#1355 – Fluminense : Tricolor

Le tricolore. Le maillot comme l’écusson de Fluminense se distinguent par leur mélange de 3 couleurs, qui les ont souvent fait élire comme les plus beaux du monde. Les fameuses trois couleurs sont le vert, le blanc et le grenat. Pourtant, à la fondation du club en 1902, sa tenue se composait d’un maillot blanc et gris associé à un short blanc. L’écusson reprenait également ses couleurs sur lesquelles était apposées en rouge les lettres FFC. Toutefois, cette équipement avec ces couleurs était difficile à trouver même lorsque le président Oscar Cox avec son ami Mário Rocha se rendirent à Londres où se trouvaient les principaux équipementiers. Résultats, les deux membres tombèrent sous le charme d’un maillot aux couleurs vert, grenat et blanc. Le 15 juillet 1904, lors d’une assemblée générale, une lettre envoyée d’Angleterre par Oscar Cox et Mário Rocha décrivant leur trouvaille convainquit les membres d’adopter ces nouvelles couleurs. Fluminense porta pour la première fois son maillot tricolor lors d’une victoire 7 buts à 1 contre Rio Cricket le 7 mai 1905.

En 1940, le parolier Lamartine Babo (avec le chef d’orchestre Lyrio Panicali) composa un nouvel hymne pour le Fluminense, qu’il appela « Marcha Popular« . Et dans les 3 dernières strophes, il donna une raison à chacune des couleurs. Tout d’abord, la première phrase clame « Sou tricolor de coração » (Je suis tricolore dans l’âme). Puis, la 3ème strophe déclare que « Vence o Fluminense/Com o verde da esperança » (Fluminense gagne/Avec le vert de l’espoir). La 4ème « Vence o Fluminense/Com o sangue do encarnado » (Fluminense gagne/Avec le sang du rouge). Enfin, le 5ème et dernier « Vence o Fluminense/Usando a fidalguia/Branco é paz e harmonia » (Fluminense gagne/En utilisant la noblesse/Le blanc est la paix et l’harmonie).

Ce surnom est décliné en Tricolor carioca, Máquina Tricolor (la machine tricolore) et Tricolor de Laranjeiras (Laranjeiras étant le nom du quartier d’origine de Fluminense).

#1354 – Tokyo Verdy : ヴェルディ

Verdy. Pour de nombreuses équipes de football japonaise, leurs noms se composent d’un mot-valise à l’origine européenne et Tokyo ne fait pas exception. Verdy provient du portugais verde et signifie la couleur verte. Assez logique pour une équipe portant des maillots verts.

La médaille de bronze obtenue par l’équipe nationale japonaise aux Jeux Olympiques de 1968 à Mexico engendra une vague d’intérêt pour le football au pays du soleil levant. En 1969, le groupe de media Yomiuri et le groupe télévisuel NTV s’associèrent pour fonder le Yomiuri Football Club, avec l’objectif d’en faire une association moteur du football professionnel. De 1978 à la création de la J-League en 1992, Yomiuri s’imposa comme une puissance dominante de l’île. Lorsque la J-League émergea, sa volonté était de rapprocher les clubs de leurs bases de fans et cela passait par un changement de nom des équipes. D’une part, les clubs devaient prendre le nom de leurs villes de résidence. D’autre part, elles devaient exclure les noms d’entreprise de leur dénomination. Ainsi, Yomiuri FC devint le Kawasaki Verde (le club déménagea dans la capitale au début des années 2000).

Si le célèbre attaquant brésilo-japonais Ruy Ramos qui évolua à Verdy de 1977 à 1996 aimait à déclarer « 俺の体には緑の血が流れてるんだヨ!」と言うくらい » (j’ai du sang vert qui traverse tout mon corps), le maillot du Verdy ne fut pas toujours vert. De 1969 à 1978 (date de la première promotion en première division), les joueurs portaient un maillot bleu. Puis, la couleur verte commença à s’imprimer sur la tenue. Toutefois, à l’époque, les clubs adoptèrent une certaine liberté avec leur équipement. Ainsi, jusqu’en 1981, Yomiuri FC évoluait avec des maillot verts mais également avec des chemises à rayure verticale bleu et rouge. Puis, en 1982, les joueurs portèrent régulièrement un maillot rayé noir et bleu ciel, similaire à celui du Grêmio Porto Alegre. Mais, plus populaire au sein des joueurs et des fans, le vert s’imposa définitivement en 1984.

