#1333 – CF Atlas : la Furia Rojinegra

La furie rouge et noire. Dans le football mexicain, Atlas a su se faire remarquer pour son style de jeu et en a gagné plusieurs surnoms (cf. articles #130 et #688) dont celui de la Furia. Mais, avant de s’atarder sur cette partie de ce surnom, attachons nous aux couleurs traditionnelles du club, Rojinegra, rouge et noir que l’équipe porte depuis sa fondation en 1916. A cette époque, un groupe de jeunes, issus de familles bourgeoises, constatant le déclin du football à Guadalajara, montèrent leur propre équipe sous le nom d’Atlas. Ces enfants de bonnes familles avaient découvert le football lors de leurs études en Europe. 4 des membres, qui étaient frères, Ernesto, Tomás, Rafael et Orendain Fernández del Valle, avaient étudié dans le Collège Ampleforth, dans le Yorkshire, au Nord-Est de l’Angleterre qui dépendait de l’abbaye bénédictine de Saint-Laurent d’Ampleforth. Les 4 frères proposèrent le noir et rouge qui devaient symboliser le martyr de Saint-Laurent, patron de l’école anglaise. Laurent de Rome dit Saint-Laurent était diacre du pape Sixte II et mourut en 258 à Rome en martyr, sur un grill. Ainsi, le noir représentait le martyr et le rouge le sang versé par lui.

En 1970-71, Atlas connut une de ses pires saisons dans l’élite, ne remportant que 5 de ses 34 matchs et étant relégué. Mais, après avoir survolé la seconde division la saison suivante, Atlas revint en première en 1972-1973. Sous l’impulsion de son défenseur, Alfredo Torres, Atlas réussit une saison remarquable pour un promu. L’équipe termina premier ex-quo du groupe 2, marquant 63 buts en 34 matchs. En demi-finale du championnat, Atlas perdit face à Cruz Azul, futur champion. Mais, tout au long de la saison, l’équipe démontra un jeu offensif, fait de vitesse et verticalité. Les supporteurs comparèrent ce style de jeu à une furie.

#1314 – Deportivo Táchira : el Carrusel Aurinegro

La carrousel jaune et noir. Le football vénézuélien souffre d’un manque de reconnaissance sur le plan continental, en raison de l’absence de résultat de son équipe nationale et de ses clubs, amplifié ces dernières années par la situation politique et économique chaotique. Pourtant, une équipe parvint à porter haut l’étandard : le Deportivo Táchira. En seulement 50 ans d’existence, le Deportivo s’impose comme le meilleur club vénézuélien. Depuis son accession en 1975 dans l’élite nationale, l’équipe n’a jamais été reléguée en seconde division, ravissant au passage 11 titres de champion. Au niveau international, le Deportivo compte le plus de participations à la Copa Libertadores pour une équipe vénézuélienne et demeure la seule à avoir franchi la première phase de la Copa Libertadores, son meilleur résultat étant un quart de finale en 2004.

Tout commença dans les années 1970 avec l’italo-vénézuelien, Gaetano Greco. Après avoir introduit le karting et fondé l’Automobile Touring Club dans la ville de San Cristóbal, il décida de fonder une équipe de football dans la ville andine, sous le nom de Juventus Fútbol Club de San Cristóbal, étant un fan du club turinois. Cette équipe de jeunes portait donc un maillot rayé noir et blanc. Puis, en 1974, sur la base de cette structure, Gaetano Greco avec 14 autres amis créèrent une équipe adulte, San Cristóbal Fútbol Club. Représentant de la communauté italienne de la ville, la direction opta pour un maillot bleu et un short blanc, couleurs de la squadra azzurra. Mais, quelques mois plus tard, un changement de couleurs s’opéra au profit d’un maillot jaune et d’un short noir. Tout d’abord, il s’agissait des couleurs principales de la bannière de l’Etat de Táchira (il comporte trois bandes horizontales : jaune, noir et rouge). Le jaune symbolise la richesse de la terre, la loi, la science et la sagesse du peuple. C’était également la couleur des soldats du Général Cipriano Castro qui prirent le pouvoir en 1899 lors de la Revolución Liberal Restauradora. Le champ médian noir symbolise les vicissitudes et les difficultés surmontées par le peuple tout au long de son histoire. Il représente aussi deux des ressources de l’Etat : le pétrole et le charbon.

