Les lions. En 1992, le tout nouvel état d’Arménie voit son premier championnat national se dérouler avec 24 équipes. Certaines étaient un héritage de l’Union Soviétique tandis que d’autres étaient créées pour l’occasion. Dans son village natal d’à peine 2 000 âmes, Sarkis Israelyan fonda le FC Banants. Le succès fut au rendez-vous immédiatement avec la victoire en Coupe d’Arménie et une troisième place au classement dès l’année de sa fondation. Seulement, trois ans plus tard, le club rencontra des difficultés financières et fusionna avec le FC Kotyak, l’un des plus anciens clubs de football arméniens, pour se sauver. En 2001, nouvelle fusion avec le Spartak Erevan et le club déménagea dans la capitale arménienne.
Mais, créé initialement pour représenter la province de Kotayk, où se situe le village de Banants, le club aurait pu se perdre dans ces fusions successives et ce déménagement. Toutefois, le lion qui tient un flambeau dans son blason rappelle ses origines. En effet, la province de Kotyak arbore un lion sur ses armoiries, qui s’inspire de la statue du « Lion de Geghard ». Conçu par Rafael Israelyan et scuplté par Ara Harutyunyan, la sculpture, en cuivre martelé et placée sur un socle en basalte, fut érigée en 1958 sur la route menant au monastère de Geghard.
Ce lion rappelle les armoiries des Proshian, une dynastie princière arménienne qui régna dans la province de Vayots Dzor aux XIIIème et XIVème siècles. Les Proshian rachetèrent dans les années 1240 le monastère de Geghard pour en faire le tombeau familial. Et dans ce monastère, on retrouve plusieurs bas reliefs de Lion qui représentent leurs armes. Le principal représente deux lions encordés tenus par une tête de taureau et en-dessous un aigle enserrant un agneau dont la signification serait « Tant que nous serons enchaînés comme des lions, nous resterons forts comme un bœuf et nous protégerons les hommes comme un aigle protège un agneau ».