D’où vient ce vert ? Selon certains, la couleur fut proposée par l’entraineur George Yonashiro qui œuvra de 1972 à 1989 à Yomiuri. Né à São Paulo, il appréciait l’équipe brésilienne de Palmeiras. Toutefois, d’autres avancent que l’équipe qui inspira Yomiuri FC fut Saint-Etienne. Un de ses joueurs, Toshifumi Tonami, était un passionné de maillot d’équipe européenne et il commanda le maillot vert à col bleu-blanc-rouge de Saint-Etienne. Ce dernier fut répliqué à l’identique par Yomiura FC.

#1317 – Goiás EC : Verdão, Alviverde, Esmeraldino

Le vert, le blanc et vert, l’émeraude. Tous ces surnoms font bien évidemment référence à la couleur verte du maillot et du blason du club de la capitale de l’État de Goiás. Sa naissance, poussée par les frères Carlos et Lino Barsi, se fit tardivement par rapport aux autres clubs de l’Etat (1943) et humblement, sur le trottoir, sous les lumières d’un vieux réverbère. Surtout le club disposait de peu de moyen. L’équipe s’entraînait sur un terrain en terre battue et jouait ses matchs sur un terrain en herbe dans une vieille enceinte. Pour son premier match contre l’Atlético Goianiense, le club n’avait pas de maillots pour ses joueurs et fit appel à la solidarité des autres clubs du Sud-Est du Brésil. Un seul club répondit à cet appel à l’aide. : l’América Mineiro (Belo Horizonte) à 900 km de Goiânia. Toutefois, il envoya un jeu de seulement 9 maillots aux couleurs de l’América (rayures horizontales vertes et blanches). Goiás compléta avec deux maillots blancs. Peu de temps après, la direction de Goiás officialisa les couleurs verte et blanche comme celles officielles du club, en signe de gratitude et d’hommage à l’acte de l’América.

Lors de la fondation d’América en 1912, les jeunes membres avaient du mal à choisir un nom et des couleurs à leur nouveau club. Résultat, ils réalisèrent un tirage au sort qui donna le nom América (au détriment d’autres propositions comme Arlequim, Guarany et Tymbiras) et les couleurs vert et blanc. Un an plus tard, le noir fut rajouté aux deux précédentes.

Certes, l’adoption du vert rendait hommage au don de l’América mais la couleur ne devait certainement pas déplaire aux joueurs et fondateurs de Goiás. En effet, elle rappelle la principale teinte de la bannière et de l’écusson de la ville de Goiânia, qui représente l’espoir.

#1262 – RC Ferrol : los Diablos Verdes

Les diables verts. Ferrol, ville de Galice, se situe sur une péninsule vers l’estuaire du Ferrol. Son port, ses chantiers navals ainsi que son arsenal avec la présence des forces marines sont les moteurs de sa région depuis des siècles. Au XIXème siècle, ces activités attirèrent des ingénieurs et techniciens britanniques ainsi que des marins de la marine marchande britannique qui faisaient escale au port de Ferrol. Cette forte présence anglaise influença la ville et notamment permit l’importation et le développement rapide du football. Ainsi, au cours des premières années du XXème siècle, différentes équipes de football tournaient dans la ville : Arsenal, Giralda, Ferrol FC, Alfonso XIII, Unión Club de La Graña, Circulo Rojo et Jaime I. En 1919, des joueurs et supporters de plusieurs associations se réunirent pour créer un club puissant, capable de rivaliser avec les prestigieuses équipes régionales. Ainsi, Giralda FC et Jaime I FC s’unirent pour donner naissance au Racing Club de Ferrol.

Les succès du Racing de Ferrol ne tardèrent pas à venir et, en 1928, ils furent proclamés champions de Galice, battant le Deportivo La Corogne en finale. L’équipe fut alors admis en Coupe du Roi pour la première fois de son histoire. Au premier tour, Ferrol élimina les basques d’Alavés. Au tour suivant (huitième de finale), une nouvelle formation basque mais bien plus prestigieuse s’opposait à Ferrol, l’Athletic Bilbao. Au match aller, Ferrol tint le choc et obtint le nul, un but partout. Au match retour, à San Mamés, ce fut une défaite, sur un score excessif de 4 buts à 0. Malgré tout, la vaillance des joueurs galiciens comme Gorostiza, Gerardo Bilbao ou Manuel Rivera de Ferrol fut remarquée par la presse basque qui les qualifièrent de diablos verdes.

Mais que diable jouaient-ils en vert ? Tout au long de son histoire, le Racing Club de Ferrol a joué avec un maillot vert (accompagné d’une short blanc), l’intensité de sa teinte dépendant des années et des équipementiers. La raison réside dans la forte présence militaire dans la ville. Ferrol accueille une base navale, abritant aujourd’hui le 31ème Escadron d’escorte, un corps des marines et deux écoles spécialisées. A l’époque, elle était déjà une destination courante pour les recrues appelées au service militaire. Ces jeunes hommes portaient généralement des chemises vertes.

