#497 – FCG Bordeaux : les Marines et Blancs

Le maillot bordelais arbore les couleurs marines et blancs, depuis quasiment la création de la section football. Après une première tentative échouée en 1910, la section football renaquit grâce à la fusion avec d’autres clubs de sports. Les Girondins absorbèrent notamment le club de l’Argus Sport qui transmit aux Girondins ses couleurs Marine et Blanc.

Elles peuvent être un rappel de la mer et son écume, la ville étant situé sur la Garonne et dont le port fut le principal en France sur l’Océan Atlantique. Mais aucune certitude à ce sujet.

Comme pour le scapulaire (cf article #44), certains avancent que le choix de ses couleurs fut réalisé pour honorer la Vierge Marie. En effet, la Vierge Marie est systématiquement représentée vêtue d’une robe bleue. Cette couleur est porteuse de nombreuse signification telle que la fidélité, la justice et la spiritualité. Dans l’ancien testament, le bleu représente la fidélité du peuple d’Israël à Dieu tout comme la Vierge Marie. L’étoffe qui recouvre l’Arche d’Alliance est bleue et pour rappeler que la Vierge Marie, en ayant porté Jésus Christ, est comme l’Arche, elle serait représentée avec des vêtements bleus.

Plus prosaïquement, à compter du XIIIème siècle, le bleu est la couleur des princes et nobles car le pigment bleu (dit de lapis-lazuli) était l’un des plus chers. Les tissus bleus démontraient donc la richesse et la noblesse de son porteur. L’Eglise se serait servie de cette riche symbolique pour désigner le caractère sacré de la Sainte Vierge.

Au final, les raisons réelles sont inconnues mais les supporteurs sont attachés à ces couleurs. Sous la direction d’Alain Afflelou, afin de créer plus de lien (économique) avec le monde viticole bordelais, la direction changea les couleurs du club pour un vrai bordeau en 1992. Seulement, même si le club atteignit la finale de la Coupe de l’UEFA en 1996, ce choix, qui s’accompagnait également de celui de supprimer le scapulaire qui venait à peine de refaire surface après les années Claude Bez, ne convainquit jamais et le club revint au marine et blanc en 1996. De même, lorsque le fonds américain, King Street, décida de moderniser l’écusson du club, notamment en optant pour un bleu plus clair que le marine, les supporteurs se sentirent trahis (ce ne fut pas la seule modification de l’écusson qui les agaça). Ne pas respecter l’histoire d’un club en cédant aux sirènes du marketing pour au final, moins d’un an plus tard, lâcher le club, quel irrespect et gâchis (Je préfère d’ailleurs afficher pour cet article l’ancien).

#466 – Chamois Niortais FC : les Chamois

Niort, chef-lieu du département des Deux-Sèvres, fait partie intégrante du Parc naturel régional du Marais poitevin. Ce dernier ne présente pas les paysages de forêts et de rocheuses, aires naturelles des chamois. Pourtant l’animal s’inscrit dans le nom du club, constitue son surnom et enfin s’affiche fièrement sur le blason. Pour comprendre pourquoi il est si présent, il faut remonter aux origines du club et à la vie économique de cette époque. Si la ville est depuis les années 50 connut pour être une place forte des mutuelles (MACIF, MAIF, MAAF … ont été fondées à Niort et possèdent encore une partie de leurs sièges et centres administratifs), dans les années 20, à l’époque de la création du club, une des industries historiques était le travail des peaux et cuirs, en particulier le chamoisage. Cette dernière est une technique artisanale visant à transformer des peaux (de chamois au départ, d’où l’origine du mot « chamoisage ») en cuir souple et de qualité par traitement avec de l’huile de poisson. Ces cuirs étaient principalement utilisés par les entreprises de ganterie. Si les premières chamoiseries (usine faisant du chamoisage) s’établirent autour de Poitiers et Niort sous le règne de François 1er (aider par le développement du commerce entre La Rochelle et le Canada où peaux et poissons étaient abondants), la tradition chamoisine niortaise semble vieille de près de 700 ans. Une pierre tombale datée du XIIIème siècle, trouvée à La Rochénard (25 km au sud-ouest de Niort) montre les outils alors usités pour le travail des peaux. Une lettre patente de 1285 rédigée par l’abbé Mathieu octroyait un port franc aux bourgeois niortais qui commerçaient cuirs et poissons, confirmant l’importance de cette économie. Cette industrie se développa au fil des années au point qu’en 1744, Niort comptait 57 entreprises de chamoiserie et de ganterie qui employaient 1/5ème
de la population de la ville. Après une décrue au début du XIXème siècle, l’industrie des peaux repartit en croissance avec le règne de Napoléon III. La totalité de la Garde Impériale (infanterie et cavalerie) étaient alors équipés de gants provenant de Niort. Les deux plus importantes gantiers de Niort employaient 1 200 ouvriers et produisaient alors 13 000 paires de gants par an. Les deux tiers de leurs productions étaient exportés en Europe, en Russie et en Amérique (Etats-Unis, Mexique, Brésil). Pour fournir ces gantiers, 8 fabriques de chamoiserie demeuraient alors en activité à cette époque, employant une centaine d’ouvriers et produisant environ 270 000 peaux chamoisées par an. Au début du XXème siècle, Niort demeurait encore le premier centre français de peausserie. Au fil du XXème siècle, avec les crises économiques (1929), les deux guerres mondiales et la concurrence asiatique, l’activité décrût et finit par disparaître dans les années 70. Toutefois, à compter de la fin du XIXème siècle et pendant tout le suivant, une famille arrivée tardivement dans ce secteur émergeât et s’imposa comme la plus importante maison chamoisine : la famille Boinot. En 1880, Théophile Boinot s’installa à Niort en reprenant une première chamoiserie. Puis, en 1902, il fit l’acquisition de la plus importante chamoiserie niortaise (entreprise Noirot). Pendant les années 20, les établissements Boinot devinrent l’un des principaux employeurs de la ville. Après la création d’un club de football par Théophile Boinot à la fin de la première guerre mondiale, son fils, Charles Boinot, qui avait repris la direction des usines, fonda le club des Chamois Niortais. Sans appartenir à l’entreprise, le club y était intimement lié. Pour la première saison, la présidence du club fut confiée à Jean Gavaggio, un ingénieur chimiste à l’usine tandis que Georges Poussard, aussi ouvrier de l’usine, fut nommé secrétaire du club.

#445 – Stade Brestois : les Ti’Zefs

Ce surnom se limitait initialement qu’à certains habitants de Brest mais au fil des années s’est étendu à l’ensemble des brestois. Le pont de la Recouvrance sur la Penfeld réunit la rade mais les deux rives sont bien différentes. A gauche, se trouve le quartier originel et distinctifs des ti-zefs, qui ont un parlé si typique, mélange de breton, de l’argot des ouvriers et des marins et de vieux français, et où des syllabes sont avalées.

L’origine de ce sobriquet n’est pas connu avec certitude. La version la plus répandue repose sur un vent doux qui ramenait les bateaux au port. Ce vent serait un petit zéphyr, qui avec la prononciation particulière des habitants du quartier devient ti’zef.

Mais d’autres estiment que le surnom serait plutôt lié au prénom des habitants. En effet, il y aurait eu dans ce quartier de nombreux enfants prénommés Joseph, des petits joseph, abrégés en ti’zef. Aujourd’hui, le terme a dépassé ce quartier pour s’imposer comme le surnom des brestois et particulièrement dans les travées du Stade Francis-Le Blé.

#434 – Toulouse FC : les Pitchouns

Les enfants, en occitan. Revenu du purgatoire (une saison en seconde division), Toulouse connaît un exercice 2000-2001 catastrophique avec une nouvelle relégation, malgré un recrutement ambitieux. Surtout, la DNCG rétrograda le TFC en National après la découverte d’un déficit de 70 millions de francs (plus de 10 millions d’euros). Le club n’avait alors que deux ans pour remonter à l’étage supérieur sous peine de perdre le statut professionnel et son centre de formation. Sans le sou, le TFC prît le parti de confier les reines de l’équipe à ses jeunes joueurs issus du centre encadrés par quelques anciens tels que Prunier, Revault et Bancarel et conduit par l’entraineur Erick Mombaerts. En cours de saison, une nouvelle épreuve se mit en travers de la route : l’explosion de l’usine AZF le 21 Septembre 2001 qui priva le club de son enceinte et dut se rabattre sur le stade de rugby, les sept deniers. Malgré tout cela, les jeunes du club parvinrent à remonter en seconde division. Pour la saison 2002-2003, le promu toulousain réussit l’exploit de remporter le titre de champion, avec aisance, et de gagner sa place dans l’élite pour le prochain exercice. Les pitchouns, la jeune génération toulousaine, auront donc sauvé le club, en le ramenant en première division en seulement deux ans. Pourtant, peu de joueurs de cette génération ne sortit du lot et réussit une carrière remarquable. Cette histoire rappelle celle de l’OM des années 80 qui donna également le même type de surnom (cf. article #298).

#407 – Gazélec FC Ajaccio : le Bistro

Le Gazélec Ajaccio est issu de la fusion de deux club de la ville : le FC Ajaccio (fondé en 1910) et la section football du club omnisports du Gazélec Corse Club (fondée en 1956). Ces deux équipes évoluaient alors au plus haut niveau régional en Division d’Honneur. Même si le club glana quelques titres honorifiques et réalisa des beaux exploits (Champion de France Amateur en 1963, 1965, 1966, 1968, Champion de Corse en 1961, 1965, Coupe de France en 1963, 1967, 1969, un 32ème de finale en Coupe de France en 1962, première fois qu’un club corse atteignait ce niveau de la compétition), la structure demeurait modeste et les moyens limités. Le siège du club fut donc installé au fond d’un bistrot, dénommé « Claridge » (renommé depuis « L’esarc »), sur le Cours Napoléon. Si l’organisation et les structures se sont améliorées depuis (le club est propriétaire de son stade Ange Casanova), le bistro est resté le symbole de ces années amateurs mais belles, sous la direction de l’entraineur Pierre Cahuzac.

#364 – FC Lorient : les Tangos et Noirs

Il s’agit des couleurs du club breton depuis sa fondation. Le FC Lorient fut fondé sur les bases d’un club corporatiste dénommé la Marée Sportive de Lorient, qui jouait en maillot bleu à parements rouges. A sa création en avril 1926, le FCL adopta pourtant un maillot à damier orange et noir. Selon la légende, ces couleurs remonteraient aux origines de la ville. Cette dernière fut fondée en 1666 lorsque la Compagnie des Indes Orientales obtenue de Louis XIV des terrains pour établir ses installations (magasins, bureaux, cales …). Des chantiers de constructions maritimes suivirent. En 1671, le premier navire sortit des chantiers et s’appelait Le Soleil d’Orient. La plupart des documents désigne toutefois le vaisseau sous le simple vocable de l’Orient, qui donna alors son nom à la ville. En outre, les couleurs de ce navire étaient l’orange et le noir qui donnèrent ainsi celles du club. D’autres sources ajoutent que le FCL choisit ces couleurs car c’étaient celles d’un vêtement remarquable et remarqué que portait une jeune femme à l’occasion de la création du club : le chemisier de Charlotte Cuissard, sœur du Président. Elle n’était pas seulement la « sœur de ». Elle pouvait également remplacer au pied levée un joueur qui manquait lors des matchs en prenant la place du gardien de but.

Une entorse à la couleur orange fut faîte lors de la saison 1982-1983. Le club se morfondait en division d’honneur et certainement que le changement de couleur passa inaperçu. Mais, cette couleur caractéristique, qui un marqueur fort de l’identité lorientaise, revient rapidement. Lors de la pré-saison 2011, le club mit en scène une orange dans sa campagne d’abonnement. Le slogan était alors « le fruit de ma passion » .

#324 – AC Ajaccio : l’Orsu

L’ours. L’ours a été introduit en Corse au XVème siècle mais a disparu au XVIème siècle, étant donné qu’il fut un concurrent pour les bergers locaux. Avec une présence aussi courte et lointaine, difficile d’imaginer qu’il réussit à laisser son empreinte 400 ans plus tard pour un club de football. Fondé en 1910, le club d’Ajaccio choisit l’ours comme emblème suite à un match amical. Le navire britannique militaire HSM Carnavon mouillait dans la rade d’Ajaccio et l’équipage souhaitait pratiquer le football. Un match fut proposé au club d’Ajaccio. Ainsi, l’équipe corse affronta sur la place du Diamant celle composée des marins du navire. Ajaccio perdit le match 3 à 1. L’unique buteur corse était Martin Baretti. Suite au but, le public scanda le prénom du joueur. Mais, au vue de la corpulence du joueur, sa puissance et sa pilosité, le public ne criât plus le nom du joueur mais « l’Ours, l’Ours » à chaque fois que Baretti touchait le ballon. Quelques mois plus tard l’Ours fît son apparition sur le maillot du club, un ballon sur la patte droite. Jusqu’au début des années 80, l’ours était présent sur l’écusson du club et donc sur le maillot. Puis, sa présence fut plus sporadique. En 2014, l’ours fut réintroduit sur le blason, dans le quartier haut droit. De ce surnom, d’autres en sont tirés : les oursons, a Squadra di l’Orsu (l’équipe de l’ours) et l’Orsi di Timizzolu (les ours de Timizzolu, Timizzolu étant le nom du stade où évolue l’ACA).

#298 – Olympique de Marseille : les Minots

Il s’agit d’un terme utilisé en Provence et qui signifie les enfants. Ce surnom demeure souvent attaché à l’équipe de jeunes joueurs de l’Olympique de Marseille. Mais il rappelle aussi les heures sombres du club et les belles heures de son centre de formation. Les années 70, pour le club marseillais, se composèrent de hauts et de bas, mais avec les signatures des brésiliens champions du monde, Paulo César et Jairzinho, le duo d’attaquants, Josip Skoblar et Roger Magnusson, et le premier doublé coupe-championnat de 1972, les supporteurs marseillais en gardent de bons souvenirs. A partir de 1986, le rachat du club par Bernard Tapie va donner encore une autre dimension avec l’OM, avec comme apothéose, le titre européen de 1993.

Entre ces deux périodes, le trou noir. A l’issue de la saison 1979-1980, malgré la présence de joueurs confirmés comme Marius Trésor et Didier Six, l’OM descendit en seconde division. La nouvelle saison se déroula mal : les finances était dans le rouge et le club flirtait avec la relégation. L’OM risquait de disparaître. Au vu de la situation, le président, Christian Carlini, n’eut pas d’autres choix que de mettre au chômage technique la plupart de ses joueurs professionnels, et l’entraîneur, Roland Gransart, puisât alors dans le centre de formation des jeunes, tels que José Anigo, Éric di Meco, Marcel de Falco ou Jean-Charles de Bono, pour compléter son effectifs. Il restait alors 6 matchs pour sauver le club.

Malgré l’inexpérience des joueurs, leur fougue suffit à ne perdre aucun des six derniers matchs et terminer 6ème du championnat de Division 2A (1-0 contre Grenoble pour le premier match, match nul contre la difficile équipe de Toulouse et victoire 3-1 contre le futur champion de D2, Montpellier). Au fil des matchs, le Vélodrome vit son bouillonnant public revenir (respectivement 7 000 pour le premier, puis 12 000 et enfin 20 000) et se prit de passion pour ces jeunes joueurs venant de la région (Anigo et de Falco sont de Marseille, di Meco d’Avignon). Certes, le club continua encore deux saisons dans l’anti-chambre mais, sans ces minots, l’OM aurait-il été champion d’Europe en 1993 ?

#273 – Montpellier HSC : la Paillade

Le football à Montpellier connut de nombreux soubresauts, avec un exploit remarquable, et surtout de nombreuses fusions pour enfin arriver au Montpellier HSC. Avant guerre, le football montpelliérain, représenté par le Stade Olympique Montpelliérain, navigua dans les championnats régionaux avant d’atteindre à deux reprises la finale de la Coupe de France (1929 et 1931), pour une victoire (1929). Puis, avec l’apparition du professionnalisme et du Championnat de France, le club alterna entre seconde et première division. Après guerre, l’ascenseur continua, bien que le club fréquenta plus la seconde que la première division. En 1969, les problèmes financiers s’accumulaient et le club fut obligé d’abandonner le statut professionnel. Il redescendit alors dans les championnats amateurs. A partir de là, plusieurs fusions se réalisèrent entre différents clubs pour arriver au Montpellier HSC. En particulier, le 1er juin 1974, une nouvelle fusion eut lieu entre le Montpellier Littoral SC, successeur du SOM, et l’AS Paillade, club du quartier éponyme. Puis, avec la fusion du club avec l’équipe corporatiste de Louis Nicollin, une nouvelle vie débuta pour le football à Montpellier. Même si aujourd’hui, le club considère que sa véritable création remonte à l’arrivée de Louis Nicollin, le quartier de la Paillade lui est toujours associé. Notamment car le Stade de la Mosson s’y situe.

Cela a donné aussi comme surnom, les pailladins.

#261 – FC Sochaux : les Lionceaux

La raison de ce surnom est assez logique quand on connaît l’histoire du club franc-comtois. Même si Jean-Claude Plessis, président du club entre 1999 et 2008, déclarait « Peugeot fabrique des voitures, pas des footballeurs. Une victoire en rallye donnera toujours plus de crédibilité à ses voitures » , le club fut longtemps intimement lié au constructeur automobile. Dans une vision paternaliste et publicitaire aussi, assez habituelle à la fin du XIXème siècle, Peugeot supporta la création de plusieurs associations sportives dans ses différentes usines située dans la vallée du Doubs. La principale (Peugeot Cycle) se trouvait dans la banlieue de Sochaux, à Valentigney. Renommé dans toute la Franche-Comté, l’AS Valentigney connut son heure de gloire avec une finale de Coupe de France, perdue en 1926 face à l’Olympique de Marseille.

En 1928, Jean-Pierre Peugeot, président du groupe Peugeot, qui venait de réorganiser toute son outil de production en le centralisant à Sochaux, ne pouvait pas s’appuyer sur la structure amateur de Valentigney pour accueillir son vecteur de publicité de la marque Peugeot. Or, deux salariés de la filiale automobile venaient de créer le FC Sochaux. Jean-Pierre Peugeot décida de soutenir cette structure en en faisant un auxiliaire du constructeur automobile. D’un côté, une équipe professionnelle, comptant de nombreux joueurs étrangers vedettes, pour promouvoir Peugeot (alors que le professionnalisme n’était pas encore accepté par la fédération française). De l’autre, des formations amateures où se soulageaient et se dépensaient les ouvriers de l’usine. D’autres d’entreprises avaient déjà fait de même (Fiat avec Juventus, Casino avec Saint-Etienne, Pommery avec Reims, Philips avec PSV …).

Les symboles du club (blason, couleurs) ne firent pas l’objet de grande discussion. Lié à l’entreprise automobile, le club reprit ses codes. Ainsi, le lion devint l’emblème du club qui figure depuis la création sur son écusson. Mais d’où vient le lion ? Au milieu du XIXème siècle, l’entreprise Peugeot n’était pas encore concentrée dans l’automobile et fabriquait plutôt des outils, en particulier des lames de scie. Les frères Jules et Emile Peugeot demandèrent alors à un orfèvre et graveur de Montbéliard, Justin Blazer, de créer un logo basé sur le lion. Marchant sur ses quatre pattes de profil, ce lion symbolisait « la souplesse de la lame, la résistance des dents, et la rapidité de coupe ». En 1948, le lion prit la posture héraldique, reprenant ainsi alors le design du lion de la Franche-Comté, région où se situe Sochaux, le berceau de Peugeot. Le lion présentait donc l’avantage de rattacher le club à ses origines industrielles comme géographiques. Mais, le 17 juillet 2015, Peugeot se retira du club et Sochaux fut racheté par un groupe chinois. Le lion ne disparaît pas de l’écusson mais il se détache alors du design du groupe automobile.

Mais, pourquoi les lionceaux plutôt que les lions ? Dans les années 1930, le FC Sochaux, avec le soutien financier de Peugeot, recrutait à prix d’or des joueurs reconnus. Mais, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les poches du constructeurs n’étaient plus si pleines et devaient consacrer ses moyens à son développement. Le président du club sochalien, Fortuné Chabrier, eut alors une idée révolutionnaire : repérer des jeunes talents sur tout le territoire français, notamment grace au réseau Peugeot, les rapatrier à Sochaux et les former au football ainsi que leur apprendre un métier au sein des usines de la marque. Concept inédit à l’époque et dénommé « Opération Lionceaux » , il s’agissait du premier centre de formation qui fit tant d’émule un peu partout dans le monde plus tard. Les jeunes joueurs intégrèrent petit à petit l’équipe première et la politique des Lionceaux permit au club de traverser les années 1950 sans quitter l’élite. Le nom de l’opération devint le surnom du club.