#923 – FC Lausanne-Sport : les Seigneurs de la Nuit

Ce surnom rappelle pour tous les supporteurs lausannois les grandes heures du club dans les années 1960. A l’orée de la saison 1960, le club vaudois comptait parmi les cadors du championnat et avait déjà connu une première période dorée, 30 ans auparavant. En effet, dans les années 1930, Lausanne-Sport remportait 3 championnats (1932, 1935, 1936) et deux coupes de Suisse (1935, 1939, plus une finale en 1937).

A la fin des années 1950, l’équipe possédait déjà quelques joueurs renommés tels que le latéral droit André Grobéty et l’attaquant Robert Hosp. D’ailleurs, en 1958, après être sorti premier de son groupe de la Coupe des Villes de Foire (l’ancêtre de la Ligue Europa) face à deux équipes allemandes, elle atteignit la demi-finale, perdue contre une sélectionne londonienne (le règlement de la compétition imposait la participation d’une seule équipe par ville et pour celle qui possédaient plusieurs équipes, des sélections furent constituées).

Puis, les défenseurs Ely Tacchella et Heinz Schneiter, le milieu international Norbert Eschmann ainsi que Kurt Armbruster et l’attaquant Richard Dürr renforcèrent l’équipe. Au bord de la relégation lors de la saison 1959-1960 (12ème place), puis seulement 9ème en 1961, Lausanne se métamorphosa pour terminer vice-champion lors des 2 années suivantes (1961-1962 et 1962-1963). En 1962, Lausanne gagna en outre une Coupe de Suisse face à Bellinzone. Lors de la saison 1963-1964, l’entraineur autrichien Karl Rappan reprit la direction de l’équipe, qui fut également consolidée par l’arrivée de l’attaquant international néerlandais Pierre Kerkhoffs. Si l’équipe termina à la 5ème place en championnat lors de cette saison, elle remporta une nouvelle Coupe de Suisse, empêchant alors La Chaux-de-Fonds de réaliser le doublé. La saison suivante, Lausanne toucha enfin le Graal. En tête de la première à la dernière journée, les vaudois remportèrent le 7ème titre de champion de Suisse de leur histoire (et également le dernier). Le club termina meilleure attaque (61 buts), avec Kerkhoffs finissant meilleur buteur (19 buts). Cette même année, en Coupe des Coupes, l’équipe fut stoppée en quart de finale par les anglais de West Ham United, emmenés par son légendaire capitaine Bobby Moore (champion du monde en 1966), après avoir éliminé le Budapest Honvéd, puis le Slavia Sofia. D’ailleurs, pendant ces années, le club se qualifia régulièrement en Coupe d’Europe. Or, cette équipe conquérante connut une révolution. A cette époque, le stade de Lausanne se vit doter d’un éclairage qui permit de jouer le soir. L’équipe fit ainsi vivre de grandes soirées au peuple vaudois. Dans le cadre de ces premières joutes nocturnes et victorieuses, l’équipe, avec ses maillots blancs immaculés par la lumière artificielle, gagna son surnom des seigneurs de la nuit. Peu utilisé aujourd’hui, le surnom sert à nommer actuellement l’espace VIP dans le stade.

#904 – Cruzeiro EC : o Time do Povo

L’équipe du peuple. Au Brésil, les équipes du peuple ne manquent pas (Flamengo, Internacional, Santa Cruz, São Paulo, Corinthians …) et leurs équipes marketing en jouent. Mais, de quel peuple parle-t-on ? Une communauté culturelle et identitaire, la popularité ou une classe sociale « inférieure ». Pour Cruzeiro, tout démarre en 2015 d’une conversation WhatsApp de son vice-président du football, Bruno Vicintin, qui devint public à son insu. A l’issue d’un match nul à domicile contre son eternal rival de l’Atlético Mineiro, il écrivit dans un message « Este negócio de time do povo dói dentro da alma deles, porque eles sempre foram clube de elite, tanto que eles estão em Lourdes, né? E o Cruzeiro no Barro Preto. E o Cruzeiro foi um time de imigrante, um time de operários, e a gente tem que abraçar este negócio de time do povo também. Vou começar a falar isso » (Cette affaire de l’équipe du peuple leur fait mal dans l’âme, car ils ont toujours été un club de l’élite, au point d’être à Lourdes [quartier chic de Belo Horizonte], n’est-ce pas ? Et Cruzeiro est à Barro Preto [quartier populaire de Belo Horizonte]. Et Cruzeiro était une équipe d’immigrants, une équipe de travailleurs, et nous devons embrasser cette chose d’une équipe du peuple aussi. Je vais commencer à parler de ça). Les supporteurs de Cruzeiro adhérèrent à l’idée et une campagne utilisant le hashtag « O team do povo » se propagea rapidement sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, les équipes communication et marketing du club prirent les choses en main. Le site internet du club affichait en grand ce slogan et un maillot spécifique fut lancé.

