#1356 – Rijnsburgse Boys : de Uien

Les oignons. Sur la côte hollandaise, 66 000 âmes résident paisiblement dans la ville de Katwijk. Ville moyenne des Pays-Bas, elle compte tout de même 3 clubs évoluant en troisième division (VV Katwijk, Quick Boys et Rijnsburgse Boys) et deux (FC Rijnvogels, Valken ’68) dans la division inférieure. Rijnsburgse Boys vit un peu dans l’ombre de la féroce rivalité que se vouent VV Katwijk et Quick Boys. Il représente le village de Rijnsburg, qui a été absorbé par Katwijk. La réputation de Rijnsburg provient de ses cultures de bulbes à fleurs et la présence d’une plateforme de Royal FloraHolland, la coopérative de producteurs de fleurs et la plus importante des maisons de vente de fleurs aux enchères au monde. La culture et le commerce des fleurs remontent à Charlemagne (vers 800), époque à laquelle fut introduit le lys de la Madone. Vers 1400, on cultivait déjà des roses à l’abbaye de Rijnsburg. 

La fondation de l’abbaye de Rijnsburg, vers 1125, encouragea justement le développement de l’horticulture mais également l’agriculture. Parmi les cultures les plus répandues, l’oignon constitua un des produits les plus exportés de Rijnsburg au XVIème et XVIIème siècle. Très réputés à l’étranger et bons, les oignons devinrent le surnom des habitants de Rijnsburg. L’oignon de Rijnsburg est aujourd’hui encore une variété, rond et jaune pâle.

Cela n’apparaît pas comme un surnom flatteur. Pourtant, le club se l’est approprié car l’oignon est une plante robuste, saine et qui fleurit magnifiquement. En dégageant un gaz irritant lorsqu’il est coupé, l’oignon apparaît résistant. Finalement, pour le club, ces valeurs collaient bien à son équipe.

#1302 – Achilles ’29 : de Witzwarten

Les blanc et noir. Dans le village de Groesbeek, le 1er Juin 1929, 13 garçons d’une vingtaine d’années se réunirent pour créer un club de football, encouragés par l’Église catholique qui œuvrait dans le pays pour créer des associations culturelles ou sportives qui encadreraient la jeunesse. Le club fut baptisé du nom du héros grec, Achille. Aux Pays-Bas, comme en Grèce, la mode au nom mythologique marcha plutôt bien avec la création des clubs de Hercule Utrecht (1882), Sparta Rotterdam (1888), Ajax Amsterdam (1893), Achille Assen (1894), RFC Xerxes (1904), KSV Achilles ’12 (1912), et Fortuna’54 (1954).

Pour les couleurs, le noir et le blanc furent retenues, sans connaître la raison de ce choix. Au départ, la tenue adopta un design sobre avec un maillot blanc accompagné d’un short noir. Dans les années 1950, un scapulaire noire fit son apparition. Puis, en 1974, 3 rayures verticales noires à droite s’imposèrent sur le maillot blanc. Elles furent remplacées par des rayures sur les manches en 1978. Au début des années 1980, un kit intégralement blanc fut utilisé. Enfin, dans les années 1990, l’équipe commença à porter le maillot à rayures verticales noires et blanches qui est devenu aujourd’hui la tenue standard. L’inspiration ne vint pas de Grèce comme pour le nom mais d’Italie. Le club Piémontais de la Juventus était la référence. Avec l’arrivée de Luciano Moggi comme directeur général et de Marcello Lippi comme entraineur, la Juventus de Turin connut une période faste dans les années 1990 tant en Italie que sur le continent. L’équipe remporta le Scudetto en 1995, 1997 et 1998 mais surtout, gagna sa 2ème couronne européenne en 1996 (suivi par deux finales de Ligue des Champions en 1997 et 1998). Le 26 novembre 1996, une deuxième Coupe intercontinentale fut également soulevée par la Juventus. L’équipe compta des stars comme Gianluca Vialli, Roberto Baggio, Ciro Ferrara, Alessandro Del Piero, Didier Deschamps, Zinédine Zidane, Filippo Inzaghi et Edgar Davids.