Puis, l’arrivée des premiers joueurs uruguayens, aux côtés des entraîneurs uruguayen José Gil, Nelson Silva Pacheco, Benjamin Fernandez, Victor Pignanelli, Esteban Beracochea et Luis Miloc, à la fin des années 1970, favorisa l’adoption des rayures verticales noires et jaunes, inspirées du célèbre club uruguayen, Peñarol. Depuis lors, l’équipe a conservé cette uniforme, avec parfois des variantes. Parfois avec des changements plus radicaux. Lors de la fusion avec l’Atlético San Cristóbal en 1986, la couleur jaune fut remplacée par l’orange. De même, quelques années plus tard, un uniforme similaire à celui de l’équipe nationale brésilienne (maillot jaune et short vert) fut porté. Ces deux incartades furent breves.

L’apparition du surnom remonte aux années 1980 quand le club devint une place forte du football vénézuélien (4 fois champion entre 1979 et 1986). A cette époque, le jeu flamboyant développé par l’équipe andine faisait tourner la tête de ses adversaires comme après un tour de carrousel.

#1307 – UR Namur : les Merles

De couleur principalement noir avec quelques touches de jaune, le maillot du club fait indéniablement pensé à l’oiseau au plumage noir de jais et aux anneaux oculaires et bec jaunes. Les origines du club sont lointaines puisque sa fondation remonte à l’année 1905. Mais, elles sont aussi nébuleuses. Ses racines pourraient se situer dans le Namur FC fondé en 1899 (et disparu en 1904) mais plus probablement dans une autre version du Namur FC recréé en 1905 ou bien même du Red Star Namur fondé en 1913. Plusieurs refondations et fusions de différents clubs de la ville permirent de donner naissance officiellement à l’Union Royal de Namur en 1941.

De tous ces clubs, au moins un, le Wallonia, évoluait déjà en jaune et noir mais il est difficile étant donné le flou autour des origines du club, les raisons de ce choix de couleurs. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que les armoiries de la cité n’y soient pas étrangères. Ces dernières se composent d’un lion noir rampant sur fond jaune qui apparaît déjà sur le contre-scel du sceau de la cité. L’animal héraldique provient des armes de la Maison de Hainaut. En 1184, Baudouin V de Hainaut hérita du comté de Namur et son fils donna ses armoiries (l’or au lion de sable) à la cité. La Maison de Hainaut régnant aussi sur le comté de Flandres, le lion namurois et le lion flamand ont certainement des liens fraternels.

Depuis l’année dernière, le merle s’affiche sur le logo du club. Selon le club, cet emblème phare et sentinelle de l’héritage du club incarne la détermination, la résilience et la persévérance qui caractérisent l’UR Namur.

#1302 – Achilles ’29 : de Witzwarten

Les blanc et noir. Dans le village de Groesbeek, le 1er Juin 1929, 13 garçons d’une vingtaine d’années se réunirent pour créer un club de football, encouragés par l’Église catholique qui œuvrait dans le pays pour créer des associations culturelles ou sportives qui encadreraient la jeunesse. Le club fut baptisé du nom du héros grec, Achille. Aux Pays-Bas, comme en Grèce, la mode au nom mythologique marcha plutôt bien avec la création des clubs de Hercule Utrecht (1882), Sparta Rotterdam (1888), Ajax Amsterdam (1893), Achille Assen (1894), RFC Xerxes (1904), KSV Achilles ’12 (1912), et Fortuna’54 (1954).

Pour les couleurs, le noir et le blanc furent retenues, sans connaître la raison de ce choix. Au départ, la tenue adopta un design sobre avec un maillot blanc accompagné d’un short noir. Dans les années 1950, un scapulaire noire fit son apparition. Puis, en 1974, 3 rayures verticales noires à droite s’imposèrent sur le maillot blanc. Elles furent remplacées par des rayures sur les manches en 1978. Au début des années 1980, un kit intégralement blanc fut utilisé. Enfin, dans les années 1990, l’équipe commença à porter le maillot à rayures verticales noires et blanches qui est devenu aujourd’hui la tenue standard. L’inspiration ne vint pas de Grèce comme pour le nom mais d’Italie. Le club Piémontais de la Juventus était la référence. Avec l’arrivée de Luciano Moggi comme directeur général et de Marcello Lippi comme entraineur, la Juventus de Turin connut une période faste dans les années 1990 tant en Italie que sur le continent. L’équipe remporta le Scudetto en 1995, 1997 et 1998 mais surtout, gagna sa 2ème couronne européenne en 1996 (suivi par deux finales de Ligue des Champions en 1997 et 1998). Le 26 novembre 1996, une deuxième Coupe intercontinentale fut également soulevée par la Juventus. L’équipe compta des stars comme Gianluca Vialli, Roberto Baggio, Ciro Ferrara, Alessandro Del Piero, Didier Deschamps, Zinédine Zidane, Filippo Inzaghi et Edgar Davids.

