Les comtes. Le club n’a pas gagné ce surnom aristocratique en remportant son premier titre de champion de Slovénie en 2020. La ville de Celje fut le siège d’une des plus grandes et puissantes familles nobles sur le territoire de la Slovénie actuelle, la Maison de Celje. Cette dynastie démarra vers 1125, avec les Seigneurs de Žovnek, et s’éteignit en 1456. Vassal des Habsbourg dès la fin du XIIIème siècle, la ville et son chateau tombèrent dans l’escarcelle de la famille en 1333. Puis, cette dernière fut élevée au rang comtale par l’empereur Louis IV à Munich en 1341, recevant le titre de Comte de Cylie ou Cilli dérivé du nom du château de Celje. En peu de temps, les comtes de Celje possédaient plus de 20 châteaux sur tout le territoire de la Slovénie moderne et au-delà grâce aux mariages de leurs filles. Avec l’acquisition de grands domaines dans les duchés contigus de Styrie et de Carinthie, dans la marche de la Carniole ainsi que dans les territoires de la Couronne hongroise (y compris la Croatie et la Slavonie ), leur influence s’accrut et ils devinrent l’une des familles les plus puissantes de la région. Leur dernier représentant, et également le plus puissant, le comte Ulrich II de Cilli, détenait environ 12 villes, 30 bourgs et 125 châteaux. Mais, souhaitant obtenir la régence de la Hongrie, de la Bohême et de l’Autriche puis de s’attribuer la couronne bosniaque, Ulrich II échoua dans toutes ses entreprises et se fit beaucoup d’ennemie. Il fut assassiné. La lignée masculine des comtes de Cilli s’éteignit avec la mort d’Ulrich II et, après une guerre de succession, tous leurs domaines et propriétés furent remis aux Habsbourg. Les couleurs des armes de la famille inspirèrent celles du blason de la ville, puis du club.
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#418 – AEL Larissa : Βασίλισσα του Κάμπου
La reine de la plaine. Sous l’impulsion de la ligue régionale, 4 clubs de la ville de Larissa (Aris, Iraklis , Larissaikos et Toxotis) décidèrent d’unir leurs forces pour fonder le club de l’AEL le 17 mai 1964. Cette union concrétisa la vision de créer une équipe puissante qui représenterait la préfecture de Larisa (5ème ville de Grèce) dans l’élite, ces 4 clubs n’ayant pas eu individuellement de succès au niveau national. Malheureusement, la réussite ne fut pas au rendez-vous rapidement mais finalement en 1973, le club accéda enfin à la première division grecque. Si les débuts furent laborieux, le club réalisa toutefois un grand exploit demeuré encore unique aujourd’hui. En 1988, l’AEL devint champion de Grèce pour la première et unique fois de son histoire, devenant le premier et encore aujourd’hui seul club qui n’est pas d’Athènes ou de Thessalonique à remporter le prestigieux titre. Cette réussite fut enrichie de deux Coupe de Grèce en 1985 et 2007. La victoire en 1988 fut difficile puisque la Ligue Grecque retira en Mars 4 points au club après la découverte d’un cas de dopage dans l’équipe, le joueur bulgare Giorgi Tsigov. Comme souvent en Grèce, la réaction des supporteurs fut rapide et excessive. Ils bloquèrent l’autoroute (E75 qui relie Athènes à Thessalonique) ainsi que les lignes de chemin de fer pendant plusieurs jours, immobilisant la moitié du pays. Sous la pression des événements, la Ligue harmonisa son règlement avec la législation de l’ UEFA en vigueur, où l’équipe n’est pas déclaré responsable du dopage du joueur et où seul le joueur est pénalisé. À la suite de cette décision, les points furent restitués. 1 mois plus tard, Larissa devint champion en remportant le match face à Iraklis en marquant l’unique but de la rencontre à la 88ème minute.
La Grèce résulte de l’affrontement des plaques tectoniques africaine et eurasiatique, qui ont conduit le pays à être le 6ème plus montagneux d’Europe (entre 70 % et 80 % du territoire grec est montagneux) et compter de nombreux canyons et autres paysages karstiques. En outre, aucun point de la Grèce n’est éloigné de plus de cent kilomètres de la mer, dans le Péloponnèse cette distance n’étant même que d’une cinquantaine de kilomètres. Autant dire que les plaines demeurent un espace rare en Grèce. Or, la région de Thessalie, dont Larissa est la capitale, se caractérise justement par les deux grandes plaines de Trikala et de Larissa, considéré comme les plus grandes du pays. La région apparaît alors comme le grenier du pays.