Les autres clubs et en particulier le rival de l’Atlético trouvèrent que Cruzeiro galvaudait ce terme et se trouvèrent plus légitimes à porter ce titre. Donc suffit-il de l’affirmer pour l’être ? Evidemment, le responsable du marketing de Cruzeiro, Robson Pires, trouva au moins trois justifications. En premier lieu, ses origines modestes. Cruzeiro fut fondé en 1921 par les immigrés italiens de la ville. Ils étaient réputés pour être travailleurs, persévérants et s’élevèrent dans l’échelle sociale de Belo Horizonte grâce à leur effort. Les premières équipes étaient renforcés par des joueurs venus du club de Yale Athletic Club, fondé dans le quartier populaire de Barro Preto. Toutefois, la communauté italienne était plutôt membre de la petite bourgeoisie que du prolétariat. Deuxièmement, sa grande base de fans. Les deux derniers matchs de Cruzeiro avant la déclaration volée de son vice-président avaient rassemblé une grande foule. Pour le championnat national brésilien, 39 042 fans s’étaient déplacés pour regarder le match face à Figueirense et, évidemment un peu plus, pour le derby face à l’Atlético (45 991 personnes). Au delà de ces deux matchs, après avoir remporté le Taça Brasil (le championnat national avant la création du Brasileirão) de 1966 et aussi la Copa Libertadores de 1976, Cruzeiro régna de manière hégémonique sur le football de l’Etat du Minas Gerais et rassembla un nombre de supporteurs toujours plus nombreux. D’ailleurs, dans les années 1970, l’écrivain et chroniqueur d’Estado de Minas, Roberto Drummond, commença à appeler les fans de Cruzeiro « China Azul » (la Chine bleue) car l’expansion rapide des fans de Cruzeiro se comparait avec la démographie forte du pays asiatique. Aujourd’hui, selon une enquête réalisée par l’Instituto Paraná Pesquisas, publiée en 2016, les supporteurs de Cruzeiro seraient huit millions, le club devenant ainsi la sixième équipe avec la plus grande base de fans au Brésil et la première du Minas Gerais. Troisième raison invoquée : tout simplement parce que le vice-président du football l’a déclarait …. Rien ne fait peur aux équipes marketing.

#858 – Dalian Shide FC : 八星大连

L’équipe aux 8 étoiles. Fondé officiellement en 1983 par la volonté de la commission municipale des sports de Dalian, le club reprenait les activités de plusieurs équipes déjà existantes. En 1993, la direction du Dalian FC opta pour le statut professionnel, devenant ainsi le premier club de football professionnel de l’histoire du football chinois. En 1994, le club participa à la création du championnat professionnel chinois, Chinese Super League et fut repris la même année par l’important conglomérat Wanda. Le club mit alors la main sur le championnat durant les premières années. Il remporta ainsi le premier championnat en 1994. Puis, de 1995 à 1997, l’équipe obtint des résultats brillants, remportant deux championnats (1996 et 1997), établissant un record de 55 matchs de championnat invaincus et en gagnant une Super Coupe de Chine en 1996. En 1998, le club remporta un troisième championnat consécutif. 4 autres titres de champion de Chine se rajoutèrent en 2000, 2001, 2002 et 2005. Ainsi, sur les 11 premières éditions du championnat professionnel chinois, le club en gagna 8. Cette domination sans partage conduisit à adopter ce surnom d’équipe aux 8 étoiles (reprenant une tradition et recette marketing du football sud-américain et européen où chaque étoile représente un trophée remporté). Ces 8 étoiles s’affichèrent naturellement sur le blason du club et donc sur son maillot.