#1298 – CS Miramar Misiones : los Cebritas

Les zèbres. Avec son maillot barré de bandes verticales noires et blanches, le surnom était évident. Seulement d’habitude, les couleurs et les rayures du maillot inspirent la comparaison avec l’équidé. Pour l’équipe de Montevideo, l’histoire s’est inversée.

Le Miramar Misiones naquit le 25 juin 1980 mais son histoire est centenaire car il résulte de la fusion du club de Misiones FC, fondé le 26 mars 1906 dans le quartier de Pocitos, et de CS Miramar, fondé le 17 octobre 1915 dans le quartier de Villa Dolores. A la fin des années 1970, Miramar se battait régulièrement pour la promotion dans l’élite uruguayenne. Finalement, en 1980, Miramar attint le graal mais avait besoin de renforcer ses infrastructures pour espérer s’installer durablement à ce niveau (quelques années plus tôt, une première fusion avec Albion avait échoué au bout d’un an). Dans le même temps, Misiones connaissait un déclin sportif, relégué en 3ème division en 1977 et fleurtant avec une nouvelle descente, mais possédait une enceinte de 4 000 places, construite en 1958 (Stadio Luis Méndez Piana).

Les deux clubs possédaient quelques symboles communs (des maillots à rayures verticales, deux couleurs communes, rouge et noir) qui pouvait faciliter la création d’une nouvelle identité. Toutefois, leurs équipements étaient aussi différents : Miramar avec des chemises noires et blanches (rayures fines) et Misiones, noir et rouge (rayures larges). Le choix fut de retenir celui de Miramar comme tenue principale (avec un rappel de rouge sur les manches, le short et les chaussettes) et celui de Misiones comme kit secondaire. Le rouge et noir des Misiones rendaient hommage au mouvement anarchiste, qui, à cette époque, prospérait dans les quartiers ouvriers de la capitale uruguayenne. Miramar vit le jour dans le quartier Villa Dolores qui tirait son nom du parc donné par Alejo Rossell y Rius à la ville de Montevideo pour y établir un zoo. De ces voyages en Afrique, Alejo Rossell y Rius avait ramené un zèbre dont le pelage inspira les fondateurs du club.

#1271 – Peñarol Montevideo : los Aurinegros

Les jaune et noir. Le club naquit le 28 septembre 1891 sous le nom de Central Uruguay Railway Cricket Club, sous l’impulsion de 118 salariés de la compagnie ferroviaire anglaise, Central Uruguay Railway Company (CURC). Depuis cette date, les couleurs qui identifient le club sont le jaune et le noir. La première chemise utilisée par le CURC en 1891 consistait en une chemise divisée en quatre sections carrées alternant entre le jaune-orange et le noir. Puis, rapidement, le maillot évolua en étant divisé en deux parties verticales, noire à droite et rayures oranges et noires à gauche. En 1910, le maillot actuelle, rayé verticalement jaune et noir, s’installa et depuis lors, il a été utilisé presque sans interruption avec très peu de variations.

