#1255 – SK Sigma Olomouc : Hanáci

Les Haná. Au cœur de la Moravie Centrale se situe une région historique du pays, habitée par le peuple Haná. Il s’agit d’une plaine les plus fertiles de la République tchèque et se distingue par son climat favorable et ses riches terres boisées et fertiles. Elle est aussi connue pour ses spécialités régionales, son riche folklore ainsi que son dialecte très particulier. Oloumouc, sixième ville la plus peuplée de la République tchèque et la troisième en Moravie, a été pendant longtemps considéré comme le centre de la région des Haná.

Géographiquement, la rivière Haná constitue l’axe centrale de la région qui se répand dans l’aire d’Olomouc, l’aire de Zlín et l’aire de Moravie du Sud. Le terme Haná dérive naturellement du nom de la rivière et la première désignation de la population comme Haná provient de l’ouvrage daté de 1571 du grammairien tchèque Jan Blahoslav. Les Haná représentent le groupe ethnographique le plus ancien de la population morave, la région ayant été habitée de manière continue depuis la préhistoire. Elle se distingue tout d’abord par son dialecte particulier. Il fait partie des dialectes moraves de la langue tchèque et est généralement inclus dans le groupe dialectal dit de Moravie centrale ou hanakien. De par la richesse de la terre, les populations paysannes Haná étaient plutôt aisées et fières, vu comme de l’orgueil aux yeux des étrangers. Les opérettes et les opéras haná du XVIIIème siècle soulignaient que le confort, l’indécision et l’orgueil sont des caractéristiques typiques des Haná. Mais cette indécision serait le résultat d’un certain conservatisme et une envie de ne pas se précipiter. Cette partie pittoresque de la Moravie est particulièrement riche en histoire, folklore et culture. Outre les danses et la musique, la culture locale se distingue notamment par la cuisine qui inclut de nombreux plats à base de céréales, notamment en bouillie. Les pâtisseries, gâteaux et petits pains à base de pâte levée fourrés aux graines de pavot font partie des desserts typiques. Mardi-gras, mariage et fête de la Pentecôte constituent les 3 grands rendez-vous populaires. Enfin, les costumes traditionnelles représentent la manifestation la plus distinctive de la culture de cette région. Le costume des hommes se compose d’une longue chemise fine blanche décorée de broderies marrons et noires sur le col et de broderies crème à jaune sur l’épaule. Les pantalons, qui à l’origine n’atteignaient que les genoux, où ils étaient attachés avec des lanières décorées, sont de couleur rouge brique ou jaune. Pour les femmes, le costume se distingue par un chemisier blanc, avec des manches ballons (amples), auquel est rajoutée un corset richement décoré, le plus souvent noir, rouge, bleu ou vert. Les femmes portaient des jupes cousues avec un tablier multicolore décoré de broderies ou de motifs colorés imprimés.

#330 – SK Sigma Olomouc : Modrá Lavina

L’avalanche bleue. Fondé en 1919, le club opta pour la couleur bleue seulement à la fin des années 60. A sa fondation, par manque de moyen, les joueurs apportèrent leurs propres équipements et épinglaient simplement un écusson siglé FHK (FK Hejčín était l’ancien nom) sur leur vêtement. Quelques années après, le club s’équipa grace au soutien d’un ancien légionnaire tchèque, Alois Trefil. Les maillots étaient alors noirs, avec des cols et des poignets blancs.

Dans l’Union soviétique communiste et dans ses satellites d’Europe de l’Est comme la Tchécoslovaquie, tous les aspects de la vie sociale étaient politisés, y compris le passe-temps le plus populaire sur le continent à l’époque : le football. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, où les organisations civiles furent appauvris, les clubs tchèques soutenus avant guerre par de riches mécènes recherchaient dans cette nouvelle organisation des nouveaux sponsors. Ainsi, en 1947, le club s’associa une première fois à un sponsor, l’usine sidérurgique, Moravské Železárny (MŽ), en changeant de nom, TJ MŽ Olomouc. Puis, en 1966, si le club voulait franchir un cap et rejoindre l’élite footballistique tchécoslovaque, il fallait se lier à une entreprise économiquement forte. Sigma, une société spécialisée dans les pompes industrielles, dont le siège se situait à Lutín, dans le district d’Olomouc, apporta son soutien financier au club. L’entreprise avait le vent en poupe à cette époque. En 1965, le groupe Sigma, qui regroupait tous les fabricants de pompes et de vannes de l’ancienne Tchécoslovaquie, fut créé. Et 3 ans plus tard, la société allait fêter son centenaire.

Ce soutien financier modifia la symbolique du club de football. D’une part, le nom du club intégra celui de l’entreprise. D’autre part, le club adopta les couleurs de l’entreprise, bleue et blanche. Pourtant, dans les 40 qui suivirent, le club osa quelques nouveautés vestimentaires, rouge, orange voire même des maillots verts et noirs à rayures horizontales. Mais, ces excentricités ne durent jamais très longtemps car ces couleurs n’avaient aucun lien avec l’histoire du club.