#580 – CA San Luis : los Tuneros

Le mot provint du terme tuna qui désigne le fruit issu du cactus connus sous le nom de figuier de barbarie. Cet espèce est originaire du Mexique, où elle est appelée nopal, et est si endémique au pays, qu’elle figure sur le drapeau du Mexique. L’Europe ne connaîtra ce fruit qu’avec la découverte des Amériques. La région de San Luis Potosí est l’un des grands centres de production de la figue au Mexique. Selon le Ministère du Développement Agricole et des Ressources Hydrauliques (Sedarh), à fin 2020, San Luis Potosí se positionnait comme la 5ème région productrice de figue de barbarie de tout le pays avec 17 045 tonnes par an, soit 5% de la production nationale. On dénombre 710 producteurs de figues de barbarie (sur 20 000 fermes au Mexique, représentant 48 000 hectares) dans 20 municipalités situées principalement dans l’Altiplano et la zone centrale de San Luis Potosí. La gastronomie de cet Etat propose également quelques plats à base de figue. Le queso de tuna (fromage de figue) est un dessert fabriqué à la main en utilisant le jus de la figue comme seul ingrédient. Cuit pendant 12 heures ou plus, le jus est réduit et épaissi, sous la surveillance d’un cuisiné équipé d’une pelle en bois pour que la substance ne colle pas ou ne brûle pas. Autre douveur : El colonche. Il s’agit d’une boisson fermentée traditionnelle qui se déguste entre juillet et octobre (la saison de récolte du tuna) et qui existait dans le monde préhispanique.

Ce surnom qualifiait l’ancienne équipe de la ville, San Luis FC, fondé en 1957 et disparu en 2013. Dès cette disparition, le nouveau club du CA San Luis se créa, en transférant à San Luis Potosí le club de Veracruz. Le CA ne reprit pas totalement les symboles de l’ancien club, notamment pour le surnom. En particulier, quand le club espagnol de l’Atlético de Madrid prit une participation dans le CA qui amena à changer les couleurs du club, les surnoms du club espagnol s’imposèrent à San Luis. Toutefois, même si le fait d’utiliser los Tuneros fit débat, il reflète tellement la région et est si associé au football local qu’il continue à être utilisé.

#579 – Atlanta United FC : the Five Stripes

Les cinq bandes. Région métropolitaine la plus peuplée sans franchise de Major League Soccer, Atlanta obtint son club de soccer relativement tardivement, en 2017. La nouvelle franchise, détenue par le propriétaire du club de football américain des Atlanta Falcons, dévoila le 7 juillet 2015 son écusson et ses couleurs. Les couleurs officielles de l’équipe étaient donc le noir (symbole de force et de puissance), le rouge (reflet de fierté et passion) et l’or (représentant l’excellence). Reprenant ses couleurs, le blason prenait la forme d’un rond, dans lequel s’inscrivait un « A » avec pour fond, cinq bandes noires et rouges. Ce cercle rappelait le sceau de la ville mais également les anneaux olympiques. En 1996, grâce à la puissance du sponsor Coca-Cola qui possède son siège dans la ville, Atlanta avait organisé les XXVIème jeux olympiques, marquant le centenaire de la renaissance olympique (les premiers jeux de l’ère moderne s’étant déroulés à Athènes en 1896). Evènement majeur pour la ville, il se trouva naturelle de le rappeler dans le blason du club. Les cinq bandes noires et rouges symbolisaient quant à elle les cinq piliers du club : unité, détermination, communauté, excellence et innovation. Il est possible aussi d’y voir un rappel des 5 anneaux du symbole olympique, qui exprime l’activité du mouvement olympique et représente l’union des cinq continents. Aujourd’hui, ces 5 bandes sont évidemment toujours les piliers du club et distingue son maillot.

#578 – Újpest FC : Lilák

Les violets. Le club du quartier de Újpest à Budapest joue dans cette couleur peu commune dans le football mais pourtant partagée avec quelques autres grands clubs : Anderlecht en Belgique (cf. #236), Fiorentina en Italie (cf. #103), Austria Vienne en Autriche, Toulouse FC en France, Real Valladolid en Espagne. Le choix de cette couleur remonte à la création du club mais les raisons sont inconnues. Il y a tout de même une anecdote à noter. Le 16 juin 1885, plusieurs étudiants, emmenés par le professeur János Goll, fondèrent le club Újpesti Tornaegylet (Association de Gymnastique d’ Újpest). A cette époque, le sport dominant dans l’Empire Austro-Hongrois était la gymnastique et naturellement l’association fut créée dans l’optique de pratiquer ce sport. La devise adoptée ce jour là était Épség, Erő, Egyetértés (solidité, force, harmonie) et le choix des couleurs se porta sur le violet et le blanc. Rapidement, des sections d’escrime et d’athlétisme s’ouvrirent. Le 31 décembre 1899, d’autres jeunes se réunirent pour fonder un club de football du nom de Újpest FC. Là aussi, ils décidèrent d’opter pour le violet et blanc comme couleurs.

Difficile de savoir pourquoi le violet fit recette à cette époque. La ville d’Újpest n’avait pas cette couleur comme symbole. Une chose est sure : la couleur violette a longtemps était difficile à produire car rare à l’état naturel. Les tissus de cette couleur étaient donc chers et plutôt réserver à la noblesse. Puis, au milieu du XIXème siècle, alors qu’il cherchait une nouvelle substance contre la malaria, William Perkin créa par hasard le premier colorant synthétique, la mauvéine, qui permettait de teinter les tissues en violet. Cette couleur put alors commencer à se démocratiser.