#1298 – CS Miramar Misiones : los Cebritas

Les zèbres. Avec son maillot barré de bandes verticales noires et blanches, le surnom était évident. Seulement d’habitude, les couleurs et les rayures du maillot inspirent la comparaison avec l’équidé. Pour l’équipe de Montevideo, l’histoire s’est inversée.

Le Miramar Misiones naquit le 25 juin 1980 mais son histoire est centenaire car il résulte de la fusion du club de Misiones FC, fondé le 26 mars 1906 dans le quartier de Pocitos, et de CS Miramar, fondé le 17 octobre 1915 dans le quartier de Villa Dolores. A la fin des années 1970, Miramar se battait régulièrement pour la promotion dans l’élite uruguayenne. Finalement, en 1980, Miramar attint le graal mais avait besoin de renforcer ses infrastructures pour espérer s’installer durablement à ce niveau (quelques années plus tôt, une première fusion avec Albion avait échoué au bout d’un an). Dans le même temps, Misiones connaissait un déclin sportif, relégué en 3ème division en 1977 et fleurtant avec une nouvelle descente, mais possédait une enceinte de 4 000 places, construite en 1958 (Stadio Luis Méndez Piana).

Les deux clubs possédaient quelques symboles communs (des maillots à rayures verticales, deux couleurs communes, rouge et noir) qui pouvait faciliter la création d’une nouvelle identité. Toutefois, leurs équipements étaient aussi différents : Miramar avec des chemises noires et blanches (rayures fines) et Misiones, noir et rouge (rayures larges). Le choix fut de retenir celui de Miramar comme tenue principale (avec un rappel de rouge sur les manches, le short et les chaussettes) et celui de Misiones comme kit secondaire. Le rouge et noir des Misiones rendaient hommage au mouvement anarchiste, qui, à cette époque, prospérait dans les quartiers ouvriers de la capitale uruguayenne. Miramar vit le jour dans le quartier Villa Dolores qui tirait son nom du parc donné par Alejo Rossell y Rius à la ville de Montevideo pour y établir un zoo. De ces voyages en Afrique, Alejo Rossell y Rius avait ramené un zèbre dont le pelage inspira les fondateurs du club.

#1297 – PFK Neftochimic Bourgas : Шейховете

Les cheiks. Un club bulgare aurait été racheté par un fonds du Qatar, de l’Arabie Saoudite ou des EAU ? Non. Le football bulgare semble avoir échappé à ce phénomène, même pour faire des clubs bulgares des satellites d’un club d’un des grands championnats. Ce club de la ville de Bourgas a connu plusieurs vie mais a toujours conservé son surnom qui fait référence aux origines de ces fondateurs et à l’économie locale.

Le club originel fut créé en 1962 à l’initiative d’un groupe d’ouvriers qui travaillaient à la construction de la raffinerie de pétrole. L’équipe fut initialement dénommée Stroitel. En 1964, lorsque la raffinerie fut finalement baptisée sous le nom de Neftochimic, l’équipe suivit le mouvement en se renommant Neftochimic et regroupait des ouvriers de la raffinerie, qui s’entraînaient après leurs journées de travail. Il réussit à atteindre la seconde division nationale en 1965. Mais, 4 ans plus tard, le parti communiste eut la volonté de réunir les meilleurs joueurs de football de Bourgas sous la bannière d’un unique club, celui de Chernomorets, avec la conséquence de faire disparaître tous les autres, dont Neftochim. En réalité, il ne fut pas totalement dissout mais se concentra uniquement à des championnats locaux corporatistes. En revanche, sa force fut de conserver son sublime stade de plus de 10 000 places (Stade Neftochim renommée depuis Lazur), sur lequel d’autres clubs lorgnaient. Finalement, en 1981, le club des cheminots du Lokomotiv Bourgas, qui évoluait en 2nde division et cherchait un terrain, fusionna avec Neftochimic. Cette opération ramena Neftochimic dans le football professionnel et la nouvelle équipe, enregistrée en 1986, prit le nom de DSF Neftochimic. En 1990, avec un soutien financier plus fort de la raffinerie, le club commença une période dorée qui dura 14 ans et le club fut même renommée, Naftex, du nom de la compagnie pétrolière qui en devint l’actionnaire majoritaire. Tout s’arrêta en 2004 avec le départ du président qui fut à l’origine de ces succès. Après quelques péripéties, le club disparut 10 ans plus tard. En 2015, une nouvelle association naquit des cendres de Naftex, avec le nom de Neftochimic.

