#961 – Almere City FC : de Zwarte Schapen

Le mouton noir. Almere est une équipe relativement jeune (70 ans d’existence) mais avec une histoire bien compliquée. Tout commence le 1er juin 1954 avec la fondation de l’équipe du BVC Amsterdam par l’homme d’affaires Dingemans Stoop. En 1958 , BVC Amsterdam fusionna avec DWS, un autre club de la capitale néerlandaise. Mécontents, les supporters créèrent leur propre club, dénommé De Zwarte Schapen (les moutons noirs), le 20 avril 1959. Les deux clubs vivront chacun leur vie. DWS fusionna en 1972 avec Blauw Wit et en 1974 avec De Volewijckers pour donner naissance au FC Amsterdam. Ce dernier disparut en 1982. En revanche, le club des supporteurs connut une plus longue histoire. En premier lieu, le club déménagea en banlieue à Diemen pour trouver son public et des donateurs. Après 5 promotions consécutives et avoir atteint la seconde division, Zwarte Schapen fusionna en 1978 avec AVV Argonaut pour apparaître sous le nom d’Argonaut-Zwarte Schapen (AZS). Entre 1988 et 1992, le club s’appelait FC De Sloterplas (du nom d’un lac situé dans le quartier de Nieuw-West). En 1995, le club déménagea d’Amsterdam pour rejoindre à l’Est la municipalité d’Almere, de l’autre côté du lac de Gooimeer. En 1997, le club changea de nom pour Sporting Flevoland, nom de la province. La municipalité ambitionna de créer un grand club omnisport et réunit plusieurs associations sportive de la ville sous le nom de Omniworld. Le Sporting Flevoland devint ainsi le FC Omniworld. Le club reprit son indépendance en 2011 et prit alors le nom d’Almere City FC.

Dans tous ces déménagements et changements de nom, un élément resta immuable : le mouton noir. Que ce soit au travers du surnom ou du blason, les clubs successifs et leurs supporteurs conservèrent ce lien avec l’équipe originelle. Dès le 30 août 1954, lors du premier match à domicile (match amical), le club amena sur le terrain comme mascotte un mouton noir. Cet animal apparaissait également sur le blason du maillot des joueurs. Pourquoi ce symbole ? L’explication avancée serait lié à la naissance du club. Depuis 1898, le football néerlandais, chapeauté par la fédération nationale, KNBV, se plaisait dans l’amateurisme. La KNVB voulait garder le sport aussi accessible que possible et s’assurer qu’aucun autre intérêt, comme l’argent, influença le sport. Pour cela, elle n’hésitait pas à se priver pour son équipe nationale des footballeurs néerlandais qui cédaient au professionnalisme à l’étranger. Mais, la pression devenait de plus en plus grande et en 1953, un groupe de sportifs et d’hommes d’affaires d’Amsterdam créèrent la fédération professionnelle des Pays-Bas, NBVB, en concurrence frontale avec la KNBV. 10 clubs, dont le BVC Amsterdam, furent fondés pour intégrer cette nouvelle ligue, que l’on surnomma Wilde pour la qualifier de sauvage. Club de la ville qui supporta cette « abomination », il aurait alors hérité du surnom de de Zwarte Schapen, comme un vilain petit canard. Pour la petite histoire, la saison de la NBVB débuta en Septembre 1954 tandis qu’en réponse, la KNBV constitua sa propre ligue semi-professionnelle à la même date. 3 mois plus tard, les deux ligues fusionnèrent.

#936 – Ajax Amsterdam : de Ajacieden

Les ajacides, dérivé directement du nom du club. Le club de la capitale néerlandaise, inventeur du football total, emblème d’une certaine idée romantique du football, se nomme d’après le héros grec, Ajax. Toutefois, il existe deux héros grecs qui s’appelaient Ajax : Ajax le Grand (ou Ajax fils de Télamon) et Ajax le petit (ou Ajax fils d’Oïlée). Les deux firent la guerre de Troie mais le premier a connu à travers les siècles une renommée plus grande. Pour le club d’Amsterdam, les fondateurs voulurent s’inspirer certainement du premier. 3 amis, Han Dade, Carl Bruno Reeser et Floris Stempel fondèrent un premier club de football le 15 octobre 1893 dénommé Union. Mais, après quelques mois d’existence, le nom fut changé pour Footh-Ball Club Ajax. Le club disparut en raison de problèmes de terrain et administratifs. Mais les 3 amis refondèrent un club dénommé Ajax le 18 mars 1900.

