#716 – Heracles Almelo : Heraclieden

Evidemment que ce surnom dérive directement du nom du club néerlandais, rival du FC Twente. Le 3 mai 1903, Heracles Almelo vit le jour par la fusion de deux associations : Hollandia et Inartie. Les membres cédèrent à la mode de l’époque de donner un nom étranger à leur nouveau club et choisissent le héro grecque Hercule. Ce n’était pas le seul à l’époque puisque 3 ans auparavant l’Ajax naissait à Amsterdam. Non seulement le recours à la mythologie donnait un côté chic, érudit mais surtout se référer à des dieux ou héros grecs les plus célèbres et forts, procurant à la jeune équipe notoriété et inspiration. En 1906, la direction formula une requête pour faire admettre la première équipe d’Hercule en deuxième division de l’Association néerlandaise de football (NVB, ancêtre de la KNVB). Cette dernière accéda à cette demande sous réserve de changer de nom car il existait déjà un club portant le nom du héro grec (Hercules Enschede). Héraclès (grec ancien : Ἡρακλῆς) fut retenu car c’était tout simplement le nom de Hercule en grec.

Au cas où vous auriez quelques lacunes de mémoire, Héraclès est un demi-dieu grec, fils de Zeus et d’Alcmène, célèbre pour les 12 travaux difficiles qu’il exécuta à la demande du roi Eurysthée. Mais, au delà de ces exploits, il était connu pour aimer les femmes (son surnom était φιλογύνης, qui signifie « aimant les femmes »). Il se maria 4 fois et eut une très nombreuse descendance. Mais, avant ses mariages, le Roi Thespios, souverain de Thespies, souhaitait avoir Héraclès comme père de ses petits-enfants. Résultat, sans le savoir, Héraclès fit l’amour avec les 50 filles du Roi et devint ainsi le père de 51 fils, les Thespiades. Sa première femme, Mégara, lui donna entre 2 et 8 enfants selon les auteurs, appelés les Chalkoarai. Avec Omphale, sa 2ème femme, Héraclès fut plus performant avec 60 fils. Avec sa 3ème, Déjanire, il eut un fils dénommé Hyllos. Puis, la dernière, la déesse Hébé, eut 2 jumeaux (Alexiarès et Anicétos) avec Héraclès. Toute sa descendance est dénommée les Héraclides (Heracliden en néerlandais), même si au sens strict, le terme se concentre sur les enfants qu’il eut avec Omphale. Le surnom d’Almelo pourrait donc faire le lien avec les Héraclides, symbolisant que les joueurs du club sont des enfants d’Héraclès.

#712 – Inverness Caledonian Thistle FC : Caley Jags

D’un côté, il est fait mention à un diminutif du nom du club (Caley pour Caledonian). De l’autre, jag est un verbe anglais qui signifie déchiqueter, taillader et qui fait le lien avec un autre terme du nom du club, thistle, le chardon. Dans la même veine, le club est aussi connu sous le terme Caley Thistle. Il résulte de l’addition des surnoms des deux clubs (Inverness Thistle FC, fondé en 1893, et Caledonian FC, fondé en 1882) qui, en fusionnant, donnèrent naissance en 1994 au Inverness Caledonian Thistle FC. Et autant dire, que pour la ville d’Inverness, fière représentante de l’Ecosse des Highlands (la ville étant la capitale de la région du Highland) , ce surnom fait appel aux racines du pays. Caledonian rappelle la Calédonie (en latin Caledonia), nom par lequel les terres situées au delà du mur d’Hadrien étaient désignées et qui correspondent globalement à l’Écosse actuel. Le chardon est, quand à lui, l’un des symboles les plus connus de l’Écosse. Cette petite herbe résiliente (dont le nom scientifique est l’Onopordum acanthium et connu également comme le chardon aux ânes) a toujours appartenu au paysage écossais et en est devenue le symbole après une légende qui remonte au XIIIème siècle (selon la version la plus connue). A cette époque, le royaume de Norvège, régi par le roi Håkon IV, possédait des territoires en Ecosse, les Hébrides (une archipel au sud de la Mer d’Ecosse), que le Roi d’Écosse, Alexandre III, revendiquait. Une guerre se déclencha et dura de 1262 à 1266. En 1263, 5 navires norvégiens débarquèrent à Largs, une ville côtière écossaise. Les norvégiens voulurent prendre par surprise les forces écossaises. Ils décidèrent d’attaquer durant la nuit et, pour ne pas faire de bruit (pour ne pas réveiller les soldats écossais), d’enlever leurs bottes. Malheureusement pour ces envahisseurs imprudents, l’un des soldats, pieds nus, marcha sur un chardon et ses cris de douleur suffirent à réveiller les archers écossais endormis qui purent vaincre les envahisseurs. Ainsi, en raison du rôle héroïque que la plante a joué dans l’issue de la bataille, le chardon fut immédiatement choisi comme emblème national. Evidemment, il s’agit d’une légende et sa véracité peut être mise en doute. En tout cas, dès le XVème siècle, le chardon était utilisé comme symbole du pays. Il apparaît ainsi sur les pièces d’argent émises en 1470 sous le règne du roi Jacques III et, au début du XVIème siècle, il est devenu une partie intégrante des armoiries d’Écosse.

