#1221 – ASC Jeanne d’Arc Dakar : les Bleu et Blanc

Le club sénégalais évolue en bleu et blanc. Bien qu’il soit le doyen avec le deuxième palmarès le plus fourni du football sénégalais (après Jaraaf), la Jeanne d’Arc vit, depuis le début des années 2010, un calvaire en évoluant dans la 3ème division nationale. Tout commença à l’époque coloniale avec le Révérend Père Pierre Le Coq, Curé de Dakar et Vicaire général du Sénégal, qui fonda la Jeanne d’Arc en tant que patronage le 20 Septembre 1921. Association sportive et culturelle, l’objectif était de donner des loisirs à une jeunesse autochtone dont l’oisiveté représentait un danger. En tant que missionnaire catholique, il lui était logique de donner à cette association le nom d’une figure de proue de la religion catholique française, Jeanne d’Arc, qui représentait les valeurs du courage, de la force et d’une foi inébranlable.

Si le choix des couleurs bleu et blanche pour cette nouvelle association n’est pas documenté, nous pouvons remarquer que nombre de congrégation ou institution se référant à Jeanne d’Arc arbore ces deux couleurs. Tout simplement car il s’agit des couleurs du blason de Jeanne d’Arc. Les armes de la Pucelle d’Orléans sont souvent représentées comme une colombe tombante tenant dans son bec la devise  » de par le roi du ciel » au sein d’un écu bleu azur. Cette composition apparaissait bien sur son étendard mais il ne s’agissait pas officiellement de son blason. Lorsque la Pucelle fut anoblit en 1429, les armes qui lui furent conférées par le Roi de France Charles VII, représentaient, sur un écu d’azur, deux lys d’or entourant une épée transperçant une couronne. L’épée était de couleur argentée, simplifiée en blanc (l’argent étant la représentation du blanc en héraldisme). Toutefois, lors de son procès, Jeanne d’Arc affirma qu’elle n’avait jamais porté de blason. En tout cas, quelque soit les armes réelles de Jeanne d’Arc, le bleu et le blanc accompagnèrent toujours la Pucelle.

#1174 – ASC Jaraaf : le Prince

Au Sénégal, deux clubs dominent le palmarès local : la Jeanne d’Arc et le Jaraaf. Chacun représente un quartier de la capitale sénégalaise Dakar : le premier représente le quartier de Médina, tandis que le second incarne celui du Plateau. Mais, si la Jeanne d’Arc demeure le doyen des clubs de football sénégalais (1923), le club ne fréquente plus l’élite depuis 2011 et son palmares prend un peu la poussière, alors que celui du Jaraaf continue de s’enrichir.

Le club naquit le 20 septembre 1969 sous l’impulsion de la réforme « Lamine Diack ». Ministre du Sport du Président Léopold Senghor, Lamine Diack fit voter une loi instituant le regroupement des petits clubs pour créer de nouvelles places fortes sportives en mesure de s’imposer sur le plan continental. Lamine Diack, qui fut entraineur au Foyer France Sénégal, club fondé en 1933, invita son club à s’associer à d’autre. Ainsi, le Foyer France Sénégal se maria avec les Espoirs de Dakar, créé en 1958.

Le club compte 12 championnats du Sénégal, le record du pays (1968, 1970, 1975, 1976, 1977, 1982, 1989, 1995, 2000, 2004, 2010, 2018). La Jeanne d’Arc, 2ème plus grand détenteur de titre, en a 10. En Coupe du Sénégal, même refrain : le Jaraaf détient le record national avec 16 coupes, dont la dernière remporté en 2023 (1967, 1968, 1970, 1973, 1975, 1982, 1983, 1985, 1991, 1993, 1994, 1995, 2008, 2009, 2013, 2023). La Jeanne d’Arc est une nouvelle fois deuxième mais avec seulement 6 coupes. Le Jaraaf a aussi perdu 6 finales (1971, 1976, 1979, 1981, 1992, 2004). Résultat, avec ce palmarès fourni, le club se définit comme le prince du Sénégal.

