Diminutif du nom du club. Le club évolue dans la ville de Juliaca mais il a beaucoup déménagé dans les régions du sud du Pérou depuis sa création en 2010. Sa progression rapide jusqu’en première division du Pérou (et même jusqu’à son titre de champion en 2019) a nécessité de trouver des enceintes en mesure d’accompagner cette évolution. Ainsi, l’équipe joua dans la ville d’Arequipa puis Moquegua et se replia également parfois à Puno. Toutefois, les origines du club se situent à plus de 200 km de là dans la ville de Desaguadero. Située sur la rive orientale du début du fleuve Desaguadero, qui marque la frontière entre le Pérou et la Bolivie, cette cité est un important centre commercial grâce à cette localisation. De l’autre côté du fleuve, sur la rive bolivienne, se trouve également une autre ville dénommée Desaguadero. Les deux sont reliés par deux ponts. Voyant de nombreux boliviens traversaient la frontière pour assouvir leur passion pour le football au Pérou, le maire de Desaguadero (Pérou), Juan Carlos Aquino, décida de fonder en 2010 une équipe de football pour représenter sa commune et gagner en notoriété dans les provinces du sud du Pérou. Comme les supporteurs de ce nouveau club devaient se situer de chaque côté de la frontière, il décida de nommer le club Binacional (binational).
Étiquette : Nom du Club
#795 – Universitario de Sucre : la U
Il s’agit de l’initial du nom du club qui est exactement Club Deportivo Universitario San Francisco Xavier. Tout commença sur un terrain de football de l’Université Mayor Real y Pontificia San Francisco Xavier de Chuquisaca de la ville de Sucre. Le 5 avril 1961, le professeur Alfredo Sandi Navarro, surnommé le père du sport universitaire, observa un match de football entre deux équipes d’étudiants. D’un côté, les étudiants médecins. De l’autre, ceux provenant de l’école d’économie. Face à ce spectacle, Sandi Navarro proposa aux étudiants de créer une équipe de football pour représenter l’Université au championnat régionale de Sucre en ces mots : « les invito fraternalmente a ser protagonistas al integrar este plantel y tengan el honor de representar a nuestra Universidad en el campeonato oficial. Les dejo en libertad de pensar para su decisión final esperando sus respuestas en los próximos días para saber su opinión » (Je vous invite fraternellement à être des protagonistes en intégrant cette équipe et avoir l’honneur de représenter notre Université dans le championnat officiel. Je vous laisse libre de réfléchir à votre décision finale et j’espère avoir de vos nouvelles dans les prochains jours pour connaître votre opinion). La réponse positive des étudiants fut immédiate et d’autres étudiants des facultés de médecine, de sciences économiques, de droit et d’agronomie les rejoignirent. Le jour même, le professeur Sandi Navarro rédigea les formulaires d’inscription que les joueurs s’empressèrent de remplir. L’équipe reçut le soutien moral et matériel du recteur de l’université, l’avocat Óscar Frerklin Salas. Ensuite, le nom de l’équipe fut choisi Club deportivo Universidad ainsi que les couleurs du maillot. Le premier uniforme était une chemise blanche avec une bande sur la poitrine aux couleurs rouge et bleu, un short bleu et des chaussettes blanches, kit semblable à l’Université Catholique du Chili. Surtout, la bande bleue et rouge reprenait les couleurs de l’Université San Francisco Xavier.
#789 – Shelbourne FC : Shels
Abréviation du nom du club. Alors que le football atteignit l’île vers 1860, il infusa à Dublin vers 1890. Les associations sportives commencèrent à se créer dans la capitale irlandaise. Mais, cette dernière s’organisait en quartier et les jeunes équipes, qui regroupaient les enfants de ces aires, y étaient particulièremet attachées. Ainsi, de nombreux clubs irlandais se nommèrent par rapport au nom du rue, généralement proche de l’endroit où les jeunes jouaient ou le club fut créé. Ce fut le cas pour Shelbourne. En 1895, un groupe d’ami, emmené par James Rowan, fonda un club de football dans le quartier de Ringsend, sur la rive sud de la rivière Liffey et acceuillant les docks de la ville. La première assemblée se tint dans le pub Shelbourne House, qui se situait au croisement de plusieurs rues dont Shelbourne road. Les premiers matchs du club furent disputés à proximité, à Havelock Square.
