#917 – Leixões SC : os Bébés do Mar

Les bébés de la mer. Résidant dans la ville de Matosinhos, Leixões est un club omnisports fondé le 28 novembre 1907, l’un des plus vieux du Portugal. Son surnom se compose de deux aspects : les bébés d’un côté et la mer de l’autre. Commençons par la mer. Située face à l’Océan Atlantique et au nord de Porto, Matosinhos offrait un terrain favorable aux activités maritimes. En effet, sur une côte souvent tourmentée par les tempêtes et le brouillard, la crique de Leixões constituait un refuge idéal pour les marins, dès l’antiquité romaine. En 1812, le marin et homme politique portugais, Marino Miguel Franzini écrivait alors à propos de Leixões « talvez seja este o único ponto desta costa que oferece algum abrigo às embarcações acossadas pela travessia » (c’est peut-être le seul point de cette côte qui offre quelque abri aux navires harcelés par la traversée). Ainsi, les activités portuaires se développèrent rapidement et à la fin du XIXème siècle, un port moderne émergea à l’embouchure de la rivière Leça (Les travaux de construction commencèrent le 13 juillet 1884, furent dirigés par l’ingénieur français Wiriot et se terminèrent en février 1895). Plus grand port artificiel du Portugal, il est le débouché maritime naturel pour la production industrielle du grand Porto. Dénommé Porto de Leixões, 25% du commerce international portugais transitent par ses 5 kilomètres de quai, pour environ deux mille cinq cent navires, plus de 400 000 containers et 16 millions de tonnes de marchandises par an. Leixões est l’un des ports les plus compétitifs et polyvalents du pays. Egalement port de croisière, avant le Covid, il accueillait près de 100 000 voyageurs pour une centaine de navires. Naturellement portée vers la mer, l’économie de Matosinhos repose également sur les activités de pêche.

Les bébés rappellent une formidable épopée d’une bande de « gamins » qui représentèrent brillamment Leixões et ramenèrent le seul trophée de la section football. Club à faible moyen, Leixões s’attacha à former des jeunes pour renforcer l’équipe première. Au début des années 1960, des jeunes nés à Matosinhos et formés à Leixões comme Raul Machado et Jacinto Santos intégrèrent l’équipe première. A l’issue de la saison 1959-1960, Leixões monta en première division portugaise. En 1961, l’équipe réalisa un formidable parcours en Coupe du Portugal. Après avoir éliminé en demi-finale, le tenant du titre, Belenenses, Leixões devait affronter en finale ses voisins et rivaux du FC Porto. Match totalement contrasté entre le puissant Porto (déjà vainqueur de 5 championnats et 2 coupes nationals) et le petit club de banlieue, ce déséquilibre était accentué par le lieu de la finale. Comme usuellement, elle devait se dérouler à l’Estádio Nacional, à Lisbonne mais le FC Porto, arguant que les deux clubs étaient de la région de Porto, la fit délocaliser dans son antre, l’Estádio das Antas. La légende raconte qu’à la veille du match, les joueurs du FC Porto portaient un toast en l’honneur de la conquête d’un futur trophée et que les moins prévoyants s’endettaient en prévision du probable pari remporté. Pire, le périodique « Norte Desportivo » lançait en avance le tirage du journal en titrant sur la victoire du FC Porto. Mais, à la surprise générale, Leixões tint tête au FC Porto et, en seconde période, en l’espace de deux minutes, marqua deux buts par l’intermédiaire de Silva et Oliveirinha. Leixões remportait son premier et unique trophée. L’année suivante, le club atteignit les quart-de-finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe. Les joueurs de Leixões furent alors surnommés par le journaliste Alfredo Farinha, os bébés do mar. Cette génération marqua le début de la politique de Leixões qui en fit l’un des bastions de la formation des joueurs au Portugal. De ses rangs sortirent des joueurs tels que Chico Faria, Jacinto, Folha, Fonseca, Tibi, Tozé.

