Lorsque le club du DC Virunga rencontre le FC Mont Bleu et que vous entendez les supporteurs criaient « allez les montagnards », ne pensez pas qu’il s’agit des fans du FC Mont Bleu. Les Montagnards est bien le surnom des joueurs du DC Virunga. Fondé en 1964, ce club réside dans la ville de Goma, province du Nord-Kivu, au Nord-Est du pays, limitrophe du Rwanda. Contrairement au centre du pays qui est largement occupé par une cuvette (couvrant environ un tiers du territoire) et l’Ouest par des plaines côtières, l’Est du pays se signale par ses plateaux, vallées et montagnes. Ainsi, la ville de Goma se trouve au bord du lac Kivu mais elle se caractérise surtout par le fait de s’être installée autour du mont éponyme, qui est un volcan éteint. Situé à 1 500 mètres d’altitude, le sol de la cité est constitué par d’anciennes coulées de lave issues principalement du volcan Nyiragongo, à 15-20 km au Nord. Ce dernier culminant à 3 470 mètres est encore actif avec une dernière éruption le 22 mai 2021 et considéré comme l’un des plus dangereux au monde, notamment en raison de la rapidité de ses coulées de lave. Goma se trouve au sein de la chaîne volcanique des montages des Virunga (qui a donné son nom au club), qui comprend 8 volcans dont seulement deux sont encore actifs (le Nyiragongo donc et le Nyamuragira). Le mont Karisimbi, qui s’élève à 4 507 mètres, constitue le point culminant de ces montagnes.
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#634 – Daring Club Motema Pembe : les Immaculés
En 1862, un prêtre diocésain belge, Théophile Verbist, créa sa mission religieuse pour répondre à la pénurie d’orphelinat en Chine. La congrégation fut surnommée « Les Missionnaires de Scheut », nom du faubourg de Bruxelles où elle vit le jour. Toutefois, son nom officiel était « Congrégation du Cœur Immaculé de Marie ». En 1888, le Roi des Belges, Léopold II, insista pour que cette congrégation belge partit évangéliser ses terres africaines (le Congo) à la place des missionnaires étrangers, en particulier français. A partir de 1890, la collaboration entre l’État indépendant du Congo et la congrégation se renforça, Léopold II lui confiant la mission d’éduquer les congolais. Les missions et les écoles s’essaimèrent dans tout le Congo. Dans ce contexte, en juillet 1917, Raphaël de la Kethulle de Ryhove, révérend père scheutistes, arriva à Léopoldville. La nécessité de construire une école à Léopoldville lui apparaît rapidement et en 1923, il réussit à faire ouvrir le Collège Saint-Joseph, qui devint la plus prestigieuse école du pays. Par la suite, il fut à l’origine de la création de plusieurs écoles primaires, secondaires et professionnelles. Mais sa contribution ne se limita pas à l’enseignement et il proposa aux jeunes des activités extra-scolaires et des loisirs. Ainsi, il fonda le premier groupe scout du Congo, une fanfare également, organisa des représentations de théâtre et des séances de cinéma et contribua à l’édification d’enceintes sportives. Il fut aussi à l’origine d’associations sportives. En 1936, pour les élèves du Collège Saint-Joseph, il fonda le Daring Club. Pour rappeler le lien avec la congrégation religieuse auquel appartenait le fondateur, les termes Motema Pembe (« coeur immaculé » en lingala) furent ajoutés au nom du club. Le surnom était alors tout trouvé.
#606 – AS Vita Club : V.Club
Il s’agit bien évidemment du diminutif du club. Club phare de la capitale Kinshasa, il possède également le second palmarès du pays, avec 14 titres de champion de RDC et surtout une Ligue des Champions Africaine en 1973. En 1935, en raison de désaccord au sein de l’US Léopoldville, un club nouvelle créé, un groupe de ses membres mené par Honoré Essabe décidèrent de fonder un nouveau club, le FC Renaissance. En 1939, première décision de changer le nom en AS Diables Rouges. Puis seulement 3 ans plus tard, en 1942, les membres modifièrent une nouvelle fois le nom en AS Victoria Club. Le club connut alors des périodes glorieuses et de déclin sous ce nom. Puis, en 1960, le Congo belge déclara son indépendance et Mobutu, commandant en chef de l’armée, fit un coup d’état en 1965. A partir de cette date, Mobutu lança la zaïrianisation du pays dont l’objectif était un retour aux origines africaines en supprimant toutes les références occidentales. Ainsi, les monuments coloniaux furent détruits et de nombreux noms furent « africaniser ». La capitale Léopoldville devint Kinshasa. Puis, la monnaie, le franc congolais, fut remplacée par le Zaïre. En 1971, une nouvelle étape de cette politique fut franchie : le fleuve Congo et le pays Congo furent rebaptisés Zaïre. Mobutu abandonna également ses prénoms Joseph-Désiré pour Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga (le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter). Il obligea alors tous ses concitoyens à faire de même. Le club de l’AS Victoria n’échappa pas à cette politique. En 1971, le terme Victoria fut abandonné et remplacé par Vita.
#439 – Tout Puissant Mazembe : les Corbeaux
L’oiseau à la robe noire fait indéniablement penser au maillot noir de l’équipe. Mais pas que. En 1939, les moines bénédictins de l’Institut Saint-Boniface souhaitaient occuper leur scout avec une activité sportive. Ainsi fut fondé le Tout Puissant sous le nom de FC Saint-Georges, saint patron des scouts. Le choix des couleurs noires et blanches n’est pas expliqué mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il est lié à l’ordre des moines. Saint Benoît, fondateur de l’ordre, créa une règle basée sur la rigueur, le travail, le silence, l’humilité, la pauvreté et la charité. Ainsi, Saint Benoît choisit une tenue sobre, noire (la couleur était un artifice inutile), pour ses moines, qui se distingue des autres ordres. Les bénédictins, appelés logiquement frères ou moines noirs, portent donc généralement une tunique noire serrée par une ceinture noire, leur tête recouverte par une capuche de même couleur qui finit en pointe. Cette couleur noire ne déplut certainement pas au repreneur du club dans les années 40, l’entreprise Englebert, fabriquant de pneumatique. Pour en revenir au surnom, le corbeau rappelle donc la couleur du maillot mais il pourrait aussi s’agir d’un rappel à l’histoire de Saint Benoît. Alternant entre vie érémitique et monastique, Saint Benoît attira de nombreuses personnes et vit ainsi sa renommée croître. Forcément, il suscita la jalousie, notamment d’un prêtre voisin. Ce dernier lui envoya un pain empoisonné. Mais, se doutant de la supercherie, Saint Benoît ordonna à un corbeau, qui lui rendait régulièrement visite lors des repas, d’aller discriminer ce pain à des endroits où il serait introuvable, ce que l’oiseau réalisât. Ainsi, l’épisode est souvent résumé en indiquant que le corbeau sauva Saint Benoît de l’empoisonnement. Il n’empêche que ce n’est pas le corbeau qui apparaît sur le blason du club mais le crocodile, invention apparu dans les années 80, certainement pour symboliser la puissance d’un animal endémique.
