#1182 – Garbarnia Cracovie : Garbarze

Les tanneurs. Le football est un des sports les plus populaires de la seconde ville de Pologne et compte à ce titre plusieurs clubs, dont les célèbres Wisła (13 fois champion de Pologne) et le KS (5 fois champion). Mais, au milieu de ces deux mastodontes, le Garbania s’est fait aussi une place dans le cœur des habitants de la ville en remportant le titre national. Une seule fois en 1931. La performance s’explique par la mutation du club en 1924, 3 ans après sa création.

Tout commença à l’automne 1921 lorsque des ouvriers de l’usine de tannage, Polskich Zakładów Garbarskich, fondèrent un club de football sous le nom de KS Lauda. Probablement que le terme Lauda provenait du latin laudo qui signifie louer, glorifier. En donnant ce nom au club, les fondateurs souhaitaient peut-être louer et souligner leur attachement à Ludwinów, commune rurale située sur la rive droite de la Vistule qui fut rattachée à Cracovie en 1910 et où se situait leur usine. Puis, en 1924, le club reçut le soutien financier de Polskie Zakłady Garbarskie, entrainant alors le changement du nom en KS Garbarnia (Garbarnia signifie tannerie). Les apports de ce riche mécène se firent immédiatement sentir, avec la construction d’un stade situé devant l’entrée de l’usine. 5 ans plus tard, Garbarnia accéda à la première division et finit vice-champion. 2 ans plus tard, le titre était acquis.

L’histoire de la tannerie à Cracovie remonte à 1885, lorsque les frères Jan et Kazimierz Dłużyński commencèrent la production dans une usine appelée « Bracia Dłużyńscy garbarnia w Ludwinowie p. Podgórze » . En 1904, Jan, l’apporteur de fonds, entre les deux frères, quitta l’entreprise et celle-ci commença à manquer de capitaux pour moderniser son outil de production. En 1910, la tannerie fut rachetée par un industriel de la tannerie, Michał Rabiński. La tannerie de Ludwinów fut reprise en 1917 par différents investisseurs et prit le nom de Polskie Zakłady Garbarskie. Elle débuta alors son fort développement. En 1919, 66 ouvriers y travaillaient, en 1920 déjà 155 et en 1922, 180. A cette époque, 3 tonnes de cuir étaient produites quotidiennement. L’entreprise disposait de sa propre écorcherie, de ses propres moyens de transport et même d’un corps de pompiers et d’un service d’ambulance. En 1928, l’usine comptait 260 ouvriers et produisait 1595 tonnes de cuir de semelle, 285 tonnes de cuir de marque et 20 tonnes de youfte, pour un chiffre d’affaires de 20 millions de zlotys. Avec la crise de 1929, la déchéance de l’usine débuta et finalement en 1938, la Polskie Zakłady Barbarskie arrêta la production et tous les employés furent licenciés. Après la guerre, toutes les tanneries de Cracovie furent nationalisées par les autorités communistes et regroupées au sein d’une seule organisation. L’ancienne tannerie de Ludwinów reprit alors sa production.

