#746 – FC Dordrecht : de Schapekoppen

Les têtes de mouton. Lorsque le visiteur vient à Dordrecht, il ne peut pas éviter les moutons. Dans les restaurants, il trouvera de la bière Schapenkopje et des biscuits Schapekoppen. Dans les magasins à souvernir, le moindre produits dérivés de la ville reprendra le mouton. Que dire des nouveaux nés qui recevront une peluche en forme de mouton. Dans cet environnement, logique que le blason du club de la ville affiche une tête de mouton. La légende qui explique l’omniprésence de l’ovin dans la ville et qui s’est imposé comme le surnom des habitants de Dordrecht est connue de tout les Pays-Bas. Tout d’abord, Dordrecht, plus vielle commune de Hollande, se situe sur l’île de Dordrecht. Au XVIIème siècle, la cité était prospère, notamment en raison des taxes que la municipalité prélevait sur les marchandises entrantes, y compris le bétail destiné à l’abattage. Comme elle était une ville insulaire accessible que par bateau (le premier pont sera construit en 1872 pour le train), les contrôles et le recouvrement étaient facilités. Mais, les droits d’accises étant exorbitants, les habitants et commerçants cherchaient toujours des stratagèmes pour y échapper. Ainsi, un jour, deux habitants achetèrent un mouton dans les environs de Dordrecht (Alblasserwaard). Sur le chemin vers Dordrecht, ils aperçurent un épouvantail près de Papendrecht et décidèrent de le dépouiller de ses vêtements pour habiller le mouton avec, afin d’éviter les taxes. Pour le faire passer pour un enfant, ils maintenaient l’animal sur ces deux pattes arrières, ces pattes avant s’appuyant sur leurs épaules. Dans la barge, les voyageurs se laissèrent berner tout comme les gardes à la porte de la ville. Soulagés, les deux « contrebandiers » s’imaginaient déjà déguster ce mouton à moindre frais quand l’animal se mit à bêler, ce qui alerta les gardes et stoppa l’évasion fiscale. Selon certaines histoires, si tout le monde fut abusé par cette manoeuvre, un chien ne s’y trompa pas et aboya, ce qui provaqua le bêlement. Pour d’autres, le mouton n’en pouvait plus et bêla de fatigue. Au final, les spectateurs se délectèrent de la scène et répandirent l’histoire en se moquant des habitants de Dordrecht avec ce surnom de schapekoppen. Plusieurs statues de moutons sont érigées dans la ville dont une en acier jaune dénommée schapekoppen de l’artiste Dordtenaar Cor van Gulik représentant les deux contrebandiers entourant le mouton, objet du délit.