Les sans-abris. Il ne s’agit pas évidemment d’un surnom valorisant pour le club. Plusieurs versions existent et les deux les plus connues sont les suivantes. Durant les années 1980, les fans du Zénith se déplaçaient massivement à travers l’URSS pour suivre les matchs de leur club préféré et furent les premiers à prendre des sacs à dos importés de Suède et de Finlande. Avec ces sacs, les russes disaient qu’ils ressemblaient à des gens qui avaient quitté leurs maisons. En outre, une fois en ville, les fans passaient leur temps dans les gares et les bancs des parcs abandonnés, effrayant les habitants. Les fans des clubs moscovites le prononcent à l’égard des supporteurs du Zénith avec haine et mépris mais ces derniers l’acceptent car ce surnom démontre qu’ils sont à côté de leur équipe en dépit de l’environnement (en sous-entendant que ce n’est pas le cas des supporteurs moscovites). L’autre version mène à l’instabilité du club durant les années 80 puisque l’équipe faisait le yo-yo entre la première division et les championnat inférieur. Une autre hypothèse moins admise est parfois avancée. A Saint-Saint-Pétersbourg, selon les rumeurs, le nombre de sans-abris est plus élevé que dans d’autres villes du pays et qu’ils seraient plus menaçants, agressifs.
Mois : août 2020
#220 – SC Internacional : Colorados
Les rouges. Depuis la fondation, le club évolue en rouge et blanc. Le journaliste brésilien Henrique Poppe Leão, avec ses frères Luiz Madeira Poppe et José Eduardo Poppe, avaient déménagé de São Paulo à Porto Alegre en 1901 mais rencontraient depuis des années des difficultés dans la pratique du football. En effet, les principaux clubs de la ville, à l’époque, étaient réservés aux personnes d’origine allemande, ce qui n’était pas le cas des frères Poppe. Le 4 avril 1909, ils décidèrent donc de fonder leur propre club de football. Ils optèrent pour le nom « International » afin de montrer, contrairement aux autres clubs de la ville, leur ouverture à toutes les nationalités. Il s’agissait également d’un hommage à l’Internacional São Paulo, club de football dont avaient fait partie les frères Poppe.
A la 3ème réunion des membres fondateurs, au mois d’Avril 1909, le choix des couleurs fut aussi discuté. Tous les membres étaient naturellement des adeptes du carnaval de Porto Alegre et soutenaient un des deux groupes principaux qui animaient le défilé : Venezianos (les vénitiens) aux couleurs rouges et blanches et Sociedad Esmeralda (la société émeraude) aux couleurs vertes et blanches. Les Venezianos étant majoritaires lors de cette réunion, le rouge et le blanc furent donc adoptées comme couleurs du nouveau club. Comme pour le nom, les 3 frères Poppe essayèrent également de faire référence à leur club d’origine, Internacional São Paulo qui évoluait en noir et rouge, mais leur proposition d’intégrer la couleur noire fut refusée par les autres membres.
Le premier fut donc rayé verticalement en rouge et blanc. En 1912, pendant quelques mois, une tenue intégralement blanche fut adoptée. Mais, finalement, en 1913, un maillot rouge accompagné d’un short blanc fit son apparition et à l’exception de la saison 1915 (où les joueurs portèrent de nouveau un maillot rayé), le club évolue dans ce kit.
#219 – Boca Juniors : la Azul y Oro
La bleu et or, les couleurs du club de Boca. En réalité, le club chercha ses couleurs durant ses premières années d’existence, comme beaucoup d’autres clubs. Créé en 1905, Boca arbora d’abord un maillot rose, seulement pour ses deux premiers matchs. Il faut dire que si aujourd’hui porter un maillot rose présente un certain style, à l’époque, il fut difficile à assumer par les joueurs de Boca, la couleur étant objet de raillerie. Mais, l’existence de ce premier maillot rose est contesté.