#887 – Knattspyrnufélag ÍA : Skagamenn

Les péninsulaires. En Islande, si les 3 clubs de Reykjavik, KR, Valur et Fram, dominent le football local (ayant respectivement remporté 27, 22 et 18 championnats), il faut également compter sur un club de province (à 50 km de la capitale) qui a gagné 18 championnats : Knattspyrnufélag Íþróttabandalag Akraness, régulièrement simplifié en ÍA. La performance est remarquable dans la mesure où la ville d’Akraness ne compte que 7 habitants. En outre, contrairement aux clubs de Reykjavik, qui sont plus que centenaires et donc fréquentent l’élite depuis de nombreuses années, ÍA débuta son existence en 1946 et, 5 ans plus tard, il remportait déjà son premier titre.

Mais, revenons à cette ville d’Akranes. Elle était initialement connue sous le nom de Skipaskagi, qui signifie la péninsule du bateau. En effet, fort de ces 7 000 habitants, la cité est située à l’extrémité d’une petite péninsule en face de Reykjavík. Cette péninsule est entourée par deux fjords, Hvalfjörður au Sud et Leirárvogur au Nord. Une grande partie est occupée par la montagne Akrafjall. Son isolement s’est grandement réduit en 1998 avec l’ouverture de Hvalfjarðargöng, un tunnel sous-marin situé sous le Hvalfjörður d’une longueur de 5 770 mètres. Colonisée au IXème siècle par des irlandais, la ville se développa au XIXème siècle avec les activités de pêche, notamment à la baleine. Il est désormais le plus grand port de pêche d’Islande.

#885 – Shandong Taishan FC : 泰山队

L’équipe du Mont Tai. Basé dans la ville de Jinan dans la province du Shandong, le club s’est établi comme une place importante du football chinois, avec ses 4 titres de champion dont celui remporté lors de la saison 2021. Le club actuel trouve sa source dans une association semi-professionnelle, créée le 10 avril 1956 par le gouvernement local de la province du Shandong, avec pour objectif de représenter la province dans la nouvelle ligue de football chinoise. En 1993, la professionnalisation du football chinois entraina la fondation du club, soutenu par la municipalité de Jinan, avec toujours la province comme zone de « chalandise ». Représentant de la province, il en prit l’un des symboles, le Mont Tai. D’ailleurs, le terme Taishan est dérivé du Mont Tai. Ce dernier est situé dans l’ouest du Shandong, juste au nord de la ville de Tai’an et au sud de Jinan. Son point culminant est le pic de l’Empereur de Jade, qui s’élève à 1 532,7 mètres.

Ce mont tient une place particulière dans la culture de la région mais également dans toute la Chine. Signifiant montagne tranquille, il est d’une importance cultuelle clé aussi bien pour la religion traditionnelle chinoise (en étant l’une des cinq montagnes sacrées de Chine et même la première d’entres-elles), que pour la Taoïsme et le Bouddhisme. Il est associé au levée du soleil, à la naissance et au renouveau. 5 Dieux de la mythologie chinoise lui sont associés dont la grande divinité du Mont Tai, qui est une « réincarnation » de Pangu, l’un des principaux êtres, responsable de la séparation du ciel et de la terre. Lieu de culte depuis au moins 3 000 ans, il accueille de nombreux temples et a été l’un des centres cérémoniels les plus importants de Chine. Il fut un lieu de pèlerinage pour les empereurs chinois au moins depuis l’an 1 000 avant J.-C.. Les empereurs installaient sur le mont des autels pour offrir des sacrifices afin de prier pour la paix ou rendre hommage au ciel et à la terre (cérémonies de Fengchan). Le mont, ses paysages et sa charge religieuse sont également des sources d’inspiration pour les écrivains et les poètes. Confucius et Du Fu le visitèrent et écrivirent des poèmes. Un célèbre dicton de Confucius dit « 登泰山而小天下 » (Escaladez le mont Tai et rendez le monde petit). Depuis 1987, le Mont Tai est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est l’un des premiers sites touristiques en Chine, avec, en 2003, environ 6 millions de visiteurs.