#785 – Crusaders FC : the Crues
Diminutif tiré du nom du club qui signifie les croisés. Le club de football des Crusaders fut fondé en 1898 dans la région de Skegoneill au nord de Belfast. La première réunion des fondateurs se tint au 182 North Queen Street. Le nom du club n’est pas associé à la région ou au quartier où il naquit. Pourtant, lors de la cette fameuse réunion, différents noms furent étudiés, et comme souvent avec les clubs irlandais, les propositions se rattachaient au nom des rues du quartier tels que Rowan Star, Cultra United (Cultra street), Mervue Wanderers (Mervue street), Moyola et Queen’s Rovers (North Queen street). Même la rue Lilliput Street inspira les membres et donna l’idée de Lilliputians. Cette proposition n’était pas ironique car les liliputiens, terme inventé par Jonathan Swift dans son roman « Les Voyages de Gulliver », sont une fierté pour les habitants de Belfast. La ville est flanquée au nord (non loin du quartier des Crusaders) par une série de collines, dont Divis Mountain, Black Mountain et Cavehill. La légende raconte qu’elles inspirèrent Jonathan Swift pour ce fameux livre. En effet, lorsque Swift vivait à Lilliput Cottage, il voyait dans les contours de Cavehill la forme d’un géant endormi protégeant la ville.
Toutefois, tout ceci apparut trop local, en particulier pour l’un des principaux membres fondateurs, Thomas Palmer, qui voulait un nom qui aurait un prestige internationale. Sa suggestion fut donc de faire référence aux fameux chevaliers chrétiens qui menèrent les croisades au Moyen Âge face aux musulmans en Terre Sainte. En 1095, le pape Urbain II, lors du concile de Clermont, encouragea les chrétiens à aller libérer Jérusalem, alors sous domination d’une tribu musulmane turcique. Ces chevaliers arboraient sur leurs vêtements une croix cousue, rappelant la croix de Saint George, et qui donna leur nom au XIIIème siècle.
#784 – Arminia Bielefeld : die Arminen
Surnom directement tiré du nom du club. Le club fut fondé en 1905 et, pour comprendre son nom, il faut se replonger dans l’Allemagne de cette époque. Depuis le milieu du XIXème siècle, la marche vers l’unification de l’Allemagne était inéluctable. Le processus s’acheva avec la proclamation de l’Empire Allemand le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, avec Guillaume Ier de Prusse à sa tête. Une trentaine d’année plus tard, cet Etat était encore jeune et son nationalisme encore fort, surtout que la construction de l’Empire se faisait par confrontation avec les deux grands empires de l’époque, la Grande-Bretagne et la France. Le sport était alors un moyen pour la jeunesse d’exprimer leur amour de la patrie. Résultat, les fondateurs attribuaient à leurs associations sportives un nom qui rappellait l’Allemagne, la Prusse (l’Etat qui dominait l’Empire Allemand) ou alors ses origines ancestrales. Ainsi naquit les clubs Borussia (Prusse en latin), Preussen, Alemania ou Germania (cf. article #648).
Avant la fondation de l’Arminia, Bielefied comptait déjà une association qui se nommait Teutonia (en référence au peuple barbare et germanique). La ville avait également un autre club, Cheruskia, qui mettait en avant la tribu germanique des Chérusques. Ceci inspira certainement donc les fondateurs d’Arminia. En effet, Emil Schröder, un des 3 fondateurs, était également président d’une association de danse qui partageait le bar local avec le club Cheruskia. Résultat, ils décidèrent de nommer leur club en référence au chef de guerre de la tribu des Chérusques, Arminius. Premier avantage : son ancrage local. Arminius infligea une défaite cuisante à l’Empire romain en 9 après J.-C. à la bataille de Teutobourg. Elle se tint dans la forêt de Teutberg, où se trouve en lisière la ville de Bielefield. Second avantage : son aura nationale. Arminius fut longtemps oublié par les allemands jusqu’au XVIIIème siècle où son histoire commença à trouver une raisonnance avec le mouvement romantique. Issu d’une famille chérusque puissante, il fut éduqué à Rome et revint dans son pays au sein des troupes romaines. Mais, il fut en quelque sorte un agent double car il commença à chercher à fédérer plusieurs tribus germaniques pour repousser les romains, ce qu’il parvint avec la victoire de Teutobourg. Cette dernière mit un terme à toute tentative d’expansion de l’Empire au-delà du Rhin. Au XIXème siècle, dans ce jeune Etat multiethnique se cherchant une identité commune, le chef tribal, fédérateur de différents peuples germaniques, devint un héro allemand, un stimulateur du sentiment national, en lui offrant des racines anciennes. En 1875, l’imposante statue d’Arminius (plus de 50 mètres de hauteur), le Hermannsdenkmal, fut érigé dans la célèbre forêt de Teutobourg. Elle faisait écho à la statue française de Vercingétorix à Alesia.
