#844 – Eintracht Brunswick : die Löwen

Les lions. Depuis quasiment la création du club (et sauf entre 1972 et 1986), un lion trône fièrement sur le blason. De couleur rouge et rampant, il copie intégralement les armes de la ville de Brunswick. Figure héraldique traditionnelle, le lion s’affichait aussi sur les armes des différentes formes étatiques de la région, en particulier la puissante Principauté de Brunswick-Wolfenbüttel. Même les 5 quartiers historiques de Brunswick (Altstadt, Neustadt, Hagen, Altewiek, Sack) ont des blasons qui contiennent une représentation d’un lion. Les origines de ce lion se trouvent dans les armoiries de la famille Welf (ou Guelfes), dont le roi des animaux est la figure principale.

La date exacte de création des armoiries de la cité n’est pas connue, mais il existe une première représentation colorée qui date des années 1366-1367. Dans une lettre de 1438, qui est conservée dans les archives de la ville de Brunswick, Albert II, prince de la maison des Habsbourg et Roi des Romains, reconnut les armoiries de la ville. Avant les armoiries, le sceau de la ville montrait déjà un lion au milieu de l’architecture municipale dès 1231. Cette dernière représentation s’appuyait sur la statue du lion, connu comme Lion de Brunswick ou de Löwenstein, qui est devenu le symbole de la ville. Mais, avant d’être celui de la ville, cette statue de lion fut le représentant de la puissante famille noble Welf et de son ancêtre Henri le Lion.

Issu de la vieille famille germanique des Welf dont les origines sont documentées dès le VIIIème siècle (elle est une des plus vieilles maisons nobles d’Europe encore existante), Henri hérita de nombreuses terres à la mort de son père en 1139 mais avait perdu les principales, les duchés de Saxe et de Bavière. Il reconquit le premier en 1142 et le second en 1156. Vers 1165, il établit sa résidence et sa cour à Brunswick, donnant à la cité une grande dimension, puisque ses possessions équivalaient désormais à un royaume. Désirant afficher toujours plus cette puissance et prospérité, Henri choisit le lion comme symbole. Roi des animaux, le lion affirmait à la fois la puissance et le courage d’Henri ainsi que sa dimension royale. Pour preuve, l’animal était déjà le symbole d’une autre forte couronne, l’Angleterre (pour certain, cette représentation fut la source d’inspiration d’Henri. Ce serait possible d’autant plus qu’il épousa en seconde noce en 1168 Mathilde d’Angleterre, fille de Henri II, roi d’Angleterre, et d’Aliénor d’Aquitaine). Ainsi, en septembre 1156, à la réunification des deux duchés, il reçut son nouveau nom : Henri le Lion. Outre son nom, il décida d’ériger sur la Burgplatz (place centrale de Brunswick qui était entourée du palais d’Henri, le chateau de Dankwarderode, ainsi que la cathédrale et d’autres bâtiments administratifs), un lion en bronze d’un poids de 880 kg, mesurant 1,78 m de haut et 2,79 m de long, dans une forme rappelant la louve du capitole (la charge symbolique est très forte car cela établissait un lien avec l’Empire Romain donc par extension avec le trône impérial du Saint Empire Germanique). Cette statue se dresse encore aujourd’hui sur la place et est devenu le symbole de la ville. Par la suite, un récit médiéval tardif créa une légende autour d’Henri et son lion. L’histoire raconte que lors de son pèlerinage en Terre Sainte, Henri fut témoin d’un combat entre un lion et un dragon. Le duc vint en aide au lion en tuant le dragon. Reconnaissant, le lion le suivit lorsque le duc retourna dans ses terres à Brunswick. Après la mort d’Henri, le lion en deuil se laissa mourir, allongé sur la tombe de son maître. En son honneur, les habitants de Brunswick fondèrent la statue sur la Burgplatz.