A l’époque, la mode pour les fondateurs de ces toutes nouvelles associations sportives était de prendre un nom anglicisé, pour rendre hommage au pays où a été inventé le football (tel que Standard, Racing), ou un nom latin ou étranger (comme la Juventus de Turin, le Velocitas Breda ou le Vitesse Arnhem – cf article #111). Les références mythologiques eurent aussi le vent en poupe, les dieux étant porteurs de certaines valeurs. Ainsi, aux Pays-Bas, naquirent en 1882 le Hercule Utrecht, en 1888 le Sparta Rotterdam, en 1894 Achille Assen, RFC Xerxes en 1904, KSV Achilles ’12 en 1912, Achille ’29 en 1929 et Fortuna’54 en 1954. Cette mode n’était pas propre aux Pays-Bas. Evidemment les clubs grecs et chypriotes y souscrivirent (Apollon Smyrnis, Apollon Kalamaria, Aris Salonique, Iraklis Salonique, Apollon Limassol) mais également dans le reste de l’Europe (Hercules Alicante en Espagne, Atalanta Bergame en Italie, Fortuna Düsseldorf en Allemagne, Sparta Prague en Tchéquie, Spartans en Ecosse).

Les 3 fondateurs de l’Ajax, encore de jeunes étudiants d’un Hogereburgerschool (école d’enseignement secondaire) du centre d’Amsterdam, prirent en référence ce héros grec qu’ils avaient dû apprendre dans une leçon de mythologie. Ajax symbolisait le courage et l’audace, valeurs que les fondateurs souhaitèrent probablement défendre et infuser dans leur équipe. Toutefois, quand ils décidèrent de prendre ce nom, il existait déjà aux Pays-Bas un club dénommé Ajax, Ajax Sportman Combinatie, fondé le 1 juin 1892 à Oegstgeest, près de Leiden. Les fondateurs de l’Ajax Amsterdam demandèrent l’accord d’utiliser le nom du héros grec au club d’Oegstgeest. La direction de ce dernier accepta sous réserve de revoir le point au bout de 99 ans. Cet accord fut formalisé et déposé à la fédération néerlandaise. Mais, quand l’échéance se rapprocha, l’Ajax Sportman Combinatie se renseigna auprès de la fédération qui répondit que l’acte original de cette accord avait été perdu. Fin heureuse pour le club de la capitale dont le nom ne pourra pas être remis en cause.

#914 – Excelsior Rotterdam : Oud-Papier-Club

Le club des vieux papiers. Ecrasé par Feyenoord, la ville de Rotterdam compte tout de même d’autres clubs de football dont l’Excelsior qui est même une association historique. Excelsior fut fondée le 23 juillet 1902 sous le nom de Rotterdam Football and Athletics Association Excelsior par un groupe d’amis du quartier de Kralingen-Crooswijk. Il était le premier club hollandais de la classe ouvrière et fut longtemps un partenaire du Feyenoord (échanges de joueurs, prêts d’infrastructure et soutien financier), au point d’en être officiellement un club satellite pendant près de 20 ans (1997 à 2015). Même s’il vit dans l’ombre de Feyenoord, Excelsior fut un percusseur dans le domaine financier. Dans les années 1950, lorsque la fédération néerlandaise refusait d’autoriser la rémunération des footballeurs, le président de l’Excelsior, Henk Zon, prit les rênes du mouvement qui mit la pression et permit l’introduction du professionnalisme en 1954. 20 ans plus tard, Excelsior était le premier club à afficher un sponsor maillot de façon dissimulée puisque cela n’était pas licite. En effet, le club apposa un « A » sur le maillot de l’équipe. Cette lettre signifiait soit-disant qu’il s’agissait de l’équipe A (ie l’équipe première), mais en réalité il faisait la publicité de la marque japonaise Akai.