A Berlin, une histoire similaire se produisit quelques années auparavent (en 1891). Un club de gymnastique fut nommé Arminia car il y avait déjà un club dénommé Cheruscia dans le quartier de Charlottenburg.
#779 – Colombus Crew : Crew
L’équipage. En 1996, lors de la création de la ligue professionnelle américaine, la MLS, la ville Colombus fut la première à remplir les conditions d’admission, en parvenant notamment à pré-vendre plus de 10 000 abonnements. Le jour où l’équipe commerciale parvint à atteindre ce seuil, une eclipse avait lieu. Résultat, la première idée fut de nommer l’équipe, Colombus Eclipse. Mais, si le pré-vente fut un succès, le choix du nom fut moins bien reçu. Pas d’entêtement du côté de la direction qui lança un sondage pour trouver un nouveau nom. Parmi les propositions, Crew l’emporta. Ce terme devait représenter le passé industriels de la ville. À la fin du XIXème siècle, Columbus abritait plusieurs grandes entreprises manufacturières accompagnées de son lot de col bleu. Elle comptait notamment de nombreux fabricants de chariots et calèches ainsi que d’usines sidérurgiques. Crew était donc ces équipes d’ouvriers qui tournaient dans les usines. D’ailleurs, le premier blason du club montrait 3 hommes avec un casque d’ouvriers. Toutefois, avec les années, le visage de la ville changea et aujourd’hui, devenue 10ème ville américaine, son activité économique est diversifiée et basée sur la finance, la mode, la défense, l’aviation, l’agro-alimentaire, la logistique, le médicale et les technologies. En outre, elle est devenue une ville étduiant avec le campus de l’université d’État de l’Ohio, l’un des principaux des Etats-Unis de par le nombre d’étudiants (plus de 60 000). A chaque changement d’actionnaire, la nouvelle direction du club souhaitait s’adapter à la métamorphose de la ville en modifiant également l’image du club (dont le blason voire même le nom). Mais, les supporteurs n’adhéraient jamais. Les équipes marketings se contentèrent donc de modifier le story telling autour du nom Crew. Il représente désormais la famille soudée des fans qui se réunissent pour partager une passion pour le club et le football.
#774 – En Avant de Guingamp : En Avant
Le nom du club, assez unique dans le paysage français, se prête bien à la fois à une organisation sportive (il caractérise bien l’esprit sportif d’aller de l’avant) qu’à devenir le surnom du club, le cri de ralliement de ses supporteurs. Pour comprendre son origine, il faut replonger à la fin du XIXème siècle, quelques années avant la fondation du club (1912). Avec l’avènement de la IIIème république en 1870, le conflit entre les républicains et les catholiques monta crescendo jusqu’à la victoire définitive des laïcs au moment de l’adoption de la loi de 1905. Les républicains et progressistes laïcs voulaient un Etat qui s’affirme en se détachant défintivement de la main mise des catholiques et de leurs alliés conservateurs. Cette guerre des deux France se concentra surtout dans le domaine clé de l’éducation, là où les pensées du future génération se formaient. Historiquement, l’Eglise assurait l’éducation pour les jeunes français. Les Répub,licains passèrent à l’attaque. En 1880, les congrégations et les religieux étaient exclus des instances organisant l’éducation. En 1882, Jules Ferry fit voter la loi portant sur l’obligation et la laïcité de l’enseignement, supprimant la morale religieuse, promouvant l’instruction morale et civique et excluant du contenu de l’enseignement primaire tout dogme religieux. Un pas supplémentaire fut franchi en 1886 avec l’adoption de la loi Goblet interdisant aux religieux d’enseigner dans les établissements publics. La loi du 5 juillet 1904 interdit défitivement aux congrégations religieuses le droit d’enseigner. L’apothéose fut donc la loi de 1905 qui instaura défitivement la laïcité de l’Etat.