L’histoire officielle affirme que le premier maillot de Boca Juniors était blanc avec de fines rayures noires. Ce modèle avait été réalisé par la sœur de Juan Farenga, l’un des fondateurs. Puis, le club opta pour un maillot azur mais un autre club argentin, Nottingham d’Almagro, portait le même maillot. Les deux équipes jouèrent alors un match afin de définir qui porterait ce maillot. Comme Boca Juniors perdit le match, le club choisit de nouvelles couleurs : un maillot blanc à fines rayures bleues (1906).
En 1907, Boca porta enfin le maillot bleu et or. En tant que travailleur portuaire lui-même, l’ancien président du club, Juan Brichetto, suggéra d’adopter les couleurs du pavillon du premier navire qui arriverait à Buenos Aires le lendemain. Le premier bateau aperçu battant pavillon suédois, le maillot Boca Juniors devint bleu et or. On pense qu’il s’agissait du cargo dénommé « Drottning Sophia », un navire en provenance de Copenhague. D’autres historiens estiment que le Drottning Sophia n’était pas arrivé à Buenos Aires en 1907 mais en 1905. D’où, le navire serait l’Oskar II de Nordstjernan / Johnson Line, arrivé au port le 5 février 1907.
Si la bande jaune fut au départ en diagonale, elle s’amarra rapidement horizontalement (1913). La maillot du club avec ces couleurs est intouchable. En 1996, lors de l’accession de Mauricio Macri à la présidence du club, deux bandes blanches furent ajoutées autour de la ligne jaune. Inadmissible pour le dieu vivant Diego Maradonna qui menaça de ne plus jouer mais il finit par céder. En revanche, en 2004, Coca-Cola abdiqua face à la direction et son logo dut passer au bleu et jaune sur la tunique du club (il est vrai que le rouge et blanc du célèbre soda américain est similaire aux couleurs du rival de River Plate).
#218 – Aston Villa : the Villans
Parfois orthographié ou énoncé de manière erroné en Villains, le surnom Villans est dérivé du nom du club. Le club est parfois aussi plus simplement surnommé Villa. Pour un club situé à Birmingham, pourquoi les fondateurs ont-ils choisi ce nom ? La légende veut que le club fut fondé en 1874 à la lumière d’un réverbère par 4 joueurs du club de cricket de la chapelle méthodiste Villa Cross Wesleyan Chapel afin de s’occuper pendant l’hiver. Cette chapelle était alors située dans la localité d’Aston, qui à l’époque n’était pas encore absorbée par Birmingham. Dès le XVIIIème, était mentionné un bâtiment du nom d’Aston Villa. Aston a été mentionné pour la première fois dans le Domesday Book en 1086 comme « Estone » (qui signifie la colline de l’Est), où se trouvait un moulin, un prêtre et donc probablement une église, un bois et des terrains agricoles. Il fut un fief de certaines familles nobles, dont les Holtes qui l’ont possédée pendant 400 ans. Villa Cross était à la jonction de 3 routes importantes où aurait été construit un bâtiment, une villa, suffisamment importante pour léguer son nom à ce quartier. L’église méthodiste fut construite en 1865 et 9 ans plus tard donna son nom à un club de football.
Le terme villans apparût au début du XXème siècle et fit, au fil du temps, les belles heures du merchandising du club de Birmingham. En effet, autour de Villa Park ou dans ses travées, vous pouvez quelques fois apercevoir la mascotte Villa Villan (ou Villa Villain), un personnage plutôt espiègle portant une longue cape, un chapeau pointu, un masque (parfois) et une longue moustache. Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire sportif de Birmingham « Sports Argus » (publié entre 1897 et 2006), Jack Urry, serait l’inventeur du terme qui s’anima sous le crayon du dessinateur Tom Webster vers 1905. Dans les années 1930, le personnage réapparut dans les cartes produites par Ogdens. La marque de cigarette avait sorti une série de 50 cartes nommée « AFC Nickname » où était présenté un surnom des équipes de l’élite anglaise accompagné d’une illustration. Cette carte précisait que le villain est « an appropriate representation of one of the most formidable teams [with] classical style which is the envy of their rivals » (une représentation appropriée de l’une des plus formidables équipes [avec] un style classique que ses rivaux envient).