#1269 – TOP Oss : TOP

Les initiales du nom du club ne signifient que ses membres le considèrent au top du football néerlandais. Mais, elles ont bien une explication qui ne résume pas à l’acronyme dans la langue locale de football club, racing club, club sportif ou association sportive. TOP fut fondé le 9 Avril 1928. Si à cette époque, la plupart des nouveaux clubs prenaient des noms classiques comme ceux évoqués plus haut, quelques appellations originales apparaissaient.

Tout d’abord, dans les premières années du football, les étudiants, à l’origine de ces nouvelles associations, souhaitaient allier la modernité de ce nouveau sport avec leur érudition classique et choisissaient donc des noms à consonnance latine ou d’autres langues étrangères (Juventus, Vitesse Arnhem #111) ou à la mythologie gréco-romaine (Atalanta Bergame #204, Ajax Amsterdam #243 et #936, Heracles Almelo #716, Aris Salonique #254, Hércules Alicante …). Dans le monde footballistique, il y eut également la mode des noms de clubs rendant hommage à une célébrité (Colo Colo #470, Vasco da Gama #194, Jorge Wilstermann #206, PFC Botev Plovdiv, Club Bolivar, Arturo Fernández Vial, CA Sarmiento de Junín …). Enfin, il y a ces choix plus originaux où les fondateurs reprirent une expression qui devait caractériser leur nouvel oeuvre (En Avant Guingamp #774, Club Always Ready #510, Fram Reykjavík #381, The Strongest). Ainsi, le club hollandais d’Oss s’inscrivit dans cette tendance. Deux étudiants, Ton Sleishauser et Cor van Schijndel, jouaient régulièrement au football après l’école sur une place de la ville. Enthousiastes, ils souhaitèrent embarquer leur jeune camarade dans cette pratique et décidèrent de créer une association le 9 avril 1928. Son nom devait être Klein Maar Dapper (Petit mais Brave) mais ils s’aperçurent que d’autres clubs portaient déjà ce nom. Leur choix se reporta sur TOP (Tot Ons Plezier – Pour notre plaisir). Il existait déjà des clubs avec ce nom mais peut-être moins répandus que KMP.

En 1994, la direction du club ajouta à TOP le nom de la ville, Oss. Puis, en 2009, une normalisation fut tentée, en optant pour le nom FC Oss, accompagné d’un changement d’écusson et de maillot (la traditionnelle tunique rayée rouge et blanche laissant sa place à un maillot orangé). La raison en était que la branche du football professionnel devait être séparée de la partie amateur. Evidemment, ce choix déplut aux amoureux du club. Et finalement, TOP fit sa réapparition à l’orée de la saison 2018-2019.

#1222 – Helmond Sport : Kattenmeppers

Les tapettes à chats ou les mangeurs de chats (traduction non littérale mais proche dans l’idée). Surnom assez peu flatteur pour ce club mais qui s’attache plus généralement aux habitants de la ville de Helmond et pas seulement à ce club fondé en 1967.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les restrictions et confiscations allemandes limitèrent l’accès à la nourriture pour les populations civiles des pays occupés. En particulier, aux Pays-Bas, les conditions climatiques de l’Hiver 1944-1945, l’opération « Market Garden » et les actes de résistance qui bloquèrent les transports et surtout les représailles allemandes accentuèrent cette pénurie alimentaire. Crise amplifiée par la rupture d’approvisionnement en charbon (ce qui limitait l’usage du chauffage et de la cuisine pour les civils). Cette période connue sous le nom Hongerwinter (L’hiver de la faim) se conclût par la mort de plus de 20 000 civils. Pour pallier le manque de nourriture et limiter la malnutrition, la population se mit à chasser et manger des animaux domestiques, en particulier du chat, et des bulbes de plantes. Le chat, dont le goût de la viande se situerait entre le lapin et le lièvre, fut appelé dakhaas (lièvre de toit), ce qui offrait un bel euphémisme. Le phénomène fut généralisé mais c’est précisément Helmond qui reçut ce surnom, parce qu’il semble que ce soit dans cette cité que l’on consommait le plus de chats.