#710 – BSC Young Boys : Young Boys

Certes, le surnom n’en est quasiment pas un car il s’agit simplement du nom du club. Mais, d’une part, il est plutôt singulier. D’autre part, il a totalement éclipsé le nom de la ville de résidence du club alors même qu’il s’agit de la capitale de la confédération helvétique et qu’aucun autre club ne la représente si bien et de manière continue au plus haut niveau suisse. Remontons en 1898 lorsque le club fut créé.

Au crépuscule du XIXème siècle, la pratique du football était en effervescence. Parti d’Angleterre, il s’épandait dans toute l’Europe et le monde, avec la diaspora britannique. Dans les villes alémaniques suisses (Bern-Zurich-Bâle-St Gall), le développement de l’industrie attira la bourgeoisie britannique, qui plaça sa jeunesse dans les réputés écoles et universités suisses. Ces jeunes apportèrent le football dans les cours des écoles et séduisirent leurs camarades suisses. Des clubs à consonnance anglaise (pour rappeler leur racine) émergèrent et accueillirent également les élèves de toute nationalité, ce qui permit à ces structures de continuer à exister lorsque les britanniques repartirent chez eux.

Ainsi, le 14 mars 1898, les lycéens Max Schwab, Hermann Bauer, Franz Kehrli et Oskar Schwab fondèrent le FC Young Boys à Berne. Pour le nom comme les couleurs, ils s’inspirèrent d’un autre club suisse, le Old Boys de Bâle. Partons donc dans le canton de Bâle-Ville. En 1893, le directeur de l’association de gymnastique des élèves de la Realschüler, Adolf Glaz, initia ses étudiants au football pendant l’été et surtout pendant les vacances d’automne. Seulement, à un moment, les étudiants quittèrent l’école et ne pouvaient donc plus jouer dans son club. En conséquence, ils fondèrent leur propre association de football en 1894. Comme ils n’étaient plus étudiants et que la mode à cette époque était de nommer les clubs dans la langue de Shakespeare, ils dénommèrent leur club FC Old Boys Basel (Old boys pour les vieux garçons dans le sens des anciens (étudiants)). Ils arborèrent des maillots rayés jaunes et noires. Ce club bâlois termina vice-champion lors du deuxième championnat suisse en 1899 et avait une belle réputation à cette époque. Séduit par ce club d’anciens étudiants, les bernois fondèrent donc le FC Young Boys (car eux étaient encore étudiants) et adoptèrent également les maillots rayés jaune et noire. Au début du XXème siècle, le FC Old Boys Basel changea de nom pour BSC Old Boys (BSC pour Basel Sport Club). En 1925, le club bernois continua le mimétisme en modifiant son nom pour BSC Young Boys (BSC pour Berner Sport Club). Depuis 1932, le club bâlois est descendu dans les ligues régionales amateurs suisses alors que son « filleul » bernois est monté en puissance pour devenir l’un des principaux clubs suisses (avec 15 titres dont le premier en 1903 ainsi que les 4 dernières éditions). Les vieux devraient donc s’inspirer des jeunes.

