Les aigles. Pas d’originalité dans ce surnom. Le club fut fondé en 1902 par Leo zur Kleinsmiede et, comme d’autres clubs de l’époque (cf article #111), les fondateurs cédèrent au snobisme de l’époque de donner une consonnance étrangère au nom du club. Ainsi, le club fut dénommé Be Quick (« être rapide » en anglais). Lors de la saison 1904-1905, le club évoluait dans la ligue régionale Zutphense Voetbalbond et finit à la seconde place. L’année suivante, il intégra la fédération nationale, NVB (maintenant KNVB). Néanmoins, la NVB imposa au club de changer de nom car il existait déjà une équipe avec le même nom (Be Quick Groningen). La direction opta donc pour un nom proche, DVV Go Ahead. Toutefois, pas d’Eagle encore à l’époque. Il fallut attendre le 1er Juillet 1971 lorsque la section professionnelle se sépara de l’association amateur. L’équipe professionnelle se chercha un nouveau nom et son entraîneur gallois, Barry Hughes (de 1970 à 1973), proposa l’ajout de « Eagles« , qui séduisit le conseil d’administration. Si l’oiseau majestueux domine ses proies, ce qui est un symbolisme apprécié pour une équipe de football, il est plutôt probable que les raisons de cet aigle viennent des armes de la ville de Deventer, où réside le club. Deventer était une ville impériale libre et l’aigle, qui apparaît sur ses armoiries, dérive de celui du Saint Empire romain germanique. En tant que ville libre, la cité dépendait directement de l’Empereur et non d’un seigneur local. Pour marquer ce lien direct, en 987, l’Empereur, Otton III, accorda à la ville de Deventer pour sceau, l’aigle, symbole du Saint Empire. Etant donné que le blason fut accordé à la ville avant 1250, l’aigle ne comporte qu’une seule tête (alors que l’aigle bicéphale n’apparaît sur la bannière impériale seulement au XVème siècle).
Catégorie : Pays-Bas
#567 – Go Ahead Eagles : Reuzendoder
Les tueurs de géants. Si le club est connu des amateurs de football, il n’a pas la renommée de l’Ajax, du PSV ou du Feyenoord. Même s’il fréquente depuis longtemps les championnats nationaux professionnels, son assiduité se concentre sur le ventre mou du championnat voire les dernières places que les titres et les places de qualification aux coupes d’Europe. Pourtant, le club connut des périodes où il défendait chèrement sa peau surtout dans son antre de De Adelaarshorst, au point qu’il faisait tomber tous les clubs les plus prestigieux. Lors de la saison 1968-1969, Go Ahead Eagle réalisa quasiment le sans-faute à domicile avec 15 victoires et 2 match nuls. Les 3 premiers du classement final, Feyenoord, Ajax et FC Twente, tombèrent à De Adelaarshorst sur le score de respectivement 3-1, 2-1 et 4-0. Cette année là, le club avait terminé la saison juste derrière les 3 premiers. Mais, son surnom fut amplement mérité lors des années 1990. Le club fréquenta durant 4 saisons la Eredivisie, sans jamais terminer mieux que la 12ème place. Pourtant, l’équipe obtint régulièrement de bons résultats face aux meilleurs clubs. Un de ses anciens joueurs de l’époque, enfant du pays, Dennis Hulshoff, expliquait ses résultats « Met het fanatieke publiek erachter voetbalden we vaak beter. We jaagden de tegenstander op, gaven ze geen tijd om de bal rond te spelen. Ik kan me een wedstrijd herinneren tegen het Grote Ajax met Louis van Gaal » (Avec la foule fanatique derrière nous, nous avons souvent joué un meilleur football. Nous avons pressé l’adversaire, ne lui avons pas laissé le temps de faire circuler le ballon. Je me souviens d’un match contre le grand Ajax avec Louis van Gaal. Nwankwo Kanu a marqué le but de la victoire dans le temps additionnel, en tombant. J’ai vu des supporters debout le long de la ligne, les larmes aux yeux. Feyenoord a également connu des moments difficiles, avec József Kiprich qui m’arrachait sans cesse les cheveux. Mais la question est toujours : combien de temps allez-vous continuer ? C’est juste difficile de poursuivre et de presser pendant quatre-vingt-dix minutes). Le phénomène se reproduit un nouvelle fois dans les années 2000. Alors que Go Ahead évoluait en seconde division lors de la saison 2005-2006, il élimina De Graafschap et Roda JC, pensionnaires de Eredivisie, en Coupe nationale. Lors de cette même saison, il battit également deux fois le futur champion de seconde division, Excelsior, alors que Go Ahead termina à la 18ème place. La saison suivante, le futur champion, De Graafschap, tomba également deux fois face à Go Ahead Eagle. Voilà comment on se bâtit une légende de tueur de géants.
