#1345 – LDU Portoviejo : la Capira

Si vous cherchez ce terme dans le dictionnaire académique espagnol, vous serez déçu de ne trouver ni le mot capiro, ni sa forme féminine capira. Pourtant, en Amérique Latine, ce terme existe. En Equateur, il désigne un homme rustre et grossier, synonyme de montuvio, l’équivalent des cow-boy sur la côte équatorienne. Ainsi, désormais, les équatoriens l’utilisent pour dénommer un paysan de la côte.

Selon un chercheur uruguayen, il est possible que le mot capiro dérive du portugais brésilien caipira, qui caractérisait les paysans aux origines douteuses et étaient souvent attribués au peuple Guaraní. En Argentine, on trouve d’ailleurs le terme campiriño pour désigner quelqu’un d’origine paysanne ou avec peu de contacts sociaux. Le terme est donc plutôt utilisé dans le sens de « bouseux » plus que « paysan ». Mais, comme souvent, de la moquerie, il est devenu un symbole identitaire des populations visées.

La ville de Portoviejo est la capitale de la province de Manabí, située sur la côte pacifique. Et avec les régions de Guayas et de Los Ríos, elle constitue la principale zone d’habitation des Montuvios. Ces derniers sont donc la population paysanne de la côte équatorienne qui, par sa maîtrise des chevaux, apparaît comme des équivalents des cow-boy américains, des llaneros colombien et vénézuéliens et des gauchos argentins. Il ne s’agit pas d’un groupe ethnique mais cette population partage une culture forte et uniquement identifiée en Equateur.

La côte et ses plaines, arrosées par de grands fleuves côtiers et leurs affluents, propose un climat propice à l’agriculture et, dès la seconde moitié du XVIIIème siècle, comptaient de nombreux propriétaires fonciers et des paysans indépendants pratiquant l’élevage laitier et une production agricole riche (cacao, café, hévéa, tagua (ivoire végétal), riz, tabac, coton, canne à sucre, bananes, ananas, oranges …). Contrairement aux populations andines, les paysans de la côte se distinguaient par un caractère indépendant et une grande mobilité ainsi que par sa machette et son chapeau de paille, dénommé toquilla. Leur culture particulière fut étudiée et mise en avant à partir des années 1920. Dans la musique et la danse, elle se distingue par l’Amorfino (chanson et danse d’amour) et le Pasillo (une adaptation locale et lente de la valse). Dans la cuisine équatorienne, les montuvios se distinguent par la diversité et la richesse de leurs plats qui allie fruits de mer et terroir, et s’articule autour du four Manabita (une boîte d’environ 1 mètre sur 1,5 mètre, rempli d’argile et alimenté au bois pour la cuisson). Les plats sont généralement présentés dans des feuilles de bananier et assaisonnés de sal prieta, une préparation à base d’arachides.

Selon le recensement équatorien de 2022, plus de 1 300 000 Équatoriens s’identifient comme montuvios (soit 7,7 % de la population équatorienne) et 33% des montuvios vivent dans la région de Manabí.

#1257 – Independiente del Valle : los Matagigantes

Les tueurs de géants. Dans la vallée de los Chillos, se situe la ville de Sangolqui, connue comme le cœur de cette vallée. Au sein de cette cité populaire et dortoir, proche de la capitale Quito, un club de football fait la fierté des habitants. Tout d’abord, le club se distingue par l’accent mis sur la formation et le développement des jeunes talents, ce qui se reflète dans son académie considérée comme la meilleure du pays. Elle se concentre à fournir une formation sportive complète mais également les ressources nécessaires au développement personnel et professionnel de ses jeunes. Ensuite, fondée le 1er Mars 1958, l’équipe d’Independiente del Valle est passée, en un peu plus d’une décennie, des divisions mineures à l’élite du pays et aux finales continentales.