Et malgré ces épisodes périlleux, les différents clubs conservèrent le lien avec l’industrie pétrolière et donc avec le surnom de « cheik ». Car les grandes réserves de pétrole se sont longtemps situées dans les pays de la péninsule arabe et, suite à l’independence de ces pays, l’aristocratie locale, représentée par les cheiks, mit la main sur l’or noir et s’enrichit de manière incroyable. Dans l’imaginaire collectif, les cheiks devinrent la représentation humaine du pétrole.

Situé à 15 km de la ville, le complexe industriel de Bourgas débuta son exploitation en 1964 et comprenait donc une raffinerie mais son activité s’étendait à toute la pétrochimie (usine de production d’éthylène, de différents polymères, de polystyrène, de butane, de soufre gazeux …). En 1969, la construction du pipeline entre Bourgas et Sofia démarra. Le site fut privatisé le 12 octobre 1999 au profit du groupe russe Lukoil. Aujourd’hui, le complexe demeure l’un des plus grandes sites de raffinage de pétrole de la péninsule balkanique (en 2020, la capacité de la raffinerie était de 7 millions de tonnes) et produit aussi des produits pétrochimiques, avec près de 1 400 collaborateurs. Il constitue l’une des entreprises privées qui contribue le plus au PIB de la Bulgarie.

#1296 – Wellington Phoenix FC : the Nix

Diminutif du nom de la franchise. Après 26 ans d’existence, le championnat australien de football (NSL) s’essoufflait avec le départ croissant des meilleurs joueurs australiens vers des ligues étrangères, un accord de télévision désastreux, le manque d’affluence et la baisse de sponsoring qui en a résulté. Un nouveau championnat fermé, A-League, fut donc lancé en 2004 avec 10 franchises, dont 9 basées dans les principales villes australiennes. Mais, comme la NSL l’avait fait en 1999 en favorisant la fondation des Auckland Kingz, la fédération australienne invita à la création d’une franchise en Nouvelle-Zélande, New Zealand Knights à Auckland. Mais, après deux saisons, cette dernière fut dissoute car les résultats étaient catastrophiques (2 fois derniers, 6 victoires en 42 matchs) et donc les affluences aussi. Toutefois, la A-League et la fédération néo-zélandaise souhaitaient conserver cette présence étrangère et une nouvelle franchise fut donc installée.

Après les échecs de quelques candidatures, Terry Serepisos, un promoteur immobilier de Wellington porta un nouveau projet et apporta les garanties financières nécessaires. Le nouveau club de Wellington fut confirmé le 19 mars 2007. Evidemment, il fallait trouver un nom au nouveau club, élément marketing important dans les franchises des nouveaux marchés. Le propriétaire organisa un concours et plus de 250 noms furent proposés par le public le 23 mars 2007. Le Phoenix ressortit devant les autres dont FC Wellington, Wellington United et Wellington City. La liste fut réduite à 6 et une nouvelle consultation fut lancée dans le journal « Dominion Post ». Parmi les lecteurs, le nom classique « FC Wellington » reçut le plus de soutien, mais parmi les autres cinq noms, plus illustrés, « Phoenix » devança les propositions « Wasps » et « Centurions », tandis que « Thunder » et « Crew » étaient les moins populaires. Les participants avaient une idée, tel que l’écrit l’un d’eux « Follow the lead of the best, stick with a traditional name and let a nickname come from the crowd » (Suivez l’exemple des meilleurs, restez avec un nom traditionnel et laissez un surnom venir de la foule). Seulement, ce n’était peut-être pas satisfaisant pour un propriétaire de franchise qui avait besoin de créer une identité plus rapidement avec le public.