#1041 – Casa Sports : Essamay

Le lion. En dialecte Diola, la langue de l’ethnie majoritaire dans la région de la Casamance, Essamay signifie un leader, un homme courageux. Et deux animaux symbolisent cet esprit et trouvent également leur traduction dans essamay : la panthère et le lion. Dans la danse des masques de la culture diola, l’essamay, la panthère, est un danseur portant un masque et une tenue faite avec les sacs de pommes de terre. Il détient également un long bâton au bras et danse pendant les cérémonies traditionnelles. Mais, l’essamay est donc aussi le lion, symbole du club. Il représente le courage, la force et la noblesse de l’équipe. D’autres associations de la Casamance reprennent essamay comme symbole.

Il s’agit d’un des symboles de la culture de la Casamance. Et ce n’est pas un hasard pour Casa Sports. Fondé le 14 Septembre 1969 par la fusion de plusieurs clubs (Foyer-Casamance, US Casamance, Galia Club, Trésor), le club se dénomma tout d’abord Casamance Sporting Club avec pour objectif d’être la référence du sport pour la Casamance et son représentant national. Situé au Sud du pays, la région de la Casamance a un statut à part par rapport au reste du Sénégal. Par exemple, elle est habitée principalement par les Diola au contraire des autres régions où les Wolof sont majoritaires. Ou encore ses habitants sont principalement catholiques face au reste du Sénégal musulman. De part sa position géographie (à plus de 500 km de la capitale Dakar et à la frontière avec la Guinée Bissau, la Gambie et la Guinée), la Casamance s’est souvent sentie délaissée voire abandonnée par le pouvoir central. Résultat, son identité diffère et a conduit à la naissance d’un sentiment identitaire porté par un mouvement indépendantiste depuis 1982. Casa Sports devait donc porté cette identité et reprendre ses symboles. L’un des plus grands joueurs formés par le club est le regretté Jules Bocandé (passé par Metz et Nice principalement) qui avait également hérité de ce surnom d’essamay.

#987 – Diambars FC : Diambars

Les champions, les guerriers en wolof. Le sens du terme n’est pas celui de la guerre, de la compétition et la victoire potentiellement associée. Un diambar se dit d’une personne déterminée, qui ne baisse pas les bras, qui veut atteindre ses rêves. Cette rage de vaincre est pour lui-même car accompagnée d’humilité et de respect. Le nom du club a donc du sens, une signification chère et voulue par les 4 fondateurs du club (qui désignèrent spécifiquement le club ainsi). Dans les années 1990, le gardien international français Bernard Lama et le défenseur international béninois Jimmy Adjovi-Boco évoluaient au RC Lens et souhaitaient rendre à la jeunesse africaine ce que le football leur avait donné. Leur volonté était de créer une structure qui permettrait à la jeunesse africaine de s’éveiller par le football. Ainsi, cet institut ne devait pas être simplement une filière de formation d’excellence pour alimenter le football européen mais il devait offrir une formation sportive aux enfants tout en leur permettant d’avoir accès à un niveau d’éducation et de culture suffisant. Pour les deux compères, le centre devait aussi bien promouvoir des footballeurs professionnels que des avocats et des médecins.

Leur rêve prit forme en 2003 à Saly, à 80 km de la capitale sénégalaise, Dakar, avec l’aide de l’entrepreneur local Saer Seck et du milieu international français (d’origine sénégalaise) Patrick Vieira et co-financé par la région des Hauts-de-France, l’Etat français et le conseil général des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui, le centre compte plus d’une centaine d’élèves, 5 terrains synthétiques, un terrain en herbe, 2 terrains de basket … . Après avoir dominé les championnats régionaux, l’équipe première obtint le statut professionnel en 2009, remporta le championnat de 2ème division en 2011 et enfin toucha le graal, le titre national en 2013. L’institut multiplie les projets aussi bien sur le sol africain (Afrique du Sud) comme en France. Tous les élèves rêvent de suivre les pas d’Idrissa Gueye, le premier alumni à avoir signer un contrat professionnel en Europe et connaître une grande carrière (LOSC, Aston Villa, Everton, Paris). Et si l’objectif n’était pas d’être une usine à champion, une vingtaine de jeunes poursuivent aujourd’hui une carrière professionnelle en Europe et les autres possèdent une base de connaissances solide pour évoluer vers d’autres métiers. Tous se battent pour atteindre leurs rêves. Ce que voulaient Jimmy Adjovi-Boco et Bernard Lama au début des années 90.