A ces titres, d’autres trophées complétèrent le palmarès de la meilleure équipe chinoise de la fin des années 1990 et du début du nouveau siècle. 2 Coupes de Chine en 2001 et 2005 (plus 3 finales perdues en 1999, 2003 et 2006). 3 Super Coupes de Chine en 1997, 2001 et 2003 (plus 3 finales perdues en 1998, 1999 et 2002). L’équipe parvint également à exister sur le plan continental, avec une finale de Coupe d’Asie des Vainqueurs de Coupe en 2001 et une autre en Ligue des champions de l’AFC en 1998. A cette époque, quelques connaissances du football français atterrirent dans ce club exotique. L’ancien attaquant de la grande époque nantaise, Nicolas Ouedec, qui en 20 matchs, marqua 10 buts pour le compte de Dalian. Le tchèque Václav Němeček, qui réalisa plusieurs saisons à Toulouse, fréquenta également Dalian en 1999.

Repris en 2000 par le groupe Shide, le club ne survit malheureusement pas à la déchéance de son président, Xu Ming, dans la cadre de l’affaire Bo Xilai. Le club fut dissous en 2012 tandis que Xu Ming mourut à l’age de 44 ans en 2015.

#829 – Hafia FC : Tri Campeo

Le triple champion. Classé 8ème meilleur club africain du siècle passé par la IFFHS, le Hafia FC constitue une des institutions de la Guinée et du continent, malgré une longue période de disette depuis ses derniers succès dans les années 1980. Il a gagné ce surnom grace à ses victoires et son beau palmarès. Dans le tout jeune championnat guinéen créé en 1965, Hafia FC fut tout d’abord le premier à le gagner 3 fois et consécutivement en 1966, 1967 et 1968. Mais, cet exploit sera rapidement supplanté par les 9 championnats remportés successivement de 1971 à 1979 grâce à une formidable équipe. Cette dernière mena le club non seulement au sommet du football local mais également continental, ce qui donnera naissance à ce surnom. En effet, Hafia FC fut le premier club africain à conquérir 3 Coupes des Clubs Champions africaines (devenu depuis 1997 Ligue des Champions de la CAF). En 1972, après un parcours qui vit le club notamment éliminer les camerounais du Canon Yaoundé, les maliens du Djoliba AC et les zaïrois du TP Mazembe (par abandon), l’équipe affronta en finale les ougandais du Simba FC sur une confrontation aller-retour et les vainquit 7 buts à 4 au total (4-2 à Conakry et 3-2 à Kampala), donnant lieu à la finale la plus prolifique de la compétition (11 buts). 1ère participation, pour cette équipe emmenée par Aliou N’Jo Léa, Petit Sory, Maxime Camara, Morciré Sylla, Ousmane Tolo Thiam, Soriba Soumah et surtout Chérif Souleymane, et première victoire. Chérif Souleymane remporta cette même année le seul ballon d’or africain gagné par un footballeur guinéen. Après deux années quelconques (dont un forfait en 1974), l’équipe revint plus forte en 1975 pour arracher son deuxième trophée face aux nigériens du Enugu Rangers. Le Hafia remporta les deux matchs de la finale (1-0 à Conakry et 2-1 à Lagos). En 1977, nouvelle et dernière victoire. Face au ghanéen de Hearts of Oak, l’équipe guinéenne gagna une nouvelle fois la finale aller (1-0 à Accra) et le retour (3-2 à Conakry). Il devint ainsi le premier club à enlever 3 fois ce trophée. En outre, l’équipe fut également finaliste de la compétition en 1976 et 1978.

Si le français est la langue officielle de la Guinée, le choix d’avoir un surnom en portugais pourrait s’expliquer par la notoriété de l’équipe brésilienne de l’époque. D’une part, en 1970, le Brésil fut le premier pays à remporter également 3 fois le même trophée (en l’occurrence la Coupe du Monde). D’autre part, l’équipe de Pelé pratiquait un football flamboyant et offensif, que le Hafia se prétendait de perpétuer.