#709 – SV Zulte Waregem : Essevee

En juillet 2001, deux clubs de la région de Zulte, KSV Waregem et Zultse VV, unirent leurs forces pour donner naissance au SV Zulte Waregem. Ces deux clubs étaient également la résultante de diverses fusions. Le Zultse VV réunissait en 1976 les clubs de Zulte Sportief (fondé en 1950) et SK Zulte (fondé en 1947) mais ne dépassa jamais la 3ème division belge. Le KSV Waregem avait déjà une histoire plus longue et plus riche. En 1946, SV Waregem fut créé par l’association de Waregem Sportief (fondé en 1925) et du Red Star Waregem (fondé en 1928). Puis, le 13 avril 1951, le club reçut le « titre » royal et le nom devient Koninklijke Sportvereniging Waregem, en abrégé KSV Waregem. Pendant 30 ans (de 1966 à 1996), le KSV Waregem joua en première division et, même si son meilleur classement ne fut qu’une 4ème place, participa à plusieurs coupes d’Europe. Mais, à partir de 1996, le KSV connut de mauvais résultats sportifs et des difficultés financières qui l’amenèrent en 4ème division. En 2001, le KSV fit faillite et pour le ressusciter, la fusion avec Zultse VV fut réalisé. Etant donné la réputation du KSV, cette fusion fut plutôt une absorption. La nouvelle équipe reprit les couleurs du KSV (le club portait les couleurs rouge et blanche mais, les dernières années, le vert et jaune fut également arboré en raison du sponsor Molecule, un grand magasin. Zultse jouait également en vert et jaune). Elle déménagea vers le stade du KSV, le Stade Arc-en-ciel. Enfin, le club conserva une partie du nom du KSV, en retirant le Koninklijke (Royal). Or, le SV se prononce essevee en flamand. Cette prononciation s’imposa comme surnom du KSV Waregem et se transmit naturellement vers le nouveau club. Aujourd’hui, le site du club est à l’adresse http://www.essevee.be et le surnom est très régulièrement utilisé par le club, les supporteurs et la presse.

#691 – FCBW Linz : Blau Weiss

Les bleu et blanc. Facile de comprendre qu’il s’agit des couleurs de l’équipe, qui s’imprègnent jusque dans le nom du club : BW sont les initiales de Blau Weiss. Ok vous vous dîtes que l’article va encore porter sur les couleurs de ce club. Mais, en l’espèce, elles apparaissent importantes. Le 26 Juillet 1946, le SV Eisen und Stahl 1946 Linz (SV Fer et Acier 1946 Linz) fut fondé avec le soutien de l’aciérie locale (l’une des principales d’Autriche) nommée VÖEST et adopta les couleurs noires et blanches de l’usine. En 1949, le nom du club fut rebaptisé SK Voest. En 1972, l’équipa modifia ses couleurs pour le bleu et blanc. La raison m’est encore inconnue. L’entreprise mécène changea-t-elle également de couleurs (son héritière arbore le bleu) ? La volonté de se distinguer de son rivale locale, le Linz ASK, qui évoluait également en noir et blanc ?

L’important est que les nouvelles couleurs s’imposèrent vite car le club remporta son premier et unique Championnat d’Autriche en 1974. Malheureusement, entreprise d’Etat, VÖEST fut privatisée au début des années 1990 et ne voulut plus continuer à financer le club (qui s’appelait désormais FC Linz). Sans ce soutien, en 1997, les difficultés sportives et financières apparurent et son président promut l’idée d’une fusion avec son rival du Linz ASK pour réunir leurs forces et poursuivre leur existence. Toutefois, au lieu d’une fusion, ce fut une absorption et disparition du SK Voest. En effet, le soi-disant nouveau club s’appela LASK et reprit les couleurs noires et blanches. Il était donc clair que pratiquement rien n’avait changé pour le Linz ASK alors que le champion de 1974 disparaissait de la scène du jour au lendemain, ses supporteurs des bleus et blancs étant désemparés.

Emmenés par un fan et entrepreneur local, Hermann Schellmann, les supporteurs convainquirent un autre club amateur de la ville, le SV Austria Tabak (lui-même soutenu par l’usine locale du cigarettier autrichien qui ne voulait également plus financer ces activités sportives), de devenir le 1er août 1997, le FCBW Linz. Pour établir la continuité avec l’ancien club, quoi de mieux que de reprendre les couleurs auxquels les fans s’identifier, qui n’étaient pas protégées par un quelconque droit de propriété intellectuel (contrairement au blason) et qui ne nécessitait pas d’accord de la fédération. Le sauvetage en urgence des bleu-blanc rencontra un franc succès : lors des matchs à domicile, le stade se remplissait de 1 000 à 2 000 spectateurs (alors que le club repartit en 4ème division) et plus de 400 abonnements furent vendus (plus qu’à l’époque du FC Linz). Seulement, à croire que l’Autriche souhaita imiter la confusion Roumaine (cf articles #687 et #371), en 2013, un nouveau club naquit avec la volonté d’être le successeur officiel du FC Linz. Il prît les couleurs bleus et blanches ainsi que le nom de FC Stahl Linz (Stahl signifiant acier en allemand).