En effet, depuis 2016, l’équipe se distingue dans le championnat équatorien et surtout dans les compétitions continentales. En 2021, le club remportait son premier titre de champion du pays et la saison suivante la Coupe nationale. 5 ans auparavant, en 2016, Independiente del Valle réussissait l’exploit d’atteindre la finale de la Copa Libertadores (3ème club équatorien à parvenir à ce stade de la compétition). C’est justement dans les tournois d’Amérique du Sud que ce surnom s’est forgé. Lors de la campagne de 2016, Independiente del Valle prit plaisir à sortir les deux géants argentins, River Plate (en 8ème de finale) et Boca Junior (en demi-finale). Face à Boca, le club équatorien gagna le match aller à domicile 2 buts à 1 et terrassa les argentins dans leur mythique Bombonera sur le score de 3-2. Mais, la défaite en finale ne fit qu’ouvrir l’appétit de club de la vallée. En 2019, il participa à la Copa Sudamericana. Il s’offrit, en quart de finale, la tête d’un autre grand club argentin homonyme, l’Independiente, qui comptait 16 championnats argentins et 7 Copa Libertadores. Puis en demi-finale, Independiente del Valle devint le bourreau des Corinthians, les battant sur le score de 2-0 au Brésil. Et, à l’issu de la finale, Independiente remportait son premier titre continentale. 3 ans plus tard, nouveau sacre continentale. En finale de la Copa Sudamericana, le club s’offrait le scalp du São Paulo FC. Enfin, en 2023, un nouveau géant du Brésil, Flamengo, détenteur de la Copa Libertadores, tombait face au petit équatorien en Copa Recopa.

#1201 – Delfín SC : el Ídolo de Manta, el Ídolo del Puerto

L’idole de Manta, l’idole du port. Depuis une vingtaine d’année, le club est devenu l’équipe la plus populaire de la ville de Manta. Mais, auparavant, ce titre était détenu par le Manta Sport Club. Fondé en 1915, le Manta SC constituait le doyen de la ville jusqu’à sa disparition en 1996. Surtout, malgré l’émergence d’autres clubs dans les années 1960, comme la Juventud Italiana et le Club Deportivo Green Cross, Manta SC n’avait pas de rival et représentait fièrement la ville. Il parvenait même à assoir son aura en accédant à l’élite équatorienne en 1967 puis en titillant la Copa Libertadores en 1979 lorsqu’il termina à la 3ème place du championnat. Mais, en 1985, le club redescendait en seconde division et disparaissait en 1996 pour laisser la place libre au Delfín SC.

Fondé en 1989, l’équipe de Delfín débuta son existence par un premier exploit qui allait conquérir le cœur des habitants de Manta. Avec une équipe composée de peu de joueurs et la plupart méconnus, le club gagna son billet pour la première division dès sa première année d’existence. Elle resta jusqu’en 1995 au sein de l’élite et subtilisait alors le titre de el Ídolo de Manta à Manta Sport Club. Après quelques yoyos entre les catégories, Delfín s’installa de pied ferme en première division en 2016. En 2017, l’équipe terminait à la seconde place et en 2019, la consécration avec le titre de champion, le premier pour une équipe de Manta.

Si Delfín est également l’idole du port, c’est parce que le port est le poumon économique de la municipalité de Manta. Ouvert sur le Pacifique et au centre du pays, son port constitue l’un les plus importants du pays et en 2021, avait vu transiter 1 168 534 tonnes de marchandises (en hausse de 15%). 80 % des automobiles importés en Équateur entrent par ce terminal. La principale activité du port est la pêche et la transformation du thon, au point que Manta est connu comme la « Capitale mondiale du thon ». Manta a fait de l’Équateur le deuxième pays producteur de thon, devancé par la Thaïlande, leader avec 750 000 tonnes par an. Sa production annuelle s’élève à un demi-million de tonnes pour une valeur de plus d’un milliard de dollars, soit 2,5 % du produit intérieur brut du pays. Sur le plan régional, l’Équateur demeure le leader avec une production représentant 36% de la pêche de thon dans l’océan Pacifique oriental. Le port accueille une flotte de 110 navires ainsi que des conserveries (Inepaca, Conservas Isabel, Seafman, Tecopesca et Marbelize) qui emploient entre 800 et 1 200 personnes.

