Les diamants. Ils s’affichent en grand et au centre de l’écusson du club. Tout comme d’ailleurs, pour son rival du Betar Tobruk. Fondé en 1928, la ville de Netanya, située à une trentaine de kilomètres de Tel Aviv, avait développé une expertise dans l’industrie du diamant. Dans les années 30, des juifs belges et néerlandais immigrèrent à Tel Aviv et ses alentours (Ramat Gam et Netanya) et apportèrent avec eux leur savoir-faire, notamment dans le polissage de diamants, permettant de démarrer une économie tournée autours du diamant dans ses 3 villes. En 1938, Oved Ben Ami invita les deux premiers fabricants de diamants, Asher Daskall et Zvi Rosenberg, dans la ville de Netanya. Avec les premiers fonds levés, en 1939, la première usine de polissage du pays, Ophir, fut construite à Netanya. Par la suite, l’industrie du diamant dans la ville connue des hauts et des bas mais resta un des principaux moteurs de l’économie de la ville. En 1955, 2 800 travailleurs étaient déjà employés dans l’industrie et le volume des exportations atteignait plus de vingt millions de dollars. Netanya était alors connu comme la ville des diamants (עיר היהלומים). Mais, en 1968, la bourse aux diamants de Ramat Gan a ouvert ses portes et Netanya a perdu son caractère unique dans l’économie israélienne du diamant. Aujourd’hui, s’il existe encore des industriels, la ville s’est tournée vers d’autres secteurs, notamment le tourisme ou la high tech.
Mois : octobre 2020
#280 – CF Pachuca : los Tuzos
Les taupes. Les prescripteurs ont-ils été aveugles au moment de choisir ce surnom ? Il se sont plutôt inspirés de l’histoire de ce club et de sa région, berceau du football au Mexique. S’il existe un débat sur la date de création du club (1892, 1900 ou 1901), il est certain que sa fondation est due à la colonie anglaise établie à Pachuca et qui travaillait dans les mines d’argent et d’or de la ville. L’État d’Hidalgo, où se situe Pachuca, a toujours été un pôle majeur de l’activité minière au Mexique, avec une riche tradition remontant à l’époque coloniale.
Même si l’exploitation des riches ressources en or et argent, ainsi que de zinc et plomb, commença à l’époque préhispanique, la découverte des riches gisements d’argent de Pachuca et de Real del Monte par les conquistadors espagnols en 1552 marqua le début de l’histoire minière de la région. Depuis lors, de par sa proximité avec la capitale Mexico (une centaine de kilomètre), cette activité donna un essor extraordinaire à la ville et la modela car s’il existe des filons au Nord de la ville, la plupart des mines se trouvent à Pachuca même. Au XVIIIème siècle, la légende raconte que les lingots de métaux précieux provenant des mines de Pachuca étaient les plus purs. Mais, les difficultés d’exploitation en profondeur qui nécessitaient d’importants capitaux et des prises de risque plus importants associés au ralentissement économique liée à l’indépendance conduisirent à une dépression et la fermeture de nombreux puits. Au XIXème siècle, l’activité connut un nouvel élan grâce aux investissements étrangers, en particulier britanniques, qui réhabilitèrent les mines et modernisèrent l’extraction et le traitement des minéraux (chemins de fer, électricité, enrichissement du cyanure). En 1824, avec des associés anglais naquit la compagnie minière « British Company of Real del Monte » qui constitue encore aujourd’hui, sous le nom « Compañía Real del Monte y Pachuca », la principale société de l’État. La région d’Hidalgo est aujourd’hui le principal producteur de manganèse du Mexique et se classe au 2ème rang dans la production de phosphorite et, dans une moindre mesure, dans l’extraction d’or, d’argent, de plomb et de zinc. A Pachuca, l’extraction se concentre encore actuellement sur l’or, l’argent et le plomb. Selon le Service géologique mexicain, les districts miniers de Real del Monte et de Pachuca ont produit en 462 ans, 40 000 tonnes d’argent et 231 tonnes d’or, soit 16% de la production nationale d’argent et 6% de la production mondiale.
Pour rappeler ce passé minier, qui se déroulait donc sous terre, la taupe paraissait être l’animal adapté. Puis dans les années 20, le club avait du mal à demeurer en première division et effectuait le yo-yo avec la seconde voire la troisième division mexicaine. Le club donnait ainsi l’impression de passer plus de temps dans les profondeurs des championnats inférieures qu’à la lumière de la première division comme les taupes qui vivent principalement sous terre plutôt qu’à la surface.