#873 – UD Leiria : os Lis

Quand on parle de José Mourinho, the Special One, le panthéon du football européen s’étale dans la discussion : Real Madrid, Chelsea, Manchester United, Inter Milan … Toutefois, José a du faire ses classes comme tout le monde et après une première expérience écourtée d’entraineur à Benfica, il rebondit à Leiria pour emmener le club à une inespérée 5ème place en championnat. La performance ne passa pas inaperçue et dès la saison suivante, il signa à Porto pour l’aventure que l’on connait. Au delà de ce passage, le club affiche un palmarès vierge et est depuis redescendu dans les divisions inférieures.

Agglomération de 130 000 habitants, l’identité de Leiria est fortement marquée par la rivière Lis qui la traverse. Long d’une quarantaine de kilomètres, ce cours d’eau prend sa source à 5 kilomètres de la ville de Leiria. Dans la commune, ses rives ont été aménagées, avec de nombreux espaces verts et aires de jeux, et plusieurs ponts emblématiques l’enjambent, devenant un lieu de promenade et de récréation des habitants. Hors de la cité, ses berges accueillent de nombreuses espèces d’oiseaux et irriguent des plaines agricoles. La rivière regorgeait de poissons et des concours de pêche étaient organisés à Leiria. Élément prépondérant de la ville, elle inspira des poètes et écrivains locaux. Une légende pretend même que le Lis et son affluent le Lena qui se rejoignent à Leiria vécurent une histoire d’amour. Au Moyen-Âge, la rivière constituait un vecteur de développement important, servant de voie de navigation et de source d’énergie. Les nombreux moulins à eau permirent la naissance d’une industrie florissante de mouture de blé, de maïs et d’aliments pour animaux. De même, des fabriques de papier émergèrent. Une des spécialités sucrées de la ville se nomment Brisas do Lis (Brises de Lis). Le Lis étant tellement gravé dans la culture de la ville, son club de football ne pouvait y échapper. La présence d’une fleur de Lys (flor de lis en portugais) sur le blason de l’UDL n’est certainement pas un hasard et souligne certainement ce lien.

#807 – FK Bodø/Glimt : Glimt

La lueur, le rayon. Située au nord du Cercle polaire, dans le comté de Nordland, Bodø est la ville norvégienne qui attire les touristes pour observer les aurores boréales et s’engouffrer dans les fjords. Surtout, elle connaît une période estivale (2 juin au 10 juillet) pendant laquelle le soleil ne se couche pas (le fameux soleil de minuit). Depuis 2020 (et son premier titre de champion), elle est devenue la fierté et la lueur du nord du pays, souvent dénigré, notamment en football, par le reste de la Norvège. En effet, une vieille croyance supposait que les clubs du nord du pays (Nordland, Troms et Finnmark) n’avaient pas les moyens de rivaliser avec ceux du sud, et en conséquence, ils n’étaient pas autorisés à participer à la Coupe nationale jusqu’en 1963, ni être promus en première division avant 1972. Seulement, Bodø/Glimt fit mentir cette légende en remportant 2 fois la Coupe (1975, 1993 + 4 fois finaliste : 1977, 1996, 2003, 2022) et surtout 2 fois le championnat (2020, 2021). Pratiquant un jeu offensif et ayant une philosophie de développement passant par la formation, il s’agit désormais de la nouvelle sensation norvégienne. L’AS Roma de Mourinho ne me contredira pas après le 6-1 reçu à Bodø en Ligue Europa Conférence en 2021.

