#1112 – UD Almería : los Rojiblancos

Les blanc et rouge. Si, par des choix erronés et contestables, l’arbitre a désavantagé Almería en offrant au Real une victoire imméritée ce week-end à Bernabéu, le choix de porter des maillots rayés rouge et blanc, similaires à ceux du rival madrilène de l’Atlético Madrid, n’en est pas la raison. Les couleurs d’Almería ne s’inspirèrent pas des clubs anglais comme pour l’Atlético et Bilbao (cf #43 et #9) et remontent à une époque plus ancienne que l’invention du football.

En effet, le club a tout simplement repris les deux couleurs de la bannière de la ville et de la province (la dernière étant une copie de la première) et qui se retrouvent également dans les armoiries. Il s’agit d’une croix de Saint Georges (donc rouge sur fond blanc), qui n’est autre que le drapeau de l’Angleterre. Mais, une fois de plus, pas de lien avec le pays de Charles III. En 1147, les musulmans Almoravides occupaient la région d’Almería depuis des siècles. Outre les croisades vers Jérusalem et la Palestine, les Chrétiens s’étaient également donnés pour mission de chasser les musulmans d’Espagne. Le Roi de León et Castille, puis à compter de 1135, Imperator totius Hispaniæ (empereur de toutes les Espagnes), Alphonse VII décida de reprendre Almería et monta une expédition avec l’aide du Roi de Pampelune García V de Navarre, du Prince d’Aragon et Comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV, du seigneur de Montpellier Guillaume VI, des chevaliers du Temple de Castille et d’Aragon ainsi qu’avec le soutien naval décisif des républiques de Pise et de Gênes. Les troupes génoises, composées de près de 200 navires, débarquèrent sur une des plages de Cabo de Gata et y campèrent dans cette baie pendant au moins deux mois jusqu’à l’attaque de la ville. La plage prit le nom de Playa de los Genoveses (Plage des Génois) et le drapeau de Gênes flotte désormais comme bannière de la ville et de la province.

La Croix de Saint Georges est un dérivé de l’étendard papale, le Vexillum Sancti Petri. Cette croix fut cousu sur les vêtements des chevaliers partant en croisade (pour certain en rouge, car cette couleur représentait la passion du Christ). Certains des Etats européens participant aux croisades adoptèrent alors la croix. Ce fut le cas de la République des Gênes qui prit la croix de Saint-Georges comme drapeau. Qui inspira donc à son tour, un territoire d’une autre croisade.

#808 – UD Almería : los Indálicos

Rien d’indélicat dans ce surnom qui fait référence à l’un des symboles les plus connus de la ville d’Almería, de sa province et de ses habitants. Les joueurs comme les supporteurs du club sont connus sous ce surnom. Il trouve son origine dans une peinture rupestre de la fin du néolithique (en particulier de l’âge du cuivre) qui représente une figure humaine aux bras tendus avec un arc qui rejoint les deux mains. Situé dans l’abri des Ruches (abrigo de las Colmenas) et dans la grotte des Panneaux (cueva de los Letreros) dans le parc naturel de la Sierra de María-Los Vélez, ce dessin porte le nom d’Indalo, terme qui proviendrait des mots indal eccius de la langue ibère qui signifient « messager des dieux ». D’ailleurs, bien que les scientifiques ne se soient définitivement pas encore accordés sur sa signification, plusieurs théories avancent que cette peinture est une représentation d’une divinité. L’étude du dessin montre que la figure représente simplement un homme pointant son arc vers un oiseau qui vole au-dessus de lui.

Pour les habitants de la région d’Almería, il fut considéré comme un symbole de bonne chance pendant des siècles. Puis, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, le peintre et sculpteur almérien Jesús de Perceval et le groupe de sept lancèrent un mouvement artistique remettant en valeur l’héritage culturel de la région d’Almería, singulier du reste du pays et qui puise ces origines dans les cultures méditerranéennes et ibères de l’époque du néolithique. Le mouvement prit comme symbole l’Indalo, représentatif de cette culture particulière, et s’appela Movimiento indaliano. Ils voyaient dans ce dessin un homme ancestral tenant un arc-en-ciel et symbolisant un pacte entre les hommes et les dieux pour prévenir les inondations futures. En tout cas, l’image de l’Indalo changea pour les habitants et devint le symbole le plus représentatif d’Almería. Aujourd’hui, l’Indalo est devenu une partie de l’identité de la ville d’Almeria, étant présent dans d’innombrables logos, noms d’entreprises, marques et magasins. Il en est évidement de même avec le blason du club, couronné par un Indalo.