#437 – CA Lanús : Granate

Le grenat. Le club argentin joue dans un maillot de couleur grenat. Plusieurs hypothèses circulent concernant l’origine de cette couleur. Selon l’histoire officielle du club, en février 1915, un mois après la fondation, le choix des couleurs eut lieu. Un des fondateurs, Carlos Pointis, architecte de profession, présenta les dessins d’une chemise rouge à col et poignets blancs. Son choix de couleurs fut contesté car le rouge avait tendance à s’estomper et déteindre sur le blanc, pouvant alors dégrader l’apparence du kit de l’équipe. La proposition fut tout de même provisoirement approuvée. Deux mois plus tard, le club semblait utiliser des maillots grenats car, dans les archives du club apparut la première mention à cette couleur. En effet, fin avril 1915, le club commandait une douzaine de chemises blanches car les joueurs du Club Independiente utilisaient des chemises marrons, similaires à celles de Lanús. Finalement, en mai 1915, la couleur grenat fut confirmée par le conseil d’administration afin de se distinguer des autres équipes du championnat. Une autre version non-officielle suggère que les dirigeants cherchaient à se différencier du reste des équipes et choisirent ainsi de porter un maillot grenat, couleur peu utilisée par les autres équipes. Mais, à la fin des années 1910, il était difficile de se procurer cette couleur et le club se rapatria vers le rouge, la couleur qui s’en rapprochait le plus. Puis, quelques années plus tard, les dirigeants trouvèrent des maillots grenats et purent enfin adopter la couleur initialement choisie. Enfin, certains avancent que le club espagnol Pontevedra, qui évolue en grenat et bleu, aurait inspiré certains des membres fondateurs de Lanus, qui étaient originaires de cette ville. Cependant, cette théorie semble incohérente, étant donné que le club espagnol n’a été fondé qu’en 1941, alors que Lanus a commencé à utiliser la chemise grenat au moins 20 ans avant.

#436 – Cerro Largo FC : los Arachanes

Les Arachanes seraient une tribu amérindienne disparue et dont l’existence n’est pas certaine. Ils sont considérés comme une nations indigènes de l’Uruguay. Un seul ouvrage les mentionne en 1612 rédigé par Ruy Díaz de Guzmán (Historia Argentina del descubrimiento, población y conquista de las provincias del Río de la Plata). En 1836, l’historien argentin, Pedro de Angelis, reprit les mentions de Díaz de Guzmán concernant cette tribu en précisant l’étymologie du nom. Ce dernier exprimait leur lieu de résidence. Ara est le jour, et chane, celui qui voit. Les Arachanes étaient donc un peuple qui voit le jour, ie un peuple oriental. Membres du peuple Guarani, ils étaient localisés dans la partie orientale de l’Uruguay et au sud-est du Brésil. Ils étaient donc également à l’est du peuple Guarani. La découverte de vestiges archéologiques dans le sud du Brésil et l’est de l’Uruguay, principalement dans le Cerro Largo, renforcèrent cette idée. Pour autant, à la fin du XXème siècle, leur existence fut remise en cause par certains auteurs.