Malgré ces développements, Excelsior était un petit club aux moyens financiers limités et devaient faire preuve d’imagination pour boucler son budget. Cette politique était personnifiée pendant un quart de siècle (de 1952 à 1977) par son président Henk Zon. L’histoire raconte qu’après chaque discours, Henk Zon sortait son chapeau melon pour collecter de l’argent et tout le monde donnait. En outre, en tant que dirigeant de la fédération néerlandaise, il accompagnait régulièrement l’équipe nationale. Après le banquet, il se levait, chantait la chanson du club et récoltait des fonds auprès des participants. Mais son action la plus médiatisée concernait la collecte de vieux papiers. À l’aide d’une vieille camionnette, un groupe de bénévoles partait chaque semaine collecter de vieux papiers. Ces derniers étaient vendus à des usines de recyclage et cela rapportait à Excelsior des milliers de florins. Excelsior transformait donc des vieux papiers en billet de banque. Le président Henk Zon participait souvent personnellement à ses tournées. Une fois, Henk Zon était tombé sur une adresse où des vieux journaux étaient empilés jusqu’au plafond. Il se tourna vers les bénévoles en riant et déclara « Bel Jaap Bontenbal, we kunnen Cruijff kopen ! » (Appelle Jaap Bontenbal [vice-président du club], nous pouvons acheter Cruijff !). Cette politique menée pour des considérations économiques rejoint aujourd’hui les enjeux environnementaux et le club poursuit donc la collecte de vieux papiers. Des conteneurs sont placés sur le parking du stade pour récupérer cet « or » blanc.

#861 – HFC Haarlem : Klein Haarlem

Le petit Haarlem. Ce club, disparu en 2010, a toujours suscité mon intérêt bien qu’il n’ait jamais été un grand club du championnat néerlandais. Son palmarès compte tout de même un championnat en 1946 et deux coupes nationales (en 1902 et 1912). En outre, longtemps club partenaire du grand Ajax, il avait su former des joueurs mythiques tels que le flamboyant Ruud Gullit, Arthur Numan, John Metgod et Stanley Menzo. Johnny Rep y finit sa carrière. Toutefois, ma curiosité se porta principalement sur le nom de la ville, Haarlem, qui faisait penser immédiatement au gospel, aux afro-américains, au quartier insalubre et dangereux dans les années 1970-1980 mais de l’autre côté de l’Atlantique. Evidemment, l’homonymie du quartier de New-York avec la ville voisine d’Amsterdam n’est pas le fruit du hasard. Il faut simplement se rappeler que Big Apple se dénommait au départ La Nouvelle-Amsterdam. En effet, la baie de New York fut découverte par l’explorateur anglais Henry Hudson, qui travaillait alors pour la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. En 1624, la région passa officiellement sous l’étandard néerlandais. En 1658, le hollandais Pieter Stuyvesant, directeur général de Nouvelle-Néerlande (ie les terres néerlandaises en Amérique) fonda le campement de Nieuw Haarlem (la Nouvelle-Haarlem) sur l’île de Manhattan qui devint plus tard le quartier de Harlem dans la ville de New York. En 1664, la région fut conquise par les anglais qui changèrent le nom en New York, en l’honneur de Jacques, duc d’York et frère du roi anglais Charles II. Pour la petite histoire, un village sud-africain se nomme aussi Haarlem en l’honneur de la commune néerlandaise (là-aussi c’est assez logique vue que les hollandais avaient colonisé l’Afrique du Sud).