Outre cette version de la pauvreté, il existe une autre théorie. Durant la période du carnaval, par le passé, les habitants de Helmond participaient à un jeu cruel qui ferait hurler aujourd’hui les défenseurs des animaux, le Katknuppelen. Un chat était enfermé dans un tonneau, puis les fêtards tapaient sur le tonneau jusqu’à son éclatement, libérant la créature apeurée. Celui qui parvenait à l’attraper, était récompensé par de la bière. Dans les pires versions, l’animal pouvait être ensuite placé dans une cage en fer et gardé au-dessus d’un feu jusqu’à ce qu’il meure. Tout cela était considéré comme un divertissement populaire, et pas seulement à Helmond.

#1181 – SVV Scheveningen : de Schollekoppen

Les têtes de plie. Evidemment, vous aurez compris que ce surnom n’est pas flatteur. Il n’est pas un juron qui compare la tête des habitants de Scheveningen à un mille-feuille. Ici, le sobriquet rappelle l’histoire et l’économie florissante que fut la pêche pour ce quartier de La Haye puisque la plie est le nom vernaculaire désignant généralement des poissons plats. Evidemment, les habitants de La Haye l’attribuèrent avec dédain à ceux de Scheveningen mais ces derniers se l’approprièrent avec fierté.

Les premières mentions de ce village apparaissent au XIIIème siècle et à cette époque, le hameau se développait en particulier sur de jeunes dunes, le long de la côte de la mer du Nord. Avec une mer à proximité et abondante en poissons, une demande importante liée au développement de la cour comtale dans l’ancien La Haye ainsi que des terres où l’élevage et l’agriculture étaient pratiquement impossibles, Scheveningen se tourna rapidement vers la pêche malgré l’absence de port. Ainsi, les bateaux pêchaient non loin de la côte, s’amarraient sur la plage et se concentraient sur la capture de poissons plats ou ronds (plie, limandre, sole, églefin, raie, morue …). Au XVIème siècle, la plie constituait la principale ressource et produit d’exportation de la ville.

À partir du milieu du XIXème siècle, suite à la levée de certaines restrictions de pêche, les pêcheurs de Scheveningen se tournèrent vers le hareng. En 1903, un port maritime fut ouvert et un second en 1931, ce qui permit un développement encore plus important de l’activité. Scheveningen demeura le lieu du hareng par excellence jusqu’à quelques décennies après la Seconde Guerre mondiale. L’activité de la pêche modela toute la ville et tout un environnement se développa dont les séchoirs à poisson, une criée aux poissons, des chantiers navals … . Au cours des années 1960, un tournant se produisit pour cette industrie si importante pour Scheveningen. En raison de la surpêche en mer du Nord, de la vétusté des navires de sa flotte et à l’évolution des techniques de pêche, il était nécessaire d’aller pêcher de plus en plus loin et avec des bateaux beaucoup plus modernes mais le manque de capitaux empêcha la transformation de l’activité à Scheveningen et le déclin s’enclencha. Aujourd’hui, la flotte de pêche de Scheveningen se compose d’une quinzaine de chalutiers et la ville est devenue une station balnéaire ainsi qu’un port de plaisance.

Pour la petite histoire, si le club bénéficie d’une petite notoriété car il navigue dans les plus hautes sphères amateurs des ligues hollandaises depuis des décennies, il fut surtout le club hollandais invité à participer à la première Coupe des Clubs Champions en 1955 par le journal l’Equipe. Mais, il déclina l’invitation et fut remplacé par le PSV.