Mais, le surnom du club ne provient pas de sa réputation et de la lumière qu’elle attire sur cette région mais tout simplement de son nom. Fondé en 1916, le club se nomma tout de suite FK Glimt. Pourquoi les fondateurs souhaitèrent s’appeler ainsi ? Ce choix n’est pas documenté mais il n’est pas étonnant qu’ils se placèrent sous le signe du soleil. Bodø étant la première ville au nord du cercle polaire arctique et par conséquent la ville la plus méridionale de Norvège avec le soleil de minuit, la cité et ses habitants ont donc une longue relation avec l’astre lumineux. D’ailleurs, en 1889, lorsque le premier blason de la ville apparût (même s’il fut peu utilisé jusqu’à l’entre-deux guerre), ses éléments reprenaient les principaux symboles de la cité : la montage pour les fjord, un bateau pour l’activité de la pêche et un soleil pour le soleil de minuit. En outre, quand l’écusson fut revisité à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale (alors que la ville entamait sa reconstruction suite aux bombardements de la guerre qui l’avait grandement détruite), le seul élément qui fut conservé était le soleil sur fond rouge. De l’avis de son créateur, Trætteborg, Bodø avait une raison particulière de choisir le soleil comme symbole (en raison de sa position géographique citée avant). En outre, le motif constitue une vieille tradition héraldique et aucune ville norvégienne ne l’utilisait.

Le nom du club évolua au fil des ans pour arriver à cette particularité d’intégrer un « slash ». En 1936, le club créa une section ski (saut à ski, ski de fond, combiné) et devint donc Ski- og Fotballklubben Glimt (Ski et Football Club Glimt). Puis, commençant à se faire connaître dans le reste du pays, il découvrit qu’un autre club s’appelait Glimt dans la ville d’Orkland (Ungdoms- og Idrettslaget Glimt). Ce dernier étant plus ancien (fondé en 1896), le nom de la ville de Bodø fut rajouté au nom du club avec un trait d’union pour le séparer du terme Glimt en 1948. En 1970, la section ski disparût et sa référence dans le nom aussi. Mais un nouveau problème apparût avec le trait d’union. En effet, le trait d’union était utilisé dans les systèmes informatiques (comme ceux des sociétés de paris ou de la ligue norvégienne) pour identifier (séparer) les adversaires d’un match. Or celui de Bodø-Glimt perturbait la lecture. Résultat, en 1988, le trait d’union entre Bodø et Glimt fut remplacé par une barre oblique. Cette dernière, qui constitue aussi l’identité du club, est encore souvent discuté. En 2021, le conseil d’administration du club proposa de supprimer la barre oblique dans le nom. Pour eux, cette barre oblique avait le sens de « ou ». Or, le club était un tout unique et ne devait donc pas opposer le nom de la ville au nom historique. Le Conseil des Langues norvégiens (Språkrådet – en charge de protéger et enrichir les langues norvégiennes) alla dans le sens de la direction en indiquant que le sens de la barre oblique était bien « ou ». Toutefois, Bodø / Glimt étant un nom privé, le Conseil des Langues ne voulait pas émettre de recommandation et que le nom pouvait s’écrire comme le club lui-même le souhaitait. Les supporteurs craignirent de perdre leur âme et finalement, l’assemblée générale rejeta la proposition.

#802 – ABC FC : Elefante da Frasqueira

L’éléphant de Frasqueira. Fondé en 1915 une quinzaine de jours avant son grand rival de l’América Natal, le club adopta comme mascotte l’éléphant, lors de la première période de présidence de Judas Tadeu Gurgel (entre 1998 et 2009). En 2010, le service marketing d’ABC donna vie à la mascotte en créant les personnages de Fantão et Fantinho, qui animent les débuts de matchs et les mi-temps. En 2021, ce département poussa un peu plus loin l’exploitation de cette identité en créant un troisième maillot reproduisant la peau du pachyderme. Mais pourquoi avoir pris l’éléphant comme mascotte alors que cet animal ne vit pas du tout au Brésil ? Lors de la saison 1997, le club fit ses débuts en série B (seconde division brésilienne) par un match à domicile contre Santa Cruz de Recife et une victoire 3 à 0. Le lendemain, le 10 août 1997, dans le quotidien « Dário de Natal », le journaliste Edmo Sinedino et le dessinateur Ivan Cabral représentèrent ABC sous la forme d’un éléphant écrasant le serpent corail, mascotte du club de Santa Cruz FC. L’idée de l’éléphant était d’indiquer que le club était aussi grand, de mettre le club au même niveau que l’Etat du Rio Grande do Norte (où se situe la ville de Natal). En effet, cet Etat est souvent comparé à un éléphant car ses frontières dessinent la silhouette d’un pachyderme. En outre, l’animal montrait la force de l’équipe.