#804 – PFK Levski Sofia : отбора на народа

L’équipe du peuple. Pour le club d’un pays qui fut une démocratie populaire de 1946 à 1990, cette dénomination apparait logique. Pourtant, l’origine du surnom plaiderait pour le contraire. Tout d’abord, il faut rappeler le formidable palmarès du club de la capital. Même s’il ne l’a pas remporté depuis 2009, le club possède dans son armoire à trophée 26 titres de champions de Bulgarie. Il a gagné également 26 coupe nationale, dont la dernière lors de la dernière saison 2021-2022. Au niveau européen, Levski est parvenu plusieurs fois en quart de finale (2 en Europa League et 2 fois en Coupe des Vainqueurs de Coupe). Et ces titres ne concernent que la section football. Car, club omnisport, Levski affiche également un beau palmarès avec les équipes de Volley-ball et de Basket-ball. Evidemment, ces victoires lui ont permis de conquérir le cœur de nombreux bulgares au point qu’il est le club le plus suivi en Bulgarie. Une blague circule en racontant que sur 7 millions d’habitants en Bulgarie, 8 millions sont supporteurs du Levski. Mais, cette renommée ne s’est pas acquise avec seulement les victoires. Tout d’abord, lors de la création du club en 1914, les fondateurs choisirent pour nom Levski en l’honneur de l’apôtre de la liberté, Vasil Levski. Etant l’un des principaux acteurs de la lutte pour la libération de la Bulgarie, Vasil Levski est considéré comme le plus grand héros national bulgare et possède donc une grande aura au sein de la population. Ensuite, Levski fut l’un des seuls à être fondé de la volonté du peuple (des jeunes étudiants âgés de 15 à 17 ans) alors que ses principaux rivaux de la capitale ont été créé par décision des institutions communistes (CSKA) ou fortement soutenu par elles (Lokomotiv). Cette « indépendance » du pouvoir rendit le club encore plus populaire et ses victoires comme celles du peuple face à l’Etat.

#786 – RFC Liège : le Great Old Wallon

Le grand ancien wallon. Le RFC Liège retrouve enfin cette année la seconde division belge, quittant les bas fonds du football amateur belge qu’il cotoyait depuis près de 20 ans. Le géant endormi à l’air de se réveiller et pourrait peut-être à terme aller titiller l’ogre du Standard. Mais, à une autre époque, non seulement le RFC Liège inspira le Standard (cf. #31) mais surtout il trustait les premières places au sein de l’élite belge et même en Coupe d’Europe. Le football commençant à se diffuser dans les grandes villes du pays (principalement Bruxelles, Bruges, Gand et Anvers), Liège n’échappa pas au mouvement grâce à sa communauté britannique et rapidement une association fut formée. En 1892, les membres du Liège Cyclist’s Union fondèrent ainsi le FC Liège afin de s’occuper pendant les périodes hivernales (ils étaient si inspirés qu’ils créèrent également la course cycliste, Liège-Bastogne-Liège, Doyenne des Classiques). Trois ans plus tard, le club participa à la création de la Fédération belge de football (UBSSA, future URBSFA) et le matricule n°4 lui fut attribué. Le RFC Liège apparaît alors comme le plus ancien club de Wallonie.

Par ailleurs, alors que le Standard était balbutiant jusqu’à son premier titre en 1958, le RFC Liège se forgea rapidement un très beau palmarès. Le club remporta le premier championnat de Belgique en 1896. S’en suivit 2 autres titres en 1898 et 1899. Les équipes bruxelloises prirent alors la domination du championnat avant que les clubs flamands de Bruges et d’Anvers ne vinrent à leur tour inscrire leur nom au palmarès. Il fallut attendre 1952 pour voir de nouveau un club wallon remporter le championnat. Bien entendu il s’agissait du RFC Liège qui doubla la mise l’année suivante (1953). Jusqu’en 1958 et le succès du Standard, le FC Liége était le seul club wallon champion de Belgique. Il s’adjugea également une Coupe de Belgique en 1990 et une Coupe de la Ligue en 1986. Il atteignit aussi les demi-finales de la Coupe des Villes de Foire (ancêtre de l’Europa League) en 1964. Au nombre de titres cumulés, il est le 8ème club du plat pays encore en activité et à la 5ème place des collectionneurs de championnat de Belgique. Les supporteurs du club aiment à rappeler que si le RFC Liège gagnait un nouveau championnat, il serait le seul club à l’avoir remporté sur 3 siècles différents. Enfin, il est le seul club belge à évoluer en séries nationales sans interruption depuis 1895.