#1065 – SD Aucas : Papá Aucas

Le papa Aucas. Le club de la capitale équatorienne a gagné une aura paternelle auprès de ses fans dès ses premières années d’existence. En 1945, Marius J. Federicus Hulswit, cadre néerlandais de la Royal Dutch Shell en Équateur, avait l’ambition de créer la meilleure équipe. Il reçut le soutien de son employeur et le SD Aucas vit le jour. Pour le choix du nom, Enrique Illingworth Quevedo, directeur de la compagnie pétrolière, suggéra Aucas. Il s’agit du nom donné par le peuple Quichua aux Huaorani, des indigènes d’Amazonie connus pour être des guerriers intrépides et des chasseurs extraordinaires. Cette réputation, entretenue par leur agressivité vis-à-vis des autres peuples indigènes et des envahisseurs blancs, engendra ce terme péjoratif d’auca qui signifie en langue quichua « sauvage ». Or, lorsque la compagnie pétrolière Shell réalisa des prospections dans la forêt amazonienne, elle subit la résistance des Huaorani et, convaincu que cet état d’esprit devait inspirer les joueurs mais aussi pour redorer l’image de sa compagnie, Enrique Illingworth Quevedo suggéra donc ce nom.

Avec le fort soutien financier de Shell, Aucas s’imposa rapidement comme l’une des meilleures équipes équatoriennes dans les années 1940 et 1950. En 1945, elle remporta son premier championnat de la province de Pichincha (celle de Quito). Mais la puissance de l’équipe fut telle qu’elle gagna également les championnats en 1946, 1947, 1948 et 1949. Alors que le championnat national n’existait pas encore, elle fut considérée comme le champion du pays en 1946 quand elle fut vainqueur de la meilleure ligue régionale et demeura invaincu lors des matchs qui l’opposa aux champions des autres provinces. La fédération la retint même pour des matchs internationaux. Résultat, le club devint l’idole de la capitale avec une base de fans qui ne cessait d’augmenter. Cette aura remplissait les stades où le club évoluait. Le professionnalisme n’existait pas encore d’où les recettes importantes générées par Aucas étaient redistribués aux autres équipes de la région de Pichincha. La solidarité du club s’exprima aussi dans sa participation gratuite à des matchs caritatifs. Il contribua ainsi à la récolte de fonds pour les victimes du tremblement de terre d’Ambato, de l’incendie de Durán, de l’incendie de Santa Ana de Manabí, de l’incendie d’Archidona, pour les joueurs blessés de toutes les équipes … Cette générosité et cette bienveillance envers toutes les équipes lui fit gagner le surnom de Papá.

#669 – SD Quito : los Chullas

Les chullas (mot quichua qui signifie impair) décrivent les habitants de Quito, particulièrement ceux qui vivaient dans la capital équatorienne entre le milieu du XIXème siècle et les années 1930. Au XVIIIème siècle, la colonie espagnole andine connait une crise du textile qui marqua durablement le pays (crisis de los obrajes). En effet, cette évènement économique fut vécut différemment par les différentes régions, certaines traversant plus facilement la crise en trouvant des ressources pour développer de nouveaux débouchés ou de nouvelles activités. Quito put ainsi réorienter sa production textile vers le marché intérieur et développer son économie avec l’exploitation minière.

Cette richesse attira des populations appauvries, qui constituèrent les racines des chullas. Car ces nouveaux habitants étaient pauvres mais ne voulaient pas se laisser abattre et le montrer. Ainsi, ils se voulaient élégants, un peu désinvoltes ou bohèmes, malicieux, de bonne humeur, toujours avec un petit mot. Certains disent qu’ils cherchaient par leur élégance à apparaître comme appartenant à la classe supérieure même, s’ils portaient quotidiennement leur unique chulla, un tailleur-pantalon, chemise, cravate et chapeau avec des chaussures bien cirées. Ils maniaient un humour élégant, pince sans rire connu aujourd’hui sous le nom de sal quiteña. Puis, au fil des générations, leurs conditions s’améliorèrent et ils devinrent la classe moyenne de la capitale, travaillant souvent dans l’administration.

