Fondé en 1904, le club costarmoricain connut une belle période au début des années 1990, en grimpant rapidement les échelons de la DH en 1990 à la 6ème place de D2 en 1994. Malheureusement, le déficit se creusa et en 1997, le dépôt de bilan fut inévitable. Depuis, petit à petit, il a reconquit le terrain perdu et se retrouve désormais en National.
Dès sa création, les fondateurs identifièrent leur club avec la ville. Ainsi, le blason et les maillots s’inspirèrent directement des armoiries de Saint-Brieuc. D’une part, l’équipement se basa sur les couleurs jaune et bleu des armes municipales. D’autre part, le blason de l’association reprit intégralement celui de la ville, « d’azur au griffon d’or, armé, becqué et lampassé de gueules » (ie un griffon jaune, avec griffes et bec rouges, sur un fond bleu). Naturellement, l’animal légendaire, avec le corps d’un aigle (tête, ailes et serres) greffé sur l’arrière d’un lion (abdomen, pattes et queue), donna son surnom au club. Apparu au IVème millénaire avant notre ère dans les mythologies en Mésopotamie, Egypte et Grèce, le griffon s’imposa dans l’héraldisme européen au moyen-âge. Comment atterrit-il sur les armoiries de Saint-Brieuc ?
La ville de Saint-Brieuc n’exista ni pendant la période celte, ni à l’époque gallo-romaine. L’immigration des bretons insulaires au Vème siècle (fuyant l’invasion saxonne) conduisit à la fondation de la ville. Parmi eux, un missionnaire (irlandais, gallois ou de cornouilles, ses origines étant floues) du nom de Brieuc édifia un monastère à l’emplacement actuel de la cité. Par la suite, la domination religieuse de la ville se confirma en devenant un évêché en 848 au temps de Nominoë, roi de Bretagne. L’évêché retint alors des armoiries à fort charge symbolique : une crosse d’évêque, en l’occurrence, celle de Saint Brieuc frappant un dragon. Cette image représentait la foi (la crosse) terrassant le diable (le dragon). Certains avancent que le choix du dragon est lié au fait que Saint Brieuc se fête le 1er mai. Or, cette date correspondait aussi à la fête celtique de Beltaine, qui marquait le début de l’été. Durant ces festivités, les druides allumaient des feux purificateurs par lesquels le bétail passait. La crosse terrassant le dragon pouvait donc signifier l’évangélisation réussit de terres païennes. Quoi qu’il en soit, le dragon n’est pas un griffon. Au Moyen-Âge, la ville se dota d’armoirie où figurait un aigle déployé. Selon la municipalité, les croisés auraient découvert la férocité du lion au cours de leurs périples et voulurent l’intégrer dans les armes de la cité pour rappeler leurs aventures en terre sainte. Ainsi, le lion aurait été incorporé à l’aigle, donnant naissance à un griffon. Une autre histoire raconte que ce griffon serait le mariage du lion de la maison des Montfort avec l’aigle de la maison de Penthièvre. Toutefois, je ne retrouve pas trace de ces animaux dans les blasons de ces deux célèbres familles. Finalement, le blason briochin fut remis officiellement à la ville en 1698 par le Garde des Sceaux. A la révolution, le pouvoir temporel se sépara du pouvoir spirituel ce qui conduisit à une véritable indépendance de conseil municipal par rapport à l’autorité religieuse. Les armoiries anciennes furent ainsi conservées mais en y retranchant la crosse pour bien marquer l’affranchissement de l’administration laïque.
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