#1245 – Royal Francs-Borains : les Verts

Voila un club qui résume assez bien les déboires et turpitudes du football belge. L’histoire commença en 1922 lorsque fut établi le club du Sporting Club Boussu-Bois, qui obtint le matricule 167 en 1926. Le club connut des hauts et des bas entre les séries provinciales et quelques rares apparitions dans les championnats nationaux. Résultats, le 1er juillet 1982, le club fusionnait avec son voisin du FC Élouge, fondé en 1934, pour donner naissance au Royal Francs Borains Boussu-Élouges (qui en 1985 devint le Royal Francs Borains). Démarrage en trombe puisque le club remontait en division 3 puis dans les années 2000 s’établissait en seconde division. Mais, miné par des problèmes financiers, le Royal Francs Borains fut vendu à Dominique D’Onofrio, alors directeur sportif du FC Metz, associé à des investisseurs. La nouvelle direction déménagea le club à Seraing (à 130 km de Boussu), changea le nom en Seraing United et reprit les couleurs noires et rouges, afin d’être l’héritier du RFC Seraing. Suite au déracinement de leur club en province liégeoise, les supporters du Royal Francs Borains se retrouvaient sans aucun repère et cherchaient donc à recréer un club leader dans leur région du Borinage. Ils trouvèrent alors une association en perdition en région carolo, le Royal Charleroi-Fleurus, le reprirent et l’installèrent à Boussu, sous le nom de … Royal Francs-Borains.

Naturellement, le nouveau Francs-Borains abandonna les couleurs orange et noir du club carolo pour revenir aux teintes traditionnelles des Francs-Borains : vert, blanc et noir. Le noir était l’héritage du FC Élouge, qui traduisait le passé minier de la région. Le vert et le blanc provenait du Sporting Club Boussu-Bois. Revenons après la Première Guerre mondiale. Les soldats britanniques stationnant dans la province de Boussu pratiquaient le football qui séduisaient les jeunes belges. Georges D’Haussy aida à organiser les matchs et entrainements de ces jeunes et en 1921, Rodolphe Lamy, ingénieur à la « Société des Charbonnages Unis de l’Ouest de Mons » , mit à disposition un terrain de jeu dans le quartier Saint-Joseph. Tout était prêt pour fonder le Sporting Club Boussu-Bois, avec Rodolphe Lamy comme premier président. Or, il était ingénieur mais avait également joué à l’Union Sportive de Liège. Ce dernier avait opté pour le vert et blanc qui influença certainement les membres fondateurs du Sporting Club Boussu-Bois. L’avantage est que dans les années 1970, alors que les stéphanois enchainaient des exploits en Europe, le vert devint à la mode. Dans l’enceinte de Boussu-Bois, la chanson « Allez les Verts » résonnait alors dans les haut-parleurs en début de match.



#1197 – WSG Tirol : Grün-Weiß

Les vert et blanc. Le club autrichien qui offrit une belle résistance à l’Olympique Lyonnais en match de pré-saison hier, se situe dans le bourg tyrolien de Wattens, district d’Innsbruck-Land. Et si cette municipalité de 9 000 âmes ne vous dit rien, elle abrite tout de même le siège de l’entreprise de cristal et de strass, Swarovski. Comme quoi, l’image du club devrait un peu plus briller.

Le club émergea en Avril 1930 de la communauté ouvrière de la ville, avec les employés de plusieurs entreprises de la ville, la cristallerie Swarovski, la papeterie de Wattens et la briqueterie Tonwerk Fritzens. En 1931, le club s’enregistra auprès de la fédération tyrolienne sous le nom de club sportif Football Club Wattens (SpV FC Wattens). Les membres fondateurs choisirent des armoiries en forme de bouclier, partagées en deux moitiés, une à gauche présentant des rayures verticales vertes et blanches et l’autre à droite blanche ornée de l’aigle tyrolien. Les couleurs vertes et blanches s’installèrent donc dès la fondation du club et ne furent jamais modifiées. Le choix proviendrait du Rapid de Vienne, qui depuis 1906 évoluait dans ces couleurs (#546). Tout d’abord, depuis les années 1920, l’aura du club viennois grandissait fortement en Autriche et lors de la saison 1929-1930 (année de fondation du WSG Tirol), le Rapid remportait son 10ème titre de champion, ainsi que pour la première fois la Coupe Mitropa (une des précurseurs des Coupes d’Europe). En outre, un autre élément rapprochait les deux clubs : leurs origines ouvrières. Les racines du Rapid se trouvent dans les environnements ouvriers du Schmelz à l’ouest de Vienne (une grande friche industrielle entourée de rangées d’habitation densément peuplées), qui accueillaient des immigrants, notamment de Bohême et de Moravie, et en 1897, le prédécesseur du Rapid fut fondé sous le nom Wiener Arbeiter Fußball-Club (club de football ouvrier viennois).

