#1109 – SC Toulon : les Azur et Or

Le Sporting Club de Toulon naquit au lendemain de la Seconde guerre mondiale par la fusion de deux clubs de la ville, le Sporting Club du Temple (fondé en 1933) et la Jeunesse Sportive Toulonnaise. Le premier choix de couleurs se porta sur le jaune et noir, sans connaître la raison (était-ce le mélange des couleurs des deux clubs ?). Lors de la saison 1955-1956, le club abandonna ces couleurs pour adopter celles de la ville de Toulon. La cité varoise arbore un blason représentant une croix grecque jaune sur un fond bleu (D’azur à la croix d’or). Il est souvent avancé que cette croix est un rappel de celle du Christ et également une évocation des croisades. Toulon ne fut pas une ville de passage ou d’embarquement des croisés, à l’exception du Comte de Provence Gilbert de Boson qui embarqua de Toulon lors de la première croisade. Il est vrai toutefois que Toulon, du Xème siècle au XIIème siècle, fut de nombreuses fois attaqués et pillés par les Sarrasins, ce qui lia la ville au mouvement général de combat des Chrétiens face aux Musulmans à cette époque. D’autres estiment que Toulon se serait inspiré des armoiries des villes voisines de Marseille, Fréjus ou Antibes qui arborent effectivement une croix. Quand aux couleurs du blason de Toulon, les origines sont méconnues.

En 1406, les registres de comptes de la commune comportaient au bas de ses pages des petits blasons noirs et blancs contenant une croix. Ces illustrations semblaient tenir lieu de signatures aux comptables de la ville et cette pratique perdura jusqu’en 1554. Une autre représentation du blasonnement apparait en 1494 sur la couverture d’un registre de comptes trésoraires. Il montrait un écu orange à la croix d’azur. En 1553, sur un registre de délibérations de 1477, les armes de Toulon furent dessinés avec les couleurs actuels. Néanmoins, en 1563, le blason affichait cette fois des couleurs inversées, un écu d’or à la croix d’azur. Les couleurs actuelles semblèrent définitivement fixées à compter de 1584. D’ailleurs, elles furent enregistrées officiellement par le Consul de Toulon dans cette version dans les registres de l’armorial général du royaume en 1696.

#1108 – Royal Olympic Charleroi : les Dogues

Dans le Pays noir, l’agglomération de Charleroi rassemble plus de 425 000 habitants et constitue son centre névralgique. La pratique du football, à Charleroi, a toujours été illustrée et dominée par deux formations. D’un côté, le Sporting, fondé en 1904, et de l’autre l’Olympic, fondé en 1912. Si les deux clubs arborent les mêmes couleurs, noir et blanc, ils nourrissent une vieille rivalité et la cité est séparée entre les pro-Sporting et les pro-Olympic. Tout au long de leur histoire, les deux formations bataillèrent souvent dans les différentes divisions belges pour s’imposer comme le fer de lance de la ville. Mais, le dernier face-à-face entre les deux clubs, en tant que pensionnaires de l’élite belge, remonte à 1975 et se solda par une victoire nette et sans bavure du Sporting (7-1), marquant le début du déclin sportif de l’Olympic. Ce derby enflammé offrait un match animalier puisque d’un côté, les joueurs du Sporting sont surnommés les zèbres (cf. #268), tandis que ceux de l’Olympic sont des dogues.

Selon la légende, le surnom serait né dès les premières années d’existence de l’Olympic. Lors d’un match joué par l’Olympic à la Plaine des Manœuvres, parmi les spectateurs se trouvaient une femme accompagnée de ses chiens, des dogues. Avec les mouvements de la balle et des joueurs ainsi que les encouragements bruyant des fans, les chiens s’agitaient et aboyaient. Le lendemain, un journaliste décrivait la rencontre dans son quotidien et, ayant remarqué le manège des chiens, compara le style de jeu agressif et le caractère irascible des joueurs de l’Olympic avec le comportement des dogues. Résultat, ce surnom fut repris et demeura au fil des années. Au point qu’un dogue s’installa sur le blason du club dès les années 1920 et perdura jusqu’à aujourd’hui, malgré les changements.