La Central Uruguay Railway Company fut fondée en 1872 à Londres et était l’une des 4 sociétés de chemin de fer de l’Uruguay. Comme dans beaucoup de pays, en particulier en Amérique du Sud, les chemins de fer furent un vecteur du développement du football. D’une part, la masse des ouvriers constituait un vivier important. D’autre part, le réseau ferroviaire s’étoffa avec le soutien des experts en la matière, les ingénieurs et de cheminots britanniques qui émigrèrent dans les contrées sud-américaines en emmenant avec eux leur savoir-faire et leurs nouveaux loisirs tels que le football. Résultat, les fondateurs du club puisèrent dans leur quotidien les symboles du nouveau club. Or, les gardes-barrières de la compagnie portaient des vêtements jaune et noir. En effet, le jaune et le noir s’étaient imposées, au XIXème siècle, dans le monde ferroviaire en raison de l’une des premières locomotives à vapeur, the Rocket (la fusée), qui affichait ces deux teintes. Construite en 1829, elle fut conçue par l’ingénieur anglais George Stephenson, considéré comme l’un des « pères fondateurs » du chemin de fer à vapeur. Elle combinait plusieurs innovations de précédentes locomotives pour donner la machine la plus avancée de son époque et qui demeura la base de la plupart des moteurs à vapeur au cours des 150 années suivantes. Remportant le concours du Rainhill Trials, cette locomotive traînait treize tonnes à presque 25 km/h et pouvait atteindre la vitesse record de 56 km/h (sans charge). Elle fut exploitée sur la nouvelle ligne Liverpool-Manchester et sa fiabilité et ses performances aidèrent à l’expansion du chemin de fer. Stephenson choisit de peindre sa locomotive en jaune et noir. Il se serait inspiré des diligences les plus rapides de l’époque qui affichaient ces couleurs et ainsi il pensait suggérer vitesse et fiabilité.

#1261 – NK Hrvatski Dragovoljac Zagreb : Crni

Les noirs. Avant 1994, ce club croate représentait paisiblement un quartier de Zagreb. Fondé en 1975, en tant que NK Trnsko 75 (Trnsko étant un des quartiers de Novi Zagreb), il demeura sous ce nom pendant un an avant d’être rebaptisé ONK Novi Zagreb, et en 1990 uniquement NK Novi Zagreb. L’équipe évoluait en bleu ciel dans les ligues inférieures. Puis, en 1991, la dislocation du régime communiste yougoslave, qui avait maîtrisé les nationalismes, exacerba les idées indépendantistes. Serbes, Croates, Slovènes, Bosniaques se livrèrent une guerre ethnique qui dura 10 ans, de 1991 à 2001. Pour la Croatie, cette guerre d’indépendance démarra en 1991 pour se conclure en 1995 et fit ressurgir la nationalisme d’extrême droite, symbolisée par les Oustachis.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Oustachis, (Ustaše en croate qui signifie les insurgés), étaient un mouvement indépendantiste et fasciste. Ils s’associèrent aux Nazis en 1941 pour prendre le pouvoir en Croatie et mirent en place une dictature particulièrement arbitraire et meurtrière (sous le nom d’Etat indépendant de Croatie). Ils disparurent en 1945 avec la défaite allemande mais leur idées racistes perdurèrent. Juste avant la guerre de l’ex-Yougoslavie, le HSP (Parti croate du droit), mouvement politique nationaliste dont émanèrent les Oustachis, réapparut. Puis, durant la guerre, sa branche militaire, le HOP (Forces de défense croates), participa activement aux combats au côté de l’armée croate.

La guerre fut donc un épisode très marquant pour les croates et en même temps fédérateurs. En 1994, Stjepan Spajić, un entrepreneur, reprit le club. Il était, à cette époque, avant tout un patriote qui avait participait à la guerre et sa volonté fut d’honorer la Croatie et ses combattants. Il prit donc la décision de renommer le club Hrvatski Dragovoljac qui signifie les volontaires croates. Connu pour sa franchise et ses bons mots, il déclarait « Promjena imena je znak potpore svim dragovoljcima Domovinskog rata, koji su svojom žrtvom i učešćem stvorili Lijepu našu domovinu Hrvatsku! » (Le changement de nom est un signe de soutien à tous les volontaires de la guerre intérieure, qui ont créé notre belle patrie, la Croatie, grâce à leur sacrifice et leur participation !). Mais, il alla plus loin dans ses idées et fit dessiner un nouvel écusson qui reprenait les codes des Oustachis. Le blason du club affiche un U, comme celui qu’arborait les Oustachis, et son damier rouge et blanc, symbole de la Croatie, n’est pas équivalent à celui que d’autres clubs croates comme le Dinamo et l’Hadjuk avaient intégré dans leurs écussons. En effet, le premier carré, dans le bord supérieur gauche, est blanc pour le club de Zagreb. Or, le même carré pour le damier du drapeau et des armes de la Croatie est rouge. Cette disposition rappelle directement le damier utilisait par les Oustachis. Au cours de leurs campagnes aux côtés des puissances de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale, ces derniers portaient sur leurs casques et leurs uniformes des damiers avec le premier carré blanc, à l’intérieur duquel était écrite la lettre « U ». Enfin, pour parachever le tout, Spajić fit adopter le noir pour le maillot et le short, couleur de ralliement des différents mouvements fascistes et d’extrêmes droites, et notamment de la milice des Oustachis, Crna legija (La légion noire).