#435 – SC Cambuur : de Geelblauwen

Les jaune et bleu. La tenue du SC Cambuur se compose d’un maillot jaune, d’un pantalon bleu et de bas blancs ou jaunes. Le club copia les couleurs de sa ville de résidence, Leeuwarden dont le drapeau était composé de 4 bandes horizontales jaunes et 4 bleues. Ce dernier reprend naturellement les couleurs des armes de la ville où sur un fond bleu, un lion rampant jaune se détache. Le lion, comme symbole de la ville, apparaît sur le sceau de la ville à partir de 1422 (initialement comme un lion marchant) et sur les pièces de monnaie vers 1430 (comme un lion rampant). Puis, la plus ancienne image connue en couleur du blason remonte à 1584. Mais, les raisons de ces armes ne sont pas connus précisément. Une première hypothèse se base sur le nom de la ville Leeuwarden. La deuxième partie du mot – warden – désigne un monticule artificiel dans les langues nordiques, notamment en vieux néerlandais et en frison (Leeuwarden se trouve dans la Province de la Frise). Ceci est logique étant donné que la ville fut créée via des rehaussements de terrain sur le Middelzee, un bras de mer qui existait dans la province à cette époque. Concernant le mot leeuw, il signifie lion en néerlandais ce qui expliquerait celui sur les armes. Toutefois, au Moyen-Age, le néerlandais moderne n’était pas utilisé dans cette région. Certains soutiennent donc que leeu dérive d’un terme du moyen bas allemand qui signifie « à l’abris du vent ». Cette explication paraît elle-aussi logique puisque les monticules abritaient du vent. En Anglais, le terme leeward a ce même sens. Une autre hypothèse avance que les armes de la ville reprendraient celles d’une célèbre et puissante famille de la région au Moyen-Age, les Minnema. Cette dernière avait un blason affichant un lion rampant mais il était rouge sur un fond blanc. Enfin, d’autres estiment que le lion est très probablement lié à Saint Vite, le saint patron de Leeuwarden et de sa plus ancienne église. Saint Vite est un martyre chrétien. L’Empereur Dioclétien voulut le faire renoncer à sa foi chrétienne mais devant le refus de Saint Vite, l’Empereur le condamna à mort. Il fut donner à manger à un lion. Mais, le lion se mit à ses pieds et les lécha. Saint Vite succombera plus tard avec un autre supplice (le chevalet).

Si les couleurs sont tirées du blason de la ville, celui du club, en revanche, reprend exactement les armes d’une autre famille puissante de la région, les Van Cammingha. L’avantage est que ces armes sont également sur un fond jaune. Mais, elles affichent un cerf (et non un lion). Ce choix résulte du fait que le stade du club se situe dans le quartier de Cambuurplein, où était le chateau de la famille Van Cammingha.

#434 – Toulouse FC : les Pitchouns

Les enfants, en occitan. Revenu du purgatoire (une saison en seconde division), Toulouse connaît un exercice 2000-2001 catastrophique avec une nouvelle relégation, malgré un recrutement ambitieux. Surtout, la DNCG rétrograda le TFC en National après la découverte d’un déficit de 70 millions de francs (plus de 10 millions d’euros). Le club n’avait alors que deux ans pour remonter à l’étage supérieur sous peine de perdre le statut professionnel et son centre de formation. Sans le sou, le TFC prît le parti de confier les reines de l’équipe à ses jeunes joueurs issus du centre encadrés par quelques anciens tels que Prunier, Revault et Bancarel et conduit par l’entraineur Erick Mombaerts. En cours de saison, une nouvelle épreuve se mit en travers de la route : l’explosion de l’usine AZF le 21 Septembre 2001 qui priva le club de son enceinte et dut se rabattre sur le stade de rugby, les sept deniers. Malgré tout cela, les jeunes du club parvinrent à remonter en seconde division. Pour la saison 2002-2003, le promu toulousain réussit l’exploit de remporter le titre de champion, avec aisance, et de gagner sa place dans l’élite pour le prochain exercice. Les pitchouns, la jeune génération toulousaine, auront donc sauvé le club, en le ramenant en première division en seulement deux ans. Pourtant, peu de joueurs de cette génération ne sortit du lot et réussit une carrière remarquable. Cette histoire rappelle celle de l’OM des années 80 qui donna également le même type de surnom (cf. article #298).

#433 – Cadix CF : el Submarino Amarillo

Le sous-marin jaune. Le surnom fait naturellement référence à la couleur jaune des maillots du club andalous. Mais, contrairement à Villarreal (cf. article #120), ce surnom n’est pas uniquement lié à la couleur et venu de l’influence de la chanson des Beatles. Fondé en 1910, le club évolua tout d’abord dans des maillots blancs, certainement car ce tissu était facile à trouver. En 1924, Cadix CF fusionna avec Mirandilla FC, qui lui, créé avec le soutien de la congrégation lasallienne (Jean-Baptiste de La Salle) arborait les couleurs de cette école, jaune et bleu. Mouvement chrétien, le jaune symbolisait la terre et la foi tandis que le bleu représentait le ciel. Le nouveau club, qui associa le nom des deux équipes au départ, conserva les couleurs jaunes et bleus à l’issu de l’Assemblée Extraordinaire du 25 juin 1936 où le club prit définitivement le nom de Cadix CF. Aujourd’hui, l’hymne officiel du club avance « Los colores que lleva el equipo, amarillo y azul se impondrán. Como el sol, el color amarillo y el azul del color de su mar » (Les couleurs que l’équipe porte, le jaune et le bleu, s’imposeront. Comme le soleil, la couleur jaune et le bleu la couleur de la mer).