Situé sur la Rota do Sol, dans le quartier de Ponta Negra, le stade du club de 18 000 places se nomme Maria Lamas Farache, mais est plus communément connu sous le nom de Frasqueirão.

#739 – FK Tchornomorets Odessa : Моряки 

Les marins. S’il y a quelques débats concernant la date de naissance du club (1936, 1958 ou 1959), la fin des années 1950 furent déterminantes. En 1958, le club prit le nom de Tchornomorets qui signifie les « hommes de la Mer Noire » . Puis en 1959, après avoir été attaché à d’autres syndicats, le club intégra la Черноморское морское пароходство (Compagnie Maritime de la Mer Noire). Cette dernière est la plus ancienne compagnie maritime de la Mer Noire, débutant son histoire à l’époque de l’Empire Russe en 1833. Son port d’attache a toujours été la ville d’Odessa. Avec ces deux événements, le surnom semble évident (en plus, avec la guerre actuelle, tout le monde sait où se situe Odessa). Au départ, la Compagnie Maritime de la Mer Noire avait pour objectif de faciliter les communications entre Odessa et Constantinople au moyen de bateaux à vapeur. Elle se développa dans le transports de marchandises et de passagers. A la veille de l’effondrement de l’Union soviétique, la Compagnie était la plus puissante d’Europe et l’une des plus importantes du monde, avec environ 360 navires de différentes classes. Puis, le démentelement de l’Union Sovietique l’affaiblit, avec une flotte en diminution et des dettes en augmentation. Elle se trouvait au bord de la faillite avant la guerre. Odessa était la base idéale de la Compagnie avec son port important, qui comprenait notamment des chantiers de réparation. Construit en 1794, il prit sa forme moderne en 1905. Situé sur la côte nord-ouest de la Mer Noire, dans la partie sud-ouest de la baie d’Odessa, il est le plus grand port d’Ukraine en termes de chiffre d’affaires de fret et le 3ème de la Mer Noire. Côté trafic de passagers, il est reconnu comme le port de croisière de base de l’Ukraine et possède l’un des plus grands terminaux de passagers d’Europe.

#737 – KF Teuta Durrës : Djemtë e Detit

Les garçons de la mer. Fondé le 29 janvier 1920, le nom du club changea régulièrement dans ses premières années pour définitivement se fixer en 1930. Il reprit le nom de Teuta, reine illyrienne de la tribu des Ardiaei, ayant vécu au IIIème siècle avant J.-C.. L’Illyrie correspond à l’Albanie antique. Favorisant les attaques sur les villes grècques et multipliant les actes de pirateries sur les navires romains, Teuta s’attira les foudres de Rome et perdit la première guerre illyrienne, rendant son royaume vassal de Rome. La ville de Duraz fut justement conquise par les Romains à l’issue de cette guerre et était stratégique pour eux car c’était leur porte d’entrée (via le port) pour les Balkans jusqu’à Byzance. Tout au long de son histoire, sa relation avec la mer fit la richesse de la ville. Aujourd’hui, deuxième cité d’Albanie après Tirana, Duraz demeure une ville portuaire, la principale même du pays (qui couvre environ 85% de l’import-export albanais de marchandises et la plus importante dans le transport maritime de passagers). Le tremblement de terre de 1926 conduisit à la reconstruction de la ville et surtout à donner la forme de son port actuel, d’une superficie totale de 1,4 km². Une activité de transport de passagers existent de par sa proximité avec les ports italiens. En plus, elle possède également un important chantier naval, spécialisé dans la réparation et la maintenance. Enfin, les différentes plages de la ville sont également une destination populaire pour de nombreux touristes étrangers et locaux. 

