#299 – Newcastle United : the Toon Army

Ce surnom caractérise plus les supporteurs du club que le club lui-même. Et, quand les supporteurs arrivent au stade en masse en provenance de toute la ville, on les compare à une armée. Le stade de Newcastle, St James’ Park, est la maison de Newcastle United depuis 1892 et le premier match de football s’y est déroulé en 1880. Avec une capacité de 52 350 places, c’est le 8ème plus grand stade de football d’Angleterre. A noter que la capacité de l’enceinte était déjà de 30 000 personnes en 1899 et le record d’affluence fut atteint le 3 février 1930 avec 68 386 spectateurs pour un match entre Newcastle United et Chelsea. Il se situe à proximité du centre-ville, à 500 m environ au nord de la gare centrale, la principale de la ville. Tout au long de son histoire, le désir d’expansion a provoqué des conflits avec les résidents locaux et le conseil municipal. Plusieurs propositions furent faîtes pour le déplacer mais sa situation centrale et l’attachement des supporteurs lui ont permis de résister. Le centre ville se nomme town en anglais et, comme dans beaucoup de région anglaise, les habitants de Newcastle ont leur propre accent et jargon, le Geordie. Ainsi, le mot town se prononce alors toon. Et voici donc les supporteurs se rendant au stade surnommés la toon army.

#298 – Olympique de Marseille : les Minots

Il s’agit d’un terme utilisé en Provence et qui signifie les enfants. Ce surnom demeure souvent attaché à l’équipe de jeunes joueurs de l’Olympique de Marseille. Mais il rappelle aussi les heures sombres du club et les belles heures de son centre de formation. Les années 70, pour le club marseillais, se composèrent de hauts et de bas, mais avec les signatures des brésiliens champions du monde, Paulo César et Jairzinho, le duo d’attaquants, Josip Skoblar et Roger Magnusson, et le premier doublé coupe-championnat de 1972, les supporteurs marseillais en gardent de bons souvenirs. A partir de 1986, le rachat du club par Bernard Tapie va donner encore une autre dimension avec l’OM, avec comme apothéose, le titre européen de 1993.

Entre ces deux périodes, le trou noir. A l’issue de la saison 1979-1980, malgré la présence de joueurs confirmés comme Marius Trésor et Didier Six, l’OM descendit en seconde division. La nouvelle saison se déroula mal : les finances était dans le rouge et le club flirtait avec la relégation. L’OM risquait de disparaître. Au vu de la situation, le président, Christian Carlini, n’eut pas d’autres choix que de mettre au chômage technique la plupart de ses joueurs professionnels, et l’entraîneur, Roland Gransart, puisât alors dans le centre de formation des jeunes, tels que José Anigo, Éric di Meco, Marcel de Falco ou Jean-Charles de Bono, pour compléter son effectifs. Il restait alors 6 matchs pour sauver le club.

Malgré l’inexpérience des joueurs, leur fougue suffit à ne perdre aucun des six derniers matchs et terminer 6ème du championnat de Division 2A (1-0 contre Grenoble pour le premier match, match nul contre la difficile équipe de Toulouse et victoire 3-1 contre le futur champion de D2, Montpellier). Au fil des matchs, le Vélodrome vit son bouillonnant public revenir (respectivement 7 000 pour le premier, puis 12 000 et enfin 20 000) et se prit de passion pour ces jeunes joueurs venant de la région (Anigo et de Falco sont de Marseille, di Meco d’Avignon). Certes, le club continua encore deux saisons dans l’anti-chambre mais, sans ces minots, l’OM aurait-il été champion d’Europe en 1993 ?

#297 – PSV Eindhoven : de Boeren

Les fermiers. Aux Pays-Bas, généralement, les personnes, ne vivant pas dans la zone triangulaire Amsterdam – Utrecht– La Haye, sont surnommés boeren de façon péjorative (quasiment dans le sens de bouseux ou péquenaud). Mais, ce surnom est-il encore adapté à une ville qui compte plus de 230.000 habitants et 750.000 dans son agglomération ? En outre, avec son tissu industriel qui intègre notamment le siège de Philips et les constructeurs DAF et VDL, ou son développement dans les technologies (Eindhoven concentre le tiers des investissements du pays dans ce secteur) porté par les constructeurs de semi-conducteurs NXP et ASML, la ville est habitée par des ouvriers, des cadres et des ingénieurs. Résultat, pour trouver des fermes et des champs, il faut se lever tôt. Ce constat établi, les supporteurs du club recherche depuis l’été 2020 un nouveau surnom qui serait plus représentatif de leur ville et de leur club. La consultation doit se terminer en Décembre de cette année.

Pourtant, ce surnom ne résulte pas seulement d’une généralité pour Eindhoven. Si la toponymie exacte n’est pas connue, les différentes hypothèses ramènent au monde paysan. Au XIème ou XIIème siècle, le nom Eindhoven pouvait signifier la laatste hoeve (dernière ferme) de Woensel (un ancien village qui fut absorbé par la ville actuelle). A l’époque batave (antiquité romaine), le nom romanisé était anteeimansus (ie le domaine (mansus) placé en avant (ante) des autres (domaines)). La germanisation du nom en anteedinghof ou antehoffen conduit à la conclusion que le village était devenu une cour colongère (dinghof) qui était une organisation plus ou moins importante d’agriculteurs, régis par une loi commune et dépendant d’un même seigneur. Dans le dialecte du sud des Pays-Bas, la deuxième partie du nom de la ville peut faire référence aux termes Hof (lopin de terre clôturé, jardin) et hoeve (ferme) qui au final signifiait un bâtiment entouré de fermes. En conclusion, jusqu’au XIXème siècle, le Eindhoven actuel (qui ne fut officiellement créé qu’en 1920) était une collection de petits villages, reposant sur des exploitations agricoles. Mais la région du Brabant-Septentrional, où se situe Eindhoven, demeure encore très agricole. En 2018, environ 50% du cheptel porcin néerlandais était concentré dans la région, tandis que, pour les poulets, ce pourcentage était de 40%.