Terry Serepisos retint donc « Phoenix » car « Phoenix took my eye and has stayed with me. It symbolises the fresh start, the rising from the ashes and the incredible Wellington support that has come out » (Phoenix a attiré mon attention et est resté avec moi. Il symbolise le nouveau départ, la renaissance des cendres et l’incroyable soutien de Wellington qui s’est manifesté). Le nom faisait appel à la mythologie, ce qui créait un symbole, une identité connue de tous, et faisait référence à la renaissance du football néozélandais après l’échec de la première franchise. Et comme le dira ultérieurement l’un des membres du groupe de supporteurs, Yellow Fever, « There’s always a feeling of hope around the Phoenix » (il y a toujours le sentiment d’un espoir avec le Phoenix).

#1295 – Vasas SC : Vasas

Ceux du fer, les métalleux, les ferreux. Ne cherchez pas une ville dénommée Vasas sur une carte de la Hongrie. Au mieux, dans un livre d’histoire, vous pourriez lire quelques lignes sur un ancien village annexé par Pécs en 1954. Mais, tout ceci n’a pas de lien avec le club éponyme … du moins pas directement. Selon une tradition populaire de 1865, une petite quantité de minerai de fer fut trouvée pour la première fois dans les montagnes près du village, ce qui donna le nom « vasas » qui dérive de vas (le fer en hongrois).

Et le fer est bien la base du club. Le 16 mars 1911, à l’initiative de la direction locale de Budapest et des sportifs du syndicat des ouvriers du fer et de la métallurgie, un club omnisports fut fondé sous le nom Vas-és Fémmunkások Sport Clubja (Club sportif des ouvriers du fer et de la métallurgie). Le syndicat s’efforçait d’offrir aux travailleurs des activités sportives pour occuper dignement leur temps libre. Ce syndicat, qui se nomme Vasas et qui existe encore aujourd’hui, est l’un des plus anciens et les plus importants de Hongrie, regroupant principalement les travailleurs des industries lourdes et de l’automobile.

En 1877, dans un environnement industriel bouillonnant, les ouvriers du fer et du minerai tentèrent de former une association professionnelle pour défendre leur intérêt. Ce fut le point de départ de l’organisation syndicale. En 1884, le syndicat organisait la grève des forgerons. En 1902, il comptait 600 adhérents dans les différents métiers du fer comme des orfèvres, des ferblantiers, des forgerons, des chaudronniers, des serruriers, des installateurs de gaz d’éclairage et de conduites d’eau, des tailleurs de limes et des tourneurs de fer. Le syndicat se structura en 1905 et prit une dimension nationale. À l’été 1905, 25 000 ouvriers métallurgistes de Budapest menèrent une grève de 5 semaines. À la suite d’une manifestation de grande ampleur en 1908, le ministre de l’Intérieur suspendit le syndicat, mais la solidarité et le courage des ouvriers empêchèrent la dissolution de l’organisation.

Le club de football prit les couleurs du syndicat (rouge et bleu) et changea en 1925 son nom en Vasas SC. Il demeure encore aujourd’hui lié, au moins par l’esprit, avec le syndicat.

#1294 – CD Castellón : los Orelluts

Les grandes oreilles, en valencien. Déambulez dans le stade de Castàlia, antre du CD Castellón, et vous entendrez un célèbre chant s’élever des tribunes, « Pam-pam, orellut« , qui constitue une grande partie de l’identité du club de la communauté valencienne. Ce cri de guerre a des origines qui remontent aux années 1920. A cette époque, José Alanga défendait les cages du CD Castellón et ses prouesses effrayaient les équipes adverses. Son frère, qui avait participé à la guerre du Rif (un conflit armé des années 1920 qui opposa les troupes coloniales espagnoles, françaises et marocaines aux tribus berbères de la région du Rif dans le Nord du Maroc), lui avait ramené de son séjour africain un souvenir : un petit éléphant en ébène. José le plaçait en guise d’amulette derrière son but et cet éléphant participa à sa légende. En effet, quand Alanga réalisait un arrêt spectaculaire, les supporters s’exclamaient « Olé, Orellut » ou « Molt bé Orellut ! » (Très bien grandes oreilles !), orellut faisait référence à son animal totem.