#1077 – Radomiak Radom : Zieloni

Les verts. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les clubs sportifs polonais étaient rarement autorisés à poursuivre leurs activités s’ils ne soumettaient pas à l’occupant et donc la jeunesse polonaise était régulièrement privée de la possibilité de pratiquer des sports de manière officielle. Cependant à Radom, comme dans d’autres villes de Pologne, des équipes clandestines se montaient et ce fut le cas parmi les ouvriers de l’usine locale de chaussures (de la marque BATA) et les étudiants de l’école de tannage. Depuis 1939, BATA possédait une usine à Radom, en plus de celle située à Chełmek près de Chrzanów.

Au lendemain de la guerre, l’usine BATA fut nationalisée par les autorités communistes. Włodzimierz Skibiński, son directeur, participa à la création d’une équipe de football au sein de l’usine en réunissant les joueurs des deux équipes clandestines précitées. La réunion fondatrice eut lieu le 7 avril 1945. Ayant reçu l’aide de l’usine de chaussures, le nouveau club a adopté le nom de l’entreprise mécène : KS Bata. Le 13 juillet 1945, une réunion des membres du club eut lieu, au cours de laquelle les statuts furent approuvés et un conseil d’administration de 9 personnes fut élu, Włodzimierz Skibiński devenant le premier président du club. Sur la même idée que le nom, il proposa que les couleurs du club reprennent celles de l’usine : vert et blanc. Le rouge sur l’écusson apparut quand le club fusionna en 1967 avec le vieux club Radomskiego Koła Sportowego, fondé en 1910 et dont le maillot était rayé rouge et blanc.

#1055 – Bursaspor : Yeşil Beyazlılar

Les vert et blanc. A la fin des années 1960, le football turc se structura en créant une première division (1959) et une seconde division (1963) professionnelles. Afin de se donner la chance de participer à cette nouvelle élite, dans de nombreuses villes, les différentes équipes, parfois rivales, unirent leurs forces pour créer une nouvelle puissance. Ainsi, le 1er juin 1963, les clubs de Acar İdman Yurdu, Akınspor, İstiklal, Pınarspor et Çelikspor s’unirent pour donner naissance à Bursaspor, avec cette volonté de porter haut les couleurs de la ville. Pour les symboles de cette nouvelle entité, le choix aurait pu soit de privilégier l’héritage d’un des prédécesseurs, soit de combiner un peu de chacun des 5 anciens clubs. La première option aurait léser les autres clubs et la deuxième aurait donné lieu à un maillot harlequin (Acar İdman Yurdu jouait en noir, Akınspor en rouge, İstiklal en jaune, Pınarspor en vert et Çelikspor en bleu marine). Ainsi, les fondateurs décidèrent de faire table rase du passé et puisèrent plutôt dans l’imagerie de Bursa.

Lorsque le choix des couleurs fut débattu, Şükrü Akmansoy, avocat de formation et président de Pınarspor, questionna les autres membres « Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit en premier lorsque on vous parle de Bursa ? ». Les participants de la réunion proposèrent en premier le vert des parcs et des forêts. En effet, la cité est surnommée Yeşil Bursa (Bursa la verte), en référence aux nombreux parcs et espaces verts qui jalonnent l’agglomération ainsi qu’aux forêts environnantes. A cela, Akmansoy répondit « La neige blanche de notre célèbre Uludağ ne peut-elle pas être utilisée avec du vert ? ». Le vert et le blanc remportèrent alors l’adhésion enthousiaste de l’assemblée. Il faut rappeler que, outre les forêts avoisinantes, Bursa se situe aussi au Nord de la montagne Uludağ, qui culmine à 2 543 mètres d’altitude. En Hiver, Uludağ devient un des plus beau domaine skiable de Turquie, apprécié de la bourgeoisie stambouliote, qui séjournent alors à Bursa et se rend sur le site grâce à 2 téléphériques partant de Bursa.