#684 – Dukla Prague : Dukla

Ce club de la capitale tchèque végète depuis de nombreuses années dans les divisions inférieures après avoir failli disparaître (suite à un déménagement) à la fin des années 1990. Pourtant, il s’agit d’un des plus grands clubs tchécoslovaques (11 Championnats et 9 Coupes nationales ainsi que deux demi-finales de Coupe d’Europe) qui a vu évoluer le plus grand joueur tchèque du XXème siècle, Josef Masopust (finaliste de la Coupe du Monde 1962 et Ballon d’Or la même année). Pour son surnom, rien de plus simple que de reprendre son nom, qui demeure particulier. En effet, Dukla est un col de montage, situé à la frontière entre la Pologne et la Slovaquie et également près de la frontière occidentale de l’Ukraine. Ce col est donc à plus de 710 km (et 8 heures de route) de Prague et pourtant il lui a donné son nom. En 1948, dans une Tchécoslovaquie qui sortait de la guerre en basculant dans le monde communiste, l’armée populaire du pays souhaita unifier ses différentes équipes (11 équipes de football) au sein d’une structure. Ainsi naquit le club sous le nom de ATK Prague (Club sportif de l’armée). En 1953, le club fut rebaptisé ÚDA Praha (Maison Centrale de l’Armée) en raison d’une réorganisation de la politique sportive du pays mais il demeura toujours dans le giron de l’armée. Puis, en 1956, l’armée décida de renommer le club Dukla en l’honneur des combats de la Seconde Guerre Mondiale qui se déroulèrent dans ce col. En effet, entre le 8 septembre et le 6 octobre 1944, les armées Nazis, soutenues par des régiments Hongrois, affrontèrent les troupes soviétiques et des soldats tchécoslovaques qui venaient aider la rebellion slovaque. Cette bataille serait considérée comme parmi les plus sanglantes de tout le front oriental lors de la Seconde Guerre Mondiale et de l’histoire de la Slovaquie, avec près de 80 000 morts. Au cœur des combats entre le 10 et le 20 Septembre, le contrôle de la colline changea plus de 20 fois.

Le footichiste a consacré un article au Dukla.

#663 – Pécsi Mecsek FC : Munkás

Les ouvriers. Le club, basé à Pécs, fait référence dans son nom (Mecsek) à la chaîne de collines située au nord de Pécs mais jusqu’en 1995, il s’appelait Pécsi Munkás Sport Club. Il s’agit d’un club jeune, fondé en 1973 par la fusion de 5 équipes de Pécs : Pécsi Dózsa, Helyiipari SK, Ércbányász, Pécsi Bányász et Építők. Ainsi, 21 sections sportives et 1 800 sportifs se retrouvèrent dans cette nouvelle structure. Comme pour beaucoup d’associations sportives dans les régimes communistes, ces 5 clubs étaient liés à une administration ou un syndicat de travailleurs. Ainsi, le Pécsi Dózsa dépendait du Ministère de l’Intérieur. Építők était avec le secteur de la construction. Ércbányász et Bányász réunissaient les mineurs (dans la région, on comptait des mines de charbon et d’uranium ainsi que des carrières de sable). Enfin, Helyiipari était le représentant des industries locales. Via ses « géniteurs », le club était fortement lié au tissu économique locale et à ses ouvriers et opta donc pour le terme générique de munkás. Mais, ce nom a une autre petite histoire. Dans les années 1920, il existait déjà une association avec ce nom à Pécs suite à la fusion en 1919 du PSC avec le Munkás Testedzővel. Lors de la fondation du club actuel en 1973, un des membres convainquit des footballeurs de la région d’être transférés dans ce nouveau club. Comme il connaissait le nom de l’ancien PMSC, il présenta le nouveau club aux joueurs sous ce nom. Quelques heures plus tard, alors que l’assemblée constituante n’avait pas encore décidé du nom de la nouvelle association, cette personne s’alarma car si le club ne reprenait pas le terme PMSC, alors comment pourrait-il finir de convaincre les joueurs de venir dans ce club ? Les responsables prirent alors la résolution de le nommer ainsi.