#279 – Falkirk FC : the Bairns
Les enfants, Bairns provenant de dialectes écossais. Le terme décrit aussi bien le club et ses supporteurs mais généralement les habitants de la ville de Falkirk. Comme beaucoup de surnom, son origine n’est pas totalement établie. Le terme apparaît déjà au XIXème siècle dans le cadre d’un dicton qui dit « You’re like the bairns o ‘Fa’kirk, you’ll end ere you mend » (vous êtes comme les enfants de Falkirk, vous finirez par vous rabibocher). Son origine doit être encore plus ancienne puisque, dans les armes de Falkirk, la devise « Better Meddle wi’ the Deil than the Bairns o’ Fa’kirk » (Mieux vaut se mêler avec le diable qu’avec les enfants de Falkirk) apparaît. Selon l’écrivain John Reddoch McLuckie dans son livre The Old Kirk Yard Falkirk publié en 1869, ce terme prendrait son origine au XVIIème siècle. James Livingston, premier Comte de Callendar, revint d’exil en 1656. Durant la guerre civil (Guerres des Trois Royaumes dans les années 1640 et 1650), le Comte prit par à la guerre des deux côtés des belligérants et son armée levée à Falkirk, lui resta fidèle. Ainsi, à son retour et pour remercier ses soldats, le Comte fit construire le premier puits de la ville. Lors de son inauguration, le Comte déclara « To the wives and the Bairns o’ Fa’kirk’ giving them the well and all its fountains in a present forever » (Aux femmes et aux Bairns o ‘Fa’kirk’ ‘ leur donnant le puits et toutes ses fontaines dans un cadeau pour toujours). Et donc au delà du réseau d’eau, les habitants héritèrent également en cadeau d’un surnom.
#278 – Zamalek SC : النادي الملكي
Le club royal. Basé au Caire, le club a bénéficié, à une époque, du parrainage royal, en se dénommant Farouk, du nom du Roi d’Egypte Farouk. En 1944, la Coupe d’Egypte put enfin débuter en Avril, après 8 long mois d’attente. En effet, 14 joueurs du club Al-Ahly furent suspendus suite à une tournée que l’équipe réalisa en Palestine contre l’avis de la Fédération Égyptienne. Or, cette suspension émanait de la Fédération Égyptienne, alors présidée par Muhammad Haider Pacha, également président de Zamalek, le club qui disputait et dispute toujours à d’Al-Ahly la suprématie cairote et national. Cette décision fut donc vécue comme une injustice par les supporteurs de Al-Ahly et ne fit qu’attiser un peu plus le feu entre les deux rivaux. Après un tournoi condensé (environ 1 mois), les deux clubs se retrouvent en final comme en 1942, coupe alors remportée par Al-Ahly 3 buts à 0. L’édition de 1943 avait été annulée en raison de la suspension des joueurs d’Al-Ahly. Le résultat du match, qui se joua le 2 Juin 1944, fut sans appel : 6 à 0 en faveur du Zamalek. Le Roi Farouk qui assistait à la final fut impressionné par la performance de Zamalek (qui s’appelait Mukhtlat à l’époque), qui demeure encore comme la plus grande différence de but dans ce derby. Farouk demanda alors à son Ministre de la Guerre, Muhammad Haider Pacha (qui était également le président du Zamalek), de donner son nom au club. Ainsi, le club s’appela de 1944 à 1952 (date de la chute de la Monarchie), le Farouk Club, le liant alors à la royauté. Mais, récemment, cette version a été remise en cause. En effet, il aurait été retrouvé un article du journal Al-Ahram qui publiait l’Arrêté Royal du 27 Juin 1941 ordonnant le changement de nom du club pour Farouk Club. Ce changement de nom résultait des tensions politiques de l’époque où le Roi Farouk s’opposait au parti laïque du Wafd. Ce dernier était alors lié à Al-Ahly et par opposition le Roi Farouk adouba le club Zamalek pour en faire le club royal.
#277 – Bayer Leverkusen : Pillendreher
Pilulier. Le club est également connu sous Pillenklub, le club des pilules. Et ces pilules ne cherchent pas à cacher (désolé pour le jeu de mot) le lien du club avec le groupe chimique Bayer. En février 1903, Wilhelm Hauschild adressa une lettre signée par 170 collaborateurs du groupe Bayer à la direction de l’entreprise, leur demandant de fonder son propre club sportif. Il fallut attendre le 1er juillet 1904 pour que le Turn- und Spielverein 1904 der Farbenfabrik vormals Friedrich Bayer Co. Leverkusen soit fondé. Enfin, le 31 mai 1907, le club se dota d’une section football qui deviendra plus tard le Bayer Leverkusen 04.