Premier club de wallonie, possédant un palmarès faisant envier plus d’un club belge et ayant longtemps était le seul à porter haut les couleurs de la Wallonie, le RFC Liège mérite son surnom de Great Old Wallon.

#778 – APOEL Nicosie : Θρύλος

La légende. A Nicosie, et pour l’ensemble du football chypriote, l’APOEL demeure une institution dominante. Outre le fait d’être le doyen des clubs de Nicosie, il remporta son premier championnat de l’île en 1935 (lors de la deuxième édition). Dans la foulée, l’équipe en gagna 4 autres d’affilée. Puis, lors de chaque décennie, le club s’adjugea au moins une fois le titre de champion. Il en compte désormais 28, record du pays (1936, 1937, 1938, 1939, 1940, 1947, 1948, 1949, 1952, 1965, 1973, 1980, 1986, 1990, 1992, 1996, 2002, 2004, 2007, 2009, 2011, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019), pour 82 participations (là-aussi record de l’île). A ce palmarès, l’équipe cumula également 21 coupes nationales (1937, 1941, 1947, 1951, 1963, 1968, 1969, 1973, 1976, 1978, 1979, 1984, 1993, 1995, 1996, 1997, 1999, 2006, 2008, 2014 et 2015) auxquelles s’ajoutent 12 finales perdues. Dans les deux cas, il s’agit bien entendu d’un record. Tout ceci le conduit à réussir 6 fois le doublé coupe-championnat. Enfin, le club remporta 14 fois la SuperCoupe de Chypre. Vous allez me dire « encore le record du pays ?! ». Cette fois non, devancé par son rival de l’Omonia Nicosie (21). Sur le plan continental, le football chypriote n’a jamais inspiré la peur à ses adversaires mais, avec ses moyens, le club de la capitale a tenté de défendre les couleurs du pays. Il fut tout d’abord le premier club chypriote à disputer une compétition européenne, en affrontant l’équipe norvégienne du SK Gjøvik-Lyn en Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe lors de la saison 1963-1964. Lors de la Coupe de l’UEFA 1996-1997, l’équipe réussit pour la première fois à éliminer deux adversaires et à jouer 6 matches européens. Lors de la saison 2002-2003, son parcours, débuté en Ligue des Champions puis reversé en Coupe de l’UEFA, permit d’établir le record de 10 matchs européens disputés par une équipe chypriote. Le succès suivant survint lors de la Ligue des Champions 2009-2010 où il accéda à la phase de poule, la deuxième fois pour une équipe chypriote. Certes, l’équipe termina dernière de sa poule mais à égalité avec l’Atletico Madrid, en réussisant 3 matchs nuls face à des cadors européens (Atletico Madrid, Chelsea, FC Porto). Le plus grand succès de l’histoire de l’APOEL (et du football chypriote) fut son parcours lors de la saison 2011-2012 en Ligue des Champions. Sorti premier de sa poule, ce qui constituait déjà un incroyable exploit, l’APOEL élimina, en huitièmes de finale, l’Olympique Lyonnais. Mais, ce formidable parcours s’arrêta en quarts de finale face au redoutable Real Madrid. Ce fabuleux palmarès fait du club une véritable légende.