L’éléphant d’Afrique n’était pas le seul à avoir des grandes oreilles. Le long de la ligne de touche, un supporteur de Castellón, dénommé Jaime Varella, encourageait avec beaucoup d’enthousiasme son équipe. Il était connu pour deux choses. D’une part, il avait de grandes oreilles. D’autre part, pour exhorter les joueurs, il claquait sèchement dans ses mains deux fois de suite (ce qui faisait un bruit du type « pam pam »). Des fans taquins répondaient en écho à ses claquements « orellut« . Mais, pour ne pas le vexer, ils prétextaient que ces cris s’adressaient à Alanga ou qu’il s’agissait d’une chanson à l’encontre de leur rival, en rajoutant la phrase « el Valencia ha perdut » (Valence a perdu).

En 1939, après la guerre civile, la direction du club fit créer un hymne officiel au compositeur Eduardo Bosch et au parolier de Vicente Andres, avec comme titre « Pam-pam, orellut« . Mais, le titre tomba dans l’oubli jusqu’au début des années 1970. En 1971-1972, le club accéda à la première division et le journaliste sportif Crescencio López del Pozo alias Chencho souhaitait redonner vie au viel hymne. Vicente Andres, seul membre vivant du duo original, participa à la réécriture de la chanson et, le 29 mai 1972, la chanson fut enregistrée. Aujourd’hui, il s’agit d’un hymne emblématique du football espagnol.

#1293 – LD Alajuelense : Liguistas

Ceux de la ligue. Le surnom paraît évident quand on lit le nom complet du club : Liga Deportiva Alajuelense. Seulement, ce n’est pas le nom du club qui donna son surnom. Mais, cela pourrait être l’inverse car Liguistas caractérisent les habitants de la ville de manière générale. Et toute l’histoire remonte au début de l’indépendance du Pays.

Le Costa Rica devint indépendant de l’Empire espagnol le 15 septembre 1821 mais le processus de création de l’Etat fut chaotique et long. Il y eut une première guerre civile, entre les partisans d’une réelle indépendance du pays et ceux souhaitant rejoindre le premier Empire Mexicain, ce qui conduit à l’émergence d’une 3ème voie avec l’incorporation du Costa Rica à la République fédérale d’Amérique centrale (un Etat fédéral regroupant les pays d’Amérique central) en 1823. Les 12 années suivantes, étant donné la faiblesse du pouvoir centrale, un fort régionalisme s’émancipa et donna naissance à une souveraineté fragmentée dans les 4 principales villes (San José, Heredia, Alajuela et Cartago) de la vallée centrale. En 1834, pour assagir leur rivalité, la Ley de la Ambulancia prévoyait une alternance de la capitale entre les 4 cités. Jusqu’en 1834, San José était la capitale et suite à la promulgation de la loi, le gouvernement et l’administration furent transférés à Alajuela. Mais, ce déménagement désorganisa l’Etat et San José se sentait alors la seule légitime à accueillir de manière pérenne le gouvernement. Le chef du gouvernement démissionna et le nouveau, né à San José, abolit la Ley de la Ambulancia et rétablit San José comme capitale, ce qui souleva une vague de contestation des 3 autres cités. Cartago nomma alors son propre gouvernement, auquel se rallièrent Heredia et Alajuela dans une coalition contre San José dénommé la Liga de Tres Ciudades (la ligue des 3 villes). Une nouvelle guerre civile éclata qui fut remportée par les partisans de San José en 1838. Les habitants de cette dernière appelèrent ceux de Heredia et Alajuela, los liguistas (Cartago avait abandonné la ligue un peu avant les 2 autres) et finalement le surnom demeura uniquement pour Alajuela.