#1154 – CD Lota Schwager : Lamparita

Les ampoules. Le club réside dans la ville de Coronel, centre d’une région de gisements de charbon importants. La première exploitation minière débuta en 1852 avec l’entreprise Compañía Carbonífera de Lota. La production de charbon servait initialement à approvisionner les navires traversant le détroit de Magellan. Puis, l’arrivée du chemin de fer dans la région en 1888 ouvrit de nouveaux marchés vers l’intérieure du pays au XXème siècle. L’exploitation des gisements conduisirent au développement des villes de Lota et Coronel pour accueillir la main d’œuvre nécessaire pour l’extraction du charbon. Cette activité fut rendue possible par les investissements réalisés par des entrepreneurs tels que Matías Cousiño, Jorge Rojas, Guillermo Delano et Federico Schwager. Ce dernier, homme d’affaires anglo-allemand, démarra l’exploitation de mines de charbon en 1859 à Coronel. Vers 1890, il fonda la Compañía Carbonífera y de Fundición Schwager pour consolider ses différentes mines de la région de Lota et Coronel. De l’autre côté, Matías Cousiño et Tomás Garland fondèrent la Compañía Cousiño & Garland en 1852 pour exploiter la mine de Lota Alto. Au fil du temps, le nom de l’entreprise minière changea et devint la Compañía Explotadora de Lota y Coronel en 1870. En 1933, elle s’appela Compañía Carbonifera e Industrial de Lota. Après la Seconde Guerre mondiale, l’utilisation croissante du pétrole et de l’électricité dans les industries et les activités de transport provoqua une baisse continue de la demande qui aboutira à fermer les mines en 1997. Dans cette période, les différentes sociétés charbonnières furent réorganisées, fusionnées, nationalisées puis privatisées. Par exemple, en février 1964, la Compañía Carbonífera y de Fundición Schwager fusionna avec la Compañía Carbonifera e Industrial de Lota, donnant naissance à Carbonifera Lota-Schwager.

Le boom minier fit la fortune de certaines familles, qui financèrent de nombreuses œuvres caritatives et d’embellissement de villes. Assez naturellement, leurs entreprises offrirent des activités sportives et culturelles à leurs personnels. Ainsi, le club de football Federico Schwager était celui de l’entreprise Schwager tandis que la société Compañía Carbonifera e Industrial de Lota supportait le club de Minas Lota. En 1966, deux ans après la fusion des sociétés, les deux clubs prirent le même chemin et donnèrent naissance au CD Lota Schwager. Ce dernier était donc totalement ancré dans la culture minière. Or, les mineurs portaient des casques avec une ampoule dessus, pour les éclairer sous la terre. Dès ses débuts, l’institution reprit la lampe minière caractéristique du bassin houiller dans son écusson.

#1144 – Motor Lublin : Motorowcy

Les hommes des moteurs. Je vous accorde que le nom du club est assez explicite pour comprendre le surnom de l’équipe. Tout a commencé en 1950 quand plusieurs ouvriers employés à la construction de l’usine de construction automobile de Lublin, Fabryka Samochodów Ciężarowych (FSC), fondèrent le club en remplacement d’un ancien club dénommé Metalowca Lublin. Au départ, le club prit le nom Stal Lublin (Stal signifiant Acier, en référence au prédécesseur Metalowca, qui était lié à l’usine métallurgique de la ville). En 1952, la société FSC intégra le club dans son giron et le nom du club devint Stal FSC. Enfin, le Stal FSC changea de nom pour Robotniczy Klub Sportowy Motor Lublin en 1957.

Avant la Seconde Guerre mondiale, des investissements furent réalisés dans le quartier Tatary de Lublin pour établir une usine de la société Lilpop, Rau i Loewenstein afin produire des composants pour voitures et camions sous licence de l’américain Chevrolet. Mais, la guerre mit un terme à ce projet. En 1945, la reprise de l’activité fut envisagée par les nouvelles autorités communistes et en 1950, la construction de l’usine fut entreprise, avec l’aide du grand frère soviétique. Le constructeur soviétique GAZ forma d’ailleurs les premiers employés de l’usine. Le 7 novembre 1951, le premier GAZ 51 (dénommé pour la Pologne, Lublin 51) sortit des chaînes de montage. L’installation de l’usine eut un impact fort dans la ville de Lublin, qui était en reconstruction. Le développement des quartiers résidentiels voisins de Tatary et Bronowice étaient directement liés à la croissance de l’usine. De nouvelles voies routières furent également établies pour faciliter la circulation vers le site industriel. En quelques années, ce dernier devint le plus grand établissement de la région de Lublin et, dans les années 1970, le FSC représentait l’un des plus grands centres automobiles de Pologne. L’usine produisait des camions, voitures et véhicules blindés de transport de troupes. A la fin des années 1970, la société employait environ 11 à 12 000 personnes et le pic fut atteint en 1981 avec 14 000 collaborateurs. Le produit star de FSC à Lublin fut la camionette Zuk. En 1972, 110 000 Żuks avaient été produits, dont 40 000 étaient exportés vers 16 pays. L’apogée de la production fut atteint en 1977, avec 250 000 camionettes, dont 85 000 étaient exportées. En 1976, le département des véhicules utilitaires représentait 50 % de la production de l’usine. Avec la fin du communisme, la production déclina et en 1995, le coréen Daewoo racheta l’usine. Il fit faillite en 2001 et le repreneur revendit par morceau l’usine. Aujourd’hui, après plusieurs changements de propriétaire, l’usine ne fabrique plus que les tracteurs Ursus et les utilitaires Honker.