Revenons au club de football. Les habitants de la ville d’Haarlem furent assez réceptifs aux jeunes sirènes des nouvelles pratiques britanniques (cricket, rugby, football). Le 15 septembre 1879, la première association sportive fut fondée à Haarlem sous le nom de Haarlemsche Football Club (HFC) et ses membres pratiquaient le football-rugby. Les débats sont assez nombreux pour confirmer ou infirmer que ce club est la plus ancienne association de football des Pays-Bas. En tout cas, il était sans aucun doute l’un des précurseurs. HFC existe toujours et a même reçu la désignation « Royal » pour son 80ème anniversaire, devenant ainsi le Koninklijke HFC. Le 1er octobre 1889, une autre association vit le jour dans la ville, dénommée HFC Haarlem, avec Daan Santhagens et Piet Charbon comme respectivement premier capitaine et président. Koninklijke HFC était le club doyen et dominant de la ville et même l’un des principaux du jeune championnat national, remportant le titre en 1890, 1893 et 1895 (ainsi que vice-champion en 1889 et 1894). Naturellement, il reçut le surnom de Groot Haarlem (Grand Haarlem). Par opposition, le nouveau club émergeant de HFC Haarlem hérita du surnom de Klein Haarlem (Petit Haarlem). En 1892, le HFC Haarlem obtint l’autorisation du commandant de la garnison de Haarlem de jouer sur un terrain de la caserne. Immédiatement, de nombreux officiers vinrent garnir les rangs du club qui prit donc de l’importance. Au point que s’opéra une bascule entre les deux clubs. Entre 1896 et 1898, HFC Haarlem remporta plusieurs derby face au Koninklijke HF (par 5 buts à 0 ou 4 buts à 1 le 4 décembre 1898 selon certaines sources). Puis, le HFC Haarlem accéda au championnat national lors de la saison 1898-1899 et termina régulièrement devant le Koninklijke HFC au classement. Le HFC Haarlem ne vivait alors plus dans l’ombre de son rival et le surnom de Klein Haarlem devint désuet, au profit d’un autre qui fera l’objet d’une autre histoire.

#771 – FC Groningue : Trots van het Noorden

La fierté du nord. Chef lieu de la région éponyme, situé au nord des Pays-Bas, Groningue compta plusieurs clubs de football qui optèrent pour le professionnalisme lors de son installation en 1954 : Be Quick, Velocitas 1897, GVAV et Oosterparkers. Deux ans plus tard, seul GVAV participa à la création de l’Eredivisie, l’élite des Pays-Bas, tandis que les 3 autres clubs s’inscrivirent en 3ème division (Tweede Divisie). Durant les quinze années suivantes, les autres clubs retournèrent les uns après les autres dans l’amateurisme et GVAV devint l’unique club à représenter le nord du pays dans l’élite. Ce club multi-sports était le moteur du football de la région. Les supporters provenaient de tout le nord des Pays-Bas. Lors des matchs à domicile, des bus venaient depuis Heerenveen et Emmen (les deux villes étant à 60 km de Groningue). 10 000 spectateurs garnissaient alors les tribunes du stade. Si GVAV ne remporta aucun titre à cette époque, il réussit tout de même quelques belles prestations face aux géants. La victoire 3 buts à 1 contre Feyenoord à Rotterdam le 13 novembre 1960 ainsi que celle contre l’Ajax sur le même score à domicile le 15 novembre 1964 entrèrent dans la légende. Lors de ce denrier match, l’Ajax comptait dans ses rangs le jeune Johan Cruyff. Le 23 avril 1967, Groningue battit l’Ajax 1 but à zéro à Amsterdam grâce à un match héroïque de son gardien, Tonny van Leeuwen. En 1970, soutenu par les milieux sportifs, d’affaires et politiques, GVAV fusionna avec d’autres clubs pour résoudre ses difficultés financières et se renforcer. Le nouveau club s’appella FC Groningue.