Lorsque l’équipe d’Alajuela fut fondée le 18 juin 1919, elle fut nommée Liga Deportiva Alajuelense, peut-être en souvenir de la fameuse Ligue.

#1292 – Club Nacional : Tricolor

Tricolore. Evidement, le maillot comme l’écusson du club affichent 3 couleurs : le bleu, le blanc et le rouge. Et si les couleurs sont similaires à celles du drapeau paraguayen, ce n’est peut-être pas un hasard, surtout quand on se dénomme Nacional. Au début du XXème siècle, l’instabilité politique sévissait au Paraguay, où les factions rivales, Liberals (identifié en bleu) et Colorados (identifié en rouge) s’affrontaient. Cette situation résultait de la guerre qui se déroula entre 1864 et 1870 et qui vit le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay écrasaient le Paraguay. Le pays aurait perdu une grande partie de sa population (jusqu’à 60%) et de son territoire (140 000 km2 soit 70%).

Dans ce contexte où le Paraguay venait de retrouver un peu de liberté et malgré les divisions, le besoin de renforcer l’identité paraguayenne notamment par la formation des futures élites était prioritaire. Ainsi, les programmes scolaires commençaient à intégrer le sport comme un des éléments du développement global des élèves. L’enseignant-athlète de nationalité hollandaise, William Paats, importa et chercha à éveiller l’intérêt de ses étudiants à de nouveaux sports venus d’Europe, dont le football. Plusieurs équipes de football se formèrent dans les lieux d’étude de la capitale tels que le « Colegio de los Salésiens » , « l’Escuela de Derecho » et « l’Escuela Normal de Maestros » .

Ainsi, le 5 Juin 1904, 17 jeunes collégiens du « Colegio Nacional » d’Asunción décidèrent de fonder une nouvelle association sportive. Ces jeunes avaient l’identité paraguayenne chevillée au corps et des sentiments qui dépassaient les luttes partisanes. Ils souhaitaient donc que leur club soit un étendard, un représentant national transpartisant. Ils choisirent les couleurs bleu, blanc et rouge tout d’abord pour rendre hommage au « Colegio Nacional » où ils avaient éduqué. Le collège avait été créée par la Loi du 4 janvier 1877 et était nommée « Général Bernardino Caballero« , nom d’un héros de la guerre contre le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay et qui avait été président de la République pendant la période de reconstruction du pays. Donc, pas étonnant que le collège fusse un vivier nationaliste et eusse les mêmes couleurs que celles du drapeau uruguayen. Ce qui rejoignait les idées nationalistes et le symbolisme voulues par les fondateurs du clubs. En outre, cela présentait l’avantage d’associer les couleurs (bleu et rouge) des deux factions rivales qui agitaient la vie politique.

Le drapeau actuel du Paraguay comporte 3 bandes horizontales, une rouge, une blanche et une bleue, et fut institué le 25 novembre 1842. Mais, sa première version remonte au 30 septembre 1813. Selon la légende, ces couleurs correspondaient aux couleurs des uniformes des soldats paraguayens qui défendirent Buenos Aires face aux armées britanniques entre 1806 et 1807. Mais, d’autres pensent qu’il s’inspire du drapeau tricolore français. Mais, il se pourrait aussi qu’il dérive du drapeau de l’ancien pays colonisateur, l’Espagne. D’ailleurs, avant que le rouge, le blanc et le bleu s’imposent, plusieurs autres drapeaux du Paraguay existèrent et leurs couleurs s’approchaient du drapeau espagnol.