Le chulla ne se distinguait pas par ses actions extraordinaires, mais par sa philosophie de l’existence, qui résumait l’état d’esprit de Quito. Cette philosophie imprégna les grands mouvements intellectuels de Quito et la plupart des artistes célèbres de la capitale dans les domaines de l’art, de la poésie et des romans furent des chullas. Dans les années 1930, les chullas se concentrèrent dans le centre ville, autour de la Plaza de San Francisco, la Plaza Grande et principalement la Plaza del Teatro. A partir de cette date, une nouvelle population pauvre venant du Sud du pays investit la capitale, poussant les chullas vers les quartiers du Nord. Ces derniers se moquèrent de ces nouveaux habitants mais, avec ce développement de la ville, les vrais chullas finirent par disparaître.

Néanmoins, cette culture existe encore et inspire encore le style de vie des habitants de la capitale. Une chanson populaire de 1947 se nomme chullita quiteño et commence par ces célèbres mots « Yo soy el chullita quiteño, la vida me paso cantando » (je suis un culla de Quito, je passe ma vie à chanter). La chanson a été écrite du point de vue du chulla qui chante la ville et ses lieux les plus emblématiques, où il y avait les divertissements pour les bohèmes de Quito. Il encense également les femmes de Quito, qui lui apparaisse aussi importantes pour la beauté de la ville que son patrimoine architectural. Le SD Quito n’est pas le seul club de football de Quito mais il naquit en 1940 sur la Plaza del Teatro, cœur des chullas. Ainsi, il représente le digne héritier, le dernier messager de cette philosophie, cette culture.

#535 – LDU Quito : los Centrales

Les centraliens. Le 11 janvier 1930, le club de la capitale équatorienne fut fondé par des étudiants de l’université Universidad Central del Ecuador et les membres du Club Universitario, convoqués par le président du club Dr. Bolívar León et par le recteur de l’université Dr Aurelio Mosquera. Le Club Universatrio, comme son nom l’indique, n’était pas étranger à l’université. En 1918, sous la direction du Dr. César Jácome Moscoso, représentant de l’université, naissait l’équipe « Universitario », équipe semi-professionnelle de football. Le club puise donc ses origines dans l’Université. L’ Universidad Central del Ecuador est la plus ancienne université et la deuxième en nombre d’étudiants de l’Équateur. Située au centre-nord de la ville de Quito, elle est né de l’union des Universités San Gregorio Magno fondée en 1620 par les Jésuites et Santo Tomás de Aquino, fondée en 1688 par les Dominicains. En 1826, par décret de Simón Bolívar, elle est devenue l’Université Centrale de Quito puis, 10 ans plus tard, par un décret du président Vicente Rocafuerte, le mot Équateur remplaça le terme Quito.

#372 – CD El Nacional : los Puros Criollos

Les pures créoles. Le Nacional partage avec l’Athletic Bilbao, le CD Guadalajara et parfois l’Atlético Nacional une politique particulière : faire une équipe professionnelle composée uniquement de joueurs locaux. Au début des années 60, des officiers de l’armée équatorienne, le capitaine d’artillerie Hugo Enderica Torres, le colonel Caupolicán Marín et le major Carlos Delgado, émirent l’idée de créer un nouveau club dont l’idéal serait de ne faire jouer que des équatoriens afin de promouvoir le pays et son football.

Il faut noter que le contexte était particulier à cette époque en Equateur. Au moment de la création du club le 15 Juillet 1963, sous l’égide des forces armées, ces dernières s’emparèrent également du pouvoir en reversant le président Carlos Julio Arosemena Monroy. La dictature militaire qui s’installa partageait certainement les idées nationalistes de ces 3 officiers. Au début, les médias étaient sceptiques quant à l’idée d’une équipe de football professionnelle composée exclusivement de joueurs équatoriens, car dans le championnat local, les équipes ayant un bon quota de joueurs étrangers avaient plutôt réussi à truster les titres. En outre, un club sportif fondé et dirigé par l’armée ne présentait pas de grandes garanties.

Finalement, 57 ans plus tard, le Nacional est devenu l’un des 4 grands du pays avec 13 titres de champions et 1 Coupe nationale. Cette politique permit de faire émerger de grands joueurs équatoriens dont Antonio Valencia, Cristián Lara et Segundo Castillo. Du fait de cette particularité identitaire, le club est surnommé los puros criollos. Le terme de créole n’a pas la même signification que dans les Antilles françaises. Dans les Amériques hispaniques, les créoles sont les descendants des européens, en particulier des espagnoles. Or, la population équatorienne était et est toujours principalement composée de métis (plus de 70% encore aujourd’hui) dont la grande majorité montre un lien génétique avec les européens et est donc des créoles.