Aujourd’hui encore, le club appartient à 100% à l’entreprise Bayer AG et jusque dans les années 1970, la majorité des joueurs étaient encore employés dans l’usine. Et comme le note, Rüdiger Vollborn, l’ancien gardien ayant évolué de 1983 à 1999 au Bayer, « l’association et l’usine ne font qu’un tout comme la ville et l’usine ne font qu’un ». Car Bayer s’installa dans un village en 1895 qui, accompagnant le développement du siège et de l’usine de Bayer, devint la ville de Leverkusen en 1930. Débutant dans les colorants et la peinture, l’entreprise connut une croissance dans les produits pharmaceutique, notamment en déposant le brevet et la marque Aspirin, en 1899. Aujourd’hui, les activités de Bayer s’articulent autour des divisions Pharmaceuticals (médicaments de prescription), Consumer Health (médicaments en vente libre), Crop Science (produits phytosanitaires), et Animal Health (produits vétérinaires).
A l’image d’autres entreprises (Fiat avec la Juventus, Philips avec le PSV), le rôle paternaliste était assumé et Bayer voyait donc en la création d’un club sportif une façon de renforcer le lien entre les collaborateurs et la société, d’assurer une mission sociale et culturelle. Ainsi, l’entreprise Bayer est encore identifiée comme Mutter Bayer (la mère Bayer) par les habitants de Leverkusen et les supporteurs du club. Dans les années 80, Vollborn estime que 7 spectateurs sur 10 étaient des employés de Bayer. Aujourd’hui, le taux est certes un peu plus bas, mais seulement un peu.
#276 – Crystal Palace FC : Palace
Le surnom n’a pas été trop difficile à trouver puisqu’il reprend une partie du nom du club. Ce dernier est tiré de la structure d’acier et de verre conçue par Joseph Paxton à Hyde Park en 1851, pour accueillir une grande exposition universelle, dénommée Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations. A l’issue de l’exposition, le bâtiment fut déplacé dans un quartier du sud de Londres connu sous le nom de Penge Common (exactement au sommet de Penge Peak, à côté de Sydenham Hill, une banlieue aisée). Autour de cette structure, tout un quartier fut remodelé pour créer quasiment un parc d’attraction. Le quartier résidentiel voisin fut rebaptisé Crystal Palace. Un parc, Crystal Palace Park, fut aménagé, comprenant notamment un espace dédié à des statuts de dinosaures, Crystal Palace Dinosaurs. Des terrains de sports, principalement de cricket, furent également érigés. Mais surtout, le stade de football, Crystal Palace National Sports Center, fut construit et accueillit la finale de la toute jeune FA Cup entre 1895 et 1914. Ce complexe était exploité par la Crystal Palace Company. Pour occuper ses employés qui jouaient au cricket l’été, la compagnie créa un club de cricket, forcément dénommé Crystal Palace, qui développa par la suite une section football pour proposer une activité l’hiver. Ce club fut un des membres fondateurs de la Football Association, la fédération anglaise, en 1863. Mais, le club disparut en 1875, pendant une vingtaine d’année. La raison de la disparition est inconnue mais il est possible que la pratique du football l’hiver endommageait le terrain de cricket. Finalement, en 1905, porté par la construction du Crystal Palace National Sports Center, un nouveau club de football (le Crystal Palace que nous connaissons) prit la suite, avec comme actionnaire majoritaire, la Crystal Palace Company.
#275 – Atalanta Bergame : Nerazzurri
Les noirs et bleus, couleurs traditionnelles du club. Même si les maillots du club de Bergame sont similaires à ceux du grand voisin milanais de l’Inter, aucun des deux ne fut inspiré pour le choix de ses couleurs par l’autre clubs. L’Atalanta fut plutôt influencé en partie par un autre club italien.
En 1907, l’année de sa fondation, Atalanta adopta une tunique noire et blanche à fines rayures verticales, avec des shorts normalement noirs, inspiré par la Juventus. Cet uniforme resta jusqu’à la saison 1920. En 1919, les deux clubs de Bergame, l’Atalanta et le Bergamasca, se retrouvait au sein de la Première Catégorie, le plus haut niveau de compétition organisé par la fédération italienne (FICG). Pour cette dernière, il ne pouvait avoir deux clubs de la ville de Bergame au sein de l’élite et elle édicta qu’un seul club de Bergame pouvait participer à la Première Catégorie pour la saison 1919-1920. Leur rivalité étant trop forte, la fusion fut écartée et un barrage fut organisée et remportée par l’Atalanta. Finalement, un an après, les deux clubs se résolurent à fusionner pour donner naissance à l’Atalanta e Bergamasca di Ginnastica e Scherma, simplifié plus tard dans l’actuel Atalanta Bergamasca Calcio. L’Atalanta jouait donc avec un maillot rayé blanc et noir tandis que Bergamasca arborait un maillot rayé bleu et blanc. Les membres du club fusionné choisirent de ne pas retenir la couleur commune aux deux équipes, le blanc. A la place, en mémoire des deux précédentes équipes, ils optèrent pour le bleu de Bergamasca et le noir de l’Atalanta.