Le surnom apparaîtrait au début des années 80. De la saison 1977-1978 à 1984-1985, l’équipe effectua le yoyo entre la première et seconde division tel un sous-marin qui immerge et émerge. Mais, les références claires à ce surnom eurent lieu dans la seconde moitié des années 80. Lors de la saison 1984-1985, le club remonta en première division mais cette fois, elle demeura pendant huit années au sein de l’élite. Même si le club viva lors de ses huit saisons un de ses plus belles périodes, leur maintien fut souvent difficile et miraculeux, avec un budget bien en deçà des autres équipes. Durant ces huit ans, le club apparaissait toujours « immergé » au plus profond du classement, mais finissait par « émerger » dans les dernières journée à la surface des non-relégables, comme un sous-marin. Par exemple, en 1987, le club termina dernier lors de la saison régulière et également dans les play-offs de relégation. Mais, suite à des décisions contestables de la fédération espagnole, le président de Cadix réussit à faire jouer un nouveau play-off (connu sous le nom de la Liguilla de la Muerte) entre les 3 derniers du classement et, à l’issu de ce tournoi, Cadix se maintint en première division au dépend du Racing Santander. Lors de la saison 1990-1991, même si l’équipe perdit sa confrontation face à un concurrent direct au maintien, Cadix parvint à remporter 3 de ses 5 derniers matchs (dont une victoire 4-0 contre le futur champion, le FC Barcelone) plus un nul pour terminer à la 18ème place (sur 20). Cette performance lui permit de ne pas être relégué directement et de jouer un barrage face à Malaga, 4ème de la seconde division. A l’issu des deux matchs, les deux équipes ne se départagèrent pas et Cadix sauva sa tête uniquement lors de la séance des tirs au but, lors du dernier pénalty. Par conséquent, le surnom de « Submarino Amarillo » apparut presque spontanément parmi les médias et les fans, car il était non seulement associé à l’équipe par la couleur, mais aussi par la connotation au mouvement de l’équipe dans le classement.

#432 – Sanfrecce Hiroshima : サンフレッチェ

Sanfrecce, Sanfre. Comme pour la plupart des clubs japonais, le surnom provient directement de leur nom. Il s’agit d’un mot valise, rassemblant un mot japonais (San, qui signifie 3) et un mot italien frecce (レッチェ, qui signifie flèches). Le nom du club veut dire 3 flèches, que l’on retrouve croisées sur le blason du club.

La préfecture d’Hiroshima se situe dans la région du Chūgoku. Cette dernière fut unifiée et dirigée au XVIème siècle par un Daimyo nommé Mōri Motonari (毛利元就). Issu du clan Mōri, ce dernier en prit la tête en 1523. La région était alors dominée par deux familles puissantes : les Amago (尼子氏) et les Ōuchi (大内氏). Motonari s’allia à la famille Ōuchi et devint ennemi des Amago. Ces derniers tentèrent d’anéantir le clan Mōri en attaquant leur principal chateau mais avec l’aide des Ōuchi, Motonari les vainquit. Il monta alors en grade au sein des Ōuchi et étendit son pouvoir sur les terres des Amago. Puis, par un subtil jeu d’alliance (il maria ses fils à différents clans soumis aux Ōuchi), Motonari accentua la puissance de sa famille.

En 1551, Ōuchi Yoshitaka, le suzerain de Motonari, fut tué par un de ses vassaux, Sue Harukata (陶 晴賢), qui cherchait à s’emparer du pouvoir. Motonari décida d’affronter en 1555 Harukata et remporta la bataille. Cette victoire offrit toute la région du Chūgoku au clan Mōri. Avec l’extension de ses possessions, Motonari souhaitait renforcer le pouvoir de son clan mais aussi assurer sa cohésion. La légende raconte qu’il réunit ses 3 fils et leur demanda à chacun de briser une flèche. Ce qu’ils firent et réussirent. Puis, il leur donna 3 flèches chacun et leur demanda de nouveau de les casser. Les flèches réunies résistèrent et aucun enfant ne parvint à briser l’ensemble. Motonari expliqua qu’une flèche peut être rompue facilement mais que trois flèches maintenues ensemble ne le peuvent pas. Il démontra ainsi à ses enfants l’importance au clan de rester souder.