#217 – KRC Genk : de Smurfen
Les Schtroumpfs. En écrivant sur le surnom du Lokomotiv Plovdiv qui est les Schtroumpfs, je pensais que ce dernier était original et pas utilisé par d’autres équipes. Voilà le KRC Genk qui est affublé du même surnom. Mais la raison de ce surnom est plutôt original pour le club bulgare (cf article #212), alors qu’il est évident pour le club flamand. En effet, les couleurs du club est le bleu et le blanc, les mêmes que les Schtroumpfs. Or, en étant dans le pays de la BD, le surnom était facile à trouver.
Le club de Genk fut fondé en 1988, résultant de la fusion de deux institutions de la ville : le K. FC Winterslag né en 1923 et le K. Waterschei SV THOR Genk créé en 1919. Les deux clubs avaient leur petite renommée dans le championnat belge mais avec l’arrivée des années 80, ils commencèrent à faire des allers-retours avec les divisions inférieures et les difficultés financières apparurent. Les deux clubs unirent ainsi leurs forces en 1988. Winterslag jouait en noir et rouge tandis que Waterschei était en jaune et noir. Plutôt que de retenir les couleurs d’une des deux équipes ou alors de prendre la seule couleur partagée par les deux (le noir), la nouvelle direction prit la décision de faire table rase et de retenir le bleu et blanc.
Table rase est un grand mot car la direction se tourna vers les armoiries de la ville. Le blason de la municipalité de Genk se compose à gauche de rayures verticales jaune et rouge et à droite, Saint-Martin à cheval en or sur un fond bleu. La partie gauche pouvait donc représenter les couleurs des deux clubs ayant fusionné. Le bleu de la droite se trouvait alors le bon compromis. Toutefois, la figure de Saint-Martin est or et pas blanc. Sauf qu’au départ, les couleurs du RKC Genk était le bleu … et le jaune. Mais, cela ne plut pas aux supporteurs et le blanc remplaça le jaune.
#216 – Yokohama F. Marinos : マリノス
マリノス signifie Marinos qui est le mot espagnol pour désigner les marins. Le constructeur automobile Nissan possédait une équipe de baseball qui se distinguait dans les championnats locaux. Dans les années 1970, Nissan souhaitait, pendant la saison morte du baseball, avoir une équipe dans une autre discipline sportive. Le football fut retenu (pour son caractère universel) et le Nissan Motor Soccer Club fut fondé en 1972.
En 1991, pour se donner les moyens de devenir compétitif sur la scène internationale et de participer à des compétitions tels que les Jeux Olympiques et la Coupe du monde, les instances japonaises décidèrent de créer une ligue professionnelle pour 1993 (la J-League). Pour créer une base forte de pratiquants et de supporters qui pourrait s’identifier au club, la Ligue voulut un ancrage des clubs avec la ville de résidence. Ainsi, le nom des clubs devait inclure le nom de la ville résidente. En outre, il fut décider de se détacher du corporatisme en interdisant le nom des sociétés dans celui des clubs, évitant aux associations sportives de devenir un panneau publicitaire.
