#1319 – NK Varteks : Bumbari

Les bourdons. Le NK Varteks est la version croate de l’AFC Wimbledon ou du FC United of Manchester, les deux icones anglais de l’anti-footbusiness. En opposition avec la stratégie optée par les nouvelles directions de leurs clubs de coeur, les supporteurs anglais avaient pris la décision la plus déchirante en abandonnant leurs clubs pour en créer des nouveaux qui respecteraient leurs cultures et histoires. La même histoire se répéta donc au fin fond du Nord de la Croatie. En juin 2010, l’usine textile Varteks ne renouvela pas son parrainage du club qui avait débuté en 1958 et avait conduit à abandonner son nom de NK Tekstilac au profit de NK Varteks. Mais, la fin du sponsoring poussa la direction du club à changer le nom en NK Varaždin (du nom de la ville de résidence). Seulement pour les supporteurs, ce nom dépassait le statut publicitaire pour représenter les grandes heures du club dans les années 1990 et 2000. En 2011, les fans du White Stonesa (pierre blanche) firent secession et créèrent donc le NK Varteks. Moins de 4 ans plus tard, le NK Varaždin faisait banqueroute.

La volonté des White Stonesa était de revenir au source, notamment, en reprenant certains symboles : les maillots s’inspiraient donc de ceux portés par la célèbre génération des années 1990. Ces mêmes maillots affichaient (et encore souvent aujourd’hui) un bourdon, pour transmettre le surnom d’une l’équipe à l’autre. En effet, le NK Varteks historique prit le surnom de Bumbari dans les années 1990. Emmenée par Dražen Besek, Mladen Posavec, Robert Težački, Miljenko Mumlek, Đuro Lukač, Zlatko Dalić, Davor Vugrinec, Marijan Mrmić, Samir Toplak et Zoran Brlenić, l’équipe fut finaliste de la Coupe de Croatie en 1996 et 1998. Sur la scène européenne, en 1999, elle se qualifia pour les quarts de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe et élimina Aston Villa de la Coupe UEFA en 2001.

Ses joueurs avaient marqué le président du club, Anđelko Herjavec. Il avait notamment déclaré à propos du joueur Zoran Brlenić « Svaki igrač ima svoje mušice u glavi, ali Brla ima bumbara » (Chaque joueur a ses propres mouches dans la tête, mais Brla [le diminutif de Brlenić] a un bourdon). Avoir une mouche dans la tête est une expression croate qui signifie être obsédé par une pensée folle. D’autres avancent que les joueurs aimaient sortir tard et boire un peu trop. Au point quand le lendemain, aux entrainements, ils avaient un peu la tête à l’envers et le président Herjavec disait qu’ils étaient « natečeni kao Bumbari » (gonflés comme des bourdons). Herjavac commença à les appeler les bourdons et comme cela plut et donna une belle image de marque, il inséra l’insecte sur les maillots. Le surnom s’imposa alors.

#1318 – CS Gloria Bistrița-Năsăud : Echipa lui Dracula

L’équipe de Dracula. Héritière de l’ACF Gloria Bistrița, le club actuel n’est plus qu’une pale copie de son prédécesseur. Ce dernier connaissait ses heures de gloire dans les années 1990 et au début des années 2000, avec une victoire en Coupe de Roumanie en 1994 et une coupe de la Ligue en 2000 ainsi qu’une 3ème place en championnat lors de la saison 2002-2003. Il était même parvenu à tenir tête à l’Atletico Madrid en finale de la Coupe Intertoto en 2007. Le nouveau club, qui démarra ses activités 3 ans après la fin de l’ACF, patauge en 3ème division. Son stade, qui avait accueilli les grands noms du championnat roumain, se délabre. En clair, l’équipe de Dracula ne fait plus peur.

Le célèbre personnage de l’auteur irlandais Bram Stoker marque de son empreinte le pays et en particulier la région de Bistrița. Rappelons que l’oeuvre, de style horreur gothique, publiée en 1897, relate les agissements criminels du vampire Dracula dans son chateau puis en Angleterre. Il sera poursuivi par le célèbre chasseur de vampire, Abraham Van Helsing. De nombreuses fois adaptés au cinéma, Dracula et Van Hesling sont devenus des personnages mythiques dans la culture populaire partout dans le monde.

Si Dracula comme son chateau retiré sont fictifs, ils s’inspirent de l’histoire Roumaine et de l’environnement de la Transylvanie, une région roumaine située à l’intérieur de l’arc des Carpates. Tout d’abord, Dracula ressemblent à deux princes de Valachie du XVème siècle : Vlad III Basarab, dit Țepeș (l’Empaleur) ou Drăculea (fils du Dragon), et son père Vlad II, dit Dracul (le Dragon). Les deux Vlad construisirent leurs légendes de tyrans sanguinaires en exerçant un pouvoir autoritaire et cruel. Puis, au début du XIXème siècle, la littérature s’empara de la Roumanie, et particulièrement de la Transylvanie, pour y narrer des histoires effrayantes ou de vampire (« L’Étranger des Carpathes » de Karl Adolf von Wachsmann, « Capitaine Vampire » de Marie Nizet et « le Château des Carpathes » de Jules Verne). Bram Stoker y situa donc aussi le chateau retiré de Dracula. Précisement non loin de Bistrița. La ville roumaine (citée sous son nom allemand Bistritz dans le roman) était également la dernière étape où séjourna un de ses personnages, le clerc de notaire britannique, Jonathan Harker, avant de rejoindre le chateau de Dracula. Evidemment, la ville exploite aujourd’hui cette imaginaire et nombreuses sont les attractions sur le thème de Dracula. Notamment, un hotel « Coroana de Aur » y a vu le jour il y a une cinquantaine d’années, du nom de l’hotel où résida Jonathan Harker dans le roman.