Dans les premières années suivant la fusion, le maillot s’organisait verticalement en une moitié noire et l’autre bleue. Ce fut qu’après quelques saisons, que le maillot s’agrémenta de rayures verticales noires et bleues.
#274 – CA Independiente : los Diablos Rojos
Les diables rouges. Les diables, les rouges, les diables rouges sont indistinctement utilisés comme surnom pour Independiente. Et tous ces surnoms proviennent d’une histoire de style de jeu. Fondé en 1904, les premières équipes jouaient avec un maillot blanc et bleu, équipement hérité d’un club disparu. Mais, en 1908, le club anglais de Nottingham Forest réalisa une tournée en Argentine et affronta la meilleure équipe argentine de l’époque, Alumni. Cette dernière reçut une raclée (défaite 6-0). Dans les travées du stade, le président-fondateur d’Independiente, Arístides Langone, fut impressionné par le jeu des anglais ainsi que leur maillot rouge. Cette admiration l’amena à prendre la décision d’équiper Independiente avec des maillots similaires. Une autre légende raconte que ces maillots reflétaient le climat politique en Argentine à cette époque. où le socialisme et la gauche s’éveillaient. En tout cas, ce sont peut-être ces maillots rouges qui inspirèrent le jeu offensif du club en 1926. En cette année, le club remporta la Copa de Competencia de Primera División et le Campeonato de Primera División en alignant une ligne d’attaque composée de Manuel Seoane, Luis Ravaschino, Zoilo Canavery, Alberto Lalín et Raimundo Orsi. Le journaliste Hugo Marini, du journal Crítica décrivit ces attaquants comme des armes létales pratiquant un jeu diabolique. Un style unique qui les distingua des autres équipes et c’est pourquoi Marini les baptisa Los Diablos Rojos.
#273 – Montpellier HSC : la Paillade
Le football à Montpellier connut de nombreux soubresauts, avec un exploit remarquable, et surtout de nombreuses fusions pour enfin arriver au Montpellier HSC. Avant guerre, le football montpelliérain, représenté par le Stade Olympique Montpelliérain, navigua dans les championnats régionaux avant d’atteindre à deux reprises la finale de la Coupe de France (1929 et 1931), pour une victoire (1929). Puis, avec l’apparition du professionnalisme et du Championnat de France, le club alterna entre seconde et première division. Après guerre, l’ascenseur continua, bien que le club fréquenta plus la seconde que la première division. En 1969, les problèmes financiers s’accumulaient et le club fut obligé d’abandonner le statut professionnel. Il redescendit alors dans les championnats amateurs. A partir de là, plusieurs fusions se réalisèrent entre différents clubs pour arriver au Montpellier HSC. En particulier, le 1er juin 1974, une nouvelle fusion eut lieu entre le Montpellier Littoral SC, successeur du SOM, et l’AS Paillade, club du quartier éponyme. Puis, avec la fusion du club avec l’équipe corporatiste de Louis Nicollin, une nouvelle vie débuta pour le football à Montpellier. Même si aujourd’hui, le club considère que sa véritable création remonte à l’arrivée de Louis Nicollin, le quartier de la Paillade lui est toujours associé. Notamment car le Stade de la Mosson s’y situe.
Cela a donné aussi comme surnom, les pailladins.
#272 – Śląsk Wrocław : Wojskowi
Les militaires. En 1946, l’École des officiers supérieurs du génie militaire déménagea de Przemyśl à Wrocław. Le 18 mars 1946, l’académie créa son club sportif, dénommé Pionier Wrocław (Pionnier, terme similaire à celui de sapeur). En 1947, l’École d’officier d’infanterie n°1 fut transférée de Cracovie à Wrocław et arriva avec son club de sports dénommé Podchorążak. Les deux associations fusionnèrent pour donner naissance au Śląsk Wrocław. Dans un premier temps, le club s’appela Legia Wrocław, Legia étant des troupes militaires polonaises de la première guerre mondiale (cf article #195). Puis jusqu’en 1997, le club se dénomma Wojskowy Klub Sportowy (Club Sportif Militaire). Après l’effondrement du régime communiste en 1989, le club devint un fardeau pour le Ministère des Armées. Puis, en 1997, le club se détacha définitivement de son passé militaire en supprimant la référence dans son nom et en quittant le département militaire.