#431 – CD Marathón : el Monstruo Verde

Le monstre vert. Le club fut fondé en 1925 mais malheureusement il y a assez peu d’information concernant la création du club et encore moins sur le choix de la principale couleur, le vert. En revanche, la naissance de ce surnom remonte à 1988 lorsque le célèbre commentateur sportif, Marco Antonio Pinto, l’utilisa la première fois. Il qualifia le club ainsi car le CD Marathón enchaina 8 victoires d’affilé dans le championnat national. Depuis, le club s’est attaché une nouvelle mascotte, un dinosaure. Un T-Rex pour être exact.

#430 – Nottingham Forest : the Reds

Les rouges. Lors de la réunion qui consacra la création du club en 1865, les fondateurs optèrent pour la couleur rouge. Mais, à l’époque, les joueurs portaient des cap (casquette) pour s’identifier sur le terrain. Ainsi, ils commandèrent 12 bonnets rouges à pompom. Le reste de la tenue (chemise et pantalon) était blanc. La raison du choix est inconnue mais les fondateurs ne choisirent pas n’importe quel rouge. Il s’agissait du Rouge Garibaldi.

A cette époque, le révolutionnaire italien était connu pour les combats qu’il menait à travers le monde pour la libération de territoires occupés (Uruguay, Italie …) avec ses troupes de volontaires habillés d’une chemise rouge (camicia rossa), qui devint leur symbole. Durant la guerre en Uruguay qui opposait le gouvernement de la Défense (Gobierno de la Defensa) du Général Rivera (parti colorado (rouge)) à l’ancien président uruguayen blanco (blanc), Manuel Oribe, qui vivait en exil à Buenos Aires, Garibaldi forma en 1843 une troupe composée d’émigrés italiens de Montevideo et prit parti pour la cause uruguayenne de Rivera. Pour équiper sa nouvelle légion, Garibaldi réquisitionna un lot de chemises rouges destinées aux ouvriers des saladeros (abattoirs et saloirs) de Buenos Aires. En raison du blocus vers l’Argentine, le gouvernement de cette dernière soutenant Manuel Oribe, un stock de chemise rouge en laine demeurait dans des entrepôts de Montevideo. Ces vêtements présentaient l’avantage d’être résistants, à bas prix et d’une couleur qui rappelait celle du parti du Général Rivera. Les ouvriers des abattoirs portaient cette couleur distinctives afin que les tâches de sang résultant de leur métier ne s’exposent pas sur leur vêtement. Cet ultime argument convint également à Garibaldi car il permettait de préserver le moral des troupes qui ne verraient pas le sang sur leur vêtement lors ou après les combats. Les fondateurs de Nottingham retinrent peut-être cette couleur car ils avaient de l’admiration pour le révolutionnaire italien, dont le mythe commençait à se répandre en Europe. Peut-être d’ailleurs que le libertaire italien symbolisait un autre héros de la ville, épris de liberté, le célèbre Robin des Bois.

Enfin, la raison est peut-être plus simple : le rouge pouvait être à la mode à l’époque ou alors, comme Garibaldi, les fondateurs du club eurent la chance de tomber sur un lot de bonnets rouges à un prix défiant toute concurrence. En tout cas, ce choix inconnu eut des répercussions importantes car la couleur rouge fit tâche de sang. En faisant un don d’équipements à deux de ses anciens joueurs, Nottingham donna sa couleur rouge à Arsenal (ce dernier inspira à son tour le club tchèque du Sparta Prague cf. article #134). Il détermina aussi la couleur du club argentin d’Independiente (cf. article #274).