#772 – RS Berkane : أسياد الشرق

Le maître de l’Est. Les racines du club remonte à l’Empire Chérifien en 1938 mais le RS Berkane fut officiellement créé en 1971 par la fusion de différents clubs de la ville. L’Est du Maroc à l’époque du protectorat comme après l’indépendance était dominé par les clubs d’Oujda ou d’autres villes. A la fin des années 1950, le MC d’Oujda dominait la Coupe du Maroc et sa renommée écrasait les autres clubs de l’Est du pays (cf #611). Berkane grandit tranquillement et fréquenta la première division entre 1979 et 1986. Néanmoins, il retomba dans l’anonyma par la suite. En 2009, Fawzi Lakjaa, enfant du pays et haut fonctionnaire de l’Etat marocain, accéda à la présidence du club et, avec le soutien de plusieurs sponsors, lui apporta la stabilité financière et organisationnelle. Avec cette structure, le club s’installa rapidement dans l’élite marocaine et se posa comme une nouvelle place forte. En 2012, le statut professionnel fut acquis. Puis, les résultats sportifs suivirent. En 2014, le club atteint la finale de la Coupe du Trone et 4 ans plus tard, il la remporta. Enfin, après une finale perdue en 2019, il parvint à gagner la Coupe de la Confédération, la deuxième coupe continentale africaine, en 2020 et 2022. Les bases sont là pour devenir la nouvelle référence de l’Est marocain.

#771 – FC Groningue : Trots van het Noorden

La fierté du nord. Chef lieu de la région éponyme, situé au nord des Pays-Bas, Groningue compta plusieurs clubs de football qui optèrent pour le professionnalisme lors de son installation en 1954 : Be Quick, Velocitas 1897, GVAV et Oosterparkers. Deux ans plus tard, seul GVAV participa à la création de l’Eredivisie, l’élite des Pays-Bas, tandis que les 3 autres clubs s’inscrivirent en 3ème division (Tweede Divisie). Durant les quinze années suivantes, les autres clubs retournèrent les uns après les autres dans l’amateurisme et GVAV devint l’unique club à représenter le nord du pays dans l’élite. Ce club multi-sports était le moteur du football de la région. Les supporters provenaient de tout le nord des Pays-Bas. Lors des matchs à domicile, des bus venaient depuis Heerenveen et Emmen (les deux villes étant à 60 km de Groningue). 10 000 spectateurs garnissaient alors les tribunes du stade. Si GVAV ne remporta aucun titre à cette époque, il réussit tout de même quelques belles prestations face aux géants. La victoire 3 buts à 1 contre Feyenoord à Rotterdam le 13 novembre 1960 ainsi que celle contre l’Ajax sur le même score à domicile le 15 novembre 1964 entrèrent dans la légende. Lors de ce denrier match, l’Ajax comptait dans ses rangs le jeune Johan Cruyff. Le 23 avril 1967, Groningue battit l’Ajax 1 but à zéro à Amsterdam grâce à un match héroïque de son gardien, Tonny van Leeuwen. En 1970, soutenu par les milieux sportifs, d’affaires et politiques, GVAV fusionna avec d’autres clubs pour résoudre ses difficultés financières et se renforcer. Le nouveau club s’appella FC Groningue.

#766 – Jeonbuk Hyundai Motors FC : 어우전

A Prononcer Uojeon, une sorte de mot-valise qui réduit la phrase 어차피 우승은 전북, qui signifie « le gagnant était Jeonbuk de toute façon ». On est dans l’état d’esprit de la célèbre maxime prononcée par l’ancien attaquant anglais Gary Lineker en 1990 « Et à la fin, les Allemands gagnent toujours » qui illustrait la supériorité de l’Allemagne dans le monde du football. Fondé en 1993, ce club coréen connut des premières années difficiles, confroté à des problèmes financiers récurrents. A peine un an après, le groupe Hyundai Motors reprit le club mais, dans les premières saisons de cette renaissance, les résultats ne suivirent pas à quelques rares exceptions, notamment en Coupe nationale. La nomination de l’entraineur Choi Kang-hee modifia radicalement le club. Dès sa première saison en 2005, il remporta la Coupe de Corée du Sud puis l’année d’après, l’équipe réalisa l’exploit de gagner la Ligue des champions de l’AFC. Grâce au soutien de son ambitieux propriétaire et un jeu offensif, les titres s’enchaînèrent avec en 2009 le premier championnat du pays. Sur les 13 dernières années, Jeonbuk remporta 9 championnats, dont 5 titres consécutifs de 2017 à 2021. A ce palmarès s’est ajouté une Coupe nationale en 2020 et surtout une Ligue des champions de l’AFC en 2016. Jeonbuk est devenu la plus forte formation coréenne, qui imposa sa griffe sur la compétition continentale et établit sa suprématie sur la K-League.