Basé à Yokohama, le Nissan Motor Soccer Club allait prendre le nom de la ville pour nouvelle dénomination. Pour le reste du nom, les clubs japonais s’inspirèrent des clubs de baseball et de la mode américaine pour associer le nom de la ville à une image, un symbole. Un véritable outil marketing pour renforcer l’image du club auprès des nouveaux supporteurs. Pour Nissan, en étant basé à Yokohama (2ème port du Japon et pourvoyeur d’une grande partie de l’activité de la ville), il était naturel de faire référence à la mer et au port. Situé à environ 30 km de Tokyo, la capitale du Japon, et à proximité de l’entrée de la baie de Tokyo, le port ouvra 1859 et couvre une superficie de plus de 10 hectares. En 2024, plus de 3 millions de containeurs (équivalent 20 pieds) ont transité par le port, pour près de 27 500 navires (dont plus de 4 000 porte-conteneurs) et 150 paquebots. Tourné sur le pacifique, le port de Yokohama favorise les échanges avec la Chine (13,3% des exportations et 24,6% des importations), l’Australie (respectivement 6,5% et 17,1%) et les Etats-Unis (respectivement 6,7% et 8,0%). Les exportations ont représenté 29 millions de tonne en 224 (principalement automobiles) tandis que les importations atteignent 42,2 millions de tonne (avant tout de l’énergie avec du gaz liquéfié et du charbon). 30% de la population de Yokohama dépend de l’activité du port.
#215 – SL Benfica : o Glorioso
Le glorieux. Surnom flatteur mais qui semble logique au regard du palmarès important du club lisboète. Mais, comme ce palmarès et la renommée du club s’est construite au fil des décennies, plusieurs versions existent sur l’émergence du surnom.
Il serait apparu dès les premières saisons du club, avant même que le Sport Lisboa ne fusionna avec le Sport Clube de Benfica. Le football fut importé au Portugal par les marins et ouvriers britanniques et naturellement les équipes d’expatriés anglo-saxons dominaient les rencontres face aux débutants portugais. C’était le cas à Carcavelos, dans la proche banlieue de Lisbonne, où évoluait l’équipe du Carcavelos Club, dont la domination sur le football local la faisait surnommé os mestres ingleses (les maîtres anglais). Le Sport Lisboa avait déjà affronté cette équipe par deux fois et les rencontres s’étaient soldées par des défaites sévères (7-0 en 1905-1906 et 3-1 en 1906-1907). Mais, le 10 février 1907, sur le terrain de Quinta Nova, à Carcavelos, le Sport Lisboa remporta le match par 2 buts à 1. Cela faisait 9 ans que les anglais n’avaient pas connu le gout de la défaite. Cette victoire par une équipe composée de portugais contribua à la renommée naissante du club lisboète et attira, lors des matchs suivants, une présence croissante de spectateurs.
Pour d’autres, le surnom se justifie par la grande époque du Benfica pendant les années 1960, avec l’arrivée d’Eusébio. Benfica avait remporté 10 championnats nationaux avant l’arrivée du puissant attaquant tandis qu’au cours des 15 années où Eusébio mena l’attaque lisboète, le club gagna 11 championnats (sachant que de 1963 à 1975, Benfica était soit champion, soit vice-champion) ainsi que 5 Coupes du Portugal. Mais sa domination ne s’arrêta pas au Portugal car Benfica s’adjugea en 1961 et 1962 deux Coupes des Clubs champions (+ 3 finales). Elle fut la première équipe portugaise à remporter ce titre et tout simplement la première à faire tomber le Real Madrid de son piédestal européen.
Au delà de ces deux périodes, Benfica demeure l’un des plus grands clubs européens et portugais (avec le FC Porto et le Sporting Portugal). Sur le plan national, Benfica a remporté 38 championnats du Portugal, 26 coupes du Portugal, 8 coupes de la Ligue ainsi que 9 Supercoupe du Portugal (palmarès à début 2025). Sur le plan continental, le club remporta donc deux Coupes des Clubs champions (ainsi que 5 finales) et disputa également 3 finales de Coupe de l’UEFA/Ligue Europa. Avec un tel palmarès, il n’est pas étonnant que le club connaisse une grande popularité. En 2012, selon un sondage de l’UEFA, 47% de la population portugaise soutient le club de Benfica, record d’Europe. De même, en 2022, il est le deuxième club au monde possédant le plus de sócios (abonnés) avec plus de 267 000 membres (derrière le Bayern de Munich).