#429 – Fortaleza EC : Tricolor do Pici

Les tricolores de Pici. Le club du Nord du pays arbore un blason et évolue dans un maillot à 3 couleurs : bleu, blanc et rouge. Au début du XXème siècle, certains membres la jeunesse privilégié de Fortaleza se rendaient en Europe pour achever leurs études. En revenant au pays, ils ramenèrent dans leurs bagages les nouveaux sports qui émergeaient en Europe tel que le football. En outre, ces étudiants répandaient la culture européenne au sein de la classe aisée de la ville. Ce fut le cas d’Alcides de Castro Santos. Il fit ses études notamment en France. A son retour à Fortaleza, en 1912, il ramena des ballons de foot et créa un premier club de football, dénommé Fortaleza Foot -Ball Club. Mais, le club ne vécut que quelques mois. Alcides persista et en 1915, participa à la fondation d’un nouveau club, Stella Foot-Ball Club. Le nom du club puisait déjà son origine en Europe car Stella était le nom d’un collège suisse où étudiaient les enfants de la haute société de Fortaleza. Une fois de plus, le club ne survécut pas à ces premières années d’existence. Le 18 Octobre 1918, Alcides remit cela, mais cette fois avec succès, en fondant le Fortaleza Sporting Club (qui deviendra le Fortaleza EC). Pour les couleurs, Alcides et les autres fondateurs décidèrent de rendre hommage au pays où ils firent leurs études (et dont la culture était fortement apprécié au Brésil). Ainsi, ils optèrent pour le tricolore français : bleu, blanc, rouge. Les dirigeants estimaient que le bleu symbolisait la noblesse, le blanc le respect et le rouge la lutte et le peuple. Le club s’enorgueillit que ces couleurs n’ont jamais changé depuis leur création. Fait rare au Brésil où beaucoup de clubs durent changer de couleurs en raison des difficultés d’obtention de certains tissus colorés ou de la décoloration des uniformes au fur et à mesure des lavages (cf. article #400 – CR do Flamengo et #23 – Grêmio Porto Alegre).

Pici est le nom du quartier où fut créé le club.

#428 – SK Sturm Graz : die Schwoazn

Les noirs, les deux couleurs officielles du club étant le noir et le blanc. L’origine de ce choix de couleurs n’est pas connue précisément mais des hypothèses crédibles peuvent être avancées. Le club vit le jour le 1er mai 1909 et opta immédiatement pour le nom de sturm (Tempête). Une légende romantique prétend que ce choix rappelait la tempête qui faisait rage ce jour là. Toutefois, il apparaît plus probable que les fondateurs reprirent le nom du club tchèque DBC Sturm Prague qui joua à Graz quelques jours plus tôt (le 18 et le 19 avril 1909). Le DBC Sturm Prague était un club de la communauté allemande de Prague, alors en territoire Austro-Hongrois, et inspira le club autrichien au-delà du nom. En effet, le premier écusson du Sturm Graz était un drapeau rayé noir et blanc au vent, exactement celui du DBC Sturm Prague.

Alors les couleurs aussi ? Les joueurs du club tchèque évoluaient en bleu et noir. Ce n’est certes pas le blanc et noir de Graz mais il y avait une couleur commune qui inspira peut-être les fondateurs du club autrichien. Mais, ces derniers choisirent plus vraisemblablement ces couleurs noires et blanches car elles étaient à la mode parmi les cercles sportifs germanophones. En effet, elles faisaient référence à l’Ordre Teutonique, un ordre de chevaliers germaniques aux temps des croisades. Les chevaliers de l’Ordre portaient un bouclier blanc avec une croix noire. Déjà, à l’époque des guerres napoléoniennes, les clubs de gymnastique allemands portaient ces couleurs en homage à l’Ordre. Au début du XXème siècle, l’Allemagne se constituait, sous l’emprise de la Prusse (dont les couleurs étaient également le noir et le blanc pour les mêmes raisons) et le choix à cette référence historique puissante était très symbolique. Ainsi de nombreux clubs de football allemand et autrichien les reprirent. A Graz, en plus de Sturm, les clubs de SK Gabelsberg, Akademische Sportverein et Eisenbahner Südbahn jouèrent dans cette combinaison de couleurs. Enfin, les équipes nationales d’Allemagne et d’Autriche firent de même. Deux autres surnoms sont également utilisés pour le club : Blackies (les noirs en anglais) et Schwarz-Weißen (les noirs et blancs).