#536 – BV De Graafschap : de Superboeren
Les supers-fermiers. Basé dans la ville de Doetinchem, le club représente la région de Achterhoekse, anciennement connu sous le nom de De Graafschap. Cette région orientale est principalement rurale, avec beaucoup de forêts et d’exploitation agricole mais dépourvue de grandes villes. Environ la moitié de l’Achterhoek est actuellement utilisé comme prairie et un quart comme terre arable. Le secteur agricole pèse environ 700-800 millions d’euros et représente en 2012 9 250 emplois. Près de 4 300 fermes (soit 14% des entreprises de la région) se situent sur ce territoire, principalement tournées vers l’élevage bovin et la production laitière ainsi que la culture fourragère. La région produit aussi du porc, du maïs, des céréales, des pommes de terre, des betteraves et des fruits. Ces dernières années, de nouvelles cultures ont démarré, comme la vigne et les bulbes à fleurs. La ville de Lochem accueille le siège de la société ForFarmers qui produit des aliments pour animaux de ferme tels que bovins, porcs et volailles. Ancienne coopérative, l’entreprise est désormais côté en bourse et réalisa, en 2020, 2,4 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Enfin, région agricole, elle est désormais une destination touristique pour des vacances vertes. L’équipe porte ce nom depuis le début des années 1990, car ce surnom définit la mentalité du club : des travailleurs acharnés et des gens terre-à-terre. Il aurait été inventé par un supporter inconnu dans les tribunes. L’ancien joueur du club, Hans Kraay Jr., a été le premier à utiliser ce nom dans les médias et le popularisa. Le surnom s’applique aussi bien aux joueurs qu’aux supporteurs du club.
#502 – FC Utrecht : Domstedelingen
Les citoyens de la cathédrale. Ville du centre du pays, Utrecht a pour principal symbole sa cathédrale qui a plus d’une particularité la rendant unique. Dénommée Cathédrale Saint Martin, elle est également surnommé « Dom ». Construite dans le style gothique entre 1254 et 1517, cette église possède la plus haute tour d’église des Pays-Bas avec 109 mètres (puis 112 mètres suite à sa restauration en 1910) et est le plus haut bâtiment d’Utrecht. A son achèvement en 1382, elle était également la plus haute tour d’Europe. Le mercredi 1er août 1674, une forte tempête faisait rage sur les Pays-Bas et sa violence fit s’effondrer la nef de l’église. Résultat, aujourd’hui, la tour est séparée du chœur et du transept et l’ensemble constitue les derniers restes de la cathédrale. Cette tour abrite une collection unique de 14 cloches, pesant 32 tonnes au total. La plus grosse cloche, la « Salvator », pèse 8 200 kg et mesure 227 cm de diamètre. En outre, la tour a été construite sur le site de l’ancien castellum (fort) romain qui caractérise le premier lieu d’habitation de la ville d’Utrecht. Par ailleurs, jusqu’en 1559, cette église était la seule cathédrale du territoire des Pays-Bas. Enfin, catholique à sa livraison, elle devint protestant en 1580. Toutes ces raisons font de la cathédrale l’emblème de la ville.