A cette époque, la Bretagne était un condensée de ce contexte avec des urbains progressistes et laïcs (à Rennes, Brest, Nantes …) et des campagnards attachés à leurs traditions, notamment catholiques. A Guingamp, le combat de la formation des futurs citoyens s’exporta hors de l’école pour s’installer dans le monde sportif. En effet, pour les deux camps, les sports étaient un autre moyen pour éduquer les jeunes. L’Institution Notre-Dame fonda un patronnage sportif du nom du Stade Charles de Blois. En réaction, Henri Deschamps, directeur de l’école primaire supérieure des garçons et militant laïc et républicain, fonda un nouveau patronnage, cette fois laïc, où les jeunes pouvaient pratiquer la gymnastique, l’athlétisme, l’escrime ou encore le football. Il décida de l’appeler « Société d’Éducation Physique En Avant ». Même s’il existait à Paris un club omnisport du nom d’En Avant de Paris depuis 1881, c’était un nom assez peu utilisé dans le monde sportif. En revanche, dans les milieux et journaux socialistes où évoluait Henri Deschamps, la formule était plus courante. Car l’expression collait bien à l’avant-gardisme du combat et mobilisait les militants dans la lutte. On retrouvait ainsi en Europe les publications Vorwätsen Allemagne, Forward en Grande-Bretagne ou Avanti ! en Italie. La Bretagne n’échappa pas à la mode puisque les communiqués de la structure régionale qui représentait les Républicains laïques, « Les Bleus de Bretagne » , étaient souvent signés A-raok (à l’avant en breton).
#753 – Club Africain : الأفريقي
L’africain. Tiré de son nom, le sobriquet comme le nom demeure singulier pour un club qui représente avant tout la capitale tunisienne. Et même si son aura est grande, elle ne dépasse guère les frontières tunisiennes. Mais, avant de rentrer dans ce débat, repartons au début des années 1920, en évitant une autre discussion qui anime la Tunisie du football. En effet, sous protectorat français dont le représentant s’accaparait les différents pouvoirs, la Tunisie connaissait au début du XXème siècle un mouvement nationaliste qui devait naturellement s’exprimer dans le sport également. Les clubs sportifs en Tunisie personnifiaient les différentes communautés française (Racing Club de Tunis, Sporting Club de Tunis, Stade Gaulois), italienne (Italia de Tunis, Savoia de Sousse), maltaise (Mélita-Sports) et juive (Stade Tunisois, Maccabi) mais les indigènes musulmans ne se sentaient pas représenter. Toutefois, certains clubs intégraient des musulmans comme le Stade africain. En 1918, un match qui opposait le Stade Africain et le Stade tunisois tourna à l’émeute. Pour sanction, les autorités françaises dissolvaient les deux associations. Cette disparition d’un club, où elle pouvait jouer, encouragea la communauté musulmane, dans cette dynamique nationaliste, à essayer de fonder une association dédiée. L’une de ces initiatives s’inscrivait dans la tradition du Stade Africain, en reprenant notamment le nom. Toutefois, en 1919, le premier essai des fondateurs du club échoua car le nom choisit, Club islamique africain, ne passa pas la censure des autorités (ces dernières ne souhaitaient pas voir le sentiment nationaliste se crystaliser au sein d’une quelconque association). Quelques mois plus tard, les fondateurs essayèrent une nouvelle fois avec toujours la volonté d’affirmer leur racine indigène. Ainsi, le président du club était tunisien, le choix des couleurs se porta sur celles du drapeau tunisien (rouge et blanc) et l’écusson affichait les symboles musulmans, croissant et étoile. Enfin, le fait de nommer « africain » un projet sportif d’ordre national ne pouvait être le fruit du hasard ni dénué de sous-entendus. Comme le continent africain était sous domination coloniale, ce choix avait une valeur symbolique et politique, voire était une cri de ralliement pour l’ensemble des indigènes. Mais, cette référence au continent était aussi un rappel aux racines de la Tunisie. Au Moyen-Âge, la partie du territoire qui s’étendait du Nord-Est de l’Algérie au Nord-Ouest de la Libye, en passant par la totalité de la Tunisie, se dénommait Ifriqiya, qui donna plus tard le mot Afrique.