#746 – FC Dordrecht : de Schapekoppen

Les têtes de mouton. Lorsque le visiteur vient à Dordrecht, il ne peut pas éviter les moutons. Dans les restaurants, il trouvera de la bière Schapenkopje et des biscuits Schapekoppen. Dans les magasins à souvernir, le moindre produits dérivés de la ville reprendra le mouton. Que dire des nouveaux nés qui recevront une peluche en forme de mouton. Dans cet environnement, logique que le blason du club de la ville affiche une tête de mouton. La légende qui explique l’omniprésence de l’ovin dans la ville et qui s’est imposé comme le surnom des habitants de Dordrecht est connue de tout les Pays-Bas. Tout d’abord, Dordrecht, plus vielle commune de Hollande, se situe sur l’île de Dordrecht. Au XVIIème siècle, la cité était prospère, notamment en raison des taxes que la municipalité prélevait sur les marchandises entrantes, y compris le bétail destiné à l’abattage. Comme elle était une ville insulaire accessible que par bateau (le premier pont sera construit en 1872 pour le train), les contrôles et le recouvrement étaient facilités. Mais, les droits d’accises étant exorbitants, les habitants et commerçants cherchaient toujours des stratagèmes pour y échapper. Ainsi, un jour, deux habitants achetèrent un mouton dans les environs de Dordrecht (Alblasserwaard). Sur le chemin vers Dordrecht, ils aperçurent un épouvantail près de Papendrecht et décidèrent de le dépouiller de ses vêtements pour habiller le mouton avec, afin d’éviter les taxes. Pour le faire passer pour un enfant, ils maintenaient l’animal sur ces deux pattes arrières, ces pattes avant s’appuyant sur leurs épaules. Dans la barge, les voyageurs se laissèrent berner tout comme les gardes à la porte de la ville. Soulagés, les deux « contrebandiers » s’imaginaient déjà déguster ce mouton à moindre frais quand l’animal se mit à bêler, ce qui alerta les gardes et stoppa l’évasion fiscale. Selon certaines histoires, si tout le monde fut abusé par cette manoeuvre, un chien ne s’y trompa pas et aboya, ce qui provaqua le bêlement. Pour d’autres, le mouton n’en pouvait plus et bêla de fatigue. Au final, les spectateurs se délectèrent de la scène et répandirent l’histoire en se moquant des habitants de Dordrecht avec ce surnom de schapekoppen. Plusieurs statues de moutons sont érigées dans la ville dont une en acier jaune dénommée schapekoppen de l’artiste Dordtenaar Cor van Gulik représentant les deux contrebandiers entourant le mouton, objet du délit.

#724 – SC Telstar : de Witte Leeuwen

Les lions blancs. Au nord du pays, dans l’aglommération de Velsen, deux clubs, VSV et Stormvogels, fusionnèrent en 1963 pour donner naissance au SC Telstar et ainsi conserver une équipe professionnelle aux moyens financiers plus importants. Dans ce genre de fusion, la difficulté est de trouver un subtile équilibre entre la culture des deux clubs pour former l’identité de la nouvelle entité.

Pour le nom du club, les pourparles s’éternisaient pour trouver la bonne combinaison de noms de VSV et de Stormvogels. Les négociations se déroulaient dans les bureaux du président de Stormvogels, qui se trouvaient dans sa société d’ingénierie et de construction de bateaux. Entre les sessions de discussion, les directeurs se promenèrent dans l’usine et découvrirent un bateau commandé par le pêcheur belge Willy van Waes et nommé Telstar par la mère de ce dernier. Elle avait choisi ce nom en l’honneur du satellite du même nom qui avait été lancé en 1962 et qui avait rendu possible la première communication entre les continents. Les membres du club trouvèrent que ce symbole de connexion entre deux continents s’accordait bien avec l’union du VSV et de Stormvogels et le club fut dénommé Telstar.

Après d’avoir convenu du nom, le choix du blason fut le nouveau défi. Henk Zwart, membre du conseil d’administration, chargea son fils Jack de le réaliser. Ce dernier dessina le satellite Telstar confondu avec une torche enflammée sur un fond reprennant les couleurs de chacun des clubs : rouge (VSV) et bleu (Stormvogels).

Enfin, il fallait trouver un accord sur les couleurs du maillot du nouveau club. Dans les discussions initiales, il était prévu d’opter pour un maillot orange, couleur qui devait représenter le mélange du rouge du VSV et du bleu de Stormvogels. Mais, pour une raison inconnue, le 7 août 1963, l’équipe Telstar se présente pour la première fois à son public au Sportpark Schoonenberg, pour un match d’entraînement, contre DWS avec un maillot entièrement blanc. Peut-être que la neutralité de cette couleur fut le moyen de trouver un meilleur compromis que l’orange. Une autre histoire indique que ce choix fut influencé par le conseiller municipal de Velsen, M. de Boer, qui avait un penchant pour Tottenham Hotspur. Depuis lors, l’uniforme de Telstar a toujours été blanc.