#454 – PEC Zwolle : Blauwvingers
Les doigts bleus. En 1990, le club néerlandais était au bord de la faillite. Les pertes financières et les mauvais résultats sportifs des dernières années avaient fini d’achever un club qui connut déjà une banqueroute en 1982. La nouvelle direction en charge de sauver le club décida de faire table rase du passé, en changeant le nom du club et ses couleurs. Les relations entre la municipalité et l’ancienne direction ayant été très distendues, le club opta pour les couleurs de la ville (bleu et blanc à la place des couleurs historiques, verte et blanche) pour s’en rapprocher. Le blason évolua aussi en s’inspirant de celui de la ville. En s’identifiant ainsi à la ville, le surnom des habitants de Zwolle déteignit naturellement sur l’équipe.
Pourquoi les habitants de Zwolle ont les doigts bleus ? Différentes versions de l’histoire tournent mais globalement la légende est la suivante. Semble-t-il en 1682, les habitants de la ville de voisine de Kampen étaient riches et achetèrent une cloche à Zwolle, à un prix élevé. Or, cette cloche sonna faux (ou le carillon qui l’accompagnait entonna un air moqueur), ce qui fâcha les habitants de Kampen. Ces derniers décidèrent d’honorer leur dette mais payèrent le prix en petite coupure (en pièce de cuivre du nom de duit). Zwolle reçut donc une montagne de pièce. Zwolle se méfiant de Kampen, ses habitants décidèrent de compter cette énorme somme d’argent. A force de manipuler ces pièces de cuivre, leurs doigts devinrent bleus et ainsi le surnom naquit.
#435 – SC Cambuur : de Geelblauwen
Les jaune et bleu. La tenue du SC Cambuur se compose d’un maillot jaune, d’un pantalon bleu et de bas blancs ou jaunes. Le club copia les couleurs de sa ville de résidence, Leeuwarden dont le drapeau était composé de 4 bandes horizontales jaunes et 4 bleues. Ce dernier reprend naturellement les couleurs des armes de la ville où sur un fond bleu, un lion rampant jaune se détache. Le lion, comme symbole de la ville, apparaît sur le sceau de la ville à partir de 1422 (initialement comme un lion marchant) et sur les pièces de monnaie vers 1430 (comme un lion rampant). Puis, la plus ancienne image connue en couleur du blason remonte à 1584. Mais, les raisons de ces armes ne sont pas connus précisément. Une première hypothèse se base sur le nom de la ville Leeuwarden. La deuxième partie du mot – warden – désigne un monticule artificiel dans les langues nordiques, notamment en vieux néerlandais et en frison (Leeuwarden se trouve dans la Province de la Frise). Ceci est logique étant donné que la ville fut créée via des rehaussements de terrain sur le Middelzee, un bras de mer qui existait dans la province à cette époque. Concernant le mot leeuw, il signifie lion en néerlandais ce qui expliquerait celui sur les armes. Toutefois, au Moyen-Age, le néerlandais moderne n’était pas utilisé dans cette région. Certains soutiennent donc que leeu dérive d’un terme du moyen bas allemand qui signifie « à l’abris du vent ». Cette explication paraît elle-aussi logique puisque les monticules abritaient du vent. En Anglais, le terme leeward a ce même sens. Une autre hypothèse avance que les armes de la ville reprendraient celles d’une célèbre et puissante famille de la région au Moyen-Age, les Minnema. Cette dernière avait un blason affichant un lion rampant mais il était rouge sur un fond blanc. Enfin, d’autres estiment que le lion est très probablement lié à Saint Vite, le saint patron de Leeuwarden et de sa plus ancienne église. Saint Vite est un martyre chrétien. L’Empereur Dioclétien voulut le faire renoncer à sa foi chrétienne mais devant le refus de Saint Vite, l’Empereur le condamna à mort. Il fut donner à manger à un lion. Mais, le lion se mit à ses pieds et les lécha. Saint Vite succombera plus tard avec un autre supplice (le chevalet).