#748 – Real Salt Lake : Real
Royal. Le surnom royals est également cité. La ville de Salt Lake se dota d’une franchise de MLS en 2004, 10 ans après la création de la ligue américaine de football. Dave Checketts, un businessman américain actif dans le sport et qui fit ses études dans l’Utah, fut à l’origine de la création de la franchise. Il avait notamment dirigé des clubs de basket de NBA (Utah Jazz et New York Knicks) mais également fut en charge au début des années 1990 du développement à l’international de la NBA. Il déclarait en 2005 « In the early 1990s when I was working for N.B.A. International, my purpose was to take basketball to Europe. But I found that I fell in love with soccer and with taking it to the United States » (Au début des années 1990, lorsque je travaillais pour NBA International, mon objectif était d’amener le basket en Europe. Mais j’ai découvert que je suis tombé amoureux du football et je voulais l’emmener aux États-Unis). Quand le projet fut présenté, le nouveau club de football ne possédait pas encore de nom mais Dave Checketts voulait un nom authentiquement footballistique. Là encore, il fit appel à ses bons souvenirs européens car en découvrant le basket à Madrid, il rencontra le Real Madrid, actif dans le basket et le football avec la même aura : « In Madrid, I was looking at an organization that was amazing. I wanted to draw on Real Madrid’s brand credibility. And we wanted a name where no one would question what sport the team is playing » (À Madrid, je regardais une organisation qui était incroyable. Je voulais m’appuyer sur la crédibilité de la marque du Real Madrid. Et nous voulions un nom où personne ne remettrait en question le sport pratiqué par l’équipe). Real était utilisé par Madrid mais également par plusieurs autres clubs espagnols (Sociedad (cf #292), Betis, Valladolid, Saragosse, Murcie, Gijon, Espanyol …) et était une distinction accordée par le Roi Alfonso XIII, au début des années 1910, à certaines associations sportives, sans donner de droit particulier (sauf pour le souverain qui pouvait assister gratuitement et en grande pompe aux matchs de son choix et devenait Président d’honneur du club). Toutefois, dans un sport naissant en Espagne, cette distinction honorifique donnait un certain prestige et une légitimité au club. Alfonso XIII exporta son adoubement hors d’Espagne, en accordant le titre Real au Real Club España, club de Mexico, en 1920. Tradition perpetuée par le Roi Juan Carlos Ier qui donna cette distinction au club hondurien du Real España. D’autres familles royales ont également couronné des clubs comme en Belgique (Anderlecht, Anvers, Charleroi, Liège, Seraing …). Pour Checketts et son nouveau club, cela permettait donc de l’ancrer dans la culture football et de profiter du rayonnement du Real Madrid. Toutefois, ce choix ne faisait pas l’unanimité parmi les futurs fans qui semblaient préférer Pioneers, Blitzz, Golden Spikers ou Highlanders. En outre, Checketts craignait que le terme espagnol fusse confondu avec le mot anglais real (réel). Finalement, à l’issu d’un vote, Real l’emporta et Checketts obtint l’approbation du conseil d’administration du Real Madrid pour utiliser le nom en 2004.
Le plus drôle, dans cette histoire, provient du choix des couleurs. En effet, Checketts choisit le bleu et bordeau, comme couleurs de l’équipe. Cependant, l’équipe américaine, « sœur » du Real Madrid, s’affichait ainsi avec les couleurs de l’éternel rival de Madrid, le FC Barcelone. Face à cette contradiction, Checketts déclara « But we had so much educating to do, that if someone came up to me and asked, ‘Why’d you use the Real name with Barcelona colors,’ I would have said, ‘I’m so happy you know that.’ » (Mais nous avions tellement de culture générale à acquérir que si quelqu’un venait me voir et me demandait: Pourquoi as-tu utilisé le nom Real avec les couleurs de Barcelone, j’aurais répondu Je suis si heureux que tu le saches). Comme quoi la culture du football demeurait encore limitée outre-atlantique.
#741 – Shonan Bellmare : ベルマーレ
Bellmare. Les origines du club remonte à 1968 avec une association sportive corporatiste mais c’est en 1993 qu’avec la décision de rejoindre la toute nouvelle ligue japonaise, la J-League, que le club prit sa forme actuelle sous le nom de Bellmare Hiratsuka. Le nom choisi fut Bellmare, un mot-valise composé des termes latins Bellum (Bellum = belle) et Mare (Mare = mer). En 2000, le club élargit sa base au-delà d’Hiratsuka à 10 villes (Atsugi, Isehara, Odawara, Chigasaki, Hatano, Hiratsuka, Fujisawa, Oiso, Samukawa, Ninomiya), en reprennant le nom de la côte où elles se trouvent, Shōnan. Bordant la baie de Sagami, Shōnan s’étend d’Ōiso à l’ouest jusqu’à Hayama à l’est et bénéficie d’un climat doux et de longues plages recouvertes de sable volcanique foncé. Cela en fait une destination touristique balnéaire pour les habitants de la région de Tokyo, avec des spots de surfs et d’autres sports nautiques. Même si la région de Shōnan ne résume pas à ses plages, en 1955, elle gagna cette image suite au roman primé d’Ishihara Shintaro, « 太陽の季節 » (La Saison du soleil) qui dépeignait le style de vie hédoniste de la jeunesse bourgeoise qui traînaient sur les plages de Shōnan en portant des lunettes noires et des chemises hawaïennes. Le club reprit donc tous les symboles de la mer. Son écusson présente des vagues bleues et des bandes blanches rappelant le sable. Un trident surplombe le tout, rappelant l’arme du Dieu grec Poseidon, qui est aussi la mascotte du club.