#1012 – Once Caldas : el Tricolor

Le tricolor. Surnom qui peut paraître étonnant quand on a lu l’article #467, qui présente le surnom los Albos (les blancs) pour l’équipe de Manizales. Alors 3 couleurs ou une seule immaculée ? La réponse est finalement assez simple. Le maillot des joueurs est blanc tandis que l’écusson affiche 3 couleur, vert, blanc et rouge. Au moins, entre les deux, le blanc est commun. Le 23 avril 1961, en raison de la similitude entre les maillots de l’Atlético Nacional et du Once Caldas, ce dernier dut changer pour des maillot blanc qui est désormais sa couleur historique. Mais, avant cette date, le club arborait donc un maillot rayé vert, blanc et rouge (comme l’écusson qui arbore les 3 couleurs dans le sens du drapeau italien).

En 1947, le club de Deportes Caldas fut créé et remporta le championnat colombien en 1950. En 1948, un autre club naquit, le Once Deportivo de Manizales. En 1959, pour relancer les deux clubs, ces derniers fusionnèrent et donnèrent naissance au Once (Deportivo) Caldas. N’ayant pas les mêmes couleurs (Deportes Caldas en vert et jaune (les couleurs de la région de Caldas) et Once Deportivo en rouge et blanc), les deux clubs optèrent pour les couleurs de la ville de Manizales pour la nouvelle association. Manizales arbore un drapeau similaire à celui de la Bulgarie (3 bandes verticales de couleurs, de haut en bas, blanc, vert et rouge). Mais, aucun lien entre les deux. Chef-lieu du département de Caldas, l’économie de Manizales repose sur la culture et la production de café. Résultat, les couleurs de la bannière se rapportent au café. Le blanc rappelle les fleurs du caféier, le vert le feuillage des plantations de café et le rouge la couleur des grains de café mûrs.

Manizales est l’une des 3 principales villes de la région surnommée Eje Cafetero ou le Triangle du café. Sur ses hauts plateaux andins de l’ouest du pays se situent près de 10% de la production mondiale de café. Classée au patrimoine de l’Unesco depuis 2011, l’Eje Cafetero se compose de collines verdoyantes et de plantations de café. Le département de Caldas, où se trouve Manizales, se distingue avec ses 32 353 producteurs de café pour 40 398 exploitations et 59 058 hectares plantés (5 657 arbres par hectare). Ce département présente la meilleure productivité du pays avec une moyenne de 19,23 sacs par hectare et par an en 2022, dépassant la moyenne nationale de 17,3 sacs. Un sac représente 60 kg de café. Autours de Manizales, on compte près de 1 750 producteurs. Manizales organise également le concours international de café et veut se présenter comme capital mundial del café.

#979 – USM Bel Abbès : les Verts, les Vert et Rouge

En Algérie, comme souvent lors de l’émergence d’un mouvement nationaliste dans d’autres contrées, le football fut le catalyseur de la contestation de l’ordre colonial même si finalement ce sport fut importé par les français au XIXème siècle. Pour l’USM, l’histoire débuta comme souvent par une frustration. Il semblerait qu’un certain Sellam Ali se vit refuser l’entrée au Stade Paul André car ce jeune garçon n’était pas affilie à une association agréée. Se sentant victime d’une oppression des autorités européennes, il décida avec l’aide d’une quinzaine d’amis la création d’un club musulman qui se concrétisa le 7 février 1933 et dont le premier président était Lassou Li Ali. Le club est notamment connu pour avoir accédé à la finale de la coupe d’Afrique du nord en 1956 face à son rival européen du SC Bel-Abbés, qui ne put se dérouler. En outre, en 1953, la « perle noire » franco-marocaine, Larbi Ben Barek, qui fit les beaux jours de l’Atlético Madrid et l’Olympique de Marseille, signa au sein de l’USMBA en qualité de joueur-entraîneur.

Dans ce contexte de la montée du nationalisme algérien et de la volonté des fondateurs de s’opposer aux autorités, la direction opta pour des couleurs qui n’étaient pas anodines, le vert, le rouge et le blanc. Le vert et le blanc étaient censées représenter les espoirs du peuple algérien. Ces teintes étaient aussi celles des musulmans, religion dont le club se réclamait (puisque à la création USM signifiait Union Sportive Musulmane et l’objectif du nouveau club était de réunir sous une même structure les associations sportives musulmanes de l’époque). Le rouge portait la charge symbolique de l’amour de la nation ainsi que celle usuelle du sacrifice. L’avantage de ces 3 couleurs était qu’elles étaient celles du mouvement nationaliste algérien et qui donnèrent lieu au drapeau actuel de l’Algérie. Lors de manifestations syndicales le 1er mai en 1919 et 1920, des indigènes déployaient un drapeau vert et blanc marqué d’une étoile et d’un croissant rouge.