Avec ce palmarès unique (les autres meilleurs clubs de la région survivent à peine en seconde division) et cette localisation, le surnom de Reine de la Plaine, s’imposa. Parfois, le surnom de Βασίλισσα της Θεσσαλίας (Reine de Thessalie) est également utilisé.
#395 – HŠK Zrinjski Mostar : Plemići
Les nobles. En 1896, plusieurs habitants de Mostar eurent l’idée de créer une société sportive qu’ils nommèrent Hrvatski sokol (Faucon croate). Mais, la Bosnie étant sous domination de l’Empire Austro-Hongrois, les manifestations nationalistes étaient interdites et la mention de la Croatie étaient donc prohibé. Le club disparut mais en ayant posé les fondations du futur HŠK Zrinjski. Ainsi, en 1905, la jeunesse croate emmené par le professeur Kuštreb, avec le soutien de la société culturelle Hrvoje, forma le Đački športski klub (club de sport étudiant). En 1912, les membres voulaient de nouveau faire référence à ses liens avec la population croate de la ville et le nom changea pour Gimnazijski nogometni klub Zrinjski (Gymnasium Football Club Zrinjski). Zrinjski était une famille noble originaire de la Croatie hongroise, et influente dans le royaume de Hongrie. Originaire de la ville croate de Zrin, une des branches de la famille accéda au titre de ban (en quelque sorte vice-roi) de Bosnie. Puis, l’un de ses membres, Stefan Tvrtko, devint même le premier roi de Bosnie en 1353. En s’attachant à cette famille qui faisait le lien entre la Croatie et la Bosnie, les membres espéraient peut-être récupérer leur titre et devenir nobles.
#375 – CD Olimpia : Rey de Copas
Le roi des coupes. L’un des plus vieux clubs de football du Honduras (fondé 12 juin 1912) demeure aussi l’un des plus titrés au niveau national comme en Amérique Centrale. Sur la base des compétitions d’Amérique Centrale, le CD Olimpia fut élu le deuxième meilleur club de la zone au XXème siècle, derrière le Deportivo Saprissa, mais devant tous les clubs mexicains, dont la ligue demeurait pourtant la plus forte du continent, par l’IFFHS. Le CD Olimpia fut le seul club du Honduras à remporter la Liga de Campeones de la Concacaf (l’équivalent de notre Ligue des Champions) et par deux fois (1972, 1988). Il a même atteint la finale par deux autres fois (1985, 2000).En 2017, une Liga Concacaf s’est rajouté au palmarès. 3 Copa Interclubes de la Uncaf furent également remportés (1981, 1999, 2000). Sur le plan national, pas de discussion possible. L’Olimpia remporta 31 championnats professionnels et 7 amateurs, record du pays et ce qui en fait l’un des clubs les plus de titrés d’Amérique Centrale. L’Olimpia ajouta un autre jalon à son histoire en décembre 2013 en devenant le premier quadruple champion de l’histoire du Honduras. A cela s’ajoute 3 Coupes Nationales (1995, 1998, 2015). Le CD Olimpia n’a pas donc pas d’équivalent au Honduras et demeure l’un des clubs les plus respectés d’Amérique Centrale. Comme d’autres clubs, l’Olimpia a souhaité affiché sur son blason son palmarès. Ainsi, à chaque titre national remporté, une étoile était ajoutée à l’écusson. En gagnant de nombreux championnats, cette constellation commençait à peser sur le composition du blason. Résultat, il fut décidé que chaque étoile représenterait 5 titres remportés. Puis, aujourd’hui, l’écusson n’intègre plus que 3 étoiles, correspondant au 3 titres continentales gagnés. Toutefois, deux branches de laurier ont été ajouté pour symboliser, comme dans la Grèce antique, l’important palmarès du club.
#351 – Sparta Rotterdam : Kasteelheren
Les seigneurs. L’autre club de Rotterdam n’a pas hérité son surnom de son palmarès qui demeure plus limité (6 championnats, 3 coupes) et daté (dernier titre en 1966 mais principalement conquit au début du XXème siècle) par rapport à son rival du Feyenoord. Ce n’est pas non plus sa qualité de doyen des clubs professionnels néerlandais qui forgea ce surnom (il fut fondé le 1er avril 1888 et seuls onze clubs amateurs peuvent se prévaloir d’avoir été créés avant). En fait, ce surnom est lié au stade où évolue le club, le Het Kasteel, qui signifie le château. Construit en 1916 sous le nom de Stadion Spangen, le stade est situé dans le quartier de Spangen. Les architectes JH de Roos et WF Overeynder lui donnèrent l’aspect d’un château, en dessinant un bâtiment avec deux petites tours, placé derrière l’un des buts. Ce bâtiment a survécu aux différentes rénovations et demeure d’ailleurs le seul vestige authentique de la conception originale. Il a été toutefois déplacé désormais le long de la tribune sud.