#1107 – Sepsi OSK Sfântu Gheorghe : Secuii

Les Sicules ou Széklers. Depuis les années 2000, le football professionnel roumain connaît une profonde mutation où les clubs historiques, centenaires disparaissent sous le poids des dettes au profit de nouvelles entités sportives qui gravissent les échelons rapidement. Sepsi Sfântu Gheorghe fait parti de cette seconde catégorie, ayant été fondé par deux amis en 2011. Pour déterminer l’identité du club, ils décidèrent de reprendre les symboles de l’ancien club de la ville de Sfântu Gheorghe, le Olt Sport Klub (rouge et blanc pour les couleurs, OSK dans le nom du nouveau club). En outre, les deux amis rajoutèrent dans le nom, le terme Sepsi, qui faisait référence au nom de l’ancienne division administrative (Scaunele – siège) du Pays sicule.

Sfântu Gheorghe est l’une des plus anciennes cités de Transylvanie, au centre de la Roumanie, mais se situe surtout dans la région historique du Pays sicule. Depuis le Xème siècle, la voivodie de Transylvanie était sous la suzeraineté du chef des Hongrois et, en 1003, elle s’unit au Royaume de Hongrie. Pour défendre cette nouvelle frontière orientale des invasions tartares, les Rois Hongrois y favorisèrent l’installation du peuple Sicule au XIème ou XIIème siècle, qui en échange d’exemption d’impôts, établit les institutions judiciaires et militaires dans cette région. De langue hongroise, basée sur un alphabet rune, ce peuple serait d’origine Magyar et sa forte identité perdure encore aujourd’hui. D’ailleurs, au fil des siècles, intégrés au Royaume de Hongrie ou à la République de Roumanie, les Sicules ont toujours manifesté la volonté d’une certaine autonomie. Estimés entre 500 000 et 700 000 personnes, ils représentent aujourd’hui la moitié de la communauté magyare de Roumanie. La population du comté de Covasna dont le chef-lieu est Sfântu Gheorghe est constituée essentiellement de Sicules.

Depuis 2017, le club de Sfântu Gheorghe est la première équipe et pour l’instant la seule du comté de Covasna à évoluer dans l’élite du football roumain. Elle est ainsi le représentant de la communauté Sicule. D’ailleurs, le club communique à la fois en Roumain et en Hongrois. En 2019, le gouvernement de Budapest admit financer le club à hauteur de 3,2 millions d’euros par an afin de développer ses infrastructures sportives ainsi que l’académie de formation.

#1106 – Podbeskidzie Bielsko-Biała : Górale

Les montagnards. Podbeskidzie, sous sa forme actuelle, fut créé en 1997 suite à la fusion de la section football du BBTS Włókniarz Bielsko-Biała et du DKS Inter Komorowice. Mais, eux-mêmes étaient issus de fusions de différentes associations de la ville, réalisé tout au long du siècle dernier et finalement, les racines du club actuelles se situent au début du XXème siècle, avec le club de la communauté allemande (Bielitzer Fussball Klub fondé en 1907) et un club de quartier (Biała Lipnik fondé en 1910).

Avec tous ces remodelages, difficile de se construire une identité. Mais, un élément demeurait immuable et partagé par l’ensemble de ces associations : la ville de Bielsko-Biała. Bien que cette dernière est également née d’une fusion en 1951 des cités de Bielsko et de Biała. Bielsko-Biała demeure un centre administratif, économique, universitaire et culturel de la région Sud de la Pologne, frontalière avec la Tchéquie et la Slovaquie, souvent appelée Podbeskidzie. Ce nom, Podbeskidzie, signifie « au-dessous des Beskides ». Car, si la ville se baigne dans la rivière Biała et ses affluents, elle se niche sur les contreforts de plusieurs sommets, se situant dans la partie occidentale de la chaîne de moyenne montagne des Beskides. Cette dernière fait partie de la chaîne des Carpates. On dénombre pas moins de 14 sommets à proximité de la cité, dont son altitude s’élève entre 262 m et 1 117 m. Il existe par exemple une télécabine ouverte toute l’année qui relie un des quartiers Sud de la ville au mont Szyndzielnia (1 029 m). Les principaux sommets sont le Skrzyczne (1 257 m), le Klimczok (1 117 m d’altitude), le Trzy Kopce (1 082 m), le Stołów (1 035 m) ainsi que le Czupel (931 m). Bien entendu, de nombreux sentiers pédestres et de trail partent de la ville et une petite station de ski offre quelques capacités de glisse en hiver.