Si les couleurs sont tirées du blason de la ville, celui du club, en revanche, reprend exactement les armes d’une autre famille puissante de la région, les Van Cammingha. L’avantage est que ces armes sont également sur un fond jaune. Mais, elles affichent un cerf (et non un lion). Ce choix résulte du fait que le stade du club se situe dans le quartier de Cambuurplein, où était le chateau de la famille Van Cammingha.
#389 – Willem II Tilburg : Tricolores
Les tricolores, le club arbore un maillot rayé avec 3 couleurs : blanc, bleu et rouge. Ce choix de couleur n’a rien à voir avec la France mais reprend évidemment les couleurs du drapeau national des Pays-Bas. Lors de sa fondation en 1896, les membres décidèrent de donner à leur club le nom de Tilburgia. Ils optèrent donc pour les couleurs bleu et jaune qui étaient celles de la ville de Tilburg. Mais le 14 janvier 1898, les fondateurs décidèrent de rendre hommage à l’ancien Roi des Pays-Bas, Guillaume II d’Orange-Nassau, en renommant le club Willem II. Ce Roi était attaché à la ville de Tilburg. Il y avait établi son campement militaire lorsqu’il tenta de briser la révolution belge en 1831. Puis, il s’y rendit régulièrement en villégiature et y fit même débuter la construction d’un chateau. Enfin, il y mourut en 1849. Il aurait même déclaré « Hier adem ik vrij, hier voel ik mij gelukkig » (Ici, je respire librement et je me sens heureux). En se liant à la maison royale d’Orange-Nassau, et sachant que le choix des couleurs bleu et jaune ne faisait pas l’unanimité, à la fin de l’année 1898 (le 20 Novembre) le club opta pour un maillot orange. En 1902, cette tenue fut échangé contre un maillot blanc accompagné d’une ceinture orange et d’un pantalon noir. Parfois, la ceinture orange était remplacée par une ceinture bleu-blanc-rouge, première pointe tricolore. Mais, rapidement en 1903, l’équipe arbora un nouveau maillot à carreaux rouge et noir. Cet excentricité ne convint personne et lors de la saison 1903-1904, le choix se porta sur le maillot actuel, à rayure bleu, blanc et rouge (avec une ceinture rouge et un short bleu). A l’époque, sans avoir fait parti des fondateurs, la famille van den Bergh, riche fabricant de laine et de couverture, était très impliquée dans la vie du club. Par exemple, le 11 novembre 1897, cinq membres de la famille faisaient partie de l’équipe affrontant le Sparta Rotterdam. Surtout, en 1903, un de ses représentants, Frits, présidait le club. Or, certains membres de cette famille, dont Frits, avaient fréquenté l’école supérieure de textile d’Enschede. Son club de football, dénommé «Prinses Wilhelmina» du nom de la souveraine des Pays-Bas, portait un maillot rouge, blanc et bleu. Les van den Bergh apportèrent ces maillots à Tilburg qui les adopta car ils représentaient bien l’attachement du club à la famille royale et au pays. Le short lui hésita entre noir et blanc jusqu’au choix définitif du blanc lors de l’assemblée générale du 6 juillet 1927. Ce maillot tricolore fit comparer les joueurs à des caméléons mais le club et ses supporteurs en étaient fiers. En juin 1952, Naud van der Ven et Jan Hombergen composèrent une marche en hommage au club et l’une des strophes précisait :
Hecht verbonden met Oranje,Verknocht aan ’t koninklijk gezin, Zweren wij bij ’t vaandel met rood-wit-blauw erin (Près d’Orange, connecté à la famille royale, Nous ne jurons que par la bannière avec du rouge-blanc-bleu dedans)
et le refrain :