Le bouquetin qui apparaissait sur le logo de FSC se retrouve sur le blason du club.

#1136 – Deportivo Saprissa : el Sapri, la S

Diminutif du nom du club Costa-Ricain. Le célèbre club naquit et réside dans la capitale du pays, San José. Le 16 juillet 1935, un groupe d’adolescents se réunit avec l’idée de créer une nouvelle équipe de football avec Roberto Fernández et Fausto Leiva, propriétaires d’un petit magasin de chaussures. Roberto Fernández décida de rechercher un partenaire de renom pour aider à faire grandir le club et le choix se porta sur Ricardo Saprissa, qui fut un mentor et un mécène pour le club. Notamment, il fournit les première tenues du club (cf. #282).

Né au Salvador en 1901, Saprissa fut un sportif et un entrepreneur naturalisé costaricain. Dans sa jeunesse, il pratiqua plusieurs sports, se distinguant comme joueur de tennis, même s’il était également fan de baseball, de football et de hockey sur gazon. Il se fitd’abord remarquer au baseball et devient rapidement l’un des meilleurs joueurs de tennis d’Amérique centrale. Dans le football, il joua pour les équipes salvadoriennes comme le Club Marathón ou l’Olimpíc. Sa famille étant originaire de Barcelone, il émigra au début des années 1920 dans la capitale catalane. En 1924, il fit parti de la délégation espagnole de tennis qui participa aux Jeux Olympiques de Paris, devenant ainsi le premier Centraméricain à participer aux JO. Le football lui donna sa popularité. En 1922, il intégra les rangs de l’Espanyol de Barcelone. En raison de son origine salvadorienne, il fut le premier joueur étranger à jouer dans la ligue espagnole. Il joua pour le club catalan jusqu’en 1932. Son frère Rogelio le convainquit de le rejoindre à San José, au Costa Rica, pour l’aider à créer une entreprise textile, Ricardo Saprissa ayant fait des études d’ingénieur textile en Espagne. Il continua à œuvrer dans le domaine sportif au Costa-Ricain. Il représenta au tennis le Costa Rica aux IVème Jeux d’Amérique centrale et fut également directeur technique de l’équipe de football du pays. Il joua également quelques match pour l’Orión FC. Entrepreneur, il devint une personne respectée dans l’environnement sportif costaricain. Après avoir soutenu la création du club et aidé à la détection de jeunes talents, il en devint président entre 1948 et 1981.

Le logo du club se résume à un « S », initiale du nom du club, qui s’affiche sur le maillot des joueurs et qui donna le surnom « la S » .

#1127 – PFC Litex Lovech : Oранжевите

Les oranges. Durant les années 1990 et 2000, le club de la ville de Lovech devint une place forte du football bulgare. Il remporta 4 championnats de Bulgarie (1997-1998, 1998-1999, 2009-2010 et 2010-2011) et 4 coupes nationales (2001, 2004, 2008 et 2009) et réussit même quelques exploits en coupe d’Europe. Mais, avant cette période dorée, malgré une fondation en 1921, la vie du club fut à la fois calme et mouvementée. Calme car le palmarès était vierge et le club végéta dans les divisions inférieures. Mouvementée car le club changea plusieurs fois de nom et de couleurs. De 1921 à 1957, le club se dénomma Hisarya, puis jusqu’en 1979 Karpachev et de 1979 à 1994 Osam (l’équipe évoluait alors en bleu et rouge). En 1994, le club trouva un nouveau sponsor, LEX, qui imposa son nom dans celui du club. Puis arriva Grisha Ganchev.