#1161 – FC Den Bosch : Blue White Dragons

Les dragons bleus et blancs. En néerlandais, le terme approprié serait de blauwwitte draken et pourtant, c’est bien le surnom en anglais qui est usité. Et en regardant le blason du club, il paraît logique. Le bleu et le blanc sont bien les couleurs du club tandis qu’une tête de dragon l’orne. D’où provient ce dragon ? Certainement du surnom gagné par la ville de Bois-le-Duc pendant la guerre de Quatre-Vingts ans, qui opposa les 7 des 17 Provinces des Pays-Bas espagnols (soutenus par la France et l’Angleterre) à la monarchie espagnole (soutenue par le Saint-Empire Germanique) de 1568 à 1648.

Au XVIème siècle, les Pays-Bas espagnols, alors possession de Philippe II, Roi des Espagnes, regroupaient de riches villes et régions (certaines villes – Bruges, Gand, Anvers – constituaient des places fortes économiques mondiales), divisées entre les 7 provinces du Nord (actuels Pays-Bas), où le protestantisme dominait, et les Pays-Bas méridionaux (actuels Belgique, Luxembourg et Nord-Pas-de-Calais), plutôt catholiques. Sur fond d’oppositions religieuses, les 7 provinces du Nord se rebellèrent et déclarèrent leur indépendance. En 1648, après 80 ans de combat, interrompu par une trêve de 12 ans, le Roi d’Espagne la reconnut, avec le traité de Münster, qui mit également fin à la guerre. Mais, revenons plus tôt dans le conflit, en 1629 précisément, quand Bois-le-Duc constituait un bastion fidèle au Roi d’Espagne, difficile à conquérir avec ses imposantes fortifications et défenses. Surtout, la ville comptait plusieurs marécages qui l’entouraient et lui donnaient la réputation d’être imprenable. D’ailleurs, en 1601 et 1603, Maurice de Nassau, leader des indépendantistes néerlandais, s’y étaient cassés les dents par deux fois. La ville gagna le surnom de moerasdraak (dragon des marais). Son demi-frère, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, entama un nouveau siège en Avril 1629 avec d’importants moyens humains et techniques (il fit assécher les marais en détournant le lit de deux rivières, l’Aa et le Dommel). Après 5 mois de siège, la ville céda enfin, perdant alors son surnom, et cette victoire porta un coup fatal aux positions espagnols dans le Nord du pays. Aujourd’hui, sur la place Stationsplein, la plus célèbre fontaine de la ville représente un dragon en or, au sommet d’une colonne, et aux pieds de cette dernières 4 dragons crachant de l’eau. Cela pourrait être une allusion à ce surnom tout comme le surnom et l’écusson du club.

L’origine des couleurs bleu et blanche est méconnue. Le club fut fondé en 1965, par la fusion de deux rivaux de la ville, RKVV Wilhelmina (1897) et BVV (1906), afin de constituer un club capable de rivaliser en première division. Wilhelmina évoluait en jaune et noir, tandis que le BVV affichait du rouge et du noir. Peut-être que dans un esprit de conciliation, le bleu et le blanc furent choisis pour créer une nouvelle identité, héritée d’aucun de ses prédécesseurs.

#1128 – FC Emmen : Rood-Witten

Les rouge et blanc. Fondé le 21 août 1925, le club néerlandais connut différentes phases chromatiques. Dans ses premières années d’existence, l’équipe joua dans des tenues rouge et noir, héritées d’un des prédécesseurs, le VEV (Vlug en Vaard). Mais, au bout de quelques temps, le club évolua vers des uniformes vert et blanc. Finalement, il opta pour les couleurs rouge et blanc, qui devinrent ses teintes traditionnelles. Outre les couleurs, l’équipement se distingua à partir de la saison 1993-1994, en se composant d’un maillot rouge avec une bande centrale verticale blanche, accompagné d’un short blanc. Un peu le négatif du maillot de l’Ajax.