Outre reprendre ces symboles, Spajić ne faisait pas mystère de ses convictions : « Mi ćemo uvijek biti etnički čist klub. Dok sam ja predsjednik, Srbi neće igrati! » (Nous serons toujours un club ethniquement pur. Tant que je serai président, les Serbes ne joueront pas !) ou encore « U mom klubu neće igrati ni Srbi ni p*deri, a crnci mogu jedino ako su katolici » (Ni les Serbes ni les pédés ne joueront dans mon club, et les Noirs ne peuvent jouer que s’ils sont catholiques). Aujourd’hui, le club se serait détaché de ses idées même si les symboles sont restés.

#1248 – Los Angeles FC : the Black and Gold

Les noir et or, couleurs de la franchise californienne établie en 2014. En 2004, le récent propriétaire de l’équipe mexicaine Chivas de Guadalajara, Jorge Vergara, souhaitait étendre sa marque parmi la communauté hispanique de la cité des anges et lança ainsi les Chivas USA en 2005. La mégalopole de Los Angeles comptait alors deux franchises de football : Los Angeles Galaxy et Chivas USA. Malheureusement, après des premières années plutôt satisfaisantes, les résultats sportifs se dégradèrent (pas de qualification aux play-off de 2010 à 2014) en même temps que l’organisation se désagrégeait (démission du PDG et du vice-président des opérations de football, 4 entraineurs en un an …). Résultat, en 2014, la MLS racheta le club pour confier un nouveau projet à des investisseurs qui avaient la volonté et les moyens de développer la deuxième franchise de LA. Ainsi naquit en 2014 le Los Angeles FC qui intégra le championnat américain en 2018.

Pas d’embarras avec les Etats-Unis. Le sport est un divertissement et donc un business. Créer un club de football revient à fonder une entreprise. Sa symbolique, une stratégie marketing pour vendre ce nouveau produit. Après des mois d’étude et d’échange avec les Milleniums sur les réseaux sociaux, le blason et les couleurs du LAFC furent présentés en Janvier 2016, avec l’objectif de s’ancrer dans l’histoire de Los Angeles. L’écusson reprend la forme du sceau de la ville et la police utilisée s’inspire de l’Art déco, le centre-ville regorgeant de bâtiments dans ce style (notamment l’influent architecte Richard Neutra, plus célèbre représentant de l’architecture moderniste, aux formes rectilignes et minimalistes, qui œuvra à LA à partir des années 1920). Au sein du blason, un monogramme « LA » qui comprend une aile symbolisant la puissance, la force et la vitesse. Cet aile se compose de 4 plumes, symbolisant les 4 piliers du club ainsi que la date de fondation de la ville, le 4 septembre 1781. Enfin, les couleurs retenues sont le noir et l’or, qui incarnent, selon le club, le succès, la texture urbaine et le glamour de Los Angeles. Pour résumer, reprenons les mots du Président Exécutif et actionnaire, Peter Guber : « We were influenced by the city’s energy and creativity when we worked to design the crest. It was a thoughtful process and I am passionate about our design and deep connection it has to Los Angeles and its people.” (Nous avons été influencés par l’énergie et la créativité de la ville lorsque nous avons travaillé à la conception de l’écusson. C’était un processus réfléchi et je suis passionné par notre conception et par le lien profond qu’elle entretient avec Los Angeles et ses habitants.)