#1105 – SV Werder Brême : Millionenelf

Le onze du million. Membre fondateur de la Bundesliga, le Werder traversa les années 1960 en connaissant des hauts et des bas, ponctué tout de même d’un titre de champion en 1965. A cette époque, les règles de la Bundesliga plafonnaient le montant des transferts à 100 000 Marks ainsi que le salaire des joueurs. Mais, l’évolution du football conduisit la DBF à abroger ces règles au début des années 1970. Hans Wolff, directeur général du Werder, anticipant ce changement, déclara au conseil d’administration qu’il fallait investir massivement avant sa mise en oeuvre. Le club obtient un prêt de 700 000 Marks de la municipalité et des entrepreneurs locaux s’associèrent à ce projet. A l’aube de la saison 1971-1972, le Werder renforça son équipe en faisant l’acquisition de sept nouveaux joueurs pour un montant total de un million de Mark. Le milieu Willy Neuberger et l’attaquant Werner Weist quittèrent Dortmund pour le Werder et l’attaquant Carsten Baumann revint du VfL Osnabrück. Le Werder attira également Herbert Laumen et Peter Dietrich en provenance du Borussia Mönchengladbach, champion l’année précédente (le club ne parvint pas à se mettre d’accord avec le 3ème membre du trio, Günter Netzer).

Mais, cette stratégie se fit sans concertation avec le staff et sans cohérence sportive, conduisant malheureusement à un échec. 6 entraineurs se succédèrent au fil de la saison et l’équipe termina péniblement à la 11ème place, enregistrant 14 défaites. Après cette épisode, le club évolua dans le ventre mou et évita même de justesse la relégation lors des saisons 1974-1975 et 1975-1976. Finalement, après la saison 1979-1980, le Werder dut se contraindre à rejoindre la seconde division. En outre, cette politique eut un prix. En échange de l’argent de la ville, le Werder abandonna ses couleurs traditionnelles, verte et blanche, contre un maillot rayé rouge et blanc, reprenant les teintes du drapeau de Brême. En outre, l’écusson du club fut remplacé également par le symbole des armoiries de la ville, une clé. Les supporteurs s’hérissèrent de ce choix, surtout lorsque lors d’un derby contre Hambourg, le Werder dut emprunter des maillots à son rival, car ceux du Werder étaient trop ressemblants à ceux du HSV. L’autre prix à payer fut le poids financier de cette politique qui pesa longtemps sur les finances du club.

#1104 – AS Tanda : l’Etoile du Zanzan

En Côte d’Ivoire, les équipes de la capitale économique Abidjan (ASEC Mimosas, Africa Sports, Stade d’Abidjan, Stella d’Adjamé, Racing Club, Jeunesse Club) dominent le football et en particulier le championnat de l’élite. Elles ont remporté 56 titres sur les 65 disputés (en 2023). En Coupe nationale, la domination est tout aussi impressionnante (54 titres sur les 64). Mais, dans ce règne quasi-sans partage, d’autres clubs parviennent à se frayer un chemin et à se constituer un petit palmarès.

Dans le Nord-Est du pays, non loin de la frontière ghanéenne, la ville de Tanda se situe dans la région du Gontougo, à 420 km d’Abidjan, capitale économique et environ 418 km de Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire. La ville comme la région a peu connu les honneurs footballistiques jusqu’à que l’AS Tanda monta en première division lors de la saison 2013-2014. Terminant à la 6ème position pour sa première saison, le club réussit la surprise de remporter son premier titre de champion dès la saison 2014-2015, avec un point d’avance sur le géant de l’ASEC Mimosas. L’année suivante, l’équipe doubla la mise avec un nouveau titre de champion. Ce fut un incroyable exploit qu’un club venu du pays profond prenne les commandes du football ivoirien deux années de suite. Depuis, le club rentra dans le rang et finit même par rétrograder à l’issue de la saison 2020-2021. Pour autant, ils sont demeurés des étoiles, la fierté d’une région qui ne fut pas représenté aussi haut par un autre club. Ce surnom s’adapte en faisant parfois référence à l’ancien nom de la région (Zanzan, tiré du Mont Zanzan) qui est demeuré le nom du district ou de l’actuel région, Gontougo.

