemands du Borussia Dortmund, les espagnols de Majorque et en demi-finale les anglais de Leeds (après des heurts à Istanbul où deux supporteurs anglais perdirent la vie).

Le 17 Mai 2000 au Parken Stadium de Copenhague, Galatasaray se retrouva opposé à la grande équipe d’Arsenal composé de Šuker, Berkamp, Viera, Petit, Henry et Overmars entre autres. Il s’agissait de la première finale européenne pour le club anglais. Mais, au terme d’un match dominée par les anglais (0-0 à l’issue du temps réglementaire), Galatasaray remporta aux tirs au but le premier trophée européen pour une équipe turque. 3 mois plus tard, renforcé de l’attaquant brésilien Jardel, le club réédita un nouvel exploit face au Real Madrid en gagnant la Super Coupe d’Europe. Galatasaray se retrouva sur le toit de l’Europe et cette dynamique profita à l’équipe nationale, qui se hissera en demi-finale de la Coupe du Monde en 2002.

#532 – Galatasaray : Cimbom

Encore un mot qui n’a aucune signification mais qui est aujourd’hui synonyme de Galatasaray. Selon la version officielle du club, ce sobriquet serait né dans les années 1920. Un ancien joueur du club, Sabit Cinol, partit en Suisse pratiquer le football avec le Servette de Genève (pour la petite histoire, il s’agirait du premier footballeur turque à exporter ses talents hors d’Anatolie). Au Servette, évoluait un joueur prénommé Jim. Pour l’encourager à marquer, les supporteurs des grenats criaient « Jim Bom Bom » (bom bom étant l’onomatopée pour imiter le bruit d’une frappe lourde). Cette association phonétique fonctionnant à merveille, Sabit Cinol la rapporta avec lui en 1924 à son retour au pays et créa un chant repris par les fans pour donner un tempo aux joueurs. Ainsi naquit le fameux chant « Re Re Re Ra Ra Ra Galatasaray Galatasaray Cim Bom Bom ». Jim se transforma en Cim car la lettre «j» en anglais sonne comme «c» en turc.

Une autre légende circule également dans les travées du stade et situe la création du surnom à 1957. Un des leaders des supporteurs du club, dénommé Murtaza, partit en Amazonie à la chasse au crocrodile. Pour lui servir de guide, un australien du nom de Jim l’accompagna dans ses aventures. Murtaza ne parlait pas anglais et pour signifier la présence d’un crocrodile, il interpellait son guide avec « Jim Bom Bom ». Il voulait lui dire qu’il avait vu un crocodile et que Jim devait tirer avec son arme (Bom étant dans ce cas l’onomatopée pour la détonation du fusil). Une fois revenu dans le stade, Murtaza raconta ses aventures en Amazonie aux ultras. A l’évocation du « Jim Bom Bom », les spectateurs prirent des crises de rire et racontaient l’histoire à leurs voisins. Se propageant dans les gradins, ce son conquit les supporteurs qui finirent par l’entonner en chœur. Elle paraît un peu plus improbable que l’histoire officielle mais ce genre de légende fait l’Histoire du football et de ses supporteurs.

#76 – Galatasaray : Sarı-Kırmızılılar

Les jaune et rouge, référence aux couleurs du club. Le club n’a pas toujours évolué dans ces couleurs. Mais, à compter du 8 décembre 1908, soit 3 ans après la fondation du club, Galatasaray opta définitivement pour ces couleurs. Alors que le club allait affronter une équipe composée de marins britanniques du navire HMS Barham de la Royal Navy, les dirigeants cherchaient de nouvelles couleurs qui les amèneraient à la victoire. Ali Sami Yen, fondateur du club, raconta l’histoire: « Après avoir été dans plusieurs magasins, nous avons vu deux tissus d’apparence élégantes dans le magasin de Fatty Yanko à Bahçekapısı (entre Eminönü et Sirkeci à Istanbul, maintenant appelé Bahçekapı). L’un d’eux était assez rouge foncé, ressemblant à la couleur cerise, et l’autre un jaune riche avec une touche d’orange. Lorsque le vendeur a fait voler les deux tissus d’un tour de main, ils sont devenus si brillants que cela nous a rappelé la beauté d’un chardonneret. […] Nous imaginions les flammes jaune-rouge qui brillaient sur notre équipe et rêvions que cela nous mènerait à des victoires. En effet, ce fut le cas. ».

Mais, le choix de ces couleurs n’est peut-être pas dû au hasard, simplement au détour d’une échoppe de tissus. Le club fut fondé par des étudiants de l’École impériale Mekteb-i Sultani, précédemment appelé Galata Sarayı Enderun-u Hümayunu (aujourd’hui Lycée de Galatasaray). Même si le club n’était pas rattaché à l’école, tout l’y ramenait. Ainsi, les membres cherchaient un nom au club mais finalement ils retinrent le nom de l’école car à l’issu d’un de leur premier match, les spectateurs se questionnèrent sur l’origine de ces joueurs et d’autres répondirent « Ce sont des messieurs du Palais de Galata » (Palais se dit Saray en turc). Résultat, le club se dénomma Galatasaray Terbiye-i Bedeniye. De même, les couleurs de l’école étaient (et sont toujours) le jaune et le rouge. En effet, selon la légende, au XVème siècle, le sultan Bajazet II était parti chasser sur les collines de Galata. Il aperçut alors une cabane vétuste au milieu d’un grand jardin parfaitement entretenu. Le propriétaire de cette bicoque, du nom de Gül Baba, fit visiter son jardin et offrit au sultan deux roses : l’une jaune, l’autre rouge. Pour le récompenser de son jardin, le sultan fit édifier à cet endroit une école et un hospice.

Aujourd’hui, si l’établissement scolaire et le club sportif sont toujours séparés, ils se confondent tout de même car le blason de l’école est celui du club …….