Oligarque originaire de Lovech, Grisha Ganchev fut un lutteur au lycée sportif avant de faire des études de commerce. Dans les années 1990, il lança son entreprise de négoce en produits pétroliers Литекс комерс (Litex commerce). Litex proviendrait du grec ancien et signifierait Lilas, la fleur étant un des symboles de la ville de Lovech. Prospérant dans le pétrole, Ganchev étendit ses activités à la production de sucre, d’électricité, au tourisme, à la construction et au transport, des milliers d’habitants de Lovech travaillant alors dans ses sociétés. Au point, que la ville de Lovech fut surnommée Ganchev City. Pour assoir son image, Ganchez racheta le club, dont il était supporteur, en 1996, après la déroute financière de son sponsor LEX, et mena deux politiques. D’une part, le club devint à l’image de son empire. Il prit le nom de Litex et opta pour les deux couleurs de l’entreprise, orange et vert. D’autre part, il entreprit un projet sportif ambitieux, en recrutant des joueurs connus et en dotant le club d’infrastructures de qualité. Mais, la belle aventure prit fin au milieu des années 2010. En 2015, Ganchev et ses ressources « infinies » abandonnèrent le Litex pour rejoindre le grand club de la capitale en perdition, le CSKA Sofia. A l’agonie financière, le club de Lovech arrêta sa participation à la première division en Décembre 2015. Le CSKA racheta la licence du club de Lovech et prit sa place au sein de l’élite. Lovech repartit quelques mois plus tard en 3ème division en fusionnant avec un petit club régional. Pas rancunier et surtout nostalgique de cette époque bénie, le club conserva les couleurs et le nom Litex.

#1119 – Greenock Morton FC : the Ton

Très simple de deviner que ce surnom est le diminutif du nom du club. Avec l’accent local, Morton se prononce Mon Eh ‘Ton et donna donc le surnom. Le club réside dans la ville de Greenock, dans le comté d’Inverclyde. Si le club évolue en seconde division écossaise, il ne bénéficie pas d’une grande aura. Outre son titre en coupe d’Ecosse en 1922, Morton est connu pour détenir le record du plus grand nombre de promotions et de relégations de l’élite (10 promotions et 10 relégations). Et pourtant, avec 150 ans d’histoire, il apparaît comme un des doyens du football écossais.

Au début des années 1870, de nombreuses équipes de football se formèrent en Écosse et l’intérêt pour le football gagna également la ville de Greenock où divers groupes de jeunes commencèrent à former leurs propres équipes. Puis, en 1874, Robert Aitken, John Barrie, James Farrell, Matthew Park et Alexander Ramsay convoquèrent une réunion pour fonder le club. Les premiers mots du procès-verbal de cette réunion inaugurale furent « that this club be called Morton Football Club » (que ce club s’appelle Morton Football Club). Ce n’est que pour son 120ème anniversaire que le club adossa le nom de la ville au sien.

L’opinion générale est que le club fut nommé Morton en raison d’un lotissement de maisons, dénommé Morton Terrace, où vivaient certains des joueurs et où se situaient le terrain boueux qui leur servait de stade. Aujourd’hui, si ce lotissement n’existe plus, il correspond à Octavia Cottages, sur Crawford Street, non loin du stade actuel de l’équipe, Cappielow Park. Toutefois, certains pensent que le club fut nommé directement en l’honneur de l’influent entrepreneur James Morton (1822-1890), constructeur local et prévôt (maire) de Greenock de 1868 à 1871, qui devint l’un des premiers mécènes du Morton Football Club.