#601 – ASC Jaraaf : les Verts et Blancs

Le vert et le blanc sont les deux couleurs qui ornent le maillot du club phare du Sénégal. Parfois, le grenat se marie avec les deux autres couleurs pour composer l’équipement du club. Cette association de couleurs trouve son explication dans la naissance du club. Ce dernier fut fondé le 20 septembre 1969 sous l’impulsion de la réforme « Lamine Diack ». Ministre du Sport du Président Léopold Senghor, Lamine Diack fit voter une loi instituant le regroupement des petits clubs pour créer de nouvelles places fortes sportives en mesure de s’imposer sur le plan continental. A l’époque, le football sénégalais était morcelé avec 10 clubs à Dakar, 5 à Kaolack ou 7 à Saint Louis. Lamine Diack était aussi un ancien entraineur de football d’un des clubs de Dakar, le Foyer France Sénégal, où il rencontra le succès. Naturellement, il invita son club à s’associer à d’autre. Ainsi, le Foyer France Sénégal se maria avec les Espoirs de Dakar. Le Foyer France Sénégal évoluait dans des couleurs vert et blanc tandis que les Espoirs de Dakar portaient un maillot aux couleurs grenat et blanc. Toutefois, ce mariage était déséquilibré. Soutenu par le Ministre des Sports, possédant une certaine notoriété et un palmarès, le Foyer absorba plutôt les Espoirs. Résultat, les couleurs du Foyer s’imposèrent pour le nouveau club.

#562 – US Gorée : les Insulaires

Le club représente l’île de Gorée, située dans la baie de Dakar. Découverte en 1444 par des marins portugais, elle passa sous possession hollandaise, anglaise puis française. Bénéficiant d’une position stratégique, proche des côtes, et offrant un mouillage sur, l’île fut prospère, notamment avec la traite négrière. Avec la fondation de Dakar en 1857, l’activité économique et la population s’y déplaça, entrainant le déclin de l’île. Aujourd’hui, moins de 2.000 habitants y résident. Avec une superficie de seulement 0,182 km2, la place est rare et un seul terrain de football y existe. Or, cet unique terrain est célèbre car un baobab sacré y trône (les défunts de l’île y résideraient). Les joueurs, souvent les étudiants de l’école adjacente, utilisent cet arbre comme un « douzième homme ». Bien qu’un tournoi soit organisé annuellement par la fédération sénégalaise, le terrain n’était pas digne pour l’US Gorée, qui doit donc évoluer sur le continent, au Stade Demba-Diop, à Dakar.

#525 – AS Douanes : les Gabelous

Le surnom était évident vu le nom du club. En 1980, l’administration des douanes sénégalaises, qui souhaitait jouer un rôle sociale, décida de créer une association omnisport pour encourager ses agents à pratiquer le sport. La création du club permettait également de modifier l’image de cette administration et de permettre à ses agents de créer des liens d’entente, de camaraderie et de solidarité. Devenu le porte-drapeau de cette administration, il est également un pilier du football et du basket sénégalais. Présidé par le Directeur général des Douanes et directement incorporé à cette administration, les joueurs héritèrent naturellement du sobriquet de gabelous. Ce terme est devenu un synonyme de douanier. Sous l’Ancien Régime, en France, les douaniers étaient des percepteurs d’impôts. En particulier, ils collectaient la gabelle, l’impôt sur le sel. Cet impôt était considéré comme le plus injuste car il portait sur une denrée incontournable pour conserver les aliments, le sel. De gabelle fut dérivé en ancien français le terme gabeleur, pour nommer les douaniers en charge de la collecte. Dans certains dialectes, le terme devint gabelous et par extension est devenu le mot familier pour désigner les douaniers.