#296 – 1. FSV Mayence 05 : der Karnevalsverein

Le club du carnaval. Dans le Nord de l’Europe (Belgique, Allemagne, Nord de la France), la tradition des carnaval est profondément ancrée et donne lieu à des fêtes populaires et incroyables encore aujourd’hui. La ville de Mayence accueille un important carnaval qui en fait la réputation dans toute l’Europe. Si la tradition remonte au XVème siècle, la version actuelle a été relancée en 1837-1838, grâce aux échanges économiques avec Cologne, qui avait déjà réformé son carnaval en 1823. Nikolaus Krieger, un artisan de Mayence, constitua pour la première fois en 1837 le premier défilé du carnaval de Mayence, dénommé le Krähwinkler Landsturm. Encouragé par ce succès, plusieurs habitants supportés par Johann Maria Kertell, un grossiste mayençais membre du conseil municipal et du parlement, fondèrent l’association pour le carnaval et organisèrent un cortège masqué le lundi du Carnaval (26 février 1838). 

Chaque année, le 11 novembre à 11 heures 11, le carnaval débute avec la lecture des 11 lois par le Maire de la ville depuis le grand balcon du Palais Ostein. Mais le carnaval débute vraiment qu’au Nouvel An et dure ensuite jusqu’au début du carême (soit près de 3 mois). Il se tient principalement les week-ends et l’apogée a lieu pendant les 4 jours gras précédant le mercredi des Cendres. Le plus important défilé est celui du Lundi des Roses ou Rosenmontag, qui rassemble près de 500 000 personnes dans les rues. Il demeure l’un des 3 principaux en Allemagne et le cortège réunit 8 800 personnes et 139 chariots (d’une longueur d’environ 8,5 kilomètres). D’autres défilés se déroulent en plus du Rosenmontag dans les quartiers de la ville. Tout commence le 1er janvier avec le défilé du nouvel an de la Garde dans la vieille ville de Mayence. Le samedi précédent le Lundi des Roses, le deuxième plus grand défilé du carnaval, le défilé des jeunes masqués, se tint. Le dimanche, le « défilé de la joie de vivre de Finther » et celui de Bretzenheim réunissent près de 50 000 spectateurs. Enfin, la saison des défilés se clôturent à Mardi Gras avec le Kappenfahrt de la vieille ville de Mayence.

La couverture médiatique du carnaval est importante. Dès 1854, des journaux d’autres villes allemandes (tel que Leipzig) faisait un reportage sur le carnaval. En 1910, le premier film du défilé fut réalisé. La première retransmission en direct à la radio eut lieu dans les années 1920. Depuis 1954, le carnaval est retransmis à la télévision et rassemblait plus de 3 millions de téléspectateurs dans les années 2000.

#295 – Sporting Portugal : os Leões

Les lions. L’animal apparaît rampant sur le blason du club et ce, dès sa création en 1907. La création de l’emblème remonte aux premiers jours du club et résulta d’échanges entre les cousins José Alvalade (fondateur du club), José Roquette, António Rebelo de Andrade et Dom Fernando de Castelo Branco, Marquis de Belas, à l’été 1905. Ce dernier portait une chevalière avec les armes de sa famille, un lion rampant sur fond bleu. Dom Fernando de Castelo Branco accepta en 1907 que le club reprisse les armes de la famille. Toutefois, il demanda que la couleur bleu ne figurasse pas sur le blason du club. Il fut alors décidé de mettre le lion rampant sur un fond vert, cette couleur exprimant l’espoir placé dans la nouvelle institution.

#294 – Dundalk FC : Lilywhites

Les « blancs comme le lys » qui en français se rapprocherait de l’expression « blanc comme neige ». Il s’agit d’un des surnoms les plus courants pour désigner les équipes jouant en blanc. Contrairement aux autres couleurs où seulement la couleur est donnée en surnom, les clubs anglo-saxons ont adopté ce surnom spécifique pour caractériser la pureté de la couleur blanche. Effectivement, le club irlandais évolue dans un maillot blanc depuis 1940. Mais entre sa fondation en 1903 et 1940, le club changea plusieurs fois de couleurs. Malgré des périodes rayées noires et ambres ou une autre à « damier » bleu ciel et grenat, le blanc resta une des couleurs principales du club, accompagné d’un short sombre (bleu marine ou noir). Le terme lillywhite était à l’origine un nom ou surnom utilisé pour une femme, désignant une demoiselle qui était « white as a lilly » (blanche comme un lys), mais il s’appliquait également à un homme dans le sens de « celui qui avait un teint clair ».

#293 – Budapest Honvéd FC : Honvéd

Le défenseur de la patrie. Reprendre le nom du club pour en faire son surnom ne révèle pas une grande imagination. En revanche, s’appeler le défenseur de la patrie, cela sent bon le parfum d’autrefois quand le football dépassait l’enclos du stade et s’imposait comme une arme politique. Le 10 août 1908, le club fut fondé sous le nom de Kispesti Atlétikai Club, Kispesti étant le nom du village d’origine du club. Puis il mua en Kispest FC. Au retour de la 2nde guerre mondiale, le communisme prit le pouvoir en Hongrie. Comme dans les autres pays du bloc de l’est, les associations sportives passèrent sous l’égide des grandes structures administratives ou des syndicats. Le club intégra alors le giron du ministère de la Défense le 18 décembre 1949. Le nom Kispest fut abandonné car le village fut absorbé dans le XIXème district de Budapest. Ensuite, le nom du club intégra le mot honvéd (défenseur de la patrie) en hommage à son nouvel « actionnaire », l’armée hongroise, dont le nom est Honvédség (défense de la patrie).

Gusztáv Sebes, le sélectionneur de l’équipe nationale, avait en mémoire les grandes équipes nationales d’Italie et d’Autriche qui, avant-guerre, dominèrent le football. Il remarqua que ces équipes nationales s’appuyaient sur un noyau de joueurs qui venaient de un ou deux clubs du pays. Les habitudes et automatismes des joueurs en club facilitaient leur intégration et le jeu de l’équipe nationale. Il profita de la nationalisation des clubs de football pour manœuvrer et faire du Kispest le club de l’armée. Pourquoi le Kispest ? Les deux autres grands clubs hongrois (Ferencváros et MTK Hungária) étaient respectivement pour l’un jugé comme un club de droite et pour l’autre déjà absorbé par la police politique, l’ÁVH. En 1950, Kispest comptait déjà dans ses rangs Ferenc Puskás et József Bozsik qui furent rejoints par le reste de l’armature de l’équipe nationale : Sándor Kocsis, Gyula Grosics et Gyula Lóránt. Puis, en 1951, par László Budai et en 1953 par Zoltán Czibor. L’annexion de ces joueurs fut aisée car, en rejoignant le club, les nouveaux gagnaient le grade d’officier, ce qui leur assuraient argent, statut et exemption de service militaire. Tandis que les récalcitrants devenaient de simples soldats et devaient faire leur service. Cette politique fut payante. Le club remporta le championnat de Hongrie dès 1950 puis en 1952, 1954 et 1955 et réalisa des matches de prestige contre les meilleurs équipes de l’époque (FC Barcelone, Wolverhampton Wanderers, ER Belgrade) pour promouvoir l’Etat communiste. L’équipe nationale y gagna également en devenant championne olympique en 1952, championne d’Europe centrale en 1953 et finaliste de la Coupe du monde 1954.