Het rood, de kleur van de liefde, verbindt zich met smet’loos wit aan het blauw, Teken van trouw (Le rouge, la couleur de l’amour, se connecte avec la pureté du blanc et au bleu, signe de fidélité)
Sous l’occupation nazi, toute représentation nationale, tel qu’afficher le drapeau des Pays-Bas, était prohibée. Le club fut pourtant le seul autorisé à conserver son maillot ainsi que son nom royal pendant toute la période de guerre. Mais, sa notoriété devait être limitée auprès des soldats allemands car un supporteur raconta plus tard qu’un membre de sa famille fut emprisonné 6 mois pour avoir porté un pins’ de Willem II Tilburg, qui était donc au couleur des Pays-Bas. En tout cas, pendant la guerre, les Tricolores étaient généralement chaleureusement accueillis par le public lors des matchs à l’extérieur. Malgré cette symbolique et notoriété forte, dans les années 40 et 50, la traditionnelle chemise tricolore fut régulièrement remplacée par une chemise rouge vif, orange ou bleue. En plus de 100 ans à utiliser ce maillot tricolore, il y eut évidemment quelques tentatives de le faire évoluer ou de le mettre au placard. Notamment qu’en un sponsor arrivait. En septembre 1982, l’équipe se présenta à domicile contre Feyenoord dans un maillot vert vif, couleur du sponsor principal, la marque japonaise Sansui. Il fut rapidement rangé au profit du maillot traditionnel. En 1984, nouvelle tentative avec l’arrivée d’un sponsor. Le nouveau maillot était certes tricolores mais les rayures étaient concentrées au centre dans un scapulaire allongé, le reste demeurant blanc. Les supporteurs comme les instances rappelèrent l’importance des symboles et donc de conserver la fameuse tunique rayée du club. Message entendu, ce maillot fut immédiatement remisé sans même avoir été porté. Parfois, même en conservant le maillot classique, des réalisations malheureuses eurent lieu. En 1986, lors des célébrations de son 90ème anniversaire, les joueurs portèrent des maillots et des shorts rayés des 3 couleurs. C’était un peu trop de rayures et de couleurs pour les adversaires et les supporteurs. Ces derniers, tout comme l’entraineur du club, trouvèrent que les joueurs n’étaient plus simplement des caméléons mais étaient devenus des gens du cirque. Finalement, les créations originales, notamment en s’accordant avec la couleur du sponsor, se limitèrent par la suite seulement au maillot extérieur.
#351 – Sparta Rotterdam : Kasteelheren
Les seigneurs. L’autre club de Rotterdam n’a pas hérité son surnom de son palmarès qui demeure plus limité (6 championnats, 3 coupes) et daté (dernier titre en 1966 mais principalement conquit au début du XXème siècle) par rapport à son rival du Feyenoord. Ce n’est pas non plus sa qualité de doyen des clubs professionnels néerlandais qui forgea ce surnom (il fut fondé le 1er avril 1888 et seuls onze clubs amateurs peuvent se prévaloir d’avoir été créés avant). En fait, ce surnom est lié au stade où évolue le club, le Het Kasteel, qui signifie le château. Construit en 1916 sous le nom de Stadion Spangen, le stade est situé dans le quartier de Spangen. Les architectes JH de Roos et WF Overeynder lui donnèrent l’aspect d’un château, en dessinant un bâtiment avec deux petites tours, placé derrière l’un des buts. Ce bâtiment a survécu aux différentes rénovations et demeure d’ailleurs le seul vestige authentique de la conception originale. Il a été toutefois déplacé désormais le long de la tribune sud.