#348 – Fredrikstad FK : Aristokratene
Les aristocrates. Si le club marqua le football norvégien entre 1932 et 1961 (9 championnats remportés et 8 coupes), ce n’est pas ce palmarès qui donna son surnom d’aristocrate. Celui-ci est hérité du nom de ville où réside le club. Fredrikstad signifie la ville de Fredrik, du nom du Roi du Danemark et Norvège, Fredrick II. Lors de la Guerre nordique de Sept Ans (1563-1570), la ville de Sarpsborg fut incendiée par les suédois en 1567. Le roi Fredrick II décida, par décret royal, de rebâtir une ville à 15 kilomètres au sud de l’emplacement original de Sarpsborg, sur un site à proximité de la mer et de vastes plaines. La ville devint alors un site militaire stratégique. Le nom Fredrikstad fut utilisé pour la première fois dans une lettre du Roi, Fredrick II, datée du 6 février 1569. Cette naissance monarchique donna le surnom au club.
#341 – Sevilla FC : Nervionenses
Ceux de Nervión. Dernier hommage à Diego Maradona avec son dernier club où l’argentin tenta sa rédemption après 15 mois de suspension. Il joua évidemment au stade du club, l’Estadio Ramón Sánchez Pizjuán. Le club s’installa dans ce nouvel écrin le 7 septembre 1958, même si les travaux s’achevèrent finalement en 1974, pour atteindre une jauge de 70.000 places. Le stade est situé non loin du centre ville, en plein cœur du quartier dénommé Nervión. Ce dernier commença à se développer à partir de 1910 quand Luis Lerdo de Tejada trouva cette zone idoine pour construire une cité-jardin. Ces terres appartenaient alors au Marquis de Nervión, qui donna son nom à ce nouveau quartier. Le marquis de Nervión est un titre nobiliaire espagnol créé vers 1864 par Isabel II, reine d’Espagne et qu’elle attribua à Francisco Armero y Fernández de Peñaranda, Capitaine Général de la Marine et Sénateur. Le nom de Nervión fait référence à la rivière du même nom qui traverse le nord de l’Espagne (notamment Bilbao). Le choix de ce nom n’était pas le fruit du hasard. En effet, Francisco Armero se distingua lors du siège de Bilbao, pendant la première guerre carliste. Il remonta en particulier la rivière Nervión pour briser les lignes ennemies et le siège de Bilbao. La famille de Francisco Armero était originaire de Fuentes de Andalucía, une ville de la campagne sévillane, et possédait de nombreuses terres autours de Séville.
#292 – Real Sociedad : la Real
La royale. Autant dire que les supporteurs ne sont pas fatigués pour trouver ce surnom qui fait référence au titre royal du club. En basque, le surnom devient Reala ou Erreala. Le titre de « Real » pour les clubs de football n’est pas un phénomène purement espagnol mais un certain nombre de clubs espagnols se sont vus attribuer ce titre. Pour découvrir l’origine de ce titre, il faut remonter au début du XXème siècle, lorsque le Roi d’Espagne Alphonse XIII (l’arrière-grand-père de Felipe, le Roi actuel) était sur le trône. Pendant son règne, qui dura de 1886 à 1931, la grande majorité des clubs de football espagnols se fondèrent. Ce fut le cas de la Real Sociedad qui puisent ses racines en 1904 avec la fondation du club omnisports San Sebastián Recreation Club. Suite à des dissensions, la section football de ce club fit dissidence en 1907 ou en 1908 et créa un nouveau club dénommé San Sebastián Foot-Ball Club. Puis, pour participer à la Coupe du Roi en 1909, le San Sebastián FC dut s’appuyer sur la structure d’un autre club, Club Ciclista de San Sebastián, pour répondre aux exigences administrative de l’organisateur, la Federación Española de Clubs de Foot-ball. Cette entorse au règlement ne fut pas vaine car le club remporta son premier titre. En conséquence, ce succès incita les joueurs à constituer légalement une entité et le 7 Septembre de 1909 la Sociedad de Foot-Ball de San Sebastián vit le jour. Cinq mois plus tard, le 11 de Février de 1910 , le Roi Alphonse XIII, concéda le titre Real au club, ce qui lui permettait de rajouter à son blason, la couronne royale. L’attribution fut faciliter par le fait que San Sebastián était le lieu de villégiature du Roi (San Sebastián, comme sa fameuse plage de la Concha, sont baignés par le Soleil).