Dans le surnom, en revanche, un club a pris le pas. S’il fait référence à la couleur du nouveau club, ce surnom se base sur celui du VSV, qui avait pour sobriquet de Rode Leeuwen (les lions rouges). Le lion apparaissait sur le blason du VSV et, aux Pays-Bas et en particulier dans la région de Hollande où se trouve la ville de Velsen, il est un symbole héraldique important. Le Comté de Hollande, au Moyen-Âge, utilisait depuis utilisé 1198 le lion rouge, qui était les armes d’une famille régnante de l’époque, les Gerulfingen.

#716 – Heracles Almelo : Heraclieden

Evidemment que ce surnom dérive directement du nom du club néerlandais, rival du FC Twente. Le 3 mai 1903, Heracles Almelo vit le jour par la fusion de deux associations : Hollandia et Inartie. Les membres cédèrent à la mode de l’époque de donner un nom étranger à leur nouveau club et choisissent le héro grecque Hercule. Ce n’était pas le seul à l’époque puisque 3 ans auparavant l’Ajax naissait à Amsterdam. Non seulement le recours à la mythologie donnait un côté chic, érudit mais surtout se référer à des dieux ou héros grecs les plus célèbres et forts, procurant à la jeune équipe notoriété et inspiration. En 1906, la direction formula une requête pour faire admettre la première équipe d’Hercule en deuxième division de l’Association néerlandaise de football (NVB, ancêtre de la KNVB). Cette dernière accéda à cette demande sous réserve de changer de nom car il existait déjà un club portant le nom du héro grec (Hercules Enschede). Héraclès (grec ancien : Ἡρακλῆς) fut retenu car c’était tout simplement le nom de Hercule en grec.

Au cas où vous auriez quelques lacunes de mémoire, Héraclès est un demi-dieu grec, fils de Zeus et d’Alcmène, célèbre pour les 12 travaux difficiles qu’il exécuta à la demande du roi Eurysthée. Mais, au delà de ces exploits, il était connu pour aimer les femmes (son surnom était φιλογύνης, qui signifie « aimant les femmes »). Il se maria 4 fois et eut une très nombreuse descendance. Mais, avant ses mariages, le Roi Thespios, souverain de Thespies, souhaitait avoir Héraclès comme père de ses petits-enfants. Résultat, sans le savoir, Héraclès fit l’amour avec les 50 filles du Roi et devint ainsi le père de 51 fils, les Thespiades. Sa première femme, Mégara, lui donna entre 2 et 8 enfants selon les auteurs, appelés les Chalkoarai. Avec Omphale, sa 2ème femme, Héraclès fut plus performant avec 60 fils. Avec sa 3ème, Déjanire, il eut un fils dénommé Hyllos. Puis, la dernière, la déesse Hébé, eut 2 jumeaux (Alexiarès et Anicétos) avec Héraclès. Toute sa descendance est dénommée les Héraclides (Heracliden en néerlandais), même si au sens strict, le terme se concentre sur les enfants qu’il eut avec Omphale. Le surnom d’Almelo pourrait donc faire le lien avec les Héraclides, symbolisant que les joueurs du club sont des enfants d’Héraclès.

