Les gars, les hommes. Au Moyen-Age, dans les pays germaniques et anglo-saxons, il existait une classe sociale qui regroupait des hommes libres de basse naissance, généralement un paysan. S’ils devaient rester fidèle à leur seigneur et au roi, ils jouissaient d’une assez grande liberté par rapport aux serfs. En Angleterre, cette classe sociale portait le nom de churl et kerel pour les contrées néerlandophones. Ces termes dérivent des mots d’ancienne langue germanique, karilaz, karl, karal, dont le sens était « homme ». Au XIVème siècle, la Flandres était occupé par des vassaux du Roi de France et les conflits entre les deux se multiplièrent. La ville de Courtrai était alors devenue le symbole de l’esprit d’indépendance des Flandres. En 1323, plusieurs rebellions paysannes éclatèrent dans les Flandres maritimes suite à la mauvaise récolte, le refus de payer la dîme et les impôts ainsi qu’une haine de la noblesse et de l’autorité. En particulier, le Comte de Flandres, Louis II de Nevers, tenta de lever un nouvel impôt pour payer les amendes dues aux français suite à la paix d’Athis. Les villes dont principalement Bruges et Courtrai prirent le relais de ces révoltes. En 1324, Louis II arriva à Courtrai mais sans armée pour contenir la révolte et dut négocier. Une première paix fut trouvée alors. Mais, en 1325, l’agitation reprit après le meurtre d’un artisan par un chevalier et l’arrestation de six Brugeois par le Comte de Courtrai. Bruges prit les armes et le comte fut fait prisonnier par les habitants de Courtrai. Après la mort du roi Charles IV de France, le Comte Louis II demanda de l’aide au nouveau roi, Philippe VI. Ce dernier accepta et l’armée royale écrasa la rebellion flamande à la bataille de Kassel le 23 août 1328. Cette révolte paysanne est connue comme la révolte des Karls (kerel) ou soulèvement de la Flandre maritime.