#1103 – FK Velež Mostar : Rođeni

Les natifs (ou les indigènes). Le football s’installa dans la ville de Mostar au début du XXème siècle avec le club du HŠK Zrinjski Mostar, qui représentait la communauté croate. En 1922, Gojko Vuković, un révolutionnaire et citoyen éminent de Mostar, décida de créer un nouveau club, qui représenterait la classe ouvrière et la communauté bosniaque. Depuis, Velež est devenu l’un des principaux clubs de la ville et de la Bosnie. Il le fut aussi pendant la période communiste de la Yougoslavie.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la Yougoslavie rassemblait les Serbes, les Croates, les Slovènes et les Bosniaques entre autre. Au niveau football, les autorités communistes décidèrent de bannir les clubs de football qui avaient participé au championnat durant la guerre et en particulier les clubs croates qui avaient été soutenus par les oustachis (mouvement croate, fasciste et séparatiste). Zrinjski, club croate, fut dissous mais le Velež, qui était un club de la classe ouvrière, redémarra en 3ème division. Au début des années 1950, la légende raconte que les représentants de l’État Yougoslave imposèrent que la Bosnie devait consacrer toutes ses ressources footballistiques à un seul club qui pourrait la représenter au sein de l’élite et le choix se porta sur le FK Sarajevo, fondé en 1946 avec le soutien de la Ligue communiste de Bosnie-Herzégovine. Ainsi, tous les meilleurs joueurs de Bosnie durent intégrer l’équipe de Sarajevo. Toutefois, les joueurs du Velež n’acceptèrent pas ce diktat venue d’en haut, abandonnèrent Sarajevo et revénèrent rapidement joueur pour le Velež.

Lorsque Ljubo Petković, un chauffeur de Mostar et ardent supporteur de Velež, vit en maillot rouge les joueurs revenus de Sarajevo pour défendre Velež dans le champion de Bosnie-Herzégovine, il se mit à crier « Napri­jed, rođeni » (Allez-y, les natifs). Les travées du stade commencèrent à scander le terme rođeni. Plus tard Ljubo Petković indiqua « Ne znam ni sam kako je došlo do toga da sam izgovorio tu riječ. Iznenada, spontano, izgovorio sam ono što sam osjećao… » (Je ne sais même pas comment j’en suis arrivé à prononcer ce mot. Soudain, spontanément, j’ai dit ce que je ressentais…). De match en match, ce slogan devint un encouragement puis l’hymne du club le reprit. Il est maintenant un surnom pour l’équipe de Velež.

#1102 – Shirak FC : Սև հովազներ

Les panthères noires. Shirak est connu pour être l’un des plus anciens clubs de football d’Arménie, le club ayant été fondé en 1958 à une époque où l’Arménie était une république de l’Union Soviétique. Seule équipe à avoir participé à toutes les saisons de la première division arménienne depuis sa création en 1992, le club compte un des plus riches palmarès d’Arménie, avec 4 titres de champion national, 2 Coupes d’Arménie et 5 Super Coupe d’Arménie. Basé dans la ville de Gyumri, deuxième ville d’Arménie, Shirak s’est inscrit dans les traditions de la ville. Tout d’abord, les couleurs du maillot sont le noir et l’orange. Ces deux teintes se retrouvent dans de nombreux bâtiments de Gyumri, en particulier les murs de l’Église du Saint-Sauveur et du Musée Dzitoghtsyan. En outre, le blason de l’équipe reprend un des éléments des armoiries de la ville et de son drapeau, une panthère surmontée d’une croix.

Au IXème siècle, l’Arménie était un état vassal des arabes omeyyades puis abbassides. Mais, les arméniens profitèrent de l’affaiblissement des omoyades et de la concentration des abbassides à défendre leur territoire face aux Byzantins pour créer un état indépendant au début des années 880, le Royaume bagratide d’Arménie. Achot Ier de la dynastie Bagratide et ses descendants furent à la tête de cet Etat jusqu’en 1080 et firent de la ville d’Ani, dans la banlieue Nord de Gyumri, la capitale de ce Royaume. Le bannière de ce dernier représentait probablement une panthère surmontée d’une croix. Ce symbole fut retrouvé sur un bas-relief dans les ruines d’Ani.

Ce nom est également celui du principal groupe de supporteurs du club.