#1219 – FK Shkëndija : Kuq e Zi

Les rouge et noir. Sauf qu’en macédonien, puisque la ville où il réside, Tetovo, se situe en Macédoine du Nord, « rouge et noir » s’écrit Црвено-црните. Alors pourquoi le surnom s’exprime en langue albanaise, Kuq e Zi ? Tetovo est une ville du nord-ouest de la Macédoine du Nord, construite sur les contreforts du Mont Šar, traversée par la rivière Pena. Distante de seulement 40 km de la capitale Skopje, elle est également à seulement 20 km du Kosovo, dont la majorité (92%) de la population est albanaise. A quelques encablures supplémentaires se trouve l’Albanie et la ville de Kukës. Naturellement, l’influence albanaise à Tetovo se fait forte et plus de 70% des habitants de la ville sont d’origine albanaise. La ville fut même sous domination albanaise durant la première indépendance du pays entre 1444 et 1479. Dans la mosaïque yougoslave, où le pouvoir central communiste écrasait toute velléité régionaliste, les idées nationalistes des peuples s’exprimèrent notamment au travers des clubs sportifs. Ainsi, les populations albanaises de Tetovo défendirent leur identité en fondant un club de football en 1979 et en choisissant les couleurs de l’Albanie, le rouge et le noir, comme symbole.

Depuis l’indépendance de l’Albanie actuel, en 1912, le drapeau du pays représente un aigle noir à deux tête sur un fond rouge. Le rouge symbolise la bravoure, la force, la valeur et le sang, tandis que l’aigle est le symbole traditionnel des Albanais. Ses origines remontent au XVème siècle et à Georges Kastrioti plus connu sous le nom de Skanderbeg. Sa famille noble, la maison des Kastrioti, possédait une vaste principauté, qui occupait une partie du territoire albanais actuel et qui faisait face à l’Est à l’Empire Ottoman. Après la chute de Constantinople, les incursions ottomanes dans la péninsule des Balkans se firent de plus en plus fréquentes. Au point que suite à la mort du père de Skanderbeg, l’Empire annexa la principauté au lieu d’installer Skanderbeg sur le trône. Skanderbeg quitta alors les rangs de l’armée ottomane et, pendant 25 ans, mena une forte résistance aux Ottomans. La ville de Tetovo épaula les troupes de Skanderbeg lors de la victoire de la bataille de Polog face à Ibrahim Pacha, libérant la ville du joug ottoman. Skanderbeg déclara son indépendance le 28 novembre 1443, hissant son drapeau rouge à l’aigle noir. Il avait adopté le drapeau impérial romain d’Orient, avec l’aigle à deux têtes et le fond rouge et en avait fait les armes de sa famille. De 1444 à 1479, l’Albanie connut sa première période d’indépendance sous le nom de Ligue de Lezhë et Skanderbeg apparaît comme un héros national pour les albanais.

#1210 – Alloa Athletic FC : the Wasps

Les guêpes. Nous ne sommes pas sur une île du pacifique, ensoleillé et où le surf règne en maître mais sur la côte Est de l’Ecosse, dans la ville d’Alloa, dans le comté du Clackmannanshire, où la pluie et le vent font parti du décor. Au XIXème siècle, le football se répandit rapidement en Ecosse et la ville d’Alloa n’y échappa pas. Le club aurait été fondé en 1878 mais selon certaines sources, la date de fondation serait le 6 août 1880. Le nom du club était alors Alloa Association FC mais l’acronyme A.A.F.C. fut mal interprété par le club et la presse de Dumferline qui traduisirent par Alloa Athletic FC. Toutefois, cette erreur plut au club qui modifia son nom en 1881 mais ne l’enregistra officiellement auprès de la fédération qu’en 1997.

Côté couleurs, elles varièrent régulièrement entre noir et orange ou noir et jaune (à l’exception de la saison 1897-1898 où les joueurs évoluèrent avec un maillot rayé blanc et bleu). Le bas varia entre bleu au XIXème siècle à blanc ou noir ensuite. Depuis la fin des années 1990, les teintes se sont stabilisées sur le noir et l’orange foncé, accompagné d’un short noir depuis le milieu des années 1980. Durant près de 100 ans (de 1879 à 1960), la tenue du club était un maillot rayé (verticalement ou horizontalement). Cette combinaison de couleurs et de rayures donna le surnom de wasps.

Durant deux saisons (de 1960 à 1962), un maillot uni fit son apparition (de couleur jaune avec deux bandes horizontales noires). De 1962 à 1972, le traditionnel maillot rayé reprit ses droits. De 1972 à 1998, à quelques rares exceptions (1974-1975), le kit uni s’installa durablement. Finalement, depuis 1998, le maillot aux rayures verticales est de retour. En 1985, le club fit apparaître sur le maillot du club son premier écusson qui s’inspira de son surnom puisqu’il comportait une guêpe.