#653 – Odds BK : Oddrane

Le surnom est tiré du nom du club qui est particulier car aucune ville ou région (ou aucun autre lieu géographique) se nomme ainsi. Le dimanche 29 mars 1885, une association sportive du nom de Idrætsforeningen Odd vit le jour dans la ville de Skien (elle demeure aujourd’hui l’une des plus anciens clubs sportifs de Norvège) autour d’une dizaine de fondateurs. A cette époque, même si la Norvège était dotée de son propre parlement, le pays dépendait de la couronne suédoise qui avait la main finale sur les décisions politiques. Des mouvements nationalistes norvégiens commençaient alors à s’agiter. Les fondateurs du club voulaient donc, à travers leur association, rappeler l’héritage nordique de la Norvège, son histoire ancienne et son identité forte. L’un des fondateurs, l’industriel Ragnvald Blakstad, proposa ainsi le nom de Odd. Blakstad s’inspira du livre « Seierssverdet » (l’épée de la victoire, paru en 1882) de l’auteur Viktor Rydberg, considéré comme l’un des plus grands romanciers suédois. Ce livre parle, entre autres, du héros légendaire norvégien Odd. Selon la légende, ce géant connut une épopée guerrière en Europe du Nord, qui fut couronné de succès, et possédait trois flèches magiques qui avaient la propriété d’atteindre toujours leur cible puis de revenir à leur propriétaire.

#641 – Fagiano Okayama : ファジ

Fagi est le diminutif du nom du club, Fagiano. Fagiano est un terme italien signifiant faisan, qui est l’animal symbole de la préfecture d’Okayama. Comment a-t-il pris cette place dans cette préfecture comme pour le club ?

Le faisan provient d’un vieux conte traditionnel japonais, certainement l’un des plus célèbres. Evidemment comme beaucoup de légende venant de la fin des temps, l’histoire peut varier dans son récit comme dans les personnages en fonction de l’époque où elle est racontée ou de la région. Toutefois, il existe une trame commune que je vais résumer. Selon la légende datant de l’époque d’Edo, une femme se rendit à la rivière pour y laver son linge lorsqu’elle vit une pêche géante flotter. Elle la rapporta chez elle afin de cuisiner un plat à son mari. Mais, lorsqu’ils l’ouvrirent, un enfant en sortit. Comme ce couple n’avait pas d’enfant, ils l’adoptèrent immédiatement et le nommèrent 桃太郎 (Momotarô – momo veut dire « pêche » et tarô est un prénom très courant pour les fils aînés au Japon).

Alors qu’il devint un adolescent fort, les habitants rapportèrent que des démons (oni) habitaient l’île d’ 鬼ヶ島 (Onigashima) et demandèrent à Momotarô de les chasser. Momotarô s’en alla les affronter et sur son chemin il rencontra un chien, un singe et un faisan, doués de parole (les 4 animaux figurent dans l’astrologie japonaise). Ils partagèrent un repas composé de raviolis de millet. Les 4 compagnons allèrent à Onigashima, bâtèrent les démons et dérobèrent leur trésor et leurs vivres. A leur retour au village, Momotarô partagea le butin avec les habitants et devint un héros.

Aujourd’hui comme par le passé, la légende de Momotarô est l’une des plus traditionnels et célèbres du folklore japonais. Son héros symbolise la générosité, le courage et la persévérance et l’histoire vante les mérites du travail en équipe et la défense des opprimés. Elle devenait même une allégorie, un élément de la propagande, lorsque l’Empire Japonais était en guerre. Les démons représentaient les ennemies (la Russie en 1905 et les Alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale) et Momotarô, le valeureux peuple japonais et sa formidable armée.

#631 – SS Lazio : Laziale

Il s’agit de l’adjectif provenant de Lazio. Lazio est le mot italien pour désigner la région du Latium. Lors de la fondation du club, les membres pensèrent d’abord appeler le club Società Podistica Romana. Toutefois, ce nom pouvait prêter à confusion avec les autres clubs sportifs romains, tels que la Società Ginnastica Roma, créé en 1890 (10 ans avant la Lazio). En outre, l’un des fondateurs, Olindo Bitetti, souhaitait étendre la réputation du club au-delà même des frontières de l’urbe en embrassant tout le territoire régional du Latium. Même si le terme englobe aujourd’hui une large aire du centre de l’Italie (dont Rome), le Latium fait surtout référence à la région historique. Au départ, sous domination principalement Etrusque, le Latium fut par la suite contrôlé par Rome, alors l’agglomération urbaine la plus importante, et devint le centre de l’Empire. Ainsi, cette référence renforçait les liens avec l’antiquité que les fondateurs du club souhaitait donner au club (cf article #60 et #306).