D’où viennent ces deux couleurs ? Le club a tout simplement reprit les couleurs du drapeaux et des armoiries de la région de Drenthe. Emmen est une ville de la province de Drenthe, au Nord-Est des Pays-Bas. Au Xème siècle et jusqu’à 1025, la région de Drenthe passa sous la domination de différentes seigneuries. Puis, en 1024, l’évêque d’Utrecht reçut à la mort d’Henri II, Empereur du Saint-Empire, le comté de Drenthe. Cette donation fut confirmée définitivement en 1046. Les Evêques d’Utrecht étaient également seigneurs temporels de la principauté d’Utrecht et la région Drenthe fut intégrée à cette principauté. Jusqu’en 1528, l’évêque d’Utrecht resta seigneur de Drenthe puis la principauté fut cédée à l’Empereur Charles Quint et rejoignit les possessions des Habsbourgs aux Pays-Bas. Aujourd’hui, les armoiries de la région de Drenthe reprennent les couleurs blanches et rouges de la principauté d’Utrecht. Elles pourraient également correspondre aux couleurs traditionnelles des saxons dont Drenthe fut un fief au IXème siècle.

#1076 – FC Volendam : het Andere Oranje

L’autre orange. Le club doit son surnom aux couleurs des uniformes dans lesquels il évolue : orange et noir. Lorsque l’ancêtre du club fut créé le 1er juin 1920, sous le nom de Victoria, les joueurs comme les fondateurs ne se préoccupèrent pas vraiment du choix des couleurs. Les premiers joueurs, qui venaient de différents horizons, portaient de tout. Ainsi, une chemise rayée bleu marine et noir ou rouge et noir avec un pantalon noir constituaient régulièrement la tenue de l’équipe. Puis, quelques saisons plus tard (pour certains lors de la saison 1928-1929, pour d’autres en 1923 au moment où le club changea de nom pour RKS Volendam), il fut décidé de jouer avec un maillot orange avec un poulain comme emblème et un bas noir, qui deviendront donc les couleurs traditionnelles du club. Les raisons de ce changement ne sont pas documentées et donc inconnues.

Mais, cette couleur particulière portée pas peu d’équipe n’est pas sans rappelée la célèbre tenue de l’équipe nationale néerlandaise, surnommé Oranjes (les oranges). Alors que le drapeau néerlandais arbore 3 bandes horizontales de couleur rouge, blanche et bleue, la couleur historique des Pays-Bas demeure l’orange, en l’honneur de la famille régnante, la Maison d’Orange-Nassau (Huis Oranje-Nassau). Cette Maison remonte au XVIème siècle avec Guillaume d’Orange-Nassau. Né en 1533 dans une famille noble allemande de Rhénanie (la Maison Nassau), il hérita par son cousin du titre de Prince d’Orange en 1544. Cette principauté, état vassal du Saint-Empire, se situait dans la partie nord de l’actuel département du Vaucluse et avait la ville d’Orange pour capitale. Après avoir servi Charles Quint et les Habsbourg, Guillaume se rebella contre son fils, Philippe II, Roi d’Espagne, et mena la révolte qui conduisit à l’indépendance des Pays-Bas. Il est donc souvent considéré comme l’un des personnages clefs de la fondation de la nation néerlandaise, le Vader des Vaderlands (Père de la Patrie). Toutefois, ce ne fut qu’en 1813 que la maison d’Orange-Nassau débuta son règne sur les Pays-Bas. A l’indépendance en 1581, Guillaume d’Orange-Nassau donna le prinsenvlag (Drapeau du prince qui était basé sur les couleurs héraldiques de la Maison du Prince, orange, blanc et bleu ciel) comme drapeau aux sept Provinces-Unies (Pays-Bas), qui utilisait aussi avant l’indépendance le drapeau traditionnel rouge-blanc-bleu ciel (le statenvlag, drapeau des États). Durant des années les deux drapeaux coexistèrent et le second était parfois agrémenté d’une oriflamme orange. Mais, en 1796, le rouge supplanta l’orange, sans que la raison ne soit vraiment établie. Néanmoins, en l’honneur de Guillaume d’Orange-Nassau et de la famille royale actuelle, les équipes sportives néerlandaises portent l’orange depuis le XXème siècle.