A cette époque, le Roi Alphonse XIII, grand amateur de ce nouveau sport qu’était le football, n’hésitait pas à donner le titre aux clubs de sports demandeurs. Les premiers titres furent donner en 1908 à deux clubs de La Corogne (Club Deportivo de la Sala Calvet et la Sociedad Deportiva Club Coruña). Puis, en 1910, donc la Real Sociedad mais également la Sociedad de Fútbol de Santander. En 1912, le Club Deportivo Español de Barcelona. En 1914, le Vigo Sporting Club. et le Real al Betis Foot-Ball Club. Enfin, le Real Unión de Irún (1915), la Real Sociedad Gimnástica Española (1916) et bien évidement le Real Madrid Club de Fútbol (1920).
#278 – Zamalek SC : النادي الملكي
Le club royal. Basé au Caire, le club a bénéficié, à une époque, du parrainage royal, en se dénommant Farouk, du nom du Roi d’Egypte Farouk. En 1944, la Coupe d’Egypte put enfin débuter en Avril, après 8 long mois d’attente. En effet, 14 joueurs du club Al-Ahly furent suspendus suite à une tournée que l’équipe réalisa en Palestine contre l’avis de la Fédération Égyptienne. Or, cette suspension émanait de la Fédération Égyptienne, alors présidée par Muhammad Haider Pacha, également président de Zamalek, le club qui disputait et dispute toujours à d’Al-Ahly la suprématie cairote et national. Cette décision fut donc vécue comme une injustice par les supporteurs de Al-Ahly et ne fit qu’attiser un peu plus le feu entre les deux rivaux. Après un tournoi condensé (environ 1 mois), les deux clubs se retrouvent en final comme en 1942, coupe alors remportée par Al-Ahly 3 buts à 0. L’édition de 1943 avait été annulée en raison de la suspension des joueurs d’Al-Ahly. Le résultat du match, qui se joua le 2 Juin 1944, fut sans appel : 6 à 0 en faveur du Zamalek. Le Roi Farouk qui assistait à la final fut impressionné par la performance de Zamalek (qui s’appelait Mukhtlat à l’époque), qui demeure encore comme la plus grande différence de but dans ce derby. Farouk demanda alors à son Ministre de la Guerre, Muhammad Haider Pacha (qui était également le président du Zamalek), de donner son nom au club. Ainsi, le club s’appela de 1944 à 1952 (date de la chute de la Monarchie), le Farouk Club, le liant alors à la royauté. Mais, récemment, cette version a été remise en cause. En effet, il aurait été retrouvé un article du journal Al-Ahram qui publiait l’Arrêté Royal du 27 Juin 1941 ordonnant le changement de nom du club pour Farouk Club. Ce changement de nom résultait des tensions politiques de l’époque où le Roi Farouk s’opposait au parti laïque du Wafd. Ce dernier était alors lié à Al-Ahly et par opposition le Roi Farouk adouba le club Zamalek pour en faire le club royal.
#262 – SC Braga : os Arcebispos
Les archevêques. Ce surnom puise ses origines dans l’antiquité. Bati en 16 avant J.-C., Braga (Bracara Augusta en Latin) était une ville importante de la province romaine de Gallaecia, au point d’en devenir sa capitale. Centre commercial notable, la ville et ses habitants se convertirent rapidement au christianisme. Ainsi, Braga fut érigé en diocèse au IVème siècle et, selon la légende, son premier évêque fut São Pedro de Rates (de 45 à 60 après J.-C.). Néanmoins, les premières preuves historiques d’un évêque à Braga remonte au concile de Tolède en 397, avec Monseigneur Paterno. Lorsque le Royaume du Portugal se constitua au moment de la Reconquista (au IXème siècle), si Guimarães devint la capitale politique du nouvel Etat, Braga conserva la suprématie religieuse.
Au XIIème siècle, Braga fut ainsi élevé au rang d’archidiocèse. Résultat, l’archevêché de Braga est l’un des plus anciens de la péninsule ibérique et reçu donc le titre de Primat d’Espagne (qui est contesté par l’Archevêché de Tolède). Ce siège a pour caractéristique d’avoir son propre rite liturgique (rite de Braga), proche de celui romain. Le club est donc attaché à cette histoire et reprit dans son blason les armes de la ville de Braga, ie principalement la présence de la Vierge Marie tenant un lis dans sa main droite et l’Enfant Jésus dans son bras gauche.