#1291 – Fluminense : Time de Guerreiros

L’équipe des guerriers. La fin des années 2000 fut mouvementée pour le club de Rio. Tout démarra bien. En 2007 , Fluminense remporta la Copa do Brasil, signant ainsi son retour en Copa Libertadores après 23 ans d’absence. Puis, en 2008, le club attint la finale de la Copa Libertadores, perdue contre les équatoriens du LDU Quito. Mais, une première alerte apparut, Fluminense terminant à la quatorzième place du championnat brésilien cette saison là, à seulement un point du premier club reléguable.

En 2009, 27 joueurs furent recrutés, et bien que l’équipe comptait quelques bons joueurs (l’ancien attaquant lyonnais Fred, l’ailier Marquinho, le milieu Thiago Neves et l’argentin Dario Conca), la mécanique ne prit pas et l’équipe se trainait au classement. La direction usa 4 entraineurs (René Simões, Carlos Alberto Parreira, Vinícius Eutrópio et Renato Gaúcho) pour redresser les résultats. Seulement, à la 23ème journée, Fluminense stationnait à la dernière place du championnat brésilien, avec seulement 20 points, 4 victoires et à 5 points du premier non-relégable. Dans ce contexte, la direction rappela à la tête de l’équipe Cuca, qui officiait déjà en 2008, mais il fallut un peu de temps pour que la mayonnaise prît. Après 4 matchs, Fluminense demeurait toujours en queue de peloton et les statistiques donnaient 2% de chance de se maintenir. En clair, Fluminense était promis à la relégation malgré les dix matchs restant. Cuca décida de se débarrasser de certains des joueurs les plus expérimentés et donna sa chance aux jeunes. Fluminense alla gagner à Santo André, un autre relégable, à la 29ème journée puis enchaina 2 matchs nuls. Le 29 Octobre, à domicile, Flu remporta la rencontre face à l’Atlético Minero, lui permettant de remonter à la 17ème place et de se lancer dans une série de 7 victoires d’affilée. 66 884 supporters assistèrent au Maracanã à la victoire 1-0 contre Palmeiras le 8 novembre, 55 030 la semaine suivante, lors de la victoire 2-1 contre l’Atlético Paranaense et 55 083 lors de la victoire 4-0 contre l’EC Vitória le 29 novembre. A 3 journées de la fin, Fluminense sortait de la zone de relégation et terminait finalement à la 16ème place.

En même temps que l’incroyable remontada en championnat, Fluminense réussit un magnifique parcours en Copa Sudamericana, les conduisant en finale. La seconde finale continentale en deux ans et toujours face à LDU Quito. Ce fut toutefois une nouvelle défaite. Cette belle dynamique se poursuivit l’année suivante et en 2010, Flu remporta le championnat brésilien pour la troisième fois de son histoire, 26 ans après le second.

Pour réaliser ce sauvetage en si peu de matchs, il fallait adopter un certain état d’esprit, qui fut qualifié de guerrier par la presse. Ce qui donna le surnom. La brasserie Cervejaria Brahma rendit hommage à cette équipe en faisant fabriquer une cuirasse dorée, frappée de l’écusson de Fluminense et en 2016, le club remplaça son ancienne mascotte par une nouvelle, dénommée Guerreirinho, représentant un guerrier.

#1290 – Viborg FF : den Gamle Hovedstad

L’ancienne capitale. Regroupant près de 100 000 habitants et deuxième plus grande ville du pays par sa superficie, l’agglomération de Viborg est surtout l’une des plus anciennes villes du Danemark, avec une présence de colonies vikings datant de la fin du VIIème siècle. En outre, Viborg présente une situation avantageuse en étant géographiquement au centre du Danemark, en faisant un point de passage de nombreuses routes commerciales. Enfin, Viborg bénéficie d’une aura spirituelle, son nom faisant allusion à un lieu consacré au culte de Dieu (Vi en vieux danois signifie sanctuaire).

