#1286 – Olympiakos Le Pirée : Ερυθρόλευκοι

Les rouge et blanc. L’Olympiakos, légende du football grec, naquit le 10 Mars 1925 par la fusion de deux clubs, Αθλητικός και Ποδοσφαιρικός Σύλλογος Πειραιώς (Association d’athlétisme et de football du Pirée) et Ομίλου Φιλάθλων Πειραιώς (Fan Club du Pirée). Ces deux associations avaient été fondées un an auparavant par des footballeurs provenant de deux clubs, Α.Π.Σ. Πειραιώς (Association du Pirée) et Ο.Φ. Πειραιώς (Union du Pirée). L’objectif était de pouvoir lutter face à l’hégémonique Association du Pirée, mais également les deux géants athéniens, le Panathinaïkos et l’AEK. Les fondateurs placèrent le club sous le symbolisme de l’olympisme, car les jeux antiques représentaient des idéaux de fair-play, de saine rivalité, de puissance et d’esprit sportif. Ainsi, sur proposition de Notis Kamperos, officier de haut rang de la marine grecque et co-fondateur, sponsor, premier vice-président et directeur de football de l’Olympiakos, le club adopta comme nom, Olympiakos, et comme emblème l’adolescent couronné de lauriers, qui symbolise le vainqueur des Jeux Olympiques.

Pour les couleurs, le choix se porta sur le rouge et blanc, associé sur le maillot en rayures verticales. Elles furent proposées par Giannis Andrianopoulos, un des 5 frères de la riche famille Andrianopoulos, qui jouèrent pour l’Olyampiakos. Ces couleurs avaient une signification : le rouge symbolise la passion pour la victoire et le blanc représente la pureté et la noble rivalité. Certains avancent que Giannis Andrianopoulos aimait le club Arsenal, qu’il avait découvert lors de ses études en Angleterre, et se serait donc inspiré de ses couleurs. Il est possible aussi qu’il se rappela le maillot rayé rouge et blanc de son premier club, l’Ο.Φ. Πειραιώς (Union du Pirée), qui était également un des prédécesseurs de l’Olympiakos.

#452 – Olympiakos Le Pirée : γαύρος

Les anchois. Autant le dire tout de suite, ce surnom, attribué aux supporteurs de l’Olympiakos par ceux du Panathinaïkos, n’est pas flatteur. L’objectif est clairement de se moquer des rouge et blanc. Le Pirée est situé à 8km au Sud-Ouest d’Athènes et est connu pour être le plus grand port maritime de Grèce et l’un des plus importants du bassin méditerranéen. Exploité dès l’antiquité, le port voyait transiter en 2019 près de 5 millions de conteneurs, devenant le premier en Méditerranée, et 17,4 millions de passagers. Au début des années 1920, les habitants du Pirée travaillaient donc principalement au port. L’Olympiakos devint donc le représentant de cette nombreuse classe laborieuse du port même si lors de sa fondation, les membres étaient plutôt issus de la petite bourgeoise (Olympiakos comptait parmi ses fondateurs un directeur du bureau de poste, un officier de l’armée, un avocat, un notaire, un courtier en bourse et surtout, les Andrianopoulos, une riche famille de marchands). A l’opposé, les racines du Panathinaïkos se situaient dans le cœur de la capitale, parmi les athlètes issus des classes de la petite bourgeoise, et en tant que représentant de la riche capitale, le Panathinaïkos était identifié aux classes moyennes et supérieures. Cette distinction sociale fut le marqueur initial de la rivalité entre les deux clubs.

Les fans du Panathinaïkos ont donc souhaité ramener ceux de l’Olympiakos à leur condition en prenant l’anchois, petit poisson, pullulant en Méditerranée et pas vraiment renommé, comme symbole. Selon la légende, en 1965, lors d’un derby, les supporteurs du Panathinaïkos accueillirent ceux de l’Olympiakos, avec des anchois, volés dans des filets ou entrepôts (selon les versions) qui se trouvaient dans le port du Pirée. A un journaliste du magazine anglais FourFourTwo, un supporteur du Panathinaïkos indiquait « la majorité des fans de l’Olympiakos ont des mères qui sont des prostituées qui travaillent près du port. Leurs pères sont de jeunes marins qui ont couché avec une prostitué ». Mais, ce surnom au goût douteux n’est pas la propriété des fans du club athénien. En Juin 2014, la demi-finale retour de la Coupe de Grèce opposant le PAOK à l’Olympiakos démarra avec 75 minutes de retard, les supporters du club de Thessalonique ayant pris soin en plus des traditionnels fumigènes d’adresser de nombreux anchois morts sur le banc des visiteurs. Poésie quand tu nous tiens …

Une autre version, beaucoup moins populaire, est parfois citée. Au début du XXème siècle, des milliers d’enfants pauvres venaient au Pirée pour tenter de trouver un espoir ou des moyens de subsistance. Dès l’âge de 6 ans, ils travaillaient dans les usines textiles et les huileries entre autres et vivaient dans des conditions difficiles (en dormant dans des caisses vides sur le port ou dans les bateaux de pêches). On les appelaient communément χαμίνια (gamins) ou αλητόπαιδες (clochards) mais les journalistes n’aimaient pas ces termes et les surnommèrent de manière plus « romantique » γαβριάς, mot dérivant de Gavroche, l’enfant pauvre des rues parisiennes rendu célèbre par Victor Hugo dans « Les Misérables ». Par la suite, γαβριάς devint γάβρος (gavros), le terme utilisé aujourd’hui pour caractériser les supporteurs de l’Olympiakos.

Le surnom ne déplut pas aux fans de l’Olympiakos qui se l’approprièrent. Il faut dire que quelque soit son origine, il possède une double étymologie. En effet, γαύρος dérive aussi des termes γαυριάς qui désigne ceux qui se vantent (le substantif γαυρίαμα signifie arrogance) et se pavanent à propos de leur bravade ainsi que de leurs performances sexuel. En Grec ancien, le verbe γαυριαω signifiait se vanter, se glorifier.

#48 – Olympiakos Le Pirée : Θρύλος

La légende, voici un surnom qui situe haut le club dans le temple de la renommée du football grec. Fondée le 10 Mars 1925, l’Olympiakos est, de loin, le club grec le plus titré. En 2020, il totalise 44 championnats grecques, 27 coupes de Grèce (dont 17 doublés) et 4 supercoupes de Grèce. Ce palmarès national est d’autant plus impressionnant que le total des titres de champion de Grèce remporté par les autres clubs s’élèvent à seulement 39 titres. Comme si cela ne suffisait pas, l’Olympiakos détient également le record du plus grand nombre de titres de ligue grecque remportés consécutivement (soit 7, et par deux fois en plus – de 1997 à 2003 puis de 2011 à 2017). Il réalisa par le passé également une belle série de 6 titres de champion d’affilés (de 1954 à 1959). L’Olympiakos est ainsi devenu le seul club de football au monde à avoir remporté cinq fois dans son histoire une série de 5 championnats consécutifs ou plus, un record qui a été salué par la FIFA avec une lettre de félicitations de son président, Sepp Blatter. Il est également le seul club grec à avoir remporté cinq Coupes nationales consécutives (1957 – 1961). Enfin, il fut le premier club grec à gagner un titre continental, la Coupe des Balkans en 1963 (Coupe qui avait une certaine renommée à l’époque). N’en jetez plus, l’Olympiakos est bien une légende.