Seulement, cette stratégie semble montrait ses limites dans le football moderne. Lors de la dernière saison (2020), le club termina à la 16ème et dernière place du championnat, le conduisant alors en seconde division. Après le mauvais départ lors de cette saison en Série B (la seconde division), un ancien manager ayant un certain poids dans l’institution, Luis Tobar, a déclaré que si nécessaire pour la saison prochaine, l’équipe devrait recruter des joueurs étrangers. L’identité d’El Nacional serait alors perdue.

#352 – CS Emelec : el Bombillo

L’ampoule. En 1926, l’Américain George Lewis Capwell prît la direction de Empresa Eléctrica del Ecuador, la société en charge de la production et la distribution de l’électricité pour la ville de Guayaquil. Pratiquant et fan de sports, en particulier la boxe, Capwell favorisa le développement du sport au sein de l’entreprise en faisant découvrir aux ouvriers des sports tels que handball ou le baseball et en faisant organiser des championnats internes. L’un des patios de l’entreprise était alors consacré à ses ligues entre collègues. L’opération rencontra une franc succès et les équipes sortirent de l’entreprise pour commencer à affronter des clubs externes. Naturellement, en avril 1929, Capwell proposa de créer une structure dédiée dénommée Emelec (EMpresa ELéctrica del ECuador). Seulement au départ, seules les sections de natation, baseball, boxe, basket-ball et athlétisme ouvrirent, Capwell n’était pas fan de football. Toutefois, ce sport était populaire et avait même précédé la création officielle de Emelec. En effet, en 1925, des employés de Empresa Eléctrica del Ecuador avait déjà constitué une équipe de football dénommé Emelec qui avait remporté une ligue locale, jouissant d’une certaine popularité. Mais, cet Emelec eut une vie éphémère, n’étant jamais constitué sous une forme d’une entité dûment organisée. Le retard à l’allumage en 1929 fut rattrapé quelques mois après puisque le 7 juin 1929, la section football fut ouverte et s’inscrivit à la fédération de Guayas.

#326 – Barcelona SC : el Ídolo

L’idole. Le club équatorien est généralement connu comme el Ídolo del Astillero, du nom du quartier où il a vu le jour. Cette précision est nécessaire car il n’est pas le seul club en équateur qui a hérité de ce surnom (Delfín, Macará, Aucas, Esmeraldas Petrolero). Et en toute simplicité, il est également cité comme el Ídolo del Ecuador. En 1959, pour l’inauguration de son stade, le club organisa un tournoi avec les argentins de Huracán, les uruguayens de Peñarol, présenté comme le champion d’Uruguay, ainsi que le club rival d’Emelec, présenté comme le dernier champion national. Pour présenter Barcelona sur l’affiche du tournoi, il fut simplement désigné comme el Ídolo Nacional (l’idole national). Ces derniers surnoms ne sont peut-être pas trop prétentieux au vue de l’important palmarès du club ou des nombreux exploits qui jalonnent sa longue histoire. Le club détient le record national de championnat remporté (15 titres) et au niveau continental, il est parvenu deux fois à se hisser en finale de Copa Libertadores (en 1990 et en 1998). Côté matchs célèbres, Barcelone avait battu les argentins d’Estudiantes La Plata en Copa Libertadores le 29 avril 1971 (victoire 1 à 0 à La Plata). En 1971, l’équipe d’Argentine régnait sur le continent après avoir remporté les 3 dernières Copa Libertadores. Quelques années auparavant, Barcelone avait également battu le club colombien du Millonarios FC (3 à 2, le 31 Août 1949) lors d’un match amical. Le club colombien comptait alors la légende Alfredo Di Stefano dans ses rangs. Avec toute cette histoire, le club compte évidemment une large base de fans, la plus importante du pays. Les différents sondages réalisés ont montré que 40% des équatoriens supportaient le club.