#1111 – Suwon Samsung Bluewings : 청백적

Les bleu, blanc, rouge ou le corps bleu, blanc, rouge (청백적 군단). Si les couleurs du club coréen copient celle de notre étendard, la France n’a pas inspiré les fondateurs de Suwon. Selon le site du club, le rouge et le bleu portent des symboliques précises. Le rouge représente la passion et le défi, exprimant le dynamisme du club. Tandis que le bleu symbolise la jeunesse et l’enthousiasme. Enfin, selon d’autres sources, le blanc représente la pureté et le fair play. L’origine du choix de ses couleurs n’est pas expliquée mais, on peut légitiment se dire que, comme son nom l’indique, son lien avec le conglomérat Samsung modela la symbolique du club.

Car le conglomérat coréen s’affiche en bleu et blanc. La marque d’électronique grand public apparut pour la première fois en 1938. À cette époque, le terme Samsung s’écrivait en utilisant les caractères chinois « 三星 », qui littéralement signifiait « trois étoiles ». Le fondateur Byeong-cheol Lee déclarait « 하늘의 별처럼 크고 강력하고 영원하라 » (Soyez grand, puissant et éternel comme les étoiles dans le ciel). Ces trois étoiles apparurent sur le logo de 1938 à 1979 en noir et blanc. Puis, en 1980, le logo évolua. Les 3 étoiles étaient toujours présentes mais se distinguèrent en étant blanches dans des cercles rouges. En 1992, alors que l’entreprise devint une marque mondiale, le rouge et les étoiles disparaissent au profit d’un grand oval bleu. Samsung explique que le fond bleu symbolise le ciel et la mer, et que l’ovale incliné symbolise l’univers. Le bleu représente également la technologie et l’innovation. Finalement, tout au long de son existence, le blanc est demeurée une des couleurs de l’entreprise. Et les 3 couleurs bleu, blanc et rouge ont fait partie de son histoire.

#1110 – Everton Viña del Mar : los Ruleteros

Les roulettes. Ce club chilien n’a pas eu le plaisir d’accueillir ZZ venu effectuer quelques roulettes dans son enceinte Estadio Sausalito. Pour autant, il fait parti des principaux clubs du pays, avec 4 titres de champion, et avec un nom évocateur. Car, comme certains autres clubs sud-américains (Liverpool FC en Uruguay, Arsenal Sarandi en Argentine, Barcelona SC en Equateur, CSD Rangers au Chili, CA Torino au Pérou), le vieux continent avec ses institutions sportives constituèrent une source d’inspiration. Tout débuta le 24 juin 1909 quand le club fut porté sur les fonds baptismaux de la ville de Valparaíso par un groupe de jeunes mené par les enfants d’immigrés anglais David et Arturo Foxley, Frank et Hugh Boundy, Percy Holmes, Malcon Fraser et les frères « chiliens de souche » Abelardo et Carlos González. La légende la plus répandue prétend que le nom fut choisit en l’honneur du club de Liverpool qui effectuait alors une tournée en Argentine et en Uruguay. Il se peut d’ailleurs que la famille Foxley qui était le principal moteur du projet était originaire de la ville de la Mersey.

Dans les années 1930, la vie du club fut mouvementée avec par deux fois des arrêts prolongés de l’activité. Une première fois en 1933 car le club s’estima lésé par les décisions prises par la ligue de Valparaíso à son encontre suite à une plainte de son rival, Unión Española de Valparaíso. En 1936, le club reprit son activité mais moins d’un an plus, nouvelle pause en raison de problèmes financiers. Il fallut attendre 1942 pour enfin voir le club renaître. La direction entreprît alors d’importants chantiers pour structurer le club et le préparer au professionnalisme. En premier lieu, le club déménagea dans la ville voisine de Viña del Mar. Ensuite, il agrandit son stade de Sausalito et envisagea d’acheter son siège Viana 161 à Viña del Mar. Pour cela, le club emprunta auprès de ses membres et de ses supporteurs mais également avec le soutien du monde des affaires de la cité, dont le Casino de Viña del Mar, qui sponsorisait le club à hauteur de 0,03% de ses revenus. Ce fort sponsoring du Casino fut à l’origine du surnom.