#214 – CF Monterrey : los Rayados
Les rayés. Ce surnom fut décidé par les fans du club. En raison de la promotion du club en première division en 1956, le club décida de choisir un surnom et réalisa un vote auprès de ses supporteurs. A l’issue du premier tour de scrutin, 5 noms furent proposé au second tour aux supporteurs : Rayados (les rayés), Jaladores (les tireurs), Cachorros (les chiots), Miserables (les misérables) et Industriales (les industriels). Le 26 août 1956, à la fin d’un match, le résultat du vote fut annoncé : avec une marge de 362 voix sur le second choix Rayados (3 974 voix) remporta le vote. Industriales arriva en deuxième position avec 3 612 voix, Miserables en troisième position avec 1 825 voix, Cachorros en quatrième position avec 1 211 voix et Jaladores en dernière position avec 789 voix. La plupart de ces propositions étaient déjà des surnoms officieux du club. Rayados était déjà utilisé par les fans dès 1952-1954. En effet, il apparut dans la presse le 12 ou 13 septembre 1952, par l’intermédiaire du journaliste César M. Saldaña qui qualifia l’équipe de Rayados. Mais quel est son origine ? Plusieurs hypothèses existent dont la plus à la moins probable sont précisées ci-après.
Le surnom mettrait en avant le maillot rayé du club qui n’a pas toujours joué avec. Le CF Monterrey fut fondé en 1946 et arborait un maillot barré diagonalement avec dans la partie haute du bleu et dans la basse du blanc. Mais la première saison se révéla difficile. A peine un mois après sa création, lors d’un voyage vers Guadalajara pour jouer la 4ème journée de championnat, le bus qui transportait les joueurs prit feu à une station essence. De nombreux joueurs furent gravement blessés et 2 succombèrent dans les semaines qui suivirent. L’équipe était décimée. Même si les autres clubs mexicains se montrèrent solidaires en prêtant des joueurs à Monterrey pour leur permettre de poursuivre le championnat, le cœur n’y était plus et le club termina dernier. Les membres décidèrent alors de suspendre les activités du club. 6 ans plus tard, le président de la ligue de football de l’Etat de Nuevo León (dont Monterrey est la capitale), Carlos Canseco González, redonna naissance au club. L’équipe commença à porter un maillot blanc avec des rayures bleues horizontales, semble-t-il inspiré par le maillot du club de Tampico Madero FC, dont Carlos Canseco González était fan (il était même né dans la ville de Tampico). Puis, les rayures devinrent verticales au début des années 60. Ceci fut réalisé sous l’impulsion de José Ramón Ballina, un représentant du club et ancien joueur du club du CF Asturias, club qui portait un maillot rayé verticalement bleu et blanc. Pourtant, des photos de la saison 1952-1953 montrent l’équipe avec des maillots rayés verticalement.
Une autre raison, moins admise, avance que ce surnom serait lié à la fortune du club et aux salaires élevés perçus par les joueurs du club (les gens disaient que les joueurs avaient une bonne paye (buen raya en espagnol)). Pourtant, le club était plutôt pauvre au départ mais il est vrai que ses dirigeants cherchèrent de l’argent partout où il pouvait et ils amassèrent un petit pactole.
Une autre hypothèse vient de la tribu indienne qui vivait sur le territoire de Coahuila qui s’étend en partie dans la région de Nuevo León. Les premiers Espagnols avaient surnommés cette tribu notamment les rayados (parmi 28 autres surnoms …).