#1101 – FK Budućnost Podgorica : Plavo-Bijeli, Plavi

Les bleu et blanc, les bleus. Le club demeure un des plus anciens du Monténégro en étant fondé le 12 Juin 1925 mais surtout représente l’un des plus beaux palmarès. Membre fondateur de la première division yougoslave en 1946, il joua au sein de l’élite durant 26 ans et fut le seul représentant du Monténégro. Depuis, la création de la première ligue monténégrine, il a remporté 6 titres de champion (record national), auquel ajouter 4 coupes nationales. Enfin, de ses rangs, ont été formés Predrag Mijatović et Dejan Savićević.

Club des ouvriers (qui s’opposaient alors à son grand rival de Balšić, club de l’élite de la ville), il semble, selon le site du club, que l’équipe évolua tout d’abord en rouge. Peut-être un lien entre l’origine sociale de ses supporteurs et les mouvements socialistes qui s’agitaient à l’époque. Puis, le club changea pour le bleu (accompagné de plus ou moins de blanc) à une date et pour une raison inconnues. En tout cas, pour de nombreux supporteurs, il ne fait pas de doute que le bleu rappelle l’environnement nautique de la ville. D’ailleurs, le blason de la ville (à l’exception de l’époque communiste) se base sur le bleu (et le blanc) afin de rappeler que parmi toutes les caractéristiques de cette commune, la plus importante de ses richesses est l’eau. Les rivières Morača et Ribnica traversent la ville, tandis que 4 autres rivières (Zeta, Cijevna , Sitnica et Mareza) coulent à proximité. La rivière Morača, l’une des principales du pays, passe sous le célèbre pont du Millenium, et demeure un symbole de la ville. Podgorica se situe également à seulement 15 kilomètres au Nord du Lac de Shkodër (ou Skadar), le plus grand lac de la péninsule balkanique et même de l’Europe du Sud.

#1100 – Brisbane Roar FC : the Roar

Le rugissement. Surnom assez logique quand il s’agit du nom du club et que son écusson fait apparaître un lion. Les origines du club actuel remontent à 1957 et au club dénommé Hollandia-Inala Soccer Club fondé par des immigrants néerlandais. Durant 20 ans, ce dernier évolua sous ce nom, représentant la communauté hollandaise. Car, depuis le début de l’importation du football en Australie, il s’agit d’une pratique sportive des immigrants, les australiens d’origine anglo-saxonnes préférant se concentrer sur des sports australiens comme le football australien (un mélange de rugby et un peu de football). Les grecs, les italiens, les croates et les autres communautés créèrent ainsi leurs équipes de soccer. Mais, en dépassant leur simple rôle sportif (puisqu’ils étaient aussi un lieu d’entraide et de maintien de l’identité), ces derniers entretenaient la séparation entre les nouveaux arrivants et les australiens anglo-saxons et fournissaient des munitions aux politiciens pas favorables à l’immigration et « défenseurs de la culture australienne » . Ainsi, en 1970, un mouvement fut entrepris pour dé-ethniciser les clubs et cela passait par un changement de nom. Hollandia-Inala accéda à cette demande sans pour autant perdre totalement son identité. Ainsi, le club évoluait en orange et prit pour nom Brisbane Lions. Orange et Lion … deux des symboles des Pays-Bas. Puis, en 2004, les Lions obtinrent le droit de participer à la nouvelle A-League (la première ligue australienne) en opérant sous le nom de Queensland Roar (car Brisbane comptait un club de football australien dénommé Lions).

Le lion apparaît sur les armoiries du Royaume des Pays-Bas, un héritage de la Maison de Nassau et de la République des Provinces-Unies. Composées en 1815 et adaptées en 1907, elles représentent un lion d’or sur champ d’azur qui tient une épée et un faisceau de sept flèches. La Maison de Nassau, d’origine de la ville allemande de Nassau, remonte au XIème siècle et dès Dedo de Laurenbourg (1093-1117), l’un des premiers membres de la Maison, le blason était un lion sur fond azur. Du côté des Provinces-Unies (1579–1795), le lion était également son symbole. Constituée de 7 provinces (Hollande, Zélande, Overijssel, Frise, Groningue, Gueldre et Utrecht), la République se référa aux lions héraldiques de la Flandre (noir sur or), du Brabant (or sur noir) et le lion rouge sur or de la Hollande. Ces lions étaient répétés dans les armes de diverses maisons nobles des Pays-Bas.