#319 – MVV Maastricht : de Sterrendragers
Les porteurs de l’étoile. Bien qu’un célèbre traité européen porte son nom et que le drapeau de l’Europe se caractérise par 12 étoiles en cercle, le surnom de l’équipe de football de la ville n’y puise pas son explication. En fait, ce surnom provient de l’écusson du club qui reprend celui de la ville : une étoile à 5 branches blanche sur fond rouge. L’origine de cette étoile à cinq branches comme armoiries de Maastricht est inconnue même si le fort culte à l’Etoile de Mer (Sterre der Zee) pourrait en être la raison. L’Etoile de la Mer est un ancien titre donné à Marie, allégorie de la Vierge comme étoile, guide des hommes vers Dieu. Sterre der Zee est le nom populaire d’une statue de la Vierge Marie du XVème siècle exposée dans la Basilique Notre-Dame de Maastricht. La dévotion à Marie, Etoile de la mer est particulièrement populaire dans le sud des Pays-Bas (Marie, Etoile de la Mer est même la sainte patronne des Pays-Bas.) et la statue de la basilique Notre-Dame constitue le plus important sanctuaire marial des Pays-Bas. L’étoile à 5 branches est mentionné pour la première fois en 1253 comme sceau de la ville. Une oeuvre confirme ces armes. Ainsi, le tableau Gerechtigheidstafereel (Scène de Justice), attribué à Jan Van Brussel et daté de 1475, représente une riche source d’information pour la ville de Maastricht puisqu’il décrit notamment le premier paysage urbain de Maastricht. Surtout, le tableau contient trois images des armoiries. Le premier apparait sur les vêtements d’une personne. Le deuxième blason de la ville est représenté sur un vitrail dans la salle d’audience. Le troisième est tenu par une figure féminine, placée comme une statue au sommet d’une colonne. Le tableau fut suspendu pendant plus de 350 ans à la mairie de Maastricht. A compter du 16ème siècle, un ange, porteur du blason, fut ajouté. Si l’écusson du club de football reprend à l’identique les armoiries de la ville, l’ange n’y apparaît pas mais cet ange porteur fait partie du folklore de la ville. Et les joueurs du club sont donc les porteurs de l’étoile.
#297 – PSV Eindhoven : de Boeren
Les fermiers. Aux Pays-Bas, généralement, les personnes, ne vivant pas dans la zone triangulaire Amsterdam – Utrecht– La Haye, sont surnommés boeren de façon péjorative (quasiment dans le sens de bouseux ou péquenaud). Mais, ce surnom est-il encore adapté à une ville qui compte plus de 230.000 habitants et 750.000 dans son agglomération ? En outre, avec son tissu industriel qui intègre notamment le siège de Philips et les constructeurs DAF et VDL, ou son développement dans les technologies (Eindhoven concentre le tiers des investissements du pays dans ce secteur) porté par les constructeurs de semi-conducteurs NXP et ASML, la ville est habitée par des ouvriers, des cadres et des ingénieurs. Résultat, pour trouver des fermes et des champs, il faut se lever tôt. Ce constat établi, les supporteurs du club recherche depuis l’été 2020 un nouveau surnom qui serait plus représentatif de leur ville et de leur club. La consultation doit se terminer en Décembre de cette année.
Pourtant, ce surnom ne résulte pas seulement d’une généralité pour Eindhoven. Si la toponymie exacte n’est pas connue, les différentes hypothèses ramènent au monde paysan. Au XIème ou XIIème siècle, le nom Eindhoven pouvait signifier la laatste hoeve (dernière ferme) de Woensel (un ancien village qui fut absorbé par la ville actuelle). A l’époque batave (antiquité romaine), le nom romanisé était anteeimansus (ie le domaine (mansus) placé en avant (ante) des autres (domaines)). La germanisation du nom en anteedinghof ou antehoffen conduit à la conclusion que le village était devenu une cour colongère (dinghof) qui était une organisation plus ou moins importante d’agriculteurs, régis par une loi commune et dépendant d’un même seigneur. Dans le dialecte du sud des Pays-Bas, la deuxième partie du nom de la ville peut faire référence aux termes Hof (lopin de terre clôturé, jardin) et hoeve (ferme) qui au final signifiait un bâtiment entouré de fermes. En conclusion, jusqu’au XIXème siècle, le Eindhoven actuel (qui ne fut officiellement créé qu’en 1920) était une collection de petits villages, reposant sur des exploitations agricoles. Mais la région du Brabant-Septentrional, où se situe Eindhoven, demeure encore très agricole. En 2018, environ 50% du cheptel porcin néerlandais était concentré dans la région, tandis que, pour les poulets, ce pourcentage était de 40%.