#213 – Partick Thistle FC : Jags
Le terme provient du verbe anglais to jag qui signifie déchiqueter, taillader. Ce surnom est une allusion au nom du club thistle, le chardon, qui apparaît également sur le blason du club. Au XIXème siècle, lors de la création de plusieurs clubs écossais, ces derniers prirent le nom thistle (tels que Partick, Inverness Caledonian, Thistle FC …) pour marquer leur fierté d’être écossais et/ou leur appartenance à l’Écosse. La création de ces clubs se réalisa dans un contexte où un certain nationalisme écossais commençait à prendre de l’ampleur dans le pays (en 1853, apparaissent les premières revendications pour un Parlement Écossais, processus qui fut interrompu par la première guerre mondiale). Le chardon est probablement l’un des symboles les plus connus et les plus facilement reconnaissables de l’Écosse. Le chardon (précisément l’Onopordum acanthium, le chardon aux ânes) est une petite herbe résiliente qui a toujours fleuri dans le paysage écossais. Plusieurs légendes entourent le choix de cette mauvaise herbe comme emblème. Mais, la plus connue remonte au XIIIème siècle. A cette époque, le royaume de Norvège, régi par le roi Håkon IV, possédait des territoires en Ecosse, les Hébrides (une archipel au sud de la Mer d’Ecosse), que le Roi d’Écosse, Alexandre III, revendiquait. Une guerre se déclencha et dura de 1262 à 1266. En 1263, 5 navires norvégiens débarquèrent à Largs, une ville côtière écossaise. Les norvégiens voulurent prendre par surprise les forces écossaises. Ils décidèrent d’attaquer durant la nuit et, pour ne pas faire de bruit (pour ne pas réveiller les soldats écossais), d’enlever leurs bottes. Malheureusement pour ces envahisseurs imprudents, l’un des soldats, pieds nus, marcha sur un chardon et ses cris de douleur suffirent à réveiller les archers écossais endormis qui purent vaincre les envahisseurs. Ainsi, en raison du rôle héroïque que la plante a joué dans l’issue de la bataille, le chardon fut immédiatement choisi comme emblème national. Outre cette victoire, la guerre fut remportée par l’Écosse. En 1266, le roi norvégien Magnus VI signa le traité de Perth, assurant la souveraineté écossaise sur ces îles. Evidemment, il s’agit d’une légende et sa véracité peut être mise en doute. En tout cas, dès le XVème siècle, le chardon était utilisé comme emblème national. Il apparaît ainsi sur les pièces d’argent émises en 1470 sous le règne du roi Jacques III et, au début du XVIème siècle, il est devenu une partie intégrante des armoiries d’Écosse.
#212 – PFK Lokomotiv Plovdiv : Смърфовете
Les Schtroumpfs. Que viennent faire les petits hommes bleus au bonnet blanc dans le football bulgare ? A force de lire les articles du site, vous allez me répondre « car le club évolue en bleu et blanc ». Je vous rassure j’ai eu la même réaction lorsque je découvrit ce surnom étrange. Sauf que le Lokomotiv Plovdiv évolue avec un maillot noir et blanc et son blason arbore un bicolore noir et rouge. Aucune couleur bleu donc à l’horizon. En réalité, cela remonte à la saison 1991-1992. Le club évoluait avec des maillots sur lesquels il était difficile de distinguer les numéros des joueurs dans le dos. Lors d’une émission, le commentateur de radio Nikolay Galov interrogea l’entraîneur du club Atanas Dramov : « Докога Локомотив ще играе с тези екипи, с които всички футболисти са еднакви и не могат да се различават?! » (Pendant combien de temps le Lokomotiv jouera-t-il avec ces maillots, avec lesquels tous les joueurs sont identiques et ne peuvent pas être différenciés ?!). Dramov répondit : « Ние сме еднакви като Смърфовете и точно като тях, в края винаги побеждаваме лошите ! » (Nous sommes comme les Schtroumpfs, tous identiques, et tout comme eux, à la fin nous battons toujours les méchants !). L’entraîneur fit cette référence aux héros de Peyo car à cette époque, le film d’animation était diffusé à la télévision nationale bulgare et connaissait un certain succès. Galov aima beaucoup cette réponse et l’utilisa alors dans ses commentaires, imposant donc ce surnom.