#1077 – Radomiak Radom : Zieloni

Les verts. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les clubs sportifs polonais étaient rarement autorisés à poursuivre leurs activités s’ils ne soumettaient pas à l’occupant et donc la jeunesse polonaise était régulièrement privée de la possibilité de pratiquer des sports de manière officielle. Cependant à Radom, comme dans d’autres villes de Pologne, des équipes clandestines se montaient et ce fut le cas parmi les ouvriers de l’usine locale de chaussures (de la marque BATA) et les étudiants de l’école de tannage. Depuis 1939, BATA possédait une usine à Radom, en plus de celle située à Chełmek près de Chrzanów.

Au lendemain de la guerre, l’usine BATA fut nationalisée par les autorités communistes. Włodzimierz Skibiński, son directeur, participa à la création d’une équipe de football au sein de l’usine en réunissant les joueurs des deux équipes clandestines précitées. La réunion fondatrice eut lieu le 7 avril 1945. Ayant reçu l’aide de l’usine de chaussures, le nouveau club a adopté le nom de l’entreprise mécène : KS Bata. Le 13 juillet 1945, une réunion des membres du club eut lieu, au cours de laquelle les statuts furent approuvés et un conseil d’administration de 9 personnes fut élu, Włodzimierz Skibiński devenant le premier président du club. Sur la même idée que le nom, il proposa que les couleurs du club reprennent celles de l’usine : vert et blanc. Le rouge sur l’écusson apparut quand le club fusionna en 1967 avec le vieux club Radomskiego Koła Sportowego, fondé en 1910 et dont le maillot était rayé rouge et blanc.

#1070 – CD Coopsol : el Submarino Amarillo

Le sous-marin jaune. Voici donc un troisième club dans le monde qui se revendique de la célèbre chanson des Beatles (les autres étant Cadix #433 et surtout Villareal #120). Comme pour les deux autres clubs, le fait d’évoluer en couleur jaune a naturellement donné le surnom. La raison de cette teinte est simple. L’actionnaire et sponsor du club est le groupe Coopsol, un conglomérat péruvien né il y a 28 ans et comptant 12 filiales, offrant différents services (intérim et recrutement, nettoyage, services d’ingénierie …). Coopsol est l’acronyme de Cooperativa Solar (Coopérative solaire) et le soleil apparaît sous forme stylisée sur le blason de l’entreprise. Logique alors de retenir le jaune comme couleur.

Certes, la capitale péruvienne qui accueille l’équipe se situe sur la côte de l’Océan Pacifique mais la référence à l’engin subaquatique ne provient pas de la situation géographique. En réalité, au début des années 2000, le groupe Coopsol tentait d’investir le football sur 2 fronts, en rachetant 2 clubs évoluant en première et en seconde division. Mais ce fut deux échecs et finalement en 2004, il reprit un autre club, le Deportivo Aviación. Ce dernier fut fondé en 1964 comme une émanation sportive des forces aériennes péruviennes (Fuerza Aérea del Perú). Le club était donc soutenu par l’armée de l’air, notamment en étant sponsorisé par la compagnie aérienne militaire, TANS. Mais, deux accidents aériens intervenus en 2003 puis en 2005 eurent raison de la compagnie, qui fait faillite en 2006. Résultat, au début des années 2000, TANS et les forces aériennes retirèrent leur soutien financier au Deportivo Aviación, qui déclina et chercha de nouveaux parrains. Ce fut dans ce contexte que Coopsol mit la main sur le Deportivo Aviación pour fonder son nouvel étendard sportif. D’abord dénommé Aviación-Coopsol, il perdit tout lien avec ses racines aériennes en 2009 en devenant le Deportivo Coopsol. Néanmoins, dans la mémoire collective et en particulier dans celle des adversaires, ce lien existe toujours et donc, le sous-marin du surnom est pour moquer les origines aériennes du club.