#701 – FC Eindhoven : Blauw-witten

Les bleu et blanc. Depuis sa fondation en 1909, le second club d’Eindhoven joue avec un maillot rayé bleu et blanc et ce n’est pas en réaction au maillot rouge et blanc du grand PSV Eindhoven. Le 16 novembre 1909, un groupe d’hommes se réunirent afin de créer un club de football à Eindhoven capable de rivaliser avec les équipes des autres grandes villes du pays qui performaient de plus en plus et gagnaient en réputation. Pour les couleurs de ce nouveau club, étant donné que le club avait l’objectif de devenir l’étendard de la ville au niveau du football, il apparaissait logique pour les fondateurs de reprendre les couleurs d’Eindhoven. En 1909, les armes de la ville se composait, sur fond bleu, d’un lion rampant sur sa partie gauche et de trois cors sur celle de droite. La représentation la plus ancienne de ces armoiries d’Eindhoven remontent à un sceau datant de 1282. Les cors proviennent des armoiries de la famille Van Horne, seigneurs de Cranendonk, qui avait acquit la seigneurie d’Eindhoven au XIIIème siècle. Le lion provient des armoiries du duc de Brabant, où la ville d’Eindhoven se situait. Seulement, si on regarde les armes actuelles de la ville, elles reprennent exactement les composantes décrites ci-avant mais on s’aperçoit qu’elles ne sont pas bleus mais rouges. Entre le 16 juillet 1817 et le 17 octobre 1923 (donc au moment de la fondation du FC Eindhoven), les armoiries étaient bien sur un champs (fond) bleu. En effet, en 1815, le congrès de Vienne donna naissance au nouvel état du Royaume des Pays-Bas qui, pour ses armoiries, reprit en partie les armes de la Maison de Nassau, famille régnante, qui étaient bleus. Dans les années suivantes, soit les villes et provinces qui voulaient enregistrées leurs armoiries choisirent le bleu pour s’identifier au Royaume soit les autorités gouvernementales leur imposaient si les couleurs n’étaient pas renseignées dans la descriptions des armoiries. Résultat, les armes d’Eindhoven devinrent bleus alors que dès le XVIème siècle, elles étaient décrites comme rouge dans l’armoriale de Brocx. Ce rouge provenait certainement des couleurs du Duché de Basse-Lotharingie, dont le Duché de Brabant était issu. Finalement, en 1923, lors de la fusion de plusieurs communes avec Eindhoven, une demande fut déposée pour rétablir la couleur originelle des armes de la ville qui redevinrent donc rouges. Seulement, pour le club du FC Eindhoven, il devait certainement être compliqué après près de 15 ans d’existence de modifier ses couleurs. En outre, le rouge était la couleur de son nouveau rival du PSV, dont la notoriété montait en flèche.

#654 – SBV Vitesse Arnhem : de Nummer 1 van Gelderland

Le numéro 1 du Gueldre (nom de la province où se situe Arnhem). Fondé en 1892 et ayant réalisé de beaux parcours nationaux, le club de Arnhem possède la suprématie par l’ancienneté et par les résultats au niveau de la province. Néanmoins, son palmarès demeure assez famélique avec seulement une Coupe des Pays-Bas pour garnir la salle des trophées et elle fut gagnée en 2017 seulement, soit 125 ans après la naissance du club. Toutefois, dans la province de Gueldre, il n’y a pas grande concurrence non plus. L’autre club professionnel qui a connut également quelques réussites au niveau national est le NEC Nimègue et il est le seul rival du Vitesse. Mais, Arnhem prit l’ascendant sur Nimègue. Vitesse connut une première période dorée avant la Première Guerre Mondiale. Après avoir remporté le championnat de Gueldre en 1895 et 1896, le club intégra la première division qui était divisé en deux (puis trois) groupes régionaux. Il parvint à remporter le groupe de l’Est 6 fois (1897, 1898, 1903, 1913, 1914, 1915) mais fut toujours battu en final et ne gagna jamais le titre de champion des Pays-Bas. En 1912, le club atteignit également la finale de la Coupe des Pays-bas mais fut battu par Haarlem. Derrière, les deux guerres mondiales freinèrent le développement du club qui passa la plupart de ces années dans les divisions inférieures. En 1989, sous la houlette de l’entraîneur Bert Jacobs, le club remporta la seconde division et accéda à l’élite hollandaise. L’année suivante, Vitesse réalisa l’exploit de parvenir en finale de la Coupe (perdue face à l’ogre PSV) et de terminer à la 4ème place du championnat. Résultat, lors de la saison 1990-1991, Vitesse joua ses premiers matchs en Coupe d’Europe (Coupe de l’UEFA). Dans la décennie qui suivit, Vitesse termina toujours parmi les six premiers du championnat et participa neuf fois à la Coupe de l’UEFA, où Vitesse joua des matchs mémorables contre le Real Madrid, l’Inter Milan, Braga et le Sporting Lisbonne.