Le fort, la forteresse. Le club argentin hérita de ce surnom en juin 1932, quand dans le journal « Crítica » , apparaît un article où le journaliste Hugo Marini décrivit le stade du club, situé aux coins de la rue Basueldo et de la Guardia Nacional dans le quartier de Villa Luro, comme un fort. San Lorenzo devait rendre visite à une équipe de Vélez qui était en pleine forme à domicile. Avant le match, Marini titrait : « ¿San Lorenzo hará rendir mañana el ‘Fortín de Villa Luro’? » (Est-ce que San Lorenzo fera jouer le ‘Fortín de Villa Luro’ demain ?). Pour Marini, le stade de Velez était un fort car il était difficile pour l’équipe adverse d’y gagner un match. En outre, les projecteurs (une rareté pour l’époque) situés au quatre coin du terrain ressemblaient aux tours de guet d’un fort. Bien que ce match se soit soldé par un désastre pour Vélez, qui s’inclina 4-1, les supporteurs trouvèrent un surnom.
Dans ces années, alors que les réseaux sociaux et télévision n’existaient pas et que la radio en était encore à ses premiers balbutiements, la presse écrite disposait d’un immense pouvoir pour accompagner l’explosion de la popularité du football en Argentine. Par ses chroniques drôles et hyperboliques, Hugo Marini en fut l’un des plus importants représentants. Sa chronique « el Sport de cada día » était particulièrement lu et immortalisait un grand nombre d’expressions populaires et surnoms pour le ballon rond.
Malheureusement, suite à la relégation du club en seconde division en 1940, le contrat de location du stade prît fin et Vélez perdit son fort. A la fin des années 40, grâce à la ténacité de José Amalfitani, le club acquit de nouvelles terres dans le quartier de Liniers et y construisit un nouveau stade, qui hérita également le nom d’el Fortín ou Fortín de Liniers.