#674 – Chapecoense de Futebol : Verdão do Oeste

Le vert de l’Ouest. Le club réside dans la ville de Chapecó, la plus occidentale de l’Etat de Santa Catarina. Par ailleurs, les joueurs de cette équipe évolue dans un maillot vert. Le choix du vert pourrait logiquement provenir des couleurs de la ville de Chapecó, dont la bannière est constituée de deux bandes verticales vertes entourant une bande blanche. Les armes de la ville présentent également quatre quartiers, deux verts et deux blancs. Ces deux couleurs furent choisies, l’un symbolisant la pureté, l’espoir et la paix (le blanc), l’autre représentant le caractère agricole de l’Etat (le vert). Chapecó est connue comme la capitale agro-industrielle brésilienne, spécialisée dans la transformation de porcs et de volailles que les agriculteurs de la région élèvent. Ainsi, la ville est le siège de la coopérative Aurora, qui regroupent 65 000 producteurs, et compte depuis 1973 une usine de BRF (l’une des principales entreprises agro-alimentaires brésiliennes). Pourtant, l’un des fondateurs du club, Alvadir Pelisser, défendait une autre hypothèse quant au choix de la couleur verte. En effet, les fondateurs s’inspirèrent des autres clubs dont ils étaient fans : Palmeiras à São Paulo, Juventude à Caxias do Sul et Coritiba FC. Tous ces clubs évoluaient en vert et marchaient plutôt bien. Ils paraissaient alors aux fondateurs de Chapecoense que cette couleur placerait le club sous les meilleures auspices.

#656 – SSC Naples : Azzurri

Les bleus. Les couleurs sociales de Naples sont le bleu et le blanc, avec une prééminence du premier par rapport au second qui apparaît plutôt sur le short et sur les parements du maillot. Ce bleu varia au fil du temps entre un azur, un électrique et un clair mais fut toujours la couleur du club.

Le choix de cette couleur n’est pas clairement défini mais résulte des deux clubs qui en 1922 donnèrent naissance au club actuel. Une première association naquit en 1904 sous le nom de Naples Football & Cricket Club puis fut rebaptisé Naples Football Club en 1906. En 1911, un autre club napolitain vit le jour, l’US Internazionale. En 1922, les deux clubs fusionnèrent pour créer l’Internaples qui le 25 août 1926 devint l’Associazione Calcio Napoli. Le Naples FC évoluait dans des maillots rayés bleu azur et bleu ciel tandis que l’Internaples portait des maillots bleu marine et un short blanc. Naturellement, le nouveau club ne pouvait porter que du bleu.

En 1922, les couleurs furent le bleu, le blanc et le bleu ciel (le marine était donc abandonné). Puis, en 1926, le maillot devint définitivement bleu accompagné d’un short blanc. Il est souvent avancé que le Naples FC opta pour le bleu et le bleu ciel qui devaient représenter respectivement la mer et le ciel de Naples. Côté Internazionale, le bleu marine et le blanc furent également choisis parce qu’ils rappelaient les couleurs du golfe de Naples. La sublime situation de Naples au bord de la mer serait donc à l’origine des couleurs du club.

Toutefois, une autre hypothèse apparaît aussi valable. Au XIIIème siècle, Naples et sa région (ainsi que la Sicile) devint une possession de Charles Ier, Comte d’Anjou qui fonda alors la maison capétienne d’Anjou-Sicile, branche cadette de la famille royale de France. Elle régna sur Naples jusqu’en 1481. Ces armoiries représentaient des fleurs de lys sur fond bleu. Ainsi, le bleu marqua la ville. D’ailleurs, la famille qui dominait la Sicile et Naples au XIème siècle était la Maison normande de Hauteville dont les armes étaient également azur (bleu). Cette hypothèse prit de l’ampleur quand de 1969 à 1973, le président Corrado Ferlaino tenta d’identifier l’équipe avec l’histoire de la ville. Ainsi, les armoiries des Bourbon des Deux-Siciles s’imprima sur les abonnements et les tickets d’entrée. En outre, l’écusson du club se dota d’un N entouré par 3 fleurs de lys sur fond bleu, rappelant les armes modernes de l’Anjou (donc de la Maison d’Anjou-Sicile).