Le coq. Avec près de 100 000 habitants, la cité de Morón s’inscrit dans le Grand Buenos Aires et se fait connaître populairement comme « la capitale de l’ouest » de Buenos Aires. Elle est également fortement identifiée avec la figure du coq. Mais, contrairement à de nombreuses autres histoires de symbole, ce n’est pas la ville qui a influencé le club de football mais l’inverse. En effet, en 1957, après 10 ans d’existence, un coq fit son apparition sur le maillot du club. En 1959, un coq comme mascotte fut apporté sur le terrain. Puis, en 1962, le club l’adopta officiellement comme symbole dans ses statuts.
Par fierté pour le club à la popularité importante, la municipalité adopta également l’animal. Ainsi, en 1963, elle fit hérisser une statue du coq sur la Plaza San Martín, œuvre du sculpteur Amado Armas. En 1968, elle établit le prix du Gallo de Morón (le coq de Morón), une statuette qui distingue des personnes ou des institutions aux réalisations en faveur du bien-être social ou en soutien à l’art ou la science.
Mais, d’où vient cette idée du coq ? Pour beaucoup, le nom de la ville en serait à l’origine car la cité argentine s’appelle comme une ville andalouse, Morón de la Frontera, dont sa renommée dépasse ses frontières grâce à un coq. Selon la légende, vers 1500, deux clans de la ville andalouse se disputait et un conciliateur, dénommé Don Juan Esquivel, fut nommé par la cour pour régler le différent. Déclarant régulièrement que « no cantaba otro gallo en el sitio que él cantaba » (aucun autre coq n’a chanté à l’endroit où il chantait), ses bravades et son arrogance épuisèrent la patience des habitants de Morón de la Frontera qui le surnommèrent el gallo. Ces derniers s’unirent pour le mettre nu et lui infliger une raclée. Le juge Esquivel partit en hurlant qu’il ne reviendrait jamais dans la ville. De cette histoire, un proverbe espagnol naquit « Anda que te vas quedando como el Gallo de Morón sin plumas y cacareando » (Allez, tu restes comme le coq de Morón sans plumes, ni chant) qui s’utilisent pour caractériser une personne qui se retrouve sans argent et qui crie ou proteste. Or, ce coq s’imposa à Morón de la Frontera mais également dans les autres villes du monde se dénommant Morón (Morón à Cuba, Morón au Venezuela et Morón à Haïti).
Seulement, pour les argentins, l’image renvoyée par le coq de Morón de la Frontera n’est pas valorisante car il est déplumé et pleutre. Donc une autre histoire tente d’expliquer l’origine de ce coq. A l’époque coloniale, les combats de coq avaient les faveurs des paysans du coin et les coqs du Morón argentin avaient une certaine réputation. D’ailleurs, d’autres rajoutent qu’un grand-père des frères Cadó (qui participèrent à la fondation du club) élevaient des coqs de combat en provenance d’Uruguay. Ce coq plus combatif et fier trouve naturellement un meilleur écho auprès des fans.
