#1361 – Gimnasia y Esgrima La Plata : Basurero

Désigne aussi bien le lieu où les ordures sont jetées et empilées (décharge) mais également la personne dont le travail consiste à ramasser les ordures (éboueur). Ce surnom aurait pu rester une insulte des fans adverses mais les supporteurs de Gimnasia l’ont repris avec fierté. Certes, il est moins populaire que triperos (cf. #621) et lobo (cf. #312) mais il demeure toujours synonyme du club argentin.

Le 2 avril 1968, Oscar Emir Venturino accéda à la présidence du club après la démission du Dr Pedro Osvaldo Enrique Soria. Sa présidence fut marquante pour l’institution bleue et blanche. Tout d’abord, 52ème président de l’association, il demeura à sa tête durant 11 années consécutives (jusqu’en 1979), la plus longue période d’exercice d’un président de Gimnasia. Ensuite, il débuta sa présidence en 1970 par un conflit. Alors que l’équipe (qui comptait Delio Onnis, Hugo Orlando Gatti, Ricardo Rezza, Roberto Zywica et Héctor Pignani) connue sous le surnom de La Barredora (le bulldozer) jouait le titre, il envoya des jeunes joueurs disputer la demi-finale contre Rosario Central (perdu 3 à 0) pour ne pas accéder aux exigences financières de l’équipe première. Enfin, il réalisa l’acquisition et la construction du centre d’entrainement de « Estancia Chica ».

Alors comme il était également le propriétaire de l’entreprise « Nueve de Julio », qui était chargée de la collecte et du traitement des déchets, le club gagna son surnom. D’ailleurs, Oscar Emir Venturino titra son autobiographie « Yo el basurero » (Moi l’éboueur). Il peut être entendue dans plusieurs des chants que les supporters de Gimnasia entonnent match après match comme dans le célèbre « Hola Basurero » (Bonjour Eboueur) ou dans le traditionnel « El Basurero provocó hasta terremotos » (La décharge provoque même des tremblements de terre), qui célèbre le but mémorable de José Perdomo lors du Clasico Platense qui eut lieu le 5 avril 1992 pour le Tournoi de Clausura.

#621- Gimnasia y Esgrima La Plata : los Triperos

Les tripiers, les bouchers. Le football argentin se construisit dans ses villes par une opposition entre deux clubs. A Buenos Aires, Boca s’opposa à River quand Racing combattait Independiente. A Rosario, Central et Newell’s étaient les ennemies intimes. A La Plata, les deux clubs qui émergèrent de leurs quartiers pour régner sur la ville et au-delà furent Gimnasia y Esgrima d’un côté et Estudiantes de l’autre. Ses rivalités locales se traduisirent dans les clubs au travers de la sociologie des supporteurs. En effet, les classes sociales se répartirent naturellement entre les deux clubs.

Au début du XXème siècle, de par son nom, Estudiantes enrôlait ses supporteurs principalement au sein de la communauté étudiante de la ville et s’interdit même en 1916 de recruter ses joueurs hors des murs de La Plata. Résultat, le club limita sa zone d’influence géographiquement et socialement aux couches aisées de la ville. Gimnasia y Esgrima, à l’inverse, s’ouvrit aux autres quartiers tels que El Mondongo et à la banlieue tels que les vieilles villes d’Ensenada et de Berisso. Très vite, les couches populaires de ces quartiers et villes constituèrent le gros du bataillon des supporteurs comme des joueurs du Gimnasia. Au début des années 1920, 25% des joueurs des différentes sections du club provenaient d’Ensenada et de Berisso.

Ses quartiers périphériques se développèrent avec l’industrialisation de la ville. Berisso abritait ainsi les premiers abattoirs et usines de conditionnement de viandes des sociétés « Swift » et « Armour ». Ces industriels employèrent de nombreux ouvriers provenant de Berisso ou de El Mondongo et qui vinrent grossir les rangs des fans de Gimnasia. Avec dédain, les rivaux de Gimnasia surnommèrent ses supporteurs et joueurs de triperos.

#312 – Gimnasia y Esgrima La Plata : el Lobo

Le loup. Jusqu’en 1953, le club était caricaturé sous les traits d’un boucher, en raison d’un autre surnom du club : lors triperos (les tripiers, cf. #621). Mais, selon le site du club, Gimnasia était déjà représenté parfois sous la forme d’un loup. Ce dernier surnom gagna en popularité au début des années 1950. En 1953, un dessinateur dénommé Julio Cesar « Pilo » Trouet aimait croquer les clubs de football en les associant à des personnages et ses caricatures accompagnaient les articles du journal « La Plata » sur les rencontres dominicales.

Toutefois, il n’était pas satisfait de l’image du boucher pour le club de Gimnasia y Esgrima. Après en avoir discuté avec des amis, il publia une caricature dans la journal régional « El Día » où le club était représenté sous la forme d’un loup. Pourquoi un loup ? Deux raisons inspirèrent le dessinateur. Tout d’abord, le stade du club, depuis 1929, se situe dans le seul parc de la ville, dénommé Paseo del Bosque. Le stade dont le vrai nom est Estadio Juan Carmelo Zerillo hérita du surnom, el Bosque (la forêt). Or, que trouve-t-on dans une forêt ? Des loups. Ensuite, l’équipe jouait un football rapide, rusé et audacieux, caractéristiques que le loup symbolisait.

Les fans adoptèrent ce symbole lors de la grande campagne de la saison de 1962. Après un début de saison moyen, où le club perdit à domicile 1 à 0 face à son rival d’Estudiantes, Gimnasia y Esgrima demeura invaincu pendant 15 matchs de suite. Ce parcours hissa le club à la première place du classement à quelques matchs de la fin du championnat. Au final, il termina à la 3ème place avec 16 victoires, 6 nuls et 6 défaites. Emmené par les buteurs Alfredo « Tanque » Rojas avec 17 buts et Diego Bayo avec 10 buts, l’équipe marqua 47 buts pour 28 buts encaissés. Comme de nombreuses équipes perdirent dans l’enceinte de Gimnasia y Esgrima, les supporteurs estimèrent que le loup était alors le symbole du club. Aujourd’hui, le loup est la mascotte du club.