Vers 1060, le Jutland fut divisé en diocèses et Viborg devint un siège épiscopal. En 1130 commença la construction de sa cathédrale, qui dura près de 50 ans. En 1150, la ville obtint son droit de bourg et devint en même temps le siège du conseil départemental du Jutland du Nord. Un an plus tard, Sven III de Danemark, co-Roi du Danemark, fit fortifié la ville. Plusieurs monastères (dominicain en 1227, franciscain en 1235) s’établirent dans la ville qui compta alors 5 monastères et 12 églises paroissiales. Le Roi Éric V fut couronné le jour de Noël 1259 dans la cathédrale de Viborg (il y fut également enterré en 1286) et jusqu’en 1655, les rois danois reçurent un hommage royal à Viborg lors de leur couronnement. La plus grande foire commerciale et fête de la région, dénommé « Snapstinget », dont la plus vieille mention date du 7 Janvier 1442, se déroulait à Viborg. Mais, avec la Réforme luthérienne qui rencontra un vif succès au Danemark au XVIème siècle, toutes les institutions ecclésiastiques de Viborg furent détruites et la ville perdit de son prestige religieux. Puis, l’instauration du pouvoir absolu en 1661 stoppa les cérémonies de couronnement à Viborg et la ville perdit son rôle politique symbolique.

Ainsi, au Moyen-Âge, Viborg constituait l’une des plus importantes villes du pays politiquement, spirituellement et commercialement mais perdit de son aura à partir du XVIème siècle pour demeurer aujourd’hui la capitale de la région du Jutland. Ayant joué un rôle central dans le développement du pays, Viborg est souvent considérée comme l’une des capitales du Danemark (même si officiellement elle n’a pas eu le statut). D’où parfois ce rôle est contesté par les rivaux de Viborg. Mais, pour le club de football et ses supporteurs, cela ne fait pas de doute. Les articles de la boutique y font mention tout comme les chantes des fans : « Åh, vi er fra Viborg, den gamle hovedstad, olé, olé, olé » (Oh, nous sommes de Viborg, l’ancienne capitale, olé, olé, olé).

#1289 – Hajduk Split : Majstori s Mora

Les maîtres de la mer. Par son fabuleux palmarès (6 fois champions de Croatie et 9 fois de Yougoslavie ainsi que vainqueur de 8 coupes de Croatie et 9 de Yougoslavie), Hadjuk peut être considéré comme un maître du football croate. Mais c’est sa localisation et son histoire maritime qui lui donne ce surnom.

Deuxième plus grande ville de Croatie, la ville de Split se trouve sur la rive de la mer Adriatique et s’étend sur une péninsule. Avec cette position, Split a pu se développer autour de son port. A l’origine, il s’agissait d’un comptoir commercial établi par des colons grecs de l’île de Vis au IVe siècle av. J.-C., puis repris par les Romains. Ensuite, la ville passa sous la domination de différents empires et royaumes (Byzance, Croatie, Venise), mais conserva sa position commerciale stratégique, en faisant le lien entre l’arrière-pays et la mer Adriatique et la Méditerranée. Au XVIème siècle, Split prit encore plus d’importance en étant le point de passage maritime central des Balkans, où les marchandises étaient transportées depuis l’Empire ottoman, l’Inde et la Perse vers la République de Venise. Puis, son port connut un passage à vide entre le XVIIIème et le XIXème siècle, le trafic se reportant vers d’autres ports dont celui de Rijeka. Quand la ville fut reliée à la ligne ferroviaire Rijeka-Zagreb-Belgrade en 1925, le port se modernisa et reprit de une importance régionale.

Aujourd’hui, le port de Split constitue le plus grand port de passagers de Croatie et de l’Adriatique ainsi que le 11ème plus grand port de la Méditerranée. Le trafic national et international dans le port est en constante augmentation. En 2023, le trafic passager a dépassé 5,8 millions, dépassant le record de 2019, tandis que le nombre de véhicules approchait le million. En 2023, 3 663 510 tonnes de marchandises (+9% par rapport à l’année précédente) ont été traités et en 2019, 23 468 navires firent escale.