Une enquête réalisée à l’occasion du 110ème anniversaire de l’équipe nationale néerlandaise a démontré que Volendam était l’une des principales villes pourvoyeuses de talents pour la sélection nationale. Dans la ville de Hollande du Nord, 1,7 joueurs pour 10 000 habitants ont porté le maillot des Oranjes. Les internationaux étaient Pier Tol, Wim Jonk, Keje Molenaar, Arnold Mühren et Gerrie Mühren. L’autre surnom du même acabit est Het nieuwe oranje (les nouveaux oranges).

#1059 – Fortuna Sittard : Fortuna

A la charnière du XIXème et du XXème siècle, avec un football qui se répandait au sein de la jeunesse étudiante (donc plutôt érudit), la mode fut de nommer les nouvelles équipes avec un terme anglais (pour rappeler les origines du sport) ou latin/grec (souvent pour gagner l’aura de la mythologie de ces civilisations). Justement Fortuna est un mot latin qui désignait « Sort favorable, chance, succès » et qui s’accorda avec la déesse latine représentant la chance. Pour autant, le club néerlandais naquit en 1968 de la fusion du RKSV Sittardia et du Fortuna ’54, ce dernier ayant été fondé tardivement en 1954 (au regard de la mode des noms latins pour une association sportive). Son dirigeant, Egidius Gied Joosten, voulait certainement placer le nouveau club sous les bons auspices de la divinité romaine. Car le défi était immense en 1954 pour le Fortuna.

Au début des années 1950, le football néerlandais se maintenait dans l’esprit amateur, bien que la plupart des pays européens étaient rentrées depuis quelques décennies dans l’ère professionnelle. Les meilleurs joueurs bataves évoluaient alors à l’étranger pour gagner leur vie. Après assisté le 12 mars 1953 à un match caritatif entre la France et les Pays-Bas (représenté par les joueurs expatriés) remporté par les Oranje, Gied Joosten fut convaincu de la nécessité de moderniser le football de son pays par la professionnalisation de l’élite. Le 1er Juillet 1954, il fonda le Fortuna ’54, premier club batave à rémunérer ses joueurs. Avec ses importants moyens financiers provenant de sa société familiale de construction, Joosten recruta de nombreux grands noms comme Cor van der Hart (Lille), Frans de Munck (1. FC Köln), Bram Appel (Stade Reims) et Faas Wilkes (Levante). Il prît la tête de la première ligue professionnelle néerlandaise, la NBVB, qui regroupait 10 clubs professionnels dont le Fortuna ’54. Finalement à l’hiver 1954, la dissidente NBVB fusionna avec sa vieille rivale, la fédération hollandaise, la KNVB, et le professionnalisme devenait une réalité institutionnelle. Dans cette nouvelle ère, le Fortuna ’54 était un des prétendants au titre suprême mais, la multiplication des matchs amicaux pour remplir les caisses, fatigua les joueurs et le club ne glana que 2 Coupes nationales (1957 et 1964) et des places d’honneur en championnat (2ème en 1957, 3ème en 1959). A partir de la saison 1959-1960, le club fleurtait régulièrement avec la zone de relégation en même temps que la situation financière de la société de Joosten se détériorait. En 1966, cette dernière fait faillite définitivement et le Fortuna finit par terminer à l’avant dernière place en 1968. Au plus bas sportivement et financièrement, le conseil d’administration du Fortuna fut contraint le 11 juin 1968 de fusionner avec son voisin, le RKSV Sittardia, qui avait terminait cette saison à la dernière place de l’Eredivisie. Le 1er juillet 1968, le Fortuna Sittardia Combinatie vit le jour. Le nouveau club reprit le terme Fortuna, le jaune du Sittardia (qui évoluait en jaune et bleu) et le vert du Fortuna (qui était en vert et blanc).

On retrouve sur l’écusson actuel du club la déesse Fortuna, avec ses attributs classiques : la corne d’abondance et la roue.

#985 – ADO La Haye : de Residentieclub

Le club de la résidence. Pour un français, vivant dans un Etat jacobin où Paris concentre l’ensemble des pouvoirs, l’organisation administrative des Pays-Bas peut lui apparaître baroque. L’article 32 de la Constitution du Royaume des Pays-Bas établit que la capitale est Amsterdam. Pourtant, l’ensemble des institutions gouvernementales — exécutives, législatives et judiciaires — siègent à La Haye. D’un côté, Amsterdam est dans les faits le centre économique et culturel des Pays-Bas, abritant la Bourse d’Amsterdam (AEX) et le siège de grandes entreprises (AkzoNobel, Heineken, ING, Ahold …). De l’autre côté, La Haye constitue le centre de la politique néerlandaise, acceuillant le gouvernement et le parlement néerlandais ainsi que la résidence de la famille royale néerlandaise.

L’actuelle cité existe depuis 1230, lorsque le comte Floris IV de Hollande fit construire un modeste château, qui lui servait de résidence de chasse. Cette résidence, dénommée Ridderzaal, fut agrandie par son fils Guillaume II, roi des Romains (ie roi du Saint Empire romain germanique entre 1248 et 1256), ce qui donna du lustre à la ville. Par la suite, La Haye devint le centre administratif des Comtes de Hollande, avec la résidence du Comte. Ce statut fut confirmé avec les Ducs de Bourgogne et les Habsbourg. À partir de 1585, après avoir déclarée son indépendance dans la cité (Acte de La Haye), la République des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas (Provinces-Unies) poursuivit cette pratique. La Haye était alors le lieu où se trouvait la plus haute instance gouvernementale, les États généraux (une assemblée des 7 provinces qui prenaient des décisions communes concernant les politiques militaires et navales ainsi que la diplomatie) ainsi que la cour du Stathouder (un des représentants des Provinces-Unies). Même si La Haye ne devint officiellement une ville qu’en 1806, son rôle politique était alors établi et se transmit jusqu’à nos jours, au travers de son complexe bâtimentaire, le Binnenhof.

Le Binnenhof abrite aujourd’hui notamment les deux chambres du Parlement (Sénat et Etats Généraux), les bureaux du Premier ministre (dans le bâtiment nommé Torentje), le ministère des Affaires générales ainsi que le Conseil d’Etat, la plus haute autorité administrative. Le Ridderzaal s’y trouve aussi, où le Roi des Pays-Bas prononce son discours annuel. A côté de ces instances politiques, la vie royale s’organise aussi à La Haye. Après avoir constitué la résidence royale entre 1817 à 1940, le Palais Noordeinde, également connu sous le nom de Het Oude Hof (La Vieille Cour), est le palais de travail du roi des Pays-Bas depuis 1984. Enfin, le palais de Huis ten Bosch (Maison au Bois) est la résidence principale du roi des Pays-Bas. D’où, en abritant la résidence royale, La Haye a hérité du surnom De Residentie (la résidence).

En plus d’être le centre politique nationale, La Haye compte au niveau international. En 1899 et en 1907, la ville accueillit deux conférences de paix. Aujourd’hui, elle abrite plus de 100 organisations internationales dont la Cour Pénale Internationale, la Cour Internationale de Justice, la Cour d’Arbitrage International, Europol, Eurojust …