#330 – SK Sigma Olomouc : Modrá Lavina

L’avalanche bleue. Fondé en 1919, le club opta pour la couleur bleue seulement à la fin des années 60. A sa fondation, par manque de moyen, les joueurs apportèrent leurs propres équipements et épinglaient simplement un écusson siglé FHK (FK Hejčín était l’ancien nom) sur leur vêtement. Quelques années après, le club s’équipa grace au soutien d’un ancien légionnaire tchèque, Alois Trefil. Les maillots étaient alors noirs, avec des cols et des poignets blancs.

Dans l’Union soviétique communiste et dans ses satellites d’Europe de l’Est comme la Tchécoslovaquie, tous les aspects de la vie sociale étaient politisés, y compris le passe-temps le plus populaire sur le continent à l’époque : le football. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, où les organisations civiles furent appauvris, les clubs tchèques soutenus avant guerre par de riches mécènes recherchaient dans cette nouvelle organisation des nouveaux sponsors. Ainsi, en 1947, le club s’associa une première fois à un sponsor, l’usine sidérurgique, Moravské Železárny (MŽ), en changeant de nom, TJ MŽ Olomouc. Puis, en 1966, si le club voulait franchir un cap et rejoindre l’élite footballistique tchécoslovaque, il fallait se lier à une entreprise économiquement forte. Sigma, une société spécialisée dans les pompes industrielles, dont le siège se situait à Lutín, dans le district d’Olomouc, apporta son soutien financier au club. L’entreprise avait le vent en poupe à cette époque. En 1965, le groupe Sigma, qui regroupait tous les fabricants de pompes et de vannes de l’ancienne Tchécoslovaquie, fut créé. Et 3 ans plus tard, la société allait fêter son centenaire.

Ce soutien financier modifia la symbolique du club de football. D’une part, le nom du club intégra celui de l’entreprise. D’autre part, le club adopta les couleurs de l’entreprise, bleue et blanche. Pourtant, dans les 40 qui suivirent, le club osa quelques nouveautés vestimentaires, rouge, orange voire même des maillots verts et noirs à rayures horizontales. Mais, ces excentricités ne durent jamais très longtemps car ces couleurs n’avaient aucun lien avec l’histoire du club.

#92 – Club Cerro Porteño : el Ciclón de Barrio Obrero

Le cyclone du Barrio Obrero. Le club acquit ce surnom en 1918. A cette époque, à l’issue du championnat, Cerro Porteño était en tête … à égalité avec son plus grand rival, le Club Nacional. Pour départager les deux clubs, un match fut organisé mais il finit sur un nul 2-2. Un deuxième matche se joua mais termina sur 1-1. Lors du 3ème match, Cerro Porteño était mené 2-0 à 7 minutes de la fin et la plupart des spectateurs pensaient que la messe était dite. Mais, dans un dernier sursaut, le club parvint à marquer une première fois, puis à égaliser et enfin à marquer deux autres buts. Victoire 4 buts à 2, et un 3ème championnat dans la poche du club. Face à cette incroyable faculté à renverser le résultat d’un match, Cerro Porteño fut surnommé le Cyclone. En outre, à ce surnom fut rajouté le nom du quartier d’origine du club, le Barrio Obrero.

#47 – CA San Lorenzo : el Ciclón

Le club est surnommé le cyclone. Il existe deux versions à ce surnom. La plus répandue veut qu’il fut créé par le journaliste Hugo Marini en 1932. Alors que les réseaux sociaux et télévision n’existaient pas et que la radio en était encore à ses premiers balbutiements, la presse écrite disposait d’un immense pouvoir pour accompagner l’explosion de la popularité du football en Argentine. Par ses chroniques drôles et hyperboliques, Hugo Marini, journaliste à « Crítica », en fut l’un des plus importants représentants et surtout inventa et immortalisa un grand nombre d’expressions populaires et surnoms pour le ballon rond. Il est à l’origine de « douzième homme » et des surnoms entre autre “Millonarios” pour River, “Los Gauchos de Boedo” pour San Lorenzo et “El Fortín” pour Velez. A l’origine de la création du championnat professionnel au début des années 1930, San Lorenzo en était l’un des principaux protagonistes et produisait un superbe football offensif, basé sur le mouvement et la vitesse. Pour souligner ce style de jeu et les nombreuses raclées affligées par San Lorenzo à ses adversaires, Marini utilisa le terme ciclón.

L’autre version s’attache au principal rival du CA San Lorenzo, le CA Huracán. Les deux clubs sont les représentants des quartiers sud du centre ville de Buenos Aires. Issu en 1908 de la réunion d’une association de jeunes du quartier voisin de Nueva Pompeya et d’étudiants du Colegio San Martín, du Parque Patricios, Huracán s’établit dans ce dernier quartier pour en devenir aujourd’hui le symbole sportif. Légèrement au Nord du Parque Patricio, la même année (1908), sous l’impulsion d’un prêtre, des jeunes des quartiers limitrophes de Caballito et Almagro fondèrent le CA San Lorenzo. Almagro accueillit leur stade El Gasómetro jusqu’en 1979 et aujourd’hui, de nombreuses installations et bureaux du club s’y situent toujours. Cette rivalité géographique donne lieu au célèbre derby du clásico porteño et les deux clubs et leurs supporteurs construisirent leurs identités aussi au travers de cet affrontement. Résultat, les supporteurs de San Lorenzo baptisèrent leur club « cyclone » pour embêter et surclasser leur rivaux d’Huracan, qui signifie ouragan. Dans leur imaginaire, un cyclone était plus violent qu’un ouragan. Pourtant, d’après les météorologues, un typhon, un cyclone et un ouragan correspondent à seule et même réalité météorologique : un phénomène tourbillonnaire des régions tropicales accompagné de vents violent. Simplement, en fonction de leur emplacement